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Patrimoine naturel et culturel de la région d’Ohrid

Albanie, Macédoine du Nord
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Habitat
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Infrastructures de transport de surface
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Système de gestion/Plan de gestion
  • Habitat et développement
  • Infrastructures de transport de surface
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques/de loisirs (projet de station de ski de Galičica)
  • Impacts des activités touristiques/de loisirs des visiteurs
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024

Montant total accordé : 20 000 dollars EU (Bureau régional de l’UNESCO pour la science et la culture en Europe)

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Demandes approuvées : 3 (de 1986-2021)
Montant total approuvé : 86 720 dollars E.U.
2021 Strengthening the Capacities to Manage the Cultural ... (Approuvé)   55 000 dollars E.U.
2011 Natural and cultural heritage of the Ohrid region (Approuvé)   11 720 dollars E.U.
2011 Increasing the Public Awareness of significance of the ... (Non approuvé)  
1986 Provision of equipment for the control of microclimatic ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2024**

Septembre 1998 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN ; décembre 2013 : mission de conseil conjointe ICOMOS/UNESCO ; avril 2017 : mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN ; décembre 2019 : mission de conseil conjointe ICOMOS/UICN ; janvier 2020 : mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN ; avril 2022 : mission de conseil d’ICOMOS ; mars 2024 : mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN/ICOMOS

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

Le 22 février 2024, les États parties ont soumis un rapport conjoint sur l’état de conservation, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/99/documents/, complété par dix annexes, qui fait état de ce qui suit :

Activités transfrontalières :

  • révision du Plan de récupération stratégique sur la base des demandes du Comité, notamment l’extension à l’Albanie de plusieurs activités précédemment signalées uniquement en Macédoine du Nord ;
  • échanges sur la modification du tracé de la route Corridor VIII et de la connexion par tunnel ;
  • planification d’une étude de faisabilité pour un tracé alternatif du corridor ferroviaire VIII sur le tronçon Struga – frontière Albanie/Macédoine du Nord (prévue en 2024) ;
  • projet transfrontalier COOLTOUR (programme IAP II), visant à renforcer la promotion conjointe du tourisme et du patrimoine culturel, associant les municipalités de Struga (Macédoine du Nord) et de Pogradec (Albanie) ;
  • premières activités pour le développement d’une base de données transfrontalière WEBGIS pour l’enregistrement du patrimoine culturel et des sites archéologiques de la région du lac d’Ohrid ;
  • quatre réunions transfrontalières ont eu lieu : trois réunions techniques à l’occasion d’autres événements et réunions et une réunion à haut niveau des ministres responsables du patrimoine culturel au sujet de la préservation du patrimoine culturel et de la restitution des biens culturels exportés illégalement.

Macédoine du Nord :

  • 18 mesures d’urgence ont été adoptées en septembre 2023 ;
  • préparation de nouveaux projets de loi sur la gestion du bien, la protection du patrimoine culturel et la déclaration du centre de la vieille ville d’Ohrid comme patrimoine culturel d’une importance particulière ; ce dernier permet une modification du régime de protection donnant lieu à une protection provisoire jusqu’à ce que les plans d’urbanisme détaillés (PUD) des 19 complexes ne soient finalisés ;
  • procédures en cours pour l’adoption de nouvelles lois sur la pêche et l’aquaculture, sur la déclaration du marais de Studenčišča à Ohrid en tant que parc naturel et la déclaration du lac d’Ohrid en tant que monument de la nature ;
  • projet d’amendement à la loi sur la navigation intérieure (prévue en 2024) ;
  • préparation d’une étude de faisabilité pour les plans d’urbanisme des zones et des bâtiments d’importance nationale pour la zone protégée de la ceinture côtière du lac d’Ohrid (en cours d’achèvement) ;
  • premières mesures pour assurer la conformité des PUD de 18 communautés urbaines avec le plan de gestion et pour préparer un plan d’urbanisme pour les zones et les bâtiments d’importance nationale dans 12 municipalités cadastrales ;
  • mise à niveau des infrastructures de surveillance en installant des instruments automatisés dans plusieurs stations hydrologiques ;
  • développement d’un système orthophotographique de détection et de surveillance pour les activités de construction illégales dans le Parc national de Galičica ;
  • poursuite de l’élaboration d’une liste prioritaire des principaux habitats d’importance nationale et européenne et du statut des espèces ;
  • poursuite des travaux de dérivation de la rivière Sateska ;
  • installation d’équipements liés à la gestion des eaux usées et résiduaires ;
  • campagnes saisonnières de surveillance des lacs ;
  • retrait des engins de pêche abandonnés dans les frayères naturelles de la truite ;
  • installations techniques inappropriées inventoriées et des panneaux d’affichage commerciaux en vue de leur démontage ;
  • traduction en macédonien du Guide et boîte à outils pour les évaluations d’impact dans un contexte du patrimoine mondial ;
  • préparation d’un guide à l’intention des propriétaires/détenteurs de biens immobiliers du patrimoine culturel sur la législation et les procédures de protection du patrimoine.

