Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

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Ancienne cité maya et forêts tropicales protégées de Calakmul, Campeche

Mexique
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Cadre juridique
  • Gouvernance
  • Infrastructures de transport de surface
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Gouvernance (nécessité de renforcer le mécanisme de coordination)
  • Cadre juridique (nécessité de garantir que la zone tampon soit établie d’une manière visant à protéger le bien)
  • Systèmes de gestion/plan de gestion (absence d'un plan intégré de protection et de gestion)
  • Système de suivi des valeurs culturelles et naturelles faible
  • Impact du projet Tren Maya
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024

Néant

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2024**

Néant

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

Le 31 janvier 2024 et le 28 mars 2024, l'État partie a soumis des rapports sur l'état de conservation, qui sont disponibles à https://whc.unesco.org/fr/list/1061/documents/. Les progrès réalisés dans le traitement d'un certain nombre de questions de conservation abordées par le Comité lors de ses précédentes sessions sont présentés comme suit dans ces rapports :

  • la mise en œuvre du plan de gestion est renforcée avec la nomination de personnel en charge de la conservation. Un protocole de documentation pour la recherche a été établi, qui comprend des relevés tridimensionnels et un enregistrement détaillé des stèles, des reliefs en pierre, des éléments en stuc et des peintures murales dans trois ensembles monumentaux. Des actions de conservation prioritaires seront mises en œuvre au cours du premier trimestre 2024 ;
  • un projet de conservation a été engagé dans pratiquement tous les bâtiments préhispaniques qui ont été explorés depuis le début du Projet archéologique de Calakmul en 1993. Les directives fournies par l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (Instituto Nacional de Antropología e Historia - INAH) pour les interventions archéologiques seront suivies afin de garantir leur intégrité et leur authenticité ;
  • des recherches supplémentaires sur l'impact avéré du changement climatique sont en cours ;
  • le projet Laberinto (Labyrinthe) a poursuivi ses recherches à l'aide d'images LiDAR (Détection et estimation de la distance par la lumière). Celles-ci ont mis en évidence la complexité de la zone urbaine et la très grande connaissance de l'environnement qui a conduit les anciens Mayas à transformer le paysage ;
  • la surveillance exercée par la Garde nationale, depuis 2022, sur la route d'accès et la zone publique a permis de réduire le vandalisme et l'extraction illégale de bois. L'INAH a demandé d'étendre cette surveillance à d'autres sites archéologiques de la région ;
  • dans le cadre du projet Tren Maya (Train maya), la construction du musée du site est achevée à 7 %. Le nouveau centre d'accueil des visiteurs, construit le long de la route d'accès à la limite du bien, est achevé à 8 %. Il est situé sur le site de l’ancien Musée de la nature et d’archéologie de Calakmul, ce qui n'a donc pas nécessité de nouveaux travaux de déboisement. Le centre servira de point d'entrée au site. L'aire d'interprétation traitera du patrimoine culturel et naturel de la région du « Grand Calakmul » et les communautés locales pourront vendre des produits régionaux et servir de la nourriture. À moyen terme, des voitures et des bus plus grands sont attendus et les visiteurs seront transportés dans des véhicules plus légers à partir de ce point d’entrée ;
  • la coordination avec la Commission nationale des zones naturelles protégées (Comisión Nacional de Áreas Naturales Protegidas – CONANP) est renforcée par la participation de l'INAH au Conseil consultatif de la CONANP ;
  • dans le cadre du projet Tren Maya, le rapport de l'INAH communique des informations détaillées sur les procédures et la méthodologie de la recherche archéologique et de l'approbation des travaux de construction. Le train et 100 à 250 mètres de terrain de chaque côté de la voie ferrée traverseront une partie de la zone tampon et de la Réserve de biosphère (RB) de Calakmul. Cela ne nuira pas au bien. Dans cette zone, 868 monuments archéologiques ont été identifiés, nécessitant une action de sauvetage archéologique, dont trente-trois pour lesquels des mesures techniques de protection et de conservation des monuments sont requises et six faisant l'objet d'une restriction totale qui nécessite une modification du projet de construction. Des mesures sont alors prises pour protéger les découvertes archéologiques, notamment la modification du tracé du train et la couverture des monuments sous remblai avec de la géogrille, des viaducs ou des ponts ;
  • en 2021-2022, l'autorité compétente a recommandé que soient prises des mesures de précaution pour réduire au minimum, voire éviter, les impacts négatifs du projet Tren Maya sur les valeurs naturelles du bien, en se fondant sur les résultats de la « déclaration » d'impact sur l'environnement (EIE). Il est également prévu de mettre en œuvre des mesures d'atténuation pour éviter tout dommage causé aux espèces ou aux populations par le projet. Un instrument de planification touristique complet, qui définit des stratégies et des actions pour la croissance durable du tourisme dans la municipalité de Calakmul, est en cours d’élaboration par le Fonds national de développement du tourisme (Fondo Nacional de Fomento al Turismo - FONATUR) ;
  • le décret « RB de Calakmul » a été amendé pour modifier la zone de la réserve de biosphère. De 2018 à 2023, vingt « zones volontairement destinées à la conservation » (Áreas Destinadas Voluntariamente a la Conservación – ADVC) ont été certifiées dans les zones tampons du bien.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

