Centre historique de Boukhara
Facteurs affectant le bien en 2019*
- Activités de gestion
- Activités de recherche / de suivi à fort impact
- Habitat
- Infrastructures de transport de surface
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
dégradation des maisons traditionnelles
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Récente construction d’un hôtel, qui risque de nuire à l’intégrité du bien (problème résolu)
- Intensité du trafic, la pollution et la mauvaise qualité du réseau d’égout (problème résolu)
- Système de gestion/plan de gestion (Absence d'un véritable plan de conservation et de gestion ; Absence de directives dans la réhabilitation de l’habitat)
- Activités de gestion (Absence de coordination concernant les activités de conservation et de restauration menées dans le cadre du programme d’État ; Absence d’entretien continu et état de conservation variable des monuments)
- Habitat, Développement commercial (Emploi des matériaux et de méthodes de construction modernes, méthodes inappropriés de restauration et de reconstruction ; Infrastructures d’utilité et de service)
- Infrastructures de transport de surface (Routes)
- Fouilles archéologiques et reconstruction sur le site du marché de Shakhristan
- Autres : Dégradation des maisons traditionnelles
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2019
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2019
Montant total approuvé : 100 960 dollars E.U.
2016 | Development of a Management Plan for the Historic ... (Approuvé) | 29 000 dollars E.U. |
2002 |
Restoration of the medersa “Rachid” at Bukhara World ...
(Approuvé)
Réapprobation : 05 Dec, 2003 (n°1589 - 21960 dollars E.U.)
|
21 960 dollars E.U. |
1995 | Emergency assistance for Chor Minor Madrassa in Bukhara. (Approuvé) | 50 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2019**
1998 : mission de suivi réactif de l’ICOMOS ; octobre 2010 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; mars 2016 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; avril 2018 : mission de conseil de l’ICOMOSProblèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2019
Une mission de conseil de l’ICOMOS a visité le bien en avril 2018. Par la suite, l’État partie a soumis des rapports sur l’état de conservation les 1er décembre 2018 et 3 janvier 2019. Les deux rapports sont disponibles à https://whc.unesco.org/fr/list/602/documents/ et mettent en lumière les actions suivantes entreprises par l’État partie :
- La résolution du Cabinet du 9 juillet 2018 aligne la politique nationale de conservation avec la Convention du patrimoine mondial;
- Un groupe de travail inter-organisationnel a été créé afin de traiter les problèmes émergeants dans le bien ;
- Une feuille de route a été élaborée afin de traiter les questions de conservation du bien ;
- Un moratoire a été mis en place sur tous les travaux de construction et d’amélioration du bien en attendant que les documents de gestion soient élaborés et examinés ;
- Un conseiller a été engagé afin de développer un Plan directeur pour la ville, incluant un projet de planification détaillé qui couvre la période jusqu’en 2022 et tenant compte de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
- Le Cabinet a adopté la résolution No. 435, qui accorde au bien le statut de ‘zone de protection particulière’. Cette résolution, exprime aussi le besoin d’élaborer des règlementations et des orientations pour le bien, incluant des réglementations en matière de conservation, de gestion et de tourisme.
Au niveau local, les autorités municipales de Boukhara ont créé un Comité directeur du bien du patrimoine mondial chargé de mettre en œuvre le plan de gestion en utilisant un système de zones de protection. L’État partie a inclus le document ‘Régime d’entretien et d’utilisation des zones de protection 2018’ en annexe de son rapport, qui définit les zones de protection de la ville et présente des dispositions générales, qui alimentera le plan directeur du bien, actuellement en cours d’élaboration. Il est prévu que ces zones seront intégrées au cadastre. Le Régime des zones de protection a été soumis à l’examen technique de l’ICOMOS.
L’Inspection de la conservation du patrimoine culturel, en tant qu’organe mandaté pour gérer le bien, a effectué les tâches suivantes :
- Mise en place d’un processus de consultation local pour les parties prenantes des communautés ;
- Lancement de l’identification de techniques appropriées et de matériaux requis pour des projets de restauration et installation d’un laboratoire de recherche à cet effet ;
- Établissement d’un inventaire afin de définir et de signaler les limites du bien avec des panneaux de signalisation ;
- Révision et actualisation du plan de gestion et obtention de l’aval du Cabinet des Ministres ;
- Lancement de fouilles archéologiques dans la zone du nouveau marché du Shakhristan.
