Shiretoko
Facteurs affectant le bien en 2023*
- Aquaculture
- Autres modifications du climat
- Espèces hyper-abondantes
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Infrastructures hydrauliques
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Infrastructures hydrauliques (aménagement des cours d’eau, en particulier barrages, empêchant ou limitant la migration des poissons, notamment montaisons importantes de salmonidés)
- Aquaculture (gestion de la pêche commerciale, notamment coordination et coopération avec les États parties voisins)
- Surabondance d’espèces (densité excessive de population du cerf Sika affectant la régénération forestière et d’une façon plus générale la végétation)
- Impacts du tourisme/visiteurs/loisirs et Système/plan de gestion (gestion du tourisme et des visiteurs)
- Changement climatique et phénomènes météorologiques violents (effets anticipés du changement climatique)
- Gestion des populations de lions de mer de Steller
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2023
Néant
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2023
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2023**
Février 2008 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / UICN ; septembre 2019 : mission consultative de l’UICN
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2023
L'État partie a soumis un rapport sur l'état de conservation le 1er décembre 2022, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1193/documents/ qui fait état de ce qui suit :
- Les impacts prévus du changement climatique sur les attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien font l’objet d’une nouvelle étude et le gouvernement vise à établir une stratégie de gestion adaptative d’ici 2024 afin de minimiser les impacts liés au changement climatique. Les effets du changement climatique suscitent de plus en plus d’inquiétudes, et les données sont insuffisantes pour appréhender les réponses biologiques induites par le changement climatique.
- Les populations de lions de mer de Steller qui migrent vers la mer du Japon ont été gérées conformément à une Politique de gestion de base, qui vise à minimiser les dommages qu’elles causent à l’industrie de la pêche « dans une zone où il n’y a pas de risque d’extinction ». La politique sera révisée en 2024, selon le nombre d’individus de la population migratrice estimé sur la base des données acquises dans la zone de reproduction, la migration ainsi que d’autres évolutions des lions de mer de Steller qui migrent vers le Japon, notamment vers le détroit de Nemuro. La gestion s’appuiera sur des preuves scientifiques et tiendra compte du principe de précaution ;
- Les dommages causés par les lions de mer de Steller à l’industrie de la pêche dans les eaux avoisinant Nemuro ont diminué de 36,8 %, passant de 357 millions de yens (environ 2,6 millions de dollars des États-Unis) au plus haut niveau enregistré en 2013 à 131 millions de yens (environ 972 000 dollars des États-Unis). Toutefois, la valeur des produits de la pêche a également diminué de manière significative au cours de cette période, de sorte que les dommages causés par les lions de mer de Steller continuent de constituer une menace pour la durabilité des pêcheries côtières. Jusqu’à ce que la Politique de gestion de base soit révisée, les mesures non létales telles que les filets de pêche renforcés seront maintenues. Toutefois, étant donné que seuls des effets limités ont été obtenus, le quota de capture actuel sera maintenu dans une mesure où il n’y a « aucun risque d’extinction de la population asiatique » de lions de mer de Steller, sur la base des données antérieures ;
- Un rapport d’évaluation complet du plan de suivi à long terme 2012-2021 pour le bien (LTMP) a été publié en 2022 (annexé au rapport de l’État partie), qui estime que le bien a conservé sa valeur de patrimoine mondial naturel. La révision du plan de suivi à long terme devrait être achevée en mars 2023. Elle mettra en place une surveillance renforcée des impacts liés au changement climatique à partir de 2022 et reflétera les attributs de la biodiversité en vertu du critère (x). L’évaluation scientifique de l’état de la VUE doit être poursuivie en s'appuyant sur les résultats de ce suivi ;
- Les travaux d’amélioration concernant les modifications des barrages sur la rivière Rusha devraient être achevés en 2024, conformément à la feuille de route élaborée sur la base de la modélisation hydraulique et de la simulation numérique. La surveillance porte sur la topographie du lit de la rivière, le nombre de saumons en migration, les frayères et la migration vers l’aval des juvéniles. Les facteurs affectant la distribution des frayères (par exemple la profondeur de l’eau et la vitesse d’écoulement, les matériaux du lit de la rivière, la répartition du bois flotté) sont analysés, et l’amélioration de l’environnement naturel de frai et l’efficacité de la reproduction des saumons associée aux modifications des barrages seront évaluées.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2023
Notant que les effets du changement climatique sont de plus en plus préoccupants et que les données dans le suivi des impacts du changement climatique sont insuffisantes, l’engagement de l’État partie à rechercher les impacts prévus du changement climatique sur les attributs de la VUE est positif, et le développement d’une stratégie de gestion adaptative d’ici 2024, qui devrait minimiser ces impacts, est accueilli avec satisfaction. Il est recommandé que le Comité réitère sa demande à l’État partie de soumettre la stratégie finalisée au Centre du patrimoine mondial.