Albanie :

  • avancement des travaux de maintenance et de restauration mis en œuvre par l’administration des zones protégées et du patrimoine culturel et la municipalité de Pogradec ;
  • poursuite du développement du projet du parc aquatique de Drilon-Tushemisht ;
  • informations sur une proposition de projet de conservation et de mise en valeur de l’église paléochrétienne et des mosaïques à Lin afin d’améliorer l’expérience des visiteurs ;
  • préparation de la documentation pour la déclaration du village de Lin en tant que paysage protégé ;
  • surveillance des oiseaux, de l’abattage et de l’extraction d’arbres, du pâturage non autorisé, du déversement des eaux usées, des incendies, etc. ;
  • nettoyage régulier du littoral et des cours d’eau de la ville ;
  • réhabilitation partielle de cours d’eau près de Rrëmenj et Çërravë ;
  • fermeture et aménagement de la surface de la décharge de Peshkëpi ;
  • mise en place par la municipalité de Pogradec d’un groupe de travail chargé de surveiller les rivières afin de prévenir la pollution de l’eau ;
  • adoption d’une loi obligeant les entrepreneurs à installer des réseaux d’assainissement indépendants s’ils ne sont pas raccordés au réseau d’assainissement municipal ;
  • diverses activités de sensibilisation.

Une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN/ICOMOS a eu lieu sur le bien (25-29 mars 2024), dont le rapport sera disponible par le lien ci-dessus.

Le 12 janvier 2024, à la demande de l’État partie d’Albanie, une réunion en ligne a été organisée pour présenter à l’UNESCO et aux Organisations consultatives la conception du parc Waterscape du projet Drilon-Tushemisht. Des représentants du Ministère de la culture de l’époque et du Ministère du tourisme et de l’environnement, ainsi que de la Fondation albano-américaine pour le développement (AADF) y ont participé.

Le 21 mars 2024, le Centre du patrimoine mondial a transmis à l’État partie de Macédoine du Nord des informations émanant de tiers et faisant état d’ activités et de projets qui auraient été lancés depuis 2021, tels que des plans d’urbanisme, des constructions illégales qui ont été légalisées et des bars de plage qui ont rouverts, et présentant un rapport visuel concernant l’érosion de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien due à la pollution du lac, à la surpêche, aux projets d’infrastructures touristiques et aux déchets solides, ainsi que des informations et de la documentation visuelle sur l’urbanisation de la région du lac d’Ohrid et des cas spécifiques de projets de construction. L’État partie de Macédoine du Nord a répondu le 7 mai 2024 que des baux à court terme ont été accordés à des structures non permanentes facilement démontables et constituées de matériaux naturels, conformément aux dispositions légales en vigueur, et que ces équipements ont été installés sur la terre ferme et non sur le lac d’Ohrid, en utilisant des installations préexistantes. L’État partie a en outre informé que la construction d’une station d’épuration des eaux usées dans le village de Trpejca était prévue et qu’elle serait facilement raccordée au système d’assainissement général, et qu’un terrain à bâtir mentionné dans les annexes du courrier du Centre du patrimoine mondial avait reçu l’avis approprié et avait été envoyé au Ministère de la culture.