L’État partie s’est engagé dans un partenariat avec l’Institut international d’études sur l’Asie centrale de l’UNESCO (IICAS), qui agira en tant qu’autorité de coordination pour les évaluations d’impact sur le patrimoine (EIP) pour tous les projets planifiés dans le bien. Ces EIP seront également soumises au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives. La mission conjointe de haut niveau Centre du patrimoine mondial/ICOMOS qui a visité Shakhrisyabz en janvier 2019 a également visité Boukhara, où elle a organisé une session de formation et rencontré les représentants officiels.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2019
La protection, la gestion et le maintien de l’authenticité et de l’intégrité du centre historique de Boukhara ont été source d’inquiétude depuis 1997 (voir WHC.97/CONF.208/04B et WHC.97/CONF.208/08B). La mission de conseil de l’ICOMOS d’avril 2018 a rapporté de récents dommages et des destructions importantes causés aux attributs de la VUE du bien, en lien direct avec le Projet de planification détaillée du développement du centre historique de Boukhara (PDP), qui est fondé sur un décret national visant à encourager le développement touristique dans le bien et sa région. Le PDP a amélioré les conditions de vie grâce à l’installation de services civiques et comprend des constructions et des restaurations à grande échelle ainsi que des développements infrastructurels ; le PDP a cependant conduit à l’effondrement de parties de monuments importants, à l’élargissement des rues et à des changements de la topographie urbaine du bien, détruisant potentiellement des attributs archéologiques. Le PDP n’a pas été évalué au travers d’une EIP et les projets qu’il prévoit n’ont pas été communiqués au Centre du patrimoine mondial avant leur mise en œuvre. La mission de conseil de 2018 a noté que la poursuite de la mise en œuvre du PDP pourrait avoir de sérieux impacts négatifs irréversibles sur la VUE du bien, comme le pourraient des activités de reconstruction de monuments endommagés si l’on utilise des matériaux et des méthodes inappropriées.
La mission de 2018 a conclu que les systèmes de gestion et de planification du bien sont inadéquats et souffrent d’un manque de ressources humaines. Le Comité pourrait par conséquent demander à l’État partie d’adopter des mesures institutionnelles et juridiques urgentes afin de contrôler le développement urbain. La mission a aussi rapporté que, bien qu’un plan de gestion intégré pour le bien ait été achevé en 2017, ce dernier n’a pas encore été soumis aux Organisations consultatives pour examen ou adopté légalement.
Le fait que le plan directeur ait été adopté sans avoir été soumis pour examen par les Organisations consultatives est une source importante d’inquiétude et le Comité pourrait souhaiter demander que l’État partie soumette le plan directeur aussi vite que possible. L’élaboration de directives appropriées en matière conservation et de restauration, ainsi que l’établissement d’un cadre juridique exhaustif pour la protection de la VUE du bien demeure une priorité urgente. Il est également important que le Plan de gestion pour le bien soit intégré au Plan directeur, conformément à l’approche de la Recommandation de l’UNESCO concernant le paysage urbain historique de 2011.
En outre, tandis que le processus de consultation des parties prenantes annoncé est accueilli très favorablement, il est nécessaire de vérifier son efficacité. Avant d’organiser des concours de conception architecturale pour les nouveaux projets ou de commencer tout nouveau projet de développement ou tous travaux de restauration majeurs, des propositions détaillées devraient être soumises au centre du patrimoine mondial pour examen, conformément au paragraphe 172 des Orientations.
La décision de l’État partie d’adopter les résolutions du Cabinet pour ce qui est de la protection du bien, d’imposer un moratoire à la construction et au développement dans le bien, et d’installer un laboratoire de restauration est accueillie favorablement. Il n’est cependant pas certain si le moratoire couvre à la fois le bien et sa zone tampon, et il est crucial de continuer d’appliquer ce moratoire jusqu’à ce que des systèmes de gestion appropriés, des orientations en matière de développement et de conservation, et des processus pour les EIP soient en place et que leur efficacité soit prouvée. Les liens entre le Comité directeur du bien du patrimoine mondial, l’Inspection de la conservation du patrimoine culturel et le Groupe de travail inter-organisationnel restent à clarifier.