L'État partie fait état d'informations crédibles, exhaustives et détaillées sur le processus mis en œuvre dans les travaux de recherche, de documentation et de conservation du bien et dans la préparation et l'exécution du projet Tren Maya, y compris en ce qui concerne la croissance durable du tourisme. L'utilisation de méthodologies et de techniques avancées est très appréciée, de même que l'attention portée aux monuments qui ont été explorés et consolidés depuis le début du Projet archéologique de Calakmul en 1993.

S'agissant du projet Tren Maya, il est constaté avec regret que, bien que la construction du train et les travaux d'accompagnement avancent rapidement, l'État partie n'a pas répondu aux recommandations des examens techniques des Organisations consultatives. Aucune mise à jour n'est communiquée sur l'évaluation environnementale stratégique (EES) demandée par le Comité pour évaluer les impacts cumulatifs sur les biens du patrimoine mondial situés le long du tracé proposé de la voie ferrée, à savoir : (i) Cité préhispanique et parc national de Palenque ; (ii) Sian Ka'an ; (iii) Ville préhispanique de Chichen - Itza ; (iv) Ville précolombienne d'Uxmal ; (v) Ville historique fortifiée de Campeche ; et (vi) Ancienne cité maya et forêts tropicales protégées de Calakmul, Campeche.

Les recommandations formulées dans le cadre des examens techniques de l'ICOMOS et de l'UICN concernent l'ensemble du projet Tren Maya et s'appliquent au bien. Le Tren Maya traversera la zone tampon du bien et coupera la RB en deux. Le projet comprend un nouveau musée et une autre composante, un centre d'accueil des visiteurs qui sera construit à l'entrée du bien. En outre, des moyens de transport plus lourds, ainsi qu’une augmentation du nombre de visiteurs, sont prévus à moyen terme. Les impacts potentiels de ces multiples composantes du projet nécessitent une évaluation au niveau stratégique afin de prendre en considération les impacts cumulatifs dans le cadre d'une EES. Une fois l'EES achevée, il conviendrait d'entreprendre des évaluations d’impact sur l’environnement (EIE) pour chaque composante du projet. À cet égard, il est noté que l'État partie a fourni, en 2023, un lien vers le mécanisme régional de « déclaration » d'impact environnemental (EIE) pour le projet Tren Maya Tramo 7 (Train maya, tronçon 7), un tronçon du projet ferroviaire. Ce rapport présente plusieurs lacunes :