Le 21 mars 2024, le Centre du patrimoine mondial a transmis un deuxième courrier à l’État partie d’Albanie avec des informations provenant de tiers au sujet de projets de développement présumés prévus dans la ville lacustre de Pogradec et d’un impact négatif potentiel sur le patrimoine environnemental, écologique et culturel d’une course de bateaux à moteur sur le lac d’Ohrid. Dans le cadre de la soumission de documents suite à la mission de suivi réactif de mars 2024, l’État partie d’Albanie a nié la véracité de ces deux informations.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

Tout en se félicitant des progrès accomplis par les États parties en réponse à la demande du Comité en 2021, qui a noté que « l’héritage de l’érosion des attributs au fil des décennies, combiné à l’impact continu du développement dans les deux parties du bien transfrontalier, représente un danger réel et potentiel » et a appelé à l’élaboration d’un plan de récupération stratégique (PRS) assorti d’un plan d’action par étapes, pour faire face aux menaces graves et multiples identifiées sur la VUE du bien, les progrès restent limités, ce qui est préoccupant. Le PRS révisé de 2024 et le renforcement de ses mécanismes de gouvernance en Macédoine du Nord constituent une étape positive. Cependant, il est urgent de mettre en œuvre le PRS sans délai et de donner la priorité aux actions les plus urgentes. Le Comité pourrait également souhaiter recommander à l’Albanie d’améliorer le statut du PRS, notamment à travers une gouvernance claire et renforcée, par exemple avec le soutien du gouvernement, afin d’assurer l’efficacité de sa mise en œuvre.

La coopération transfrontalière reste limitée. Le renforcement de la coopération transfrontalière, notamment par l’intermédiaire du fonctionnement régulier du Comité de gestion transfrontalier des bassins versants, impliquant des représentants de haut niveau, donnerait au Groupe de travail transfrontalier le mandat nécessaire pour relever et résoudre efficacement et en temps opportun les défis transfrontaliers urgents. L’engagement des deux États parties à créer une page web accessible au public détaillant les progrès accomplis dans le cadre du PRS constituera un mécanisme de transparence important.

Il est à noter que l’étude de faisabilité du tracé alternatif de la route Corridor VIII, qui n’a pas suffisamment progressé depuis 2023, devrait être élaborée en 2024 et que le contractant sera tenu de réaliser une évaluation environnementale stratégique (EES) et/ou une évaluation d’impact ’environnemental (EIE) afin d’évaluer les impacts potentiels sur la VUE. Le Comité souhaitera peut-être demander aux États parties de soumettre toutes les évaluations et informations techniques pertinentes au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant que toute décision irréversible ne soit prise.

Le retard pris dans l’achèvement de « L’étude de faisabilité d’un plan d’urbanisme pour les zones et structures d’importance nationale pour le littoral protégé de la région d’Ohrid », soutenue financièrement par divers organismes et programmes des Nations Unies, dont l’UNESCO, en tant que condition préalable à l’établissement de plans d’urbanisme d’importance nationale en Macédoine du Nord, conformément à la loi de 2020 sur l’urbanisme, est noté. Le Comité pourrait souhaiter rappeler sa demande précédente à l’État partie de soumettre cette étude, une fois achevée, au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives.

Dans l’attente de l’achèvement du rapport de la mission de 2024, l’analyse de la documentation et des informations disponibles pour la préparation du présent rapport indique que l’état de conservation du bien ne s’est pas amélioré depuis 2020, malgré certaines mesures prises par les États parties et des améliorations locales dans la mise en œuvre des mesures de protection des attributs qui transmettent la VUE du bien. Les menaces cumulatives qui pèsent sur la VUE du bien persistent, tandis que de nouvelles menaces sont apparues, qui continuent de contribuer à la vulnérabilité de l’état de conservation du bien.

