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Tombouctou

Mali
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Destruction délibérée du patrimoine
  • Guerre
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Occupation du bien par des groupes armés
  • Absence de gestion du site (problème résolu en 2019)
  • Conflit armé
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Occupation du site par des groupes armés
  • Absence de gestion
  • Destruction de 14 mausolées et dégradation des trois mosquées du bien en série
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril

En cours de rédaction

Mesures correctives pour le bien
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives

En cours d'identification

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024

Montant total accordé : 100 000 dollars EU du fonds en dépôt italien ; 55 000 dollars EU du Fonds d’urgence de l’UNESCO ; 37 516 dollars EU du Fonds en dépôt des Pays-Bas ; env. 12 millions dollars EU dans le cadre du "Programme de réhabilitation du patrimoine culturel et de sauvegarde des manuscrits anciens", gérés par l'UNESCO ou en bilatéral (notamment Union européenne, Suisse, Espagne, Norvège, Pays-Bas, Croatie, Maurice, Allemagne, Luxembourg, Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEOMA), Association internationale des Maires francophones (AIMF), Fonds pour le patrimoine mondial africain, ICOM) ; 480 934 dollars EU du Fonds au profit des victimes de la Cour Pénale Internationale (CPI) pour le projet « Réhabilitation et valorisation des bâtiments protégés à Tombouctou » ; 15 000 dollars EU du fonds de secours exceptionnel par l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit (ALIPH) pour soutenir le secteur du patrimoine face à la pandémie de COVID-19.

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Demandes approuvées : 10 (de 1981-2024)
Montant total approuvé : 201 838 dollars E.U.
2024 Mise à jour des plans de gestion et de conservation de ... (Approuvé)   7 486 dollars E.U.
2024 Appui à la conservation physique des bâtiments classés ... (Approuvé)   5 000 dollars E.U.
2018 RÉUNION DE VALIDATION DES PLANS DE GESTION ET DE ... (Approuvé)   1 037 dollars E.U.
2012 Assistance internationale d’urgence pour la protection ... (Approuvé)   24 200 dollars E.U.
2004 Emergency Assistance request for Timbuktu (three main ... (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
1995 Second phase of the pilot project for the conservation ... (Approuvé)   40 000 dollars E.U.
1994 Safeguarding of 3 mosques in Timbuktu (Sankore, ... (Approuvé)   15 500 dollars E.U.
1990 Timbuktu: consolidation of the Djingareiber mosque and ... (Approuvé)   45 138 dollars E.U.
1989 Mission for the preparation of a proposal for putting ... (Approuvé)   5 500 dollars E.U.
1981 Provision of one expert and financial assistance for ... (Approuvé)   7 977 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2024**

2002, 2004, 2005, 2006 : missions du Centre du patrimoine mondial ; 2008, 2009 et 2010 : missions conjointes Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de suivi réactif ; mai, octobre et décembre 2012 : Missions d’urgence de l’UNESCO au Mali ; juin 2013 : Mission d’évaluation de l’UNESCO à Tombouctou ; avril 2017 : Mission d'expert mandaté par l'UNESCO pour l'évaluation de l'état de conservation des sites du patrimoine mondial du Mali.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

Le 31 janvier 2024, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien (disponible sur https://whc.unesco.org/fr/list/119/documents/), fournissant les informations suivantes :

  • La situation sécuritaire reste préoccupante, surtout avec le départ de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA);
  • La plupart des actions présentées ont été menées dans le cadre des réparations collectives au titre du Fonds au profit des victimes de la CPI ;
  • Une entreprise a été sélectionnée pour entreprendre la plantation d'arbres autour des mausolées afin de limiter l'ensablement ;
  • L'installation de lampadaires solaires autour des bâtiments protégés est prévue ;
  • Des comités de gestion seront mis en place pour chaque cimetière abritant des mausolées de saints. Des correspondances ont été adressées en ce sens au préfet et au maire de Tombouctou ;
  • Les travaux de réhabilitation des clôtures de deux cimetières sont en cours ;
  • Le crépissage périodique de la mosquée de Djingareyber a eu lieu en mars 2024, dans le respect de la tradition matérielle et immatérielle ;
  • La Mission culturelle et les acteurs traditionnels sont confrontés à une pénurie de ressources techniques et financières, impactant la conservation et la gestion du site ;
  • Une demande d'assistance internationale a été soumise pour l'actualisation du Plan de gestion et de conservation ;
  • Depuis janvier 2024 une entreprise effectue gratuitement les travaux d'assainissement du tissu ancien (nettoyage des caniveaux ; désensablement des voies attenantes aux mosquées) ;
  • Une association de jeunes bénévoles a effectué le nettoyage de la mosquée de Djingareyber et a taillé des arbres autour du cimetière abritant des mausolées ;
  • Trois réunions d’information et de sensibilisation ont été tenues avec les comités de gestion des mosquées et des corporations de maçons, les responsables des mausolées et la société civile ;
  • Deux formations pour les leaders communautaires et des réunions de travail avec les chefs de quartier et la société civile se sont tenues en vue des travaux de réhabilitation ;
  • Un comité de suivi des réparations collectives a été mis en place par le Gouverneur ;
  • Deux motos ont été achetées pour la Mission culturelle pour le suivi des activités et 50 chaises pour les réunions avec les différents acteurs ;
  • Le travail mené pour la mise en place de l'État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) sera finalisé courant 2024.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