  1. les évaluations des impacts sur la VUE se sont largement concentrées sur la description générale des critères, et non sur les valeurs et attributs spécifiques contenus dans la Déclaration de VUE du bien ;
  2. le rapport conclut que le projet n'aura pas d'impact sur le bien au motif que le projet traverse la zone tampon et non le bien, et il ne prend donc pas suffisamment en considération les impacts au-delà de l'empreinte du projet ;
  3. l'emplacement de la voie ferrée proposée traverse la section étroite de la zone tampon, raison pour laquelle le Comité a demandé une révision de sa configuration. Toutefois, ces décisions du Comité n'ont pas été prises en considération dans le rapport, et le tracé proposé déconnectera donc davantage le bien et sa zone tampon environnante de sa partie nord.

La révision de l’EIE est donc nécessaire afin d’assurer la protection de la VUE.

Il est pris note des informations concernant le décret adopté pour modifier la taille et les limites de la RB, ainsi que des progrès réalisés dans le développement des ADVC. Cependant, aucune information n'est communiquée sur la consultation des communautés locales dans les zones concernées au sujet de la modification des limites, et il conviendrait donc de demander à l'État partie de donner de plus amples informations à ce sujet. Ceci est particulièrement important dans le contexte de l'inscription du bien sur la base du critère (ix) lié à la longue interaction entre l'homme et la nature, dans la mesure où les forêts adultes présentent une composition floristique et une structure résultant essentiellement des pratiques agricoles et forestières millénaires des Mayas, qui entremêlent des processus de sélection humaine et de régénération de systèmes naturels, les deux étant considérés comme des pratiques de gestion traditionnelles chez les communautés autochtones qui vivent encore dans la zone tampon et alentour. Il conviendrait également de rappeler que le Comité, dans sa décision 45 COM 7B.99, a prié instamment l'État partie de veiller à ce que la reconfiguration de la zone tampon du bien suive une démarche de consultation transparente et consultative avec la participation effective, pleine et entière de toutes les parties prenantes et de tous les détenteurs de droits concernés.

Constatant le rapide développement du projet Tren Maya et des travaux qui l'accompagnent, ainsi que leurs impacts négatifs potentiels sur la VUE du bien, il est recommandé que le Comité demande à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif UNESCO/ICOMOS/UICN à se rendre sur le territoire du bien.

Décisions adoptées par le Comité en 2024
46 COM 7B.46
Ancienne cité maya et forêts tropicales protégées de Calakmul, Campeche (Mexique) (C/N 10612bis)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B.Add,
  2. Rappelant les décisions 44 COM 7B.78 et 45 COM 7B.99 adoptées respectivement à ses 44e (Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e (Riyad, 2023) sessions élargies,
  3. Félicite l'État partie pour les actions entreprises par l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) afin de mettre en œuvre le plan de gestion du bien, ainsi que pour la recherche menée et la documentation recueillie grâce à l'imagerie LiDAR, qui permettront d'orienter les actions de conservation prioritaires ;
  4. Note avec satisfaction le vaste programme de recherche et de documentation de l'INAH dans le cadre du projet Tren Maya (Train maya) et prie instamment et expressément l'État partie de prendre en considération les décisions antérieures et les recommandations formulées dans les examens techniques des Organisations consultatives ;
  5. Apprécie la soumission de la « déclaration » d'impact environnemental (EIE) pour le projet Tren Maya, mais note avec préoccupation qu'elle ne permet pas une évaluation complète des impacts sur la VUE du bien et demande à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial une EIE actualisée qui évalue les impacts sur toutes les valeurs et tous les attributs du bien, y compris au-delà de l'empreinte physique du projet et en évaluant la connectivité à travers l'ensemble du bien et de sa zone tampon ;
  6. Réitère sa demande à l'État partie d'entreprendre une évaluation environnementale stratégique (EES) pour évaluer la conformité de la stratégie et les impacts cumulatifs du projet Tren Maya sur les six biens du patrimoine mondial situés le long du tracé proposé de la voie ferrée, et d'inclure une évaluation des options alternatives, conformément aux principes du Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial ;
  7. Considère qu'il est essentiel que toute modification des limites de la Réserve de biosphère, qui inclut la zone tampon du bien, soit réalisée dans le cadre d'une démarche de consultation transparente avec la participation effective, pleine et entière des communautés locales et autochtones, et des détenteurs de droits, qui garantisse le consentement libre, préalable et éclairé et soit conforme aux normes internationales, et demande également à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial des informations sur les consultations entreprises au cours du processus de modification des limites de la Réserve de biosphère ;
  8. Prie à nouveau instamment l'État partie de prendre en considération les recommandations précédentes du Comité d'inclure des sites culturels supplémentaires et de grand intérêt dans les limites du bien et de sa zone tampon ;
  9. Demande en outre à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif UNESCO/ICOMOS/UICN à se rendre sur le territoire du bien pour évaluer l'état actuel du projet Tren Maya et des travaux qui l'accompagnent, compte tenu de son développement rapide et de son potentiel d'impact négatif sur la VUE du bien ;
  10. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session. 
Projet de décision : 46 COM 7B.46