Le Régime des zones de protection est bienvenu, mais comme l’a révélé l’examen technique de l’ICOMOS, il n’est pas conforme à la terminologie de la Convention du patrimoine mondial et il n’est pas clair si ces zones correspondent aux limites du bien et de sa zone tampon. Ce document, une fois révisé, doit être soumis pour examen par les Organisations consultatives et enregistré au cadastre.
Davantage d’informations sont nécessaires concernant la portée, l’ampleur et le mandat du Groupe de travail inter-organisationnel de l’État partie ainsi que la feuille de route pour la conservation. En raison des rapports sur les impacts négatifs des développements récents sur la VUE du bien, et au vu des défis soulevés par la gestion du bien et de sa VUE, il est recommandé que le Groupe de travail inter-organisationnel soit également mandaté pour surveiller le développement d’un système de gestion et de protection juridique approprié ainsi que d’orientations et de politiques de développement et de conservation. Il est recommandé en outre qu’une mission de suivi réactif visite le bien afin d’évaluer l’ampleur des projets, planifiés et en cours, d’examiner les facteurs qui constituent une menace pour le bien, et d’évaluer s’il existe un péril potentiel ou avéré pesant sur la VUE du bien.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2019
43 COM 7B.78
Centre historique de Boukhara (Ouzbékistan) (C 602bis)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B.Add,
- Rappelant la Décision 41 COM 7B.99, adoptée à sa 41e session (Cracovie, 2017),
- Accueille avec satisfaction le moratoire annoncé sur tous les travaux de construction et d’amélioration du bien et prie instamment l’État partie d’adopter de toute urgence des mesures institutionnelles et légales afin de contrôler le développement ;
- Accueille aussi favorablement la création d’un Comité directeur du bien du patrimoine mondial et celle d’un Groupe de travail inter-organisationnel afin de faire face aux problèmes émergents sur le bien, mais demande davantage de détails concernant la portée, l’ampleur et le mandat du Groupe de travail ;
- Note avec une profonde inquiétude les conclusions et les recommandations de la mission de conseil de l’ICOMOS qui s’est rendue sur le bien en avril 2018, y compris la destruction rapportée des attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien suite à la mise en œuvre du Projet de planification détaillée du développement du centre historique de Boukhara (PDP), qui s’appuie sur un décret national afin de promouvoir le développement du tourisme dans le bien et sa région ;
- Prend note de l’achèvement annoncé du Plan de gestion intégré et de Plan directeur du bien, ainsi que d’un système de zones de protection pour le bien et sa zone tampon, mais exprime son inquiétude quant au fait que le plan de gestion intégré n’a pas encore été soumis pour examen par les Organisations consultatives, malgré ses demandes antérieures ; que le Plan directeur, bien que rapporté comme étant révisé et actualisé, a été adopté sans avoir été soumis pour examen par les Organisation consultatives ; et que le système des zones de protection doit être amélioré pour ce qui concerne sa terminologie et ses applications ;
- Demande également que :
- Le moratoire sur tous les travaux de construction et d’amélioration du bien soit étendu pour inclure la zone tampon du bien ;
- Le Plan de gestion intégré soit soumis pour examen par les Organisations consultatives avant son adoption légale ;
- Le Plan directeur soit soumis pour examen par les Organisations consultatives aussitôt que possible et avant que toute décision ne soit prise qui serait difficilement réversible ;
- Une fois que le Plan de gestion et le Plan directeur auront été examinés, que le Plan de gestion soit intégré au Plan directeur, conformément aux Recommandations de l’UNESCO concernant le paysage urbain historique de 2011 ;
- Le moratoire soit mis en œuvre jusqu’à ce que le Plan directeur et le Plan de gestion aient été examinés par les Organisations consultatives et que des systèmes de gestion adéquats ainsi que des politiques et protocoles pour la conservation, le développement et les évaluations d’impact sur le patrimoine soient mis en place et que des projets pilotes aient prouvé leur efficacité ;
- Avant d’organiser des concours de conception architecturale pour les nouveaux projets, de commander ou de commencer tout nouveau projet de développement ou travaux de restauration majeurs, des propositions détaillées soient soumises au Centre du patrimoine mondial pour examen, conformément au paragraphe 172 des Orientations ;
- Demande en outre à l’État partie de stabiliser les importantes structures endommagées par la mise en œuvre du PDP et de prendre des mesures de protection en attendant l’élaboration et l’examen par les Organisations consultatives d’un ensemble de protocoles appropriés concernant les méthodes de restauration et les matériaux ;