En Macédoine du Nord, le système ’d’assainissement a été amélioré et étendu, et l’élaboration des projets de loi concernant le marais de Studenčišča et le lac d’Ohrid a progressé, même s’ils ne sont pas encore achevés. Les PUD pour les 19 complexes urbains d’Ohrid doivent encore être élaborés, ce qui a entrainé la nécessité d’une loi supplémentaire pour répondre aux pressions du développement dans le centre de la vieille ville. Le démantèlement des plates-formes empiétant sur le lac aurait commencé, mais n’est pas terminé. Avec la levée du moratoire sur les constructions à la suite de l’approbation du plan de gestion du bien, la construction a repris, notamment dans des zones sensibles comme à proximité du marais de Studenčišča et de Gorica, sans que l’évaluation d’impact cumulatif demandée par le Comité depuis 2016 ait été réalisée. À cet égard, il est recommandé au Comité de demander la suspension de ces deux projets jusqu’à ce qu’une EES et des évaluations d’impact spécifiques pour chaque projet soient élaborées afin d’évaluer leurs impacts sur les attributs qui transmettent la VUE du bien.

Étant donné que l’inventaire des structures illégales n’est pas encore achevé et que des critères n’ont pas été élaborés afin d’en évaluer les impacts négatifs, de décider si des structures et, le cas échéant, lesquelles peuvent être légalisées ou doivent être démolies, et dans ce cas suivant quel ordre de priorité, il convient de recommander aux deux États parties d’éliminer les impacts négatifs des structures illégales sur la VUE du bien.

L’ancienne entité urbaine unique du centre historique d’Ohrid reste affectée négativement par d’innombrables interventions qui, cumulativement, ont érodé sa préservation et son authenticité.

En Albanie, de nouveaux développements à grande échelle semblent se poursuivre. Les impacts de l’élargissement de la route entre Qafatan et Pogradec restent à inverser. La route de contournement entre Pogradec, Tushemisht et la frontière entre la Macédoine du Nord et l’Albanie est prévue à côté de la sortie de Drilon Springs, avec un risque de ruissellement. Le plan directeur du parc aquatique de Drilon-Tushemisht comprend des aménagements sur des terres agricoles que la mission de 2020 avait recommandé de ne pas réaliser, et l’infrastructure routière et la construction dans la zone de Drilon Springs n’ont pas été définitivement exclues. Les dispositions relatives au développement urbain du Plan général local de Pogradec, dont la suppression a été recommandée par la mission de 2020, restent en place, bien que les propositions de projets doivent être soumises au Centre du patrimoine mondial. L’extension du réseau d’assainissement progresse lentement et, bien que la nouvelle loi sur les entreprises privées soit positive, il ne semble pas y avoir de dispositions pour assurer le respect de la loi. Il n’est donc pas clair comment et quand la question essentielle des fuites incontrôlées d’eaux usées sera traitée. Les mesures d’urgence demandées par le Comité n’ont pas encore été mises en place pour résoudre les menaces existantes et en prévenir de nouvelles.

Il existe encore des lacunes dans la gestion du bien, notamment en ce qui concerne la pleine reconnaissance de l’importance du lac d’Ohrid en tant que bien transfrontalier. Des développements à grande échelle autour du lac, particulièrement près des principaux centres urbains, ont érodé les qualités de l’ensemble exceptionnellement harmonieux, limitant la compréhension et l’appréciation des qualités qui ont soutenu le long développement de la vie ecclésiastique le long des rives du lac.

Le niveau élevé de vulnérabilité du bien n’est pas reconnu par les principaux décideurs. La mise en œuvre des demandes du Comité, en particulier en ce qui concerne la mise en œuvre du PRS et de son plan d’action, n’est pas suffisante pour inverser le danger identifié par le Comité en 2021. L’état de conservation du bien ne s’améliore pas et il n’y a pas de tendance positive ’permettant de commencer à rétablir son intégrité.

