Complexe forestier de Dong Phayayen-Khao Yai
Facteurs affectant le bien en 2010*
- Infrastructures de transport de surface
- Autres menaces :
Fragmentation de la forêtNécessité de corridors écologiques.
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Expansions routières ;
b) Fragmentation de la forêt et nécessité de corridors écologiques.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2010
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2010**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2010
Le 10 février 2010, l'État partie a remis un rapport sur l'état de conservation du complexe forestier de Dong Phayayen-Khao Yai. Le rapport donne des informations sur les progrès accomplis dans la définition et la mise en œuvre de couloirs de déplacement pour la faune sauvage destinés à atténuer les impacts du projet d'élargissement de 2 à 4 voies de l'autoroute 304, ainsi que sur les dispositions liées à la gestion du tourisme dans le cadre du plan de gestion 2007-2016.
a) Extension de l'autoroute 304 et projet de couloirs de déplacement pour la faune sauvage
L'État partie reconnaît que l'autoroute 304, qui traverse le bien du nord au sud et qui a été construit avant son inscription sur la Liste du patrimoine mondial, a découpé le complexe forestier et a affecté ses valeurs et son intégrité. Afin d'atténuer les impacts du projet d'élargissement de l'autoroute de 2 à 4 voies, l'État partie propose la mise en place d'un "modèle mixte" de couloirs de déplacement pour la faune, à savoir des routes surélevées et des passerelles pour la faune reliant les parcs nationaux de Khao Yai et de Thap Lan. Cette option est basée sur les conclusions d'une étude sur la faune entreprise dans le cadre de l'évaluation d'impact environnemental (EIE) du projet d'élargissement de l'autoroute. Cette étude a confirmé les impacts de la route actuelle sur la faune sauvage (y compris les collisions de la faune avec les véhicules), a précisé que la faune est bien présente dans des zones situées des deux cotés de la route (y compris des grands carnivores comme le gaur) et a identifié plusieurs pistes utilisées par la faune traversant les 28e et 29e kilomètres de l'autoroute. Le "modèle mixte" a été défini comme le type de couloir de déplacement le plus approprié et le plus efficace au terme d'une analyse de plusieurs facteurs y compris environnementaux (40%), d'ingénierie (30%), économiques (20%) et sociaux (10%). Les autres options envisagées sont: i) un tunnel à travers la montagne, ii) uniquement des routes surélevées, iii) une tranchée couverte, et, iv) uniquement des passerelles pour la faune. L'EIE finale sera examinée par le Service des autoroutes, le Comité national de l'environnement et le Comité national sur la Convention du patrimoine mondial, puis le projet sera soumis à l'approbation du Cabinet.
Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN prennent note de la reconnaissance par l'État partie que l'autoroute actuelle affecte les valeurs et l'intégrité du bien, ce qui corrobore les conclusions des rapports reçus par l'UICN et rédigés par des ONG sur les risques importants de disparition de la faune liés à la présence de la route. Ils rappellent que lors de l'inscription, le Comité du patrimoine mondial, dans sa décision 29 COM 8B.11, a demandé à l'État partie d'entreprendre une étude sur la mise en place de couloirs de déplacement écologique pour la faune par delà l'autoroute préexistant afin de relier les secteurs est et ouest du complexe. Alors que l'État partie peut être félicité d'avoir entrepris les nécessaires études d'évaluation d'impact environnemental liées au projet d'extension de l'autoroute, le Centre du patrimoine mondial et l'UICN demeurent préoccupés par la possibilité de création de problèmes supplémentaires pour l'intégrité des écosystèmes et des espèces du bien, y compris en raison d'un niveau accru d'accidents routiers avec les animaux, comme évoqué précédemment dans la décision 31 COM 8B.11 du Comité du patrimoine mondial. Ils demandent donc si des alternatives moins dommageables en termes d'environnement existent et demandent à l'État partie de soumettre cette proposition à une EIE, ainsi qu'une liste des alternatives et de remettre le tout au Centre du patrimoine mondial dès que possible.