L’inquiétude de l’État partie au sujet des lions de mer de Steller qui continuent d’être associés à une réduction des prises de pêche est notée. Il est également noté que la Politique de gestion de base sera révisée en 2024 en s’appuyant sur des données acquises sur la dynamique de la population et qu’elle tiendra davantage compte du principe de précaution. Rappelant toutefois que le lion de mer de Steller occidental est classé espèce « En danger » depuis 2012, il est préoccupant de constater que l’abattage se poursuivra dans le cadre de la Politique de gestion de base jusqu’à sa révision en 2024 (les méthodes non létales étant considérées comme moins efficaces), et il reste une priorité importante pour les autorités de concilier les opérations de pêche durable avec la conservation du lion de mer de Steller en tant qu’attribut de la VUE. La possibilité d'une nouvelle réduction de la population de lions de mer en l'absence d'une dynamique de population claire reste préoccupante et il est recommandé que le Comité demande à l’État partie d’accélérer le développement d’un modèle de dynamique de population pour éclairer la révision de la politique prévue pour 2024 dès que possible, et qu’il demande à nouveau à l’État partie de reconsidérer, réduire ou supprimer les niveaux actuels d’abattage, et de consulter la Commission pour la sauvegarde des espèces de l’UICN, si nécessaire. L’actualisation de la politique devrait s’appuyer sur des données démographiques scientifiques.
Le plan de suivi à long terme 2012-2021 s’achevant en 2021, il est positif qu’une évaluation des valeurs patrimoniales du bien ait été entreprise par le Conseil scientifique en consultation avec le Comité de liaison régional, et qu’un nouveau LTMP soit en cours de finalisation en 2023. Tout en notant la conclusion du rapport d’évaluation selon laquelle les valeurs de patrimoine naturel ont été maintenues, le Centre du patrimoine mondial et l’UICN sont inquiets de la diminution de moitié signalée sur certaines populations d’oiseaux de mer (cormorans et goélands) depuis l’inscription, dont la raison est inconnue, et rappellent que les populations d’oiseaux de mer forment un attribut important de la VUE. Il sera donc important de veiller à ce que les priorités de suivi et de gestion identifiées au cours de ce processus, telles que les impacts liés au changement climatique, la diminution des populations d’oiseaux marins et de poissons, notamment le Dolly varden qui est représentatif de l’ichtyofaune du bien, les conflits entre ours bruns et humains et l’augmentation du nombre de cerfs Sika, soient prises en compte dans le nouveau LTMP et que des mesures soient mises en œuvre pour gérer efficacement les pressions exercées sur la VUE à l’avenir. L’inclusion des attributs liés à la biodiversité dans le critère (x) permettra aux autorités de gestion de répondre aux pressions au fur et à mesure qu’elles se présentent.
