Complexe forestier de Dong Phayayen-Khao Yai
Facteurs affectant le bien en 2021*
- Activités illégales
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Infrastructures de transport de surface
- Infrastructures hydrauliques
- Modification du régime des sols
- Système de gestion/plan de gestion
- Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
- Autres menaces :
Fragmentation de la forêt / Nécessité de corridors écologiques
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Activités illégales (braconnage et exploitation forestière illégale)
- Infrastructures de transport de surface (élargissement de routes, en particulier de la route 304)
- Modification du régime des sols (empiètement)
- Systèmes de gestion/Plan de gestion
- Impacts des activités touristiques/de loisirs/des visiteurs
- Vastes infrastructures et/ou installations touristiques/de loisirs
- Infrastructures hydrauliques (barrages)
- Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques (pâturage de bétail) (problème résolu)
- Autres menaces : fragmentation de la forêt (connectivité et nécessité de corridors écologiques)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Février-mars 2012 : mission de suivi réactif conjointe UNESCO/UICN ; janvier 2014 : mission de suivi réactif de l'UICN ; Décembre 2016 : mission de suivi réactif de l'UICN
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021
Le 1er février 2018 et le 29 novembre 2019, l’État partie a soumis des rapports actualisés sur l’état de conservation du bien. Un résumé des deux rapports est disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/590/documents/. L’État partie signale les points suivants :
- Les efforts visant à renforcer la coopération internationale dans la lutte contre l’exploitation et le commerce illégaux du palissandre du Siam et d’autres espèces sauvages menacées se sont poursuivis entre les pays membres de l’ANASE et dans le cadre de la CITES. La coopération constante avec le Cambodge a aussi permis de renforcer la gestion du paysage transfrontalier, et un Plan d’action conjoint sur les zones protégées et la gestion du paysage pour la conservation de la biodiversité transfrontalière (2019-2022) a été approuvé en avril 2019. Une session conjointe de formation des gardes forestiers sur l’application transfrontalière de la loi a eu lieu en août 2019 ;
- La mise en œuvre du Plan d’action 2014-2019 visant à prévenir et à réprimer l’exploitation et le commerce illégaux du palissandre du Siam dans le complexe forestier de Dong Phayayen-Khao Yai a entraîné une baisse significative du nombre de poursuites pénales signalées, qui est passé de 642 en 2014 à 29 en 2019 (chiffres au mois de septembre). Aucun cas d’abattage illégal d’autres espèces pour remplacer le palissandre du Siam n’a été signalé. Les patrouilles SMART ont été multipliées, ce qui a permis de couvrir 90 % du bien en 2019 et d’installer 126 pièges photographiques à ce jour. L’utilisation de traceurs GPS sur des bois de palissandre du Siam a permis de résoudre certaines affaires pénales. L’État partie s’est engagé à accueillir et financer un groupe de rédaction pour le prochain plan d’action ;
- Aucun nouveau cas d’aménagement de complexe touristique n’a été recensé au sein du bien. Pour une meilleure protection des ressources naturelles au sein du bien et d’autres zones protégées, des modifications seront apportées à la Loi sur les parcs nationaux et à la Loi sur la protection de la faune et les réserves naturelles, ce qui encouragerait une plus grande participation des communautés à la gestion des zones protégées ;
- L’élargissement de la route 304 et des corridors forestiers fauniques qui y sont associés entre les parcs nationaux de Khao Yai et Thap Lan ont été achevés en mars 2019, à l’exception d’une section où un pont routier et un passage souterrain faunique sont encore en construction ;
- Des mesures d’atténuation concernant le barrage de Huay Samong continuent d’être mises en œuvre, notamment le renforcement des patrouilles fluviales et la création d’une nouvelle base de gardes forestiers, la réhabilitation de la forêt autour du réservoir et la mise en place d’un système de lutte anti-braconnage centralisé (Network Centric Anti-Poaching System - NCAPS) ;
- Le 19 septembre 2017, le Cabinet du Gouvernement thaïlandais a adopté une résolution visant à interrompre l’extension de la route 348 et à rechercher d’autres options. Il a donné des instructions à ses ministères afin qu’ils examinent s’il est nécessaire et approprié de construire des barrages et des réservoirs au sein du bien. Le projet de barrage de Lam Prayathan au sein du bien a été annulé à la suite d’une étude de faisabilité et des conclusions de l’évaluation d’impact environnemental (EIE).
