Um er-Rasas (Kastrom Mefa’a)
Facteurs affectant le bien en 2018*
- Système de gestion/plan de gestion
- Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
- Autres menaces :
Structures instables et manque de sécurité
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Absence de systèmes / plan / structure de gestion
- Structures instables et absence de sécurité
- Absence de plan de conservation général
- Important projet de développement touristique avec de nouvelles constructions
- Considérable structure d’accueil des visiteurs et infrastructures connexes
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2018
Montant total accordé : 6 000 dollars EU du fonds-en-dépôt italien
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2018
Montant total approuvé : 34 750 dollars E.U.
2009 | Investigations and emergency measures for the ... (Approuvé) | 18 750 dollars E.U. |
2007 | Restoration of the "Stylite" tower of Um Er Rasas (NOT ... (Approuvé) | 16 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2018**
Mars-avril 2005 : mission de suivi réactif de l’ICOMOS ; novembre 2006 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; mars 2008 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; juillet 2008 : mission d’experts du Centre du patrimoine mondial pour la tour du stylite
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2018
Le 16 mars 2018, l’État partie a soumis un plan de gestion pour Um er-Rasas, incluant une section sur l’état de conservation du bien, basé sur une rapide évaluation réalisée en 2015. Le 4 avril 2018, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/1093/documents/, qui répond aux demandes formulées par le Comité à sa 41e session (Cracovie, 2017) et fait part des informations suivantes :
- Un plan de gestion a été adopté et sa mise en œuvre initiée. Des informations sont apportées sur les domaines où des progrès ont déjà été accomplis :
- Des textes réglementant les projets archéologiques en Jordanie, notamment ceux de Um er-Rasas, ont été