Le rapport indiquant que les travaux d’amélioration des barrages sur la rivière Rusha devraient être achevés en 2024 est positif. Il convient également de noter que le rapport d’évaluation souligne l’intérêt croissant pour l’amélioration des barrages parmi les pêcheurs ainsi que la promotion d’une amélioration plus active des barrages dans le contexte de la VUE. Rappelant que la mission de conseil de l’UICN de 2019 a observé que les modèles ne représentaient pas de manière adéquate les fonctions biologiques naturelles de la rivière nécessaires pour éclairer avec précision la prise de décision, le suivi signalé des facteurs liés aux processus de frai et de migration des saumons est important. L’État partie devrait être encouragé à continuer à explorer des outils supplémentaires qui pourraient améliorer la compréhension actuelle de l’approche et des options de restauration des cours d’eau, conformément aux recommandations de la mission.
Décisions adoptées par le Comité en 2023
45 COM 7B.84
Shiretoko (Japon) (N 1193)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7B.Add,
- Rappelant les Décisions 41 COM 7B.30, 43 COM 7B.10 and 44 COM 7B.186, adoptées respectivement à sa 41e session (Cracovie, 2017), sa 43e session (Bakou, 2019) et 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021) ;
- Notant que les effets du changement climatique sont de plus en plus préoccupants et que les données pour suivre les impacts du changement climatique sont insuffisantes, se félicite de l’élaboration prévue d’ici 2024 d’une stratégie de gestion adaptative qui minimise les impacts du changement climatique sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et réitère sa demande à l’État partie de soumettre la stratégie finale au Centre du patrimoine mondial et de s’assurer qu’un soutien total est apporté à sa mise en œuvre et à la protection permanente de la VUE du bien ;
- Notant également que les lions de mer de Steller, et notamment leur impact sur les pêcheries, ont été gérés conformément à une Politique de gestion de base et que des recherches sur la dynamique de la population sont en cours. Cependant, réitère sa préoccupation concernant la poursuite de l’abattage des lions de mer en l’absence continue de données sur la population, et demande instamment à l’État partie de continuer à accélérer le développement d’un modèle de dynamique de la population pour éclairer la révision de la Politique de gestion de base en 2024 ;
- Prie à nouveau instamment l’État partie de reconsidérer ou de réduire les niveaux actuels d’abattage de la population de lions de mer de Steller occidentaux, voire d’arrêter ces abattages si nécessaire, en consultant la Commission pour la sauvegarde des espèces de l’UICN le cas échéant, et en adoptant une approche de précaution jusqu’à ce que des données précises et complètes sur cette sous-espèce soient disponibles ;
- Prenant note du rapport d’évaluation complet du plan de suivi à long terme (LTMP) 2012-2021 pour le bien, exprime son inquiétude concernant la diminution de moitié signalée de certaines populations d’oiseaux de mer depuis l’inscription et rappelle que les populations d’oiseaux de mer sont un attribut important de la VUE ;
- Se félicite également de la révision prévue du LTMP d’ici 2023 et du fait qu’il inclura les attributs de la biodiversité dans le critère (x), et réitère sa demande à l’État partie de s’assurer que les attributs de la VUE du bien sont pleinement pris en compte dans le LTMP afin de garantir que la biodiversité aquatique, en particulier les espèces de salmonidés, les oiseaux de mer et les mammifères marins, sont tous inclus et suivis, et demande à l’État partie de soumettre la version finale révisée du LTMP au Centre du patrimoine mondial ;
- Prend également note de la réponse actuelle de l’État partie aux recommandations de la mission de 2019, notamment le suivi des variables biologiques, et encourage également l’État partie à continuer à :
- Prendre des mesures pour améliorer la représentation des variables biologiques dans les écosystèmes des rivières, afin d’améliorer la compréhension actuelle des approches et des options de restauration des rivières,
- Envisager des méthodes alternatives pour récupérer les gros débris ligneux, ce qui constituerait un moyen de mieux équilibrer les besoins de restauration des rivières avec les préoccupations des acteurs de la pêche,
- Surveiller les impacts du projet pilote de sentier dans le lit de la rivière, en particulier au regard de l’érosion, du passage des poissons et de la perturbation de l’habitat benthique, et, le cas échéant, prendre rapidement des mesures correctives en réponse à tout impact identifié, en s’appuyant sur une compréhension scientifique complète ;
- Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session.