- Le 26 juin 2020, le Centre du patrimoine mondial a demandé à l’État partie des éclaircissements sur les nouveaux plans d’aménagement de plusieurs barrages au sein et à proximité du bien. Dans un courrier du 11 janvier 2021, l’État partie a répondu qu’aucun des sept barrages indiqués n’avait encore été approuvé et que les EIE, qui comprendront l’évaluation d’options de rechange, étaient toujours en cours.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021
Il convient de saluer le rôle moteur que l’État partie continue de jouer dans le renforcement de la coopération internationale pour lutter contre l’exploitation et le commerce illégaux du palissandre du Siam. L’initiative sur les paysages transfrontaliers avec le Cambodge, qui s’étend au-delà des limites du bien, constitue également un effort capital pour lutter contre les trafiquants illégaux qui sévissent à l’échelle transnationale.
Le rapport sur la mise en œuvre du Plan d’action 2014-2019 indique que l’utilisation de diverses technologies et le renforcement des patrouilles ont permis de réduire considérablement le nombre de cas signalés d’exploitation illégale du palissandre du Siam. Ces efforts sont accueillis favorablement et indiquent une amélioration de la situation en ce qui concerne le palissandre du Siam et d’autres espèces ligneuses de valeur. Toutefois, il est important de rappeler que cet indicateur ne reflète pas nécessairement une véritable réduction de l’exploitation forestière illégale, car d’autres facteurs doivent être pris en compte, tels que le taux de détection des incidents relatifs à l’exploitation forestière illégale. Par conséquent, la recommandation de la mission de 2016 visant à redéfinir les indicateurs du Plan d’action en garantissant des moyens de vérification adéquats pour mesurer précisément et pleinement son efficacité devrait être réitérée.
Étant donné l’importance des efforts déployés pour enrayer le commerce illégal depuis 2017, et compte tenu des données disponibles, le Centre du patrimoine mondial et l’UICN estiment que l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril n’est pas justifiée à ce stade. Une réévaluation sera nécessaire s’il est démontré que la situation actuelle en matière d’exploitation forestière illégale se détériore davantage ou que d’autres espèces de valeur deviennent la cible de l’exploitation forestière ou du braconnage. L’engagement de l’État partie à élaborer un nouveau Plan d’action conjoint sur les zones protégées et la gestion du paysage pour la conservation de la biodiversité transfrontalière (2019-2022) en coopération avec le Cambodge et d’autres partenaires internationaux est apprécié, et il est important de veiller à ce que les efforts de coopération actuels soient maintenus.
L’assurance qu’aucun nouvel aménagement de complexe touristique n’a eu lieu au sein du bien est accueillie favorablement. Le processus en cours de modification de la législation pour reconnaître et intégrer la participation des communautés permettra de sensibiliser et de responsabiliser les communautés à la gestion de site. Toutefois, il sera important de s’assurer que cela n’entraîne pas de nouveaux empiètements, et il faudra donc suivre attentivement la manière dont cette nouvelle législation peut affecter l’intégrité du bien.
Les efforts constants pour atténuer les impacts de l’élargissement de la route 304 et des corridors forestiers qui y sont associés, ainsi que du barrage de Huay Samong, sont appréciés. L’État partie devrait veiller à ce que les mesures d’atténuation et le suivi se poursuivent après la phase de construction pour s’assurer que la valeur universelle exceptionnelle (VUE) ne soit pas affectée négativement.