Le rapport de l'État partie atteste des progrès modestes réalisés dans la mise en œuvre des mesures correctives malgré la situation sécuritaire toujours instable et aujourd'hui exacerbée par le départ de la MINUSMA du Mali. La mobilisation continue des communautés et des acteurs traditionnels, ainsi que la mise en place de comités dédiés à la préparation et au suivi des actions de réhabilitation sont notées avec grande appréciation.

Les activités réalisées pour la plantation d'arbres pour contrer l'ensablement autour des mosquées et des mausolées sont appréciées, mais pour remédier à l’ensablement du fleuve Niger, qui entraîne celui des mosquées, il faut entreprendre des actions stratégiques concertées à une autre échelle que le niveau urbain. Les nouveaux arbres ne suffiront pas non plus à résoudre le problème de l'approvisionnement en bois nécessaire à la construction et à la réhabilitation à long terme.

Il est rassurant aussi de noter l'exécution du crépissage périodique de la mosquée de Djingareyber, témoignant des efforts de pérennisation de la conservation traditionnelle, valorisant ainsi aussi la dimension immatérielle de ce patrimoine. Il conviendrait d'encourager l'État partie à davantage documenter ces travaux pour mieux promouvoir la préservation de l'authenticité grâce à la transmission de ces connaissances en matière d'utilisation des matériaux et d'application des techniques, mais également des fonctions et significations culturelles et coutumières.

Les efforts déployés pour sensibiliser et mobiliser les acteurs, notamment les comités de gestion en charge des mausolées et la société civile, à travers des réunions de concertation et de suivi, ou encore pour expliquer les décisions du Comité du patrimoine mondial, sont louables.

Parmi les résultats encourageants de l'engagement des acteurs locaux se distingue l'initiative bénévole de l'association des jeunes volontaires du quartier de Djingareyber qui a effectué des actions d'assainissement et de nettoyage des caniveaux dans la ville, de désensablement proche des mosquées de Djingareyber, Sankoré et Sidi Yahia, et d'entretien des cimetières.

De plus, la gestion renforcée par les comités de gestion a démontré son caractère participatif et efficace pouvant permettre de prévenir toute action susceptible d'impacter négativement le bien. Cependant, le plan de gestion et de conservation (PGC) 2018-2022 du site étant arrivé à échéance, les efforts de mobilisation de fonds, à travers notamment la soumission d'une demande d'assistance internationale, pour effectuer sa mise à jour conjointement avec les PGC des trois autres biens maliens, sont appréciés, mais il est primordial que l’État partie s'investisse davantage pour pallier le manque de ressources financières et humaines de la Mission culturelle de Tombouctou ainsi que de celles des autres biens du Mali afin qu'elles puissent assurer la gestion efficace et durable de leur bien concerné.

Enfin, le travail de mise à jour du PGC devra se faire en lien avec la finalisation du développement de l'État de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) prévue courant 2024, intégrant également un plan d'action chiffré, en vue d'une adoption par le Comité à sa prochaine session en 2025.

En attendant, il est recommandé que le Comité maintienne le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril et continue d’appliquer le mécanisme de suivi renforcé pour le bien.

