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Axoum

Éthiopie
Facteurs affectant le bien en 2010*
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

a) Démarcation inexistante de ce site en série ;

b) Absence de plans de conservation et de gestion ;

c) Absence de législation appropriée régissant l'urbanisme et la construction.

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2010

Montant total accordé au bien : 5,07 millions de dollars EU par le fonds-en-dépôt italien pour le “Projet de mise en valeur du site archéologique d'Axoum : études préparatoires pour la réinstallation de l'obélisque et renforcement des capacités pour la conservation archéologique - Phase 1 », « Réinstallation de l'obélisque - Phase 2 » et « Consolidation de la Stèle 3 ».

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2010
Demandes approuvées : 1 (de 1996-1996)
Montant total approuvé : 2 000 dollars E.U.
1996 Review of Lalibela's restoration programmes, in situ ... (Approuvé)   2 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2010**

Missions du Centre du patrimoine mondial et d'experts mandatés par celui-ci pour la mise en œuvre du projet en 2005, 2006, 2007, 2008 et 2009. Mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS en 2010.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2010

Un rapport sur l'état de conservation d'Axoum a été remis le 29 janvier 2010 par l'État partie. Ce rapport répondait à la décision 32 COM 7B.46 du Comité du patrimoine mondial. Une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS s'est rendue à Axoum du 4 au 8 février 2010. Les principales recommandations de la mission ont trait à la nécessité de délimiter le bien, de rédiger une Déclaration de valeur universelle exceptionnelle rétrospective et un protocole d'entente sur les accords de gouvernance, de désigner un personnel qualifié, de contrôler la planification, d'établir un plan de gestion et de trouver des solutions à l'instabilité de la structure de la Stèle N°3 et aux problèmes liés à la montée du niveau des eaux de la nappe phréatique. La mission a également apporté des commentaires sur la réinstallation de la Stèle N°2, sur l'interprétation du site et sur la nécessité de contrôler l'empiètement et le développement, en particulier le projet d'un grand musée au sein du bien.

a) Fourniture d'une carte désignant les limites du bien et de la zone tampon

L'État partie rapporte que les limites du bien ont été débattus lors de l'atelier sur le renforcement des capacités de gestion du site, organisé par le Centre du patrimoine mondial en mai 2008, et qu’une ébauche de carte y avait été préparée; cette carte des limites du bien et de sa zone tampon est la première qui ait été élaborée pour le bien. La mission a jugé urgent le besoin de formaliser les limites.

b) Montée du niveau des eaux de la nappe phréatique dans le parc des stèles

La mission a signalé que comme la montée du niveau des eaux de la nappe phréatique ou les infiltrations d'eau dans la Tombe des arcs de brique se poursuivent, le drainage au moyen d'une pompe électrique semble une solution uniquement temporaire, il faut donc qu'une étude soit entreprise par un ingénieur et un hydrologue afin d'identifier les causes et chercher des solutions destinées à dévier les eaux des chambres funéraires. La structure de consolidation temporaire de la Stèle N°3 doit désormais être considérée comme permanente dans l'attente d'une meilleure compréhension des causes et de possibles actions afin d'y remédier.

Lors de sa 32e session (Québec, 2008), le Comité du patrimoine mondial avait invité l'État partie à trouver une solution au problème du niveau des eaux de la nappe phréatique en faisant une demande d'Assistance internationale. Les membres de la mission ont réitéré cette invitation lors d'une rencontre avec le directeur général de l'Autorité pour la recherche et la conservation du patrimoine culturel. L'État partie propose d'associer l'Université d'Axoum à la préparation de cette demande d'assistance.

c) Mise en œuvre de la feuille de route pour la gestion du site et pour les mesures de protection nécessaires

L'État partie indique que le plan de gestion reste à élaborer. La mission estime que les décisions liées à la gestion sont prises au fur et à mesure et de façon ponctuelle, et ce, en dépit de méthodes de travail participatives associant les autorités centrales, locales et régionales, et considère que l'élaboration d'un plan de gestion devient urgente. La mission signale que l'UNESCO avait organisé un atelier sur le thème de la gestion d'Axoum qui avait défini une base de travail fort utile pour le processus d'élaboration. Une des raisons du retard pris dans l'élaboration du plan de gestion semble être le manque de fonds nécessaires et d'expertise. La mission suggère qu'une demande d'Assistance internationale soit soumise pour préparer le plan de gestion.