La suspension de l’élargissement de la route 348 et l’engagement à rechercher des options alternatives sont accueillis favorablement. Les instructions supplémentaires du Cabinet concernant les nouveaux barrages et la décision de l’État partie de ne pas poursuivre le projet de barrage de Lam Prayathan en raison de son impact négatif potentiel sur la VUE du bien sont appréciées. Des informations émanant de tiers et vérifiées par l’État partie indiquent toutefois que ce barrage continue d’être envisagé au même titre que les six autres qui font l’objet de l’EIE en cours. Notant que les sept barrages seraient situés à l'intérieur du bien et rappelant que le Comité, dans sa Décision 41 COM 7B.32, avait demandé à l'État partie d'annuler définitivement les projets de construction de barrages avec réservoirs dans les limites du bien, il est très préoccupant que les projets actifs soient examinés dans le cadre des processus d'EIE. Compte tenu de la pression croissante pour le développement, associée aux impacts du changement climatique et aux impacts cumulatifs des barrages actuellement en exploitation à l'intérieur et à proximité du bien, il est recommandé que le Comité demande à l'État partie d'entreprendre une évaluation environnementale stratégique (EES) du bassin fluvial comprenant le bien, conformément à la Note consultative de l'UICN sur l'évaluation environnementale du patrimoine mondial, afin d'informer la gestion et les propositions de développement à venir au niveau du bassin. Il est en outre recommandé que le Comité demande instamment à l'État partie d'annuler tout examen de construction de nouveaux barrages à l'intérieur du bien, conformément aux décisions précédentes, et de suspendre l'évaluation spécifique de projets dans le bassin plus large, qui pourraient avoir un impact sur la VUE du bien, tant que l'EES n’est pas achevée et examinée par le Centre du patrimoine mondial et l'UICN.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.97
Complexe forestier de Dong Phayayen-Khao Yai (Thaïlande) (N 590rev)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
- Rappelant les Décisions 40 COM 7B.90 et 41 COM 7B.32, adoptées à ses 40e (Istanbul/UNESCO, 2016) et 41e(Cracovie, 2017) sessions respectivement,
- Félicite l’État partie pour le rôle moteur qu’il continue de jouer dans le renforcement de la coopération internationale pour lutter contre l’exploitation et le commerce illégaux du palissandre du Siam ;
- Note avec satisfaction que la mise en œuvre du Plan d’action 2014-2019 visant à prévenir et à réprimer l’exploitation et le commerce illégaux du palissandre du Siam dans le complexe forestier de Dong Phayayen-Khao Yai aurait entraîné une réduction des cas recensés d’exploitation illégale du palissandre du Siam ;
- Demande à l’État partie de redéfinir les indicateurs du Plan d’action en garantissant des moyens de vérification adéquats pour mesurer avec précision l’efficacité de sa mise en œuvre, conformément aux recommandations de la mission de suivi réactif de 2016 ;
- Apprécie l’engagement de l’État partie à élaborer un nouveau Plan d’action conjoint sur les zones protégées et la gestion du paysage pour la conservation de la biodiversité transfrontalière (2019-2022) en coopération avec le Cambodge et d’autres partenaires internationaux, et encourage les États parties à veiller à ce que les efforts de coopération actuels soient maintenus ;
- Note également avec satisfaction qu’aucun nouvel aménagement de complexe touristique n’a été recensé au sein du bien, et qu’un processus d’amendement de la Loi sur les parcs nationaux et de la Loi sur la protection de la faune et les réserves naturelles a été engagé pour accroître la participation des communautés à la gestion des zones protégées, et demande également à l’État partie de suivre attentivement la manière dont cette nouvelle législation peut affecter l’intégrité du bien et de veiller à ce que des mesures appropriées soient prises pour continuer à empêcher tout empiètement illégal au sein de celui-ci ;
- Note en outre avec satisfaction l’engagement et les efforts continus de l’État partie pour éviter tout impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien du fait de l’élargissement en cours de la route 304 et de la construction du barrage de Huay Samong, et demande en outre à l’État partie de veiller à ce que les mesures d’atténuation et le suivi des impacts se poursuivent après la phase de construction pour atténuer tout impact négatif sur la VUE du bien ;