Concernant le projet actuel d'extension, l'UICN estime que des routes surélevées et des passerelles destinées à la faune, projet identifié par l'État partie comme la meilleure proposition en termes de couloir de déplacement de la faune, ne sont pas susceptibles de réussir à relier véritablement les populations animales à l'est et à l'ouest du bien. De grands tunnels souterrains, si possible à divers emplacements, pourraient être bien plus efficace à cette fin. L'UICN suggère que l'État partie réexamine son évaluation de meilleure solution pour un couloir de déplacement de la faune en accordant moins d'importance à l'approche économique. L'UICN a également été informée de l'intérêt de certains donateurs pour le financement d'un projet de couloir de déplacement pour la faune plus ambitieux.
Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN font remarquer que la mise en place de couloirs de déplacement de la faune est indispensable au maintien de l'intégrité du bien sur le long terme, que le projet d'extension se réalise ou pas, et peut également aider à minimiser la pression accrue sur la faune exercée par le changement d'usage des forêts voisines du bien. Il est donc indispensable, qu'avant toute chose, l'État partie identifie et mette en place le meilleur projet de couloir de déplacement de la faune en se basant uniquement sur des critères écologiques. Une fois les couloirs mis en place, il conviendra de prouver leur efficacité en permettant à la faune de se déplacer et en réduisant son taux de mortalité par accidents avec des véhicules. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN prient donc instamment l'État partie de garantir des ressources financières suffisantes au suivi de la faune avant et après la construction des couloirs et, comme demandé, d'adapter la gestion de l'autoroute aux résultats de ce suivi.
b) Gestion d'un tourisme accru
L'État partie fait état de la prise en compte par le plan de gestion 2007-2016 du tourisme durable, de l'écotourisme, de la capacité d'accueil, de la gestion du tourisme et de la participation des communautés locales. Le rapport signale également que le Plan sur le tourisme, les loisirs et l'interprétation (Tourism, Recreation and Interpretation Plan) fait partie du plan de gestion décennal et s'intéresse à 8 activités dont l'écotourisme et la promotion des villes qui sont des portes d'entrée du bien afin de les gérer au sein de celui-ci.
Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN remarquent que l'État partie ne donne que peu de détails sur la façon dont le Plan sur le tourisme, les loisirs et l'interprétation garantira une gestion durable de la pression accrue liée au tourisme. Ils recommandent à l'État partie de faire une demande d'aide pour la création d'un plan de gestion touristique efficace du bien. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN seraient très heureux d'apporter leur aide en ce domaine à l'État partie. L'UICN rappelle que le rapport de 2007 de l'État partie faisait état d'un doublement du nombre de visiteurs, passant de 700.000 en 2001 à 1,4 millions en 2006, et que de tels niveaux pourraient affecter l'intégrité du bien et nécessiteraient une gestion au moyen d'une planification de l'usage touristique du bien, basée sur sa capacité d'accueil.
c) Autres problèmes de conservation
L'UICN a reçu des rapports faisant état d'un empiètement agricole sur le territoire du bien, dans la partie nord du parc national de Thap Lan, et demande à l'État partie d'enquêter sur ce sujet et de s'assurer qu'un tel empiètement n'est pas autorisé sur le territoire du bien. L'UICN recommande également à l'État partie de suivre avec attention le niveau d'empiètement dans toutes les zones protégées des sites, et ce, en accord avec le travail destiné à mesurer et à gérer les ressources forestières du pays. L'État partie devrait également envisager la possibilité d'intégrer la conservation de ses forêts dans des programmes internationaux dont le programme des Nations Unies sur la réduction des émissions dues à la déforestation et la dégradation des forêts dans les pays en développement (Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation in Developing Countries – REDD).