Le rapport de la mission de suivi réactif sera disponible après la présente 46e session du Comité et ses conclusions et recommandations seront présentées lors de sa 47e session. Il reviendra donc à la 47e session de déterminer si l’urgence des besoins en matière de conservation de ce bien nécessitent une large mobilisation pour préserver sa VUE, y compris une possible inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Décisions adoptées par le Comité en 2024
46 COM 7B.44
Patrimoine naturel et culturel de la région d'Ohrid (Albanie, Macédoine du Nord) (C/N 99quater)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B.Add.4,
  2. Rappelant les décisions 40 COM 7B.68, 41 COM 7B.34, 43 COM 7B.36, 44 COM 7B.77 et 45 COM 7B.104 adoptées à ses 40e (Istanbul/UNESCO, 2016), 41e (Cracovie, 2017), 43e (Bakou, 2019) sessions et ses 44e (Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e (Riyad, 2023) sessions élargies respectivement,
  3. Prend note que la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN de mars 2024 a visité le bien et que ses conclusions et recommandations seront présentées au Comité à sa 47e session ;
  4. Accueille favorablement la révision du Plan de récupération stratégique (PRS) sur la base des recommandations du Comité, mais note qu’il est urgent de mettre en œuvre le PSR sans délai et de donner la priorité à ses actions les plus urgentes, afin d’inverser les menaces graves et multiples qui pèsent sur le bien et que le Comité a considérées en 2021 comme présentant un danger réel et potentiel ;
  5. Demande à l’État partie de l’Albanie d’améliorer le statut du PRS, notamment par le biais d’une gouvernance claire et renforcée, par exemple avec le soutien du gouvernement, afin d’assurer l’efficacité de sa mise en œuvre, et de mettre rapidement en œuvre des mesures urgentes afin de répondre aux menaces actuelles qui pèsent sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) et d’améliorer l’état général de conservation du bien ;
  6. Prie instamment les États parties à renforcer le dialogue transfrontalier, depuis le niveau institutionnel élevé jusqu’au niveau opérationnel afin d’assurer sa mise en œuvre effective, et prie également instamment les États parties de veiller à ce que le Comité de gestion transfrontalier des bassins versants fonctionne de manière régulière, dans le cadre d’un dialogue bilatéral avec un groupe de travail transfrontalier et avec le soutien de ce dernier, afin de veiller à ce que les questions transfrontalières soient abordées rapidement et efficacement et à ce que le rythme des progrès soit surveillé et rapporté ;
  7. Réitère sa demande à l’État partie de Macédoine du Nord :
    1. de suspendre l’amendement des plans d’urbanisme détaillés et l’approbation des plans de développement local en dehors des agglomérations tant qu’une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) au niveau stratégique ne sera pas réalisée et qu’elle démontre que les attributs sous-tendant la VUE du bien ne sont pas affectés négativement par ces plans,
    2. d’élaborer d’urgence et dans le plein respect des attributs sous-tendant la VUE du bien les plans généraux d’urbanisme d’Ohrid et de Struga et les instruments d’aménagement du territoire pour les zones non bâties ,
    3. d’examiner systématiquement, sur la base de critères explicites, l’ampleur des impacts négatifs des constructions illégales et de décider de la manière d’éliminer ou d’atténuer ces effets négatifs, notamment en démolissant partiellement ou totalement les constructions illégales,