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B.Add,
  2. Rappelant les décisions 44 COM 7B.78 et 45 COM 7B.99, adoptées respectivement à ses 44e (Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e (Riyad, 2023) sessions élargies,
  3. Félicite l'État partie pour les actions entreprises par l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) afin de mettre en œuvre le plan de gestion du bien, ainsi que pour la recherche menée et la documentation recueillie grâce à l'imagerie LiDAR, qui permettront d'orienter les actions de conservation prioritaires ;
  4. Note avec satisfaction le vaste programme de recherche et de documentation de l'INAH dans le cadre du projet Tren Maya (Train maya) et prie instamment et expressément l'État partie de prendre en considération les décisions antérieures et les recommandations formulées dans les examens techniques des Organisations consultatives ;
  5. Apprécie la soumission de la « déclaration » d'impact environnemental (EIE) pour le projet Tren Maya, mais note avec préoccupation qu'elle ne permet pas une évaluation complète des impacts sur la VUE du bien et demande à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial une EIE actualisée qui évalue les impacts sur toutes les valeurs et tous les attributs du bien, y compris au-delà de l'empreinte physique du projet et en évaluant la connectivité à travers l'ensemble du bien et de sa zone tampon ;
  6. Réitère sa demande à l'État partie d'entreprendre une évaluation environnementale stratégique (EES) pour évaluer la conformité de la stratégie et les impacts cumulatifs du projet Tren Maya sur les six biens du patrimoine mondial situés le long du tracé proposé de la voie ferrée, et d'inclure une évaluation des options alternatives, conformément aux principes du Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial ;
  7. Considère qu'il est essentiel que toute modification des limites de la Réserve de biosphère, qui inclut la zone tampon du bien, soit réalisée dans le cadre d'une démarche de consultation transparente avec la participation effective, pleine et entière des communautés locales et autochtones, et des détenteurs de droits, qui garantisse le consentement libre, préalable et éclairé et soit conforme aux normes internationales, et demande également à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial des informations sur les consultations entreprises au cours du processus de modification des limites de la Réserve de biosphère ;
  8. Prie à nouveau instamment l'État partie de prendre en considération les recommandations précédentes du Comité d'inclure des sites culturels supplémentaires et de grand intérêt dans les limites du bien et de sa zone tampon ;
  9. Demande en outre à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif UNESCO/ICOMOS/UICN à se rendre sur le territoire du bien pour évaluer l'état actuel du projet Tren Maya et des travaux qui l'accompagnent, compte tenu de son développement rapide et de son potentiel d'impact négatif sur la VUE du bien ;
  10. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session. 
Année du rapport : 2024
Mexique
Date d'inscription : 2002
Catégorie : Mixte
Critères : (i)(ii)(iii)(iv)(ix)(x)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2024) .pdf
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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