- Note aussi avec une vive préoccupation les faiblesses de la gestion, les dommages causés au bien et les menaces pesant sur sa VUE, faisant écho aux inquiétudes précédemment évoquées par le Comité ;
- Demande en outre à l’État partie d’étendre son Groupe de travail inter-organisationnel afin d’inclure des conseillers experts nationaux et internationaux référant directement au Cabinet des Ministres de la République d’Ouzbékistan et au Centre du patrimoine mondial pour une période minimum de 5 ans, et de lui accorder un mandat au niveau national afin qu’il puisse :
- Évaluer pleinement les systèmes de protection juridique et de gestion déjà en place pour le bien et ses zones tampon et formuler des recommandations visant à les améliorer,
- Évaluer et améliorer la feuille de route afin de considérer la conservation du bien, et superviser sa mise en œuvre après examen par les Organisations consultatives,
- Effectuer une évaluation annuelle de l’état de conservation du bien,
- Suivre l’engagement des parties prenantes locales et de la communauté concernant l’avenir du bien,
- Superviser l’élaboration des politiques et des directives en matière de conservation et de développement visant à préserver la VUE du bien,
- Évaluer et recommander des améliorations portant sur les processus d’évaluation d’impact, la réévaluation du Plan de gestion intégré, du Plan directeur et d’autres plans de développement et décrets, et en tenir le Centre du patrimoine mondial informé, conformément au paragraphe 172 des Orientations,
- Superviser le développement et l’examen d’une stratégie et d’un plan pour développer un tourisme durable et approprié,
- Sélectionner et assurer le suivi de la mise en œuvre de projets pilotes afin d’assurer l’efficacité des plans, directives et politiques qui ont été développés, évalués et examinés,
- Suivre le moratoire sur tous les travaux de construction et d’amélioration du bien et sa zone tampon et évaluer chaque année s’il est possible de lever le moratoire au vu de l’efficacité prouvée du système de gestion et des différents plans de gestion, de conservation et de développement,
- Recommander la levée du moratoire sur tous les travaux de construction et d’amélioration au sein du bien, ainsi que sa propre dissolution dès lors que les systèmes de gestion et de protection juridique protègeront efficacement la VUE du bien et de son environnement ;
- Demande par ailleurs que l’État partie invite une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS à visiter le bien afin d’évaluer l’ampleur des impacts déjà causés au bien et à sa VUE, l’efficacité du Groupe de travail inter-organisationnel et d’autres systèmes de gestion, d’évaluer l’état de conservation global du bien et les facteurs qui constituent une menace pour le bien, et de considérer s’il existe un péril potentiel ou avéré pesant sur la VUE du bien ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2020, un rapport sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Projet de décision : 43 COM 7B.78
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B.Add,
- Rappelant la Décision 41 COM 7B.99, adoptée à sa 41e session (Cracovie, 2017),
- Accueille avec satisfaction le moratoire annoncé sur tous les travaux de construction et d’amélioration du bien et prie instamment l’État partie d’adopter de toute urgence des mesures institutionnelles et légales afin de contrôler le développement ;
- Accueille aussi favorablement la création d’un Comité directeur du bien du patrimoine mondial et celle d’un Groupe de travail inter-organisationnel afin de faire face aux problèmes émergents sur le bien, mais demande davantage de détails concernant la portée, l’ampleur et le mandat du Groupe de travail ;
- Note avec une profonde inquiétude les conclusions et les recommandations de la mission de conseil de l’ICOMOS qui s’est rendue sur le bien en avril 2018, y compris la destruction rapportée des attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien suite à la mise en œuvre du Projet de planification détaillée du développement du centre historique de Boukhara (PDP), qui s’appuie sur un décret national afin de promouvoir le développement du tourisme dans le bien et sa région ;
- Prend note de l’achèvement annoncé du Plan de gestion intégré et de Plan directeur du bien, ainsi que d’un système de zones de protection pour le bien et sa zone tampon, mais exprime son inquiétude quant au fait que le plan de gestion intégré n’a pas encore été soumis pour examen par les Organisations consultatives, malgré ses demandes antérieures ; que le Plan directeur, bien que rapporté comme étant révisé et actualisé, a été adopté sans avoir été soumis pour examen par les Organisation consultatives ; et que le système des zones de protection doit être amélioré pour ce qui concerne sa terminologie et ses applications ;