Décisions adoptées par le Comité en 2024
46 COM 7A.12
Tombouctou (Mali) (C 119rev)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A,
  2. Rappelant la décision 45 COM 7A.23 adoptée à sa 45e session élargie (Riyad, 2023),
  3. Se félicite de la poursuite des mesures de conservation, notamment l'accent mis sur la gestion participative et de sensibilisation, menées en partenariat avec les acteurs traditionnels tels les comités de gestion des mosquées, la corporation des maçons et la société civile, et des efforts de mobilisation visant notamment la création de comités de gestion pour chaque cimetière abritant des mausolées de saints en vue d'accompagner les travaux de réhabilitation et d'entretien ;
  4. Prend note avec satisfaction de l'engagement pris par l’État partie en ce qui concerne les travaux de plantation d'arbres sur le bien visant à contrer l'ensablement par le biais d'une entreprise sélectionnée, mais pour remédier à l'ensablement du fleuve Niger qui entraîne l'ensablement des mosquées, et réitère sa demande à l'Etat partie d'élargir le champ d'application de cette initiative par le biais d’actions stratégiques adaptées à un niveau régional ;
  5. Réitère sa demande à l'État partie de mettre en place des plantations en vue d'assurer un approvisionnement durable en bois de construction approprié, en particulier face aux impacts significatifs du changement climatique ;
  6. Accueille favorablement les travaux de réhabilitation et d'entretien régulier réalisés sur le bien, notamment le crépissage récent de la mosquée de Djingareyber comprenant la réfection des façades, en veillant au maintien des techniques et des savoir-faire traditionnels en matière de construction, ainsi que la sélection de matériaux compatibles respectant l'authenticité, et encourage vivement l'État partie à davantage documenter ces travaux pour mieux promouvoir la dimension immatérielle de ce patrimoine et à promouvoir la préservation de l'authenticité du bien grâce à la transmission de ces connaissances ainsi que des fonctions et des significations culturelles et coutumières ;
  7. Se félicite des efforts de l’État partie pour la mobilisation de fonds pour l'actualisation du Plan de gestion et de conservation du bien, suite à l'expiration du plan précédent en 2022, et demande à l'État partie de présenter le projet de Plan de gestion actualisé au Centre du patrimoine mondial en vue de son examen par les Organisations consultatives;
  8. Prend note avec inquiétude du manque persistant de ressources techniques et financières de la Mission culturelle et des acteurs traditionnels, susceptible de compromettre la conservation et la gestion du site, ainsi que de la situation sécuritaire encore plus précaire depuis le départ de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), et demande à l'État partie d'accorder une attention particulière au renforcement des ressources humaines et financières nécessaires pour le bon fonctionnement de ses Missions culturelles ;
  9. Exprime son appréciation de l'avancement dans le travail mené pour la mise en place de l’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR), et demande qu'il lui soit soumis pour adoption à sa prochaine session en 2025 ;
  10. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points susmentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47esession ;
  11. Décide de continuer d'appliquer le mécanisme de suivi renforcé pour le bien ;
  12. Décide de maintenir Tombouctou (Mali) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Projet de décision : 46 COM 7A.12

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A,
  2. Rappelant la décision 45 COM 7A.23, adoptée à sa 45e session élargie (Riyad, 2023),
  3. Se félicite de la poursuite des mesures de conservation, notamment l'accent mis sur la gestion participative et de sensibilisation, menées en partenariat avec les acteurs traditionnels tels les comités de gestion des mosquées, la corporation des maçons et la société civile, et des efforts de mobilisation visant notamment la création de comités de gestion pour chaque cimetière abritant des mausolées de saints en vue d'accompagner les travaux de réhabilitation et d'entretien ;
  4. Prend note avec satisfaction de l'engagement pris par l’État partie en ce qui concerne les travaux de plantation d'arbres sur le bien visant à contrer l'ensablement par le biais d'une entreprise sélectionnée, mais pour remédier à l'ensablement du fleuve Niger qui entraîne l'ensablement des mosquées, réitère sa demande à l'Etat partie d'élargir le champ d'application de cette initiative par le biais d’actions stratégiques adaptées à un niveau régional ;
  5. Réitère sa demande à l'État partie de mettre en place des plantations en vue d'assurer un approvisionnement durable en bois de construction approprié, en particulier face aux impacts significatifs du changement climatique ;
  6. Accueille favorablement les travaux de réhabilitation et d'entretien régulier réalisés sur le bien, notamment le crépissage récent de la mosquée de Djingareyber comprenant la réfection des façades, en veillant au maintien des techniques et des savoir-faire traditionnels en matière de construction, ainsi que la sélection de matériaux compatibles respectant l'authenticité, et encourage vivement l'État partie à davantage documenter ces travaux pour mieux promouvoir la dimension immatérielle de ce patrimoine et à promouvoir la préservation de l'authenticité du bien grâce à la transmission de ces connaissances ainsi que des fonctions et des significations culturelles et coutumières ;
  7. Se félicite des efforts de l’État partie pour la mobilisation de fonds pour l'actualisation du Plan de gestion et de conservation du bien, suite à l'expiration du plan précédent en 2022, et demande à l'État partie de présenter le projet de Plan de gestion actualisé au Centre du patrimoine mondial en vue de son examen par les Organisations consultatives;
  8. Prend note avec inquiétude du manque persistant de ressources techniques et financières de la Mission culturelle et des acteurs traditionnels, susceptible de compromettre la conservation et la gestion du site, ainsi que de la situation sécuritaire encore plus précaire depuis le départ de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), et demande à l'État partie d'accorder une attention particulière au renforcement des ressources humaines et financières nécessaires pour le bon fonctionnement de ses Missions culturelles ;
  9. Exprime son appréciation de l'avancement dans le travail mené pour la mise en place de l’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR), et demande qu'il lui soit soumis pour adoption à sa prochaine session en 2025 ;
  10. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points susmentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47esession ;
  11. Décide de continuer d'appliquer le mécanisme de suivi renforcé pour le bien ;
  12. Décide de maintenir Tombouctou (Mali) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2024
Mali
Date d'inscription : 1988
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iv)(v)
Liste en péril (dates) : 1990-2005, 2012-présent
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2024) .pdf
arrow_circle_right 46COM (2024)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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