    4. de soumettre au Centre du patrimoine mondial, une fois achevée, l’étude de faisabilité du plan d’urbanisme pour les zones et les bâtiments d’importance nationale dans la ceinture côtière de la région d’Ohrid, pour examen par les Organisations consultatives ;
  8. Réitère également sa demande à l’État partie de l’Albanie de supprimer officiellement :
    1. dans les dispositions du plan local général de Pogradec, la possibilité d’un développement urbain dans les zones situées le long des rives du lac entre Pogradec et Tushemisht et à Lin à travers un amendement du PLG,
    2. dans le plan directeur du parc aquatique de Drilon Spring, la disposition pour la construction d’un bâtiment au sommet de la colline proche de Drilon et de toute infrastructure au-dessus et autour de celle-ci,
    3. la possibilité d’un développement urbain dans la zone rurale entre Tushemisht et Drilon ;
  9. Réitère en outre sa demande aux États parties de préparer d’urgence une évaluation environnementale stratégique (EES) qui évalue de manière exhaustive les impacts cumulatifs de tous les plans d’infrastructure et de développement et autres grands projets sur la VUE du bien et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
  10. Prie en outre instamment l’État partie de Macédoine du Nord de suspendre toute construction à proximité du marais de Studenčišča et du complexe de Gorica Nord et Gorica 3 jusqu’à ce que l’EES susmentionnée soit réalisée et qu’une EIP spécifique au projet soit achevée ;
  11. Prie de nouveau instamment l’État partie de Macédoine du Nord de finaliser la déclaration du marais de Studenčišča en tant que parc naturel et du lac d’Ohrid en tant que monument de la nature, et de veiller à ce que les mesures de gestion préservent les principaux processus et caractéristiques écologiques qui contribuent à la VUE du bien ;
  12. Demande également à l’État partie de l’Albanie et à l’État partie de Macédoine du Nord de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’ICOMOS, toute la documentation du projet concernant la proposition de projet pour la conservation et de mise en valeur de l’église paléochrétienne de Lin et le projet de réhabilitation de la promenade le long du lac de Struga, respectivement ;
  13. Prie par ailleurs instamment les États parties d’entreprendre une EES et/ou une évaluation d’impact ’environnemental (EIE) afin d’évaluer l’impact potentiel sur la VUE de tout tracé alternatif du corridor ferroviaire VIII, pour lequel l’étude de faisabilité devrait être préparée en 2024, et de soumettre toutes les évaluations et informations techniques pertinentes au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant que toute décision irréversible ne soit prise ;
  14. Demande enfin aux États parties de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport conjoint actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre de ce qui précède et en réponse aux recommandations du rapport de mission, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session, considérant que les besoins urgents de ce bien en matière de conservation nécessitent une large mobilisation pour préserver sa VUE, y compris une possible inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Projet de décision : 46 COM 7B.44