La mission a pris note de la décision de l'État partie d'ouvrir sur le site un bureau, suffisamment pourvu en personnel, de l'Autorité pour la recherche et la conservation du patrimoine culturel (ARCCH). Cette structure est l'organisation statutaire en charge de la gestion des sites nationaux y compris des biens du patrimoine mondial. Elle en a été investie dans le cadre de la Proclamation 209/2000 sur la recherche et la conservation du patrimoine culturel. La mission estime qu'il faut de toute urgence pourvoir aux postes vacants dans les domaines de la conservation, de la gestion du patrimoine et de l'archéologie.

d) Protection légale et protection de la planification

La mission a jugé que des lois et règlementations destinées à la protection du bien sont nécessaires de toute urgence car le seul cadre de protection actuellement en place est la Loi modifiée sur les antiquités. La mission a été informée de la préparation en cours d'un plan d'aménagement. Elle estime qu'il est nécessaire de mettre en place très rapidement des règlementations sur la planification urbaine afin de protéger le patrimoine, de s'assurer que l'aménagement urbain est contrôlé, et d’éviter ainsi tout projet de construction sur le territoire du bien comme le musée de l'Église, l'empiètement urbain sur le Parc des stèles de Gudit, et d’éviter que la construction de bâtiments tel que le Musée du site dans le Parc des stèles édifié en 2005 ne se reproduise.

Il a été suggéré qu'une assistance sous forme de conseils puisse s'avérer nécessaire afin que ces mécanismes de contrôle soient le reflet des meilleures pratiques internationales en ce domaine et que le bien puisse bénéficier de l'expérience de la gestion du patrimoine dans des villes habitées.

L'État partie indique qu’un projet de proclamation sur la protection du bien sera présenté au Parlement pour ratification mais ne donne aucun détail complémentaire.

e) Projet de Déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle

L'État partie indique que lors de l'atelier de renforcement des capacités précédemment évoqué un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle incluant les conditions d'intégrité et d'authenticité a été préparé par les participants mais l'État partie signale qu'il aurait besoin d'une assistance technique pour finaliser ce projet.

Le Centre du patrimoine mondial et l'ICOMOS félicitent l'État partie de la grande réussite que constitue la réinstallation de la Stèle N°2 entre 2007 et 2009 après son retour d'Italie.

Le Centre du patrimoine mondial et l'ICOMOS estiment que la mission a souligné un certain nombre de problèmes qui doivent être résolus rapidement. Ceux-ci concernent la nécessité d'une réglementation sur la planification urbaine et d'une gestion plus structurée établie sur la base d'une Déclaration de valeur universelle exceptionnelle, le tout accompagné d'un personnel adéquat. Les problèmes évoqués concernent également la recherche des causes de la montée du niveau des eaux de la nappe phréatique et des infiltrations ainsi que le besoin de mise en œuvre d'une solution durable pour la consolidation de la fondation de la Stèle N°3.

Une gestion structurée et une planification urbaine sont nécessaires afin de:

. Faire cesser l'empiètement sur le terrain de la stèle de Gudit;

. Maintenir la protection de l'intégrité des vestiges archéologiques dans la ville moderne habitée;

. Faire des fouilles-tests avant tout nouveau chantier de construction;

. Restreindre la construction dans la zone tampon;

. Contrôler la construction planifiée au sein du bien du patrimoine mondial et les travaux d'envergure dans la zone tampon;

. S'assurer que les interventions liées au projet de développement touristique de la Banque mondiale sur le territoire du bien n'altèrent pas son intégrité physique;

. Améliorer autant que possible la mise en valeur du site au moyen d'interventions minimalistes.

L'établissement d'un plan de gestion répond à un besoin urgent afin de lier la gestion du bien au développement durable du cadre général qui entoure le bien. Le plan de gestion pourrait englober la planification, l'utilisation et la gestion des structures, des vestiges archéologiques et du paysage. La mission a réalisé l'importance et la complexité de la prise en compte de la ville moderne d'Axoum, construite sur les vestiges archéologiques et a évoqué la relocalisation des habitants afin de permettre des fouilles et l'ouverture aux visiteurs de trois palais principaux qui font partie du bien inscrit. De telles actions doivent être envisagées dans le cadre d'un plan de gestion des visiteurs et d'interprétation du bien, s'inscrivant dans le plan de gestion global.

Il est nécessaire que l'établissement du plan de gestion se poursuive selon le louable principe de la consultation et de la participation au niveau local comme signalé par la mission de 2010 et encourage et renforce une vision partagée par tous les intervenants, ce qui permettra d'éviter les décisions parallèles et contradictoires.

Le projet de Déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle incluant les conditions d'intégrité et d'authenticité doit être finalisé et soumis au Centre du patrimoine mondial. C'est l'étape préliminaire indispensable à l'établissement dans les règles du plan de gestion.