- Accueille favorablement l’adoption d’une résolution du Cabinet visant à interrompre l’élargissement de la route 348 et à rechercher d’autres options pour examiner s’il est nécessaire et approprié de construire des barrages et des réservoirs au sein du bien, et à annuler le projet de barrage de Lam Prayathan au vu de son impact négatif potentiel sur la VUE du bien, mais note avec la plus grande préoccupation les rapports sur la reprise du développement de plusieurs projets de barrage au sein et à proximité du bien et réitère sa demande à l’État partie d’annuler définitivement les plans de construction de barrages avec réservoirs à l’intérieur des limites du bien ;
- Demande par ailleurs à l'État partie d'effectuer une évaluation environnementale stratégique (EES) du bassin fluvial comprenant le bien, afin d'informer les propositions de gestion et de développement futur au niveau du bassin, et de suspendre toute proposition de projet de barrage autour du bien qui pourrait avoir un impact sur sa VUE, tant que l'EES n’est pas achevée et examinée par le Centre du patrimoine mondial et l'UICN ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e
Projet de décision : 44 COM 7B.97
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
- Rappelant les Décisions 40 COM 7B.90 et 41 COM 7B.32, adoptées à ses 40e (Doha, 2016) et 41e(Cracovie, 2017) sessions respectivement,
- Félicite l’État partie pour le rôle moteur qu’il continue de jouer dans le renforcement de la coopération internationale pour lutter contre l’exploitation et le commerce illégaux du palissandre du Siam ;
- Note avec satisfaction que la mise en œuvre du Plan d’action 2014-2019 visant à prévenir et à réprimer l’exploitation et le commerce illégaux du palissandre du Siam dans le complexe forestier de Dong Phayayen-Khao Yai aurait entraîné une réduction des cas recensés d’exploitation illégale du palissandre du Siam ;
- Demande à l’État partie de redéfinir les indicateurs du Plan d’action en garantissant des moyens de vérification adéquats pour mesurer avec précision l’efficacité de sa mise en œuvre, conformément aux recommandations de la mission de suivi réactif de 2016 ;
- Apprécie l’engagement de l’État partie à élaborer un nouveau Plan d’action conjoint sur les zones protégées et la gestion du paysage pour la conservation de la biodiversité transfrontalière (2019-2022) en coopération avec le Cambodge et d’autres partenaires internationaux, et encourage les États parties à veiller à ce que les efforts de coopération actuels soient maintenus ;
- Note également avec satisfaction qu’aucun nouvel aménagement de complexe touristique n’a été recensé au sein du bien, et qu’un processus d’amendement de la Loi sur les parcs nationaux et de la Loi sur la protection de la faune et les réserves naturelles a été engagé pour accroître la participation des communautés à la gestion des zones protégées, et demande également à l’État partie de suivre attentivement la manière dont cette nouvelle législation peut affecter l’intégrité du bien et de veiller à ce que des mesures appropriées soient prises pour continuer à empêcher tout empiètement illégal au sein de celui-ci ;
- Note en outre avec satisfaction l’engagement et les efforts continus de l’État partie pour éviter tout impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien du fait de l’élargissement en cours de la route 304 et de la construction du barrage de Huay Samong, et demande en outre à l’État partie de veiller à ce que les mesures d’atténuation et le suivi des impacts se poursuivent après la phase de construction pour atténuer tout impact négatif sur la VUE du bien ;
- Accueille favorablement l’adoption d’une résolution du Cabinet visant à interrompre l’élargissement de la route 348 et à rechercher d’autres options pour examiner s’il est nécessaire et approprié de construire des barrages et des réservoirs au sein du bien, et à annuler le projet de barrage de Lam Prayathan au vu de son impact négatif potentiel sur la VUE du bien, mais note avec la plus grande préoccupation les rapports sur la reprise du développement de plusieurs projets de barrage au sein et à proximité du bien et réitère sa demande à l’État partie d’annuler définitivement les plans de construction de barrages avec réservoirs à l’intérieur des limites du bien ;
- Demande par ailleurs à l'État partie d'effectuer une évaluation environnementale stratégique (EES) du bassin fluvial comprenant le bien, afin d'informer les propositions de gestion et de développement futur au niveau du bassin, et de suspendre toute proposition de projet de barrage autour du bien qui pourrait avoir un impact sur sa VUE, tant que l'EES n’est pas achevée et examinée par le Centre du patrimoine mondial et l'UICN ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.