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B.Add.4,
  2. Rappelant les décisions 40 COM 7B.68, 41 COM 7B.34, 43 COM 7B.36, 44 COM 7B.77 et 45 COM 7B.104 adoptées à ses 40e (Istanbul/UNESCO, 2016), 41e (Cracovie, 2017), 43e (Bakou, 2019) sessions et ses 44e (Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e (Riyad, 2023) sessions élargies respectivement,
  3. Prend note que la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN de mars 2024 a visité le bien et que ses conclusions et recommandations seront présentées au Comité à sa 47e session ;
  4. Accueille également favorablement la révision du Plan de récupération stratégique (PRS) sur la base des recommandations du Comité, mais note qu’il est urgent de mettre en œuvre le PSR sans délai et de donner la priorité à ses actions les plus urgentes, afin d’inverser les menaces graves et multiples qui pèsent sur le bien et que le Comité a considérées en 2021 comme présentant un danger réel et potentiel ;
  5. Demande à l’État partie de l’Albanie d’améliorer le statut du PRS, notamment par le biais d’une gouvernance claire et renforcée, par exemple avec le soutien du gouvernement, afin d’assurer l’efficacité de sa mise en œuvre, et de mettre rapidement en œuvre des mesures urgentes afin de répondre aux menaces actuelles qui pèsent sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) et d’améliorer l’état général de conservation du bien ;
  6. Prie instamment les États parties à renforcer le dialogue transfrontalier, depuis le niveau institutionnel élevé jusqu’au niveau opérationnel afin d’assurer sa mise en œuvre effective, et prie également instamment les États parties de veiller à ce que le Comité de gestion transfrontalier des bassins versants fonctionne de manière régulière, dans le cadre d’un dialogue bilatéral avec un groupe de travail transfrontalier et avec le soutien de ce dernier, afin de veiller à ce que les questions transfrontalières soient abordées rapidement et efficacement et à ce que le rythme des progrès soit surveillé et rapporté ;
  7. Réitère sa demande à l’État partie de Macédoine du Nord :
    1. de suspendre l’amendement des plans d’urbanisme détaillés et l’approbation des plans de développement local en dehors des agglomérations tant qu’une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) au niveau stratégique ne sera pas réalisée et qu’elle démontre que les attributs sous-tendant la VUE du bien ne sont pas affectés négativement par ces plans,
    2. d’élaborer d’urgence et dans le plein respect des attributs sous-tendant la VUE du bien les plans généraux d’urbanisme d’Ohrid et de Struga et les instruments d’aménagement du territoire pour les zones non bâties ,
    3. d’examiner systématiquement, sur la base de critères explicites, l’ampleur des impacts négatifs des constructions illégales et de décider de la manière d’éliminer ou d’atténuer ces effets négatifs, notamment en démolissant partiellement ou totalement les constructions illégales,
    4. de soumettre au Centre du patrimoine mondial, une fois achevée, l’étude de faisabilité du plan d’urbanisme pour les zones et les bâtiments d’importance nationale dans la ceinture côtière de la région d’Ohrid, pour examen par les Organisations consultatives ;
  8. Réitère également sa demande à l’État partie de l’Albanie de supprimer officiellement :
    1. dans les dispositions du plan local général de Pogradec, la possibilité d’un développement urbain dans les zones situées le long des rives du lac entre Pogradec et Tushemisht et à Lin à travers un amendement du PLG,
    2. dans le plan directeur du parc aquatique de Drilon Spring, la disposition pour la construction d’un bâtiment au sommet de la colline proche de Drilon et de toute infrastructure au-dessus et autour de celle-ci,
    3. la possibilité d’un développement urbain dans la zone rurale entre Tushemisht et Drilon ;
  9. Réitère en outre sa demande aux États parties de préparer d’urgence une évaluation environnementale stratégique (EES) qui évalue de manière exhaustive les impacts cumulatifs de tous les plans d’infrastructure et de développement et autres grands projets sur la VUE du bien et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
  10. Prie en outre instamment l’État partie de Macédoine du Nord de suspendre toute construction à proximité du marais de Studenčišča et du complexe de Gorica Nord et Gorica 3 jusqu’à ce que l’EES susmentionnée soit réalisée et qu’une EIP spécifique au projet soit achevée ;
  11. Prie de nouveau instamment l’État partie de Macédoine du Nord de finaliser la déclaration du marais de Studenčišča en tant que parc naturel et du lac d’Ohrid en tant que monument de la nature, et de veiller à ce que les mesures de gestion préservent les principaux processus et caractéristiques écologiques qui contribuent à la VUE du bien ;
  12. Demande également à l’État partie de l’Albanie et à l’État partie de Macédoine du Nord de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’ICOMOS, toute la documentation du projet concernant la proposition de projet pour la conservation et de mise en valeur de l’église paléochrétienne de Lin et le projet de réhabilitation de la promenade le long du lac de Struga, respectivement ;
  13. Prie par ailleurs instamment les États parties d’effectuer une EES et/ou une évaluation d’impact ’environnemental (EIE) afin d’évaluer l’impact potentiel sur la VUE de tout tracé alternatif du corridor ferroviaire VIII, pour lequel l’étude de faisabilité devrait être préparée en 2024, et de soumettre toutes les évaluations et informations techniques pertinentes au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant que toute décision irréversible ne soit prise ;
  14. Demande enfin aux États parties de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport conjoint actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre de ce qui précède et en réponse aux recommandations du rapport de mission, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session, considérant que les besoins urgents de ce bien en matière de conservation nécessitent une large mobilisation pour préserver sa VUE, y compris une possible inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2024
Albanie Macédoine du Nord
Date d'inscription : 1979
Catégorie : Mixte
Critères : (i)(iii)(iv)(vii)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2024) .pdf
arrow_circle_right 46COM (2024)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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