Projet de décision : 45 COM 7B.84
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7B.Add,
- Rappelant les Décisions 41 COM 7B.30, 43 COM 7B.10 et 44 COM 7B.186, adoptées respectivement à sa 41e session (Cracovie, 2017), sa 43e session (Bakou, 2019) et 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021) ;
- Notant que les effets du changement climatique sont de plus en plus préoccupants et que les données pour suivre les impacts du changement climatique sont insuffisantes, se félicite de l’élaboration prévue d’ici 2024 d’une stratégie de gestion adaptative qui minimise les impacts du changement climatique sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et réitère sa demande à l’État partie de soumettre la stratégie finale au Centre du patrimoine mondial et de s’assurer qu’un soutien total est apporté à sa mise en œuvre et à la protection permanente de la VUE du bien ;
- Notant également que les lions de mer de Steller, et notamment leur impact sur les pêcheries, ont été gérés conformément à une Politique de gestion de base et que des recherches sur la dynamique de la population sont en cours. Cependant, réitère sa préoccupation concernant la poursuite de l’abattage des lions de mer en l’absence continue de données sur la population, et demande instamment à l’État partie de continuer à accélérer le développement d’un modèle de dynamique de la population pour éclairer la révision de la Politique de gestion de base en 2024 ;
- Prie à nouveau instamment l’État partie de reconsidérer ou de réduire les niveaux actuels d’abattage de la population de lions de mer de Steller occidentaux, voire d’arrêter ces abattages si nécessaire, en consultant la Commission pour la sauvegarde des espèces de l’UICN le cas échéant, et en adoptant une approche de précaution jusqu’à ce que des données précises et complètes sur cette sous-espèce soient disponibles ;
- Prenant note du rapport d’évaluation complet du plan de suivi à long terme (LTMP) 2012-2021 pour le bien, exprime son inquiétude concernant la diminution de moitié signalée de certaines populations d’oiseaux de mer depuis l’inscription et rappelle que les populations d’oiseaux de mer sont un attribut important de la VUE ;
- Se félicite également de la révision prévue du LTMP d’ici 2023 et du fait qu’il inclura les attributs de la biodiversité dans le critère (x), et réitère sa demande à l’État partie de s’assurer que les attributs de la VUE du bien sont pleinement pris en compte dans le LTMP afin de garantir que la biodiversité aquatique, en particulier les espèces de salmonidés, les oiseaux de mer et les mammifères marins, sont tous inclus et suivis, et demande à l’État partie de soumettre la version finale révisée du LTMP au Centre du patrimoine mondial ;
- Prend également note de la réponse actuelle de l’État partie aux recommandations de la mission de 2019, notamment le suivi des variables biologiques, et encourage également l’État partie à continuer à :
- Prendre des mesures pour améliorer la représentation des variables biologiques dans les écosystèmes des rivières, afin d’améliorer la compréhension actuelle des approches et des options de restauration des rivières,
- Envisager des méthodes alternatives pour récupérer les gros débris ligneux, ce qui constituerait un moyen de mieux équilibrer les besoins de restauration des rivières avec les préoccupations des acteurs de la pêche,
- Surveiller les impacts du projet pilote de sentier dans le lit de la rivière, en particulier au regard de l’érosion, du passage des poissons et de la perturbation de l’habitat benthique, et, le cas échéant, prendre rapidement des mesures correctives en réponse à tout impact identifié, en s’appuyant sur une compréhension scientifique complète ;
- Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.