- Demande également que :
- Le moratoire sur tous les travaux de construction et d’amélioration du bien soit étendu pour inclure la zone tampon du bien ;
- Le Plan de gestion intégré soit soumis pour examen par les Organisations consultatives avant son adoption légale ;
- Le Plan directeur soit soumis pour examen par les Organisations consultatives aussitôt que possible et avant que toute décision ne soit prise qui serait difficilement réversible ;
- Une fois que le Plan de gestion et le Plan directeur auront été examinés, que le Plan de gestion soit intégré au Plan directeur, conformément aux Recommandations de l’UNESCO concernant le paysage urbain historique de 2011 ;
- Le moratoire soit mis en œuvre jusqu’à ce que le Plan directeur et le Plan de gestion aient été examinés par les Organisations consultatives et que des systèmes de gestion adéquats ainsi que des politiques et protocoles pour la conservation, le développement et les évaluations d’impact sur le patrimoine soient mis en place et que des projets pilotes aient prouvé leur efficacité ;
- Avant d’organiser des concours de conception architecturale pour les nouveaux projets, de commander ou de commencer tout nouveau projet de développement ou travaux de restauration majeurs, des propositions détaillées soient soumises au Centre du patrimoine mondial pour examen, conformément au paragraphe 172 des Orientations;
- Demande en outre à l’État partie de stabiliser les importantes structures endommagées par la mise en œuvre du PDP et de prendre des mesures de protection en attendant l’élaboration et l’examen par les Organisations consultatives d’un ensemble de protocoles appropriés concernant les méthodes de restauration et les matériaux ;
- Note aussi avec une vive préoccupation les faiblesses de la gestion, les dommages causés au bien et les menaces pesant sur sa VUE, faisant écho aux inquiétudes précédemment évoquées par le Comité ;
- Demande en outre à l’État partie d’étendre son Groupe de travail inter-organisationnel afin d’inclure des conseillers experts nationaux et internationaux référant directement au Cabinet des Ministres de la République d’Ouzbékistan et au Centre du patrimoine mondial pour une période minimum de 5 ans, et de lui accorder un mandat au niveau national afin qu’il puisse :
- Évaluer pleinement les systèmes de protection juridique et de gestion déjà en place pour le bien et ses zones tampon et formuler des recommandations visant à les améliorer,
- Évaluer et améliorer la feuille de route afin de considérer la conservation du bien, et superviser sa mise en œuvre après examen par les Organisations consultatives,
- Effectuer une évaluation annuelle de l’état de conservation du bien,
- Suivre l’engagement des parties prenantes locales et de la communauté concernant l’avenir du bien,
- Superviser l’élaboration des politiques et des directives en matière de conservation et de développement visant à préserver la VUE du bien,
- Évaluer et recommander des améliorations portant sur les processus d’évaluation d’impact, la réévaluation du Plan de gestion intégré, du Plan directeur et d’autres plans de développement et décrets, et en tenir le Centre du patrimoine mondial informé, conformément au paragraphe 172 des Orientations,
- Superviser le développement et l’examen d’une stratégie et d’un plan pour développer un tourisme durable et approprié,
- Sélectionner et assurer le suivi de la mise en œuvre de projets pilotes afin d’assurer l’efficacité des plans, directives et politiques qui ont été développés, évalués et examinés,
- Suivre le moratoire sur tous les travaux de construction et d’amélioration du bien et sa zone tampon et évaluer chaque année s’il est possible de lever le moratoire au vu de l’efficacité prouvée du système de gestion et des différents plans de gestion, de conservation et de développement,
- Recommander la levée du moratoire sur tous les travaux de construction et d’amélioration au sein du bien, ainsi que sa propre dissolution dès lors que les systèmes de gestion et de protection juridique protègeront efficacement la VUE du bien et de son environnement ;
- Demande par ailleurs que l’État partie invite une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS à visiter le bien afin d’évaluer l’ampleur des impacts déjà causés au bien et à sa VUE, l’efficacité du Groupe de travail inter-organisationnel et d’autres systèmes de gestion, d’évaluer l’état de conservation global du bien et les facteurs qui constituent une menace pour le bien, et de considérer s’il existe un péril potentiel ou avéré pesant sur la VUE du bien ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2020, un rapport sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.