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2010
34 COM 7B.18
Complexe forestier de Dong Phayayen-Khao Yai (Thaïlande) (N 590)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B,
2. Rappelant la décision 32COM7B.17 adoptée à sa 32esession (Québec, 2008),
3. Rappelle sa préoccupation quant au projet d'extension de l'autoroute 304 et le potentiel de ce projet à créer des problèmes supplémentaires pour l'intégrité des écosystèmes et des espèces du bien, y compris par un niveau élevé de mortalité de la faune par accidents avec des véhicules ;
4. Félicite l'État partie d'avoir entrepris les nécessaires études d'évaluation d'impact environnemental (EIE) afin d'identifier et de prévoir des couloirs de déplacement de la faune afin d'atténuer les impacts du projet d'extension de l'autoroute;
5. Constate que la mise en place de couloirs de déplacement de la faune est indispensable au maintien de l'intégrité du bien sur le long terme, et ce, sans tenir compte du projet d'extension de l'autoroute, et qu'il est essentiel que l'État partie identifie et mette en place dans un premier temps le meilleur projet de couloirs de déplacement de la faune, projet choisi, essentiellement sur des critères écologiques et en n'accordant pas dans son analyse une importance aussi grande aux facteurs économiques ;
6. Demande également à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial un exemplaire de l'évaluation d'impact environnemental du projet d'extension de l'autoroute faisant Etat de la liste de toutes les alternatives envisagées et d'une note résumant avec précision de la façon dont l'agrandissement de l'autoroute est susceptible d'affecter la valeur universelle exceptionnelle du bien ;
7. Encourage l'État partie à faire une demande d'aide, si nécessaire, afin d'établir un plan effectif de gestion touristique du bien ;
8. Constate également un empiètement au profit de l'agriculture dans la partie nord du parc de Thap Lan et recommande à l'État partie d'envisager la possibilité d'intégrer la conservation forestière dans le cadre de programmes internationaux, dont le programme des Nations Unies sur la réduction des émissions dues à la déforestation et la dégradation des forêts dans les pays en développement (Réduction des émissions provenant de la déforestation et de la dégradation des forêts - REDD) ;
9. Demande par ailleurs à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2011, un rapport sur l'État de conservation du bien, faisant Etat des progrès accomplis sur le sujet des couloirs de déplacement de la faune et sur la gestion de la pression liée au tourisme, pour examen par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 35e session en 2011.
Projet de décision : 34 COM 7B.18
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B,
2. Rappelant la décision 32 COM 7B.17 adoptée à sa 32e session (Québec City, 2008),
3. Rappelle sa préoccupation quant au projet d'extension de l'autoroute 304 et le potentiel de ce projet à créer des problèmes supplémentaires pour l'intégrité des écosystèmes et des espèces du bien, y compris par un niveau élevé de mortalité de la faune par accidents avec des véhicules;
4. Félicite l'État partie d'avoir entrepris les nécessaires études d'évaluation d'impact environnemental (EIE) afin d'identifier et de prévoir des couloirs de déplacement de la faune afin d'atténuer les impacts du projet d'extension de l'autoroute, mais estime qu'il existe, pour ce projet, des alternatives moins dommageables à l'environnement que celles proposées par l'État partie et que ces alternatives devraient être étudiées;
5. Constate que la mise en place de couloirs de déplacement de la faune est indispensable au maintien de l'intégrité du bien sur le long terme, et ce, sans tenir compte du projet d'extension de l'autoroute, et qu'il est essentiel que l'État partie identifie et mette en place dans un premier temps le meilleur projet de couloirs de déplacement de la faune, projet choisi uniquement sur des critères écologiques;
6. Estime également que le projet de routes surélevées associées à des passerelles pour la faune n'est pas susceptible de réussir véritablement à relier les populations de faune sauvage des secteurs est et ouest du bien et qu'un grand tunnel souterrain pourrait être plus efficace afin de faciliter les déplacements de la faune, et demande à l'État partie de reconsidérer son évaluation de l'option choisie en n'accordant pas dans son analyse une importance aussi grande aux facteurs économiques;
7. Demande également à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial un exemplaire de l'évaluation d'impact environnemental du projet d'extension de l'autoroute faisant état de la liste de toutes les alternatives envisagées et d'une note résumant avec précision de la façon dont l'agrandissement de l'autoroute est susceptible d'affecter la valeur universelle exceptionnelle du bien;
8. Encourage l'État partie à faire une demande d'aide, si nécessaire, afin d'établir un plan effectif de gestion touristique du bien;
9. Constate également un empiètement au profit de l'agriculture dans la partie nord du parc de Thap Lan et recommande à l'État partie d'envisager la possibilité d'intégrer la conservation forestière dans le cadre de programmes internationaux, dont le programme des Nations Unies sur la réduction des émissions dues à la déforestation et la dégradation des forêts dans les pays en développement (Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation in Developing Countries – REDD);
10. Demande par ailleurs à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2012, un rapport sur l'état de conservation du bien, faisant état des progrès accomplis sur le sujet des couloirs de déplacement de la faune et sur la gestion de la pression liée au tourisme, pour examen par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 36e session en 2012.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.