Décisions adoptées par le Comité en 2010
34 COM 7B.45
Axoum (Éthiopie) (C 15)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B,

2. Rappelant la décision 32 COM 7B.46, adoptée à sa 32e session (Québec, 2008),

3. Prie instamment l'État partie de mettre en œuvre les recommandations de la mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de suivi réactif de février 2010 ;

4. Estime que le problème de la vulnérabilité du bien face à l'empiètement et au développement urbains non réglementés doit être résolu de toute urgence par l'adoption de réglementations appropriées sur la planification urbaine et demande à l'État partie de mettre en place de telles règlementations dès que possible ;

5. Réitère sa demande à l'État partie afin qu'il finalise un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle incluant les conditions d'intégrité et d'authenticité comme précédemment demandé et qu'il la soumette à l'examen de l'ICOMOS et à l'approbation du Comité du patrimoine mondial ;

6. Estime également qu'il est nécessaire que des dispositions soient prises afin que la gestion soit plus structurée, celles-ci devant s'inscrire dans un plan de gestion lui-même basé sur une Déclaration de valeur universelle exceptionnelle approuvée;

7. Estime en outre qu'il est urgent d'envisager la nécessité d'enquêter sur les causes de la montée du niveau des eaux de la nappe phréatique et la mise en place de solutions techniques destinées à y remédier, et réitère son invitation à l'État partie afin qu'il soumette une demande d'Assistance internationale pour ces études ;

8. Demande également à l'État partie la poursuite de ses efforts afin de consolider de façon durable la fondation de la Stèle N°3 et suggère que l'État partie puisse envisager de faire appel à des financements pour la mise en œuvre de ces travaux;

9. Réitère en outre sa demande à l'État partie afin qu'il remette au Centre du patrimoine mondial une carte du bien ayant à la fois une échelle suffisante et étant suffisamment détaillée pour que les limites du bien du patrimoine mondial soient clairement définies et qu'il soumette une carte de la zone tampon proposée avec les détails des dispositions destinées à la protection, pour examen par les Organisations consultatives et pour approbation par le Comité du patrimoine mondial ;

10. Demande en outre à l'État partie de tenir le Centre du patrimoine mondial informé de tout changement et nouvelle construction dans le périmètre du bien et de sa zone tampon proposée, y compris au sujet du projet de musée de l'Église, conformément au paragraphe 172 des Orientations et avant que tout engagement ne soit pris ;

11. Demande par ailleurs à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2012, un rapport actualisé sur l'État de conservation du bien et sur la mise en œuvre des éléments évoqués ci-dessus pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012.

Projet de décision : 34 COM 7B.45

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B,

2. Rappelant la décision 32 COM 7B.46, adoptée à sa 32e session (Québec, 2008),

3. Prie instamment l'État partie de mettre en œuvre les recommandations de la mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de suivi réactif de février 2010;

4. Estime que le problème de la vulnérabilité du bien face à l'empiètement et au développement urbains non réglementés doit être résolu de toute urgence par l'adoption de réglementations appropriées sur la planification urbaine et demande à l'État partie de mettre en place de telles règlementations dès que possible;

5. Réitère sa demande à l'État partie afin qu'il finalise un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle incluant les conditions d'intégrité et d'authenticité comme précédemment demandé et qu'il la soumette à l'examen de l'ICOMOS et à l'approbation du Comité du patrimoine mondial;

6. Estime également qu'il est nécessaire que des dispositions soient prises afin que la gestion soit plus structurée, celles-ci devant s'inscrire dans un plan de gestion lui-même basé sur une Déclaration de valeur universelle exceptionnelle approuvée;

7. Estime en outre qu'il est urgent d'envisager la nécessité d'enquêter sur les causes de la montée du niveau des eaux de la nappe phréatique et la mise en place de solutions techniques destinées à y remédier, et réitère son invitation à l'État partie afin qu'i soumette une demande d'Assistance internationale pour ces études;

8. Demande également à l'État partie la poursuite de ses efforts afin de consolider de façon durable la fondation de la Stèle N°3 et suggère que l'État partie puisse envisager de faire appel à des financements pour la mise en œuvre de ces travaux;

9. Réitère en outre sa demande à l'État partie afin qu'il remette au Centre du patrimoine mondial une carte du bien ayant à la fois une échelle suffisante et étant suffisamment détaillée pour que les limites du bien du patrimoine mondial soient clairement définies et qu'il soumette une carte de la zone tampon proposée avec les détails des dispositions destinées à la protection, pour examen par l'ICOMOS et pour approbation par le Comité du patrimoine mondial;

10. Regrette l'aménagement du Musée du site au sein du bien et demande en outre à l'État partie de tenir le Centre du patrimoine mondial informé de tout changement et de toute construction dans le périmètre du bien du patrimoine mondial et de sa zone tampon proposée y compris au sujet du projet de musée de l'Église, en conformité avec le paragraphe 172 des Orientations et avant que tout engagement ne soit pris;

11. Demande par ailleurs à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2012, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des éléments évoqués ci-dessus pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012.

Année du rapport : 2010
Éthiopie
Date d'inscription : 1980
Catégorie : Culturel
Critères : (i)(iv)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 34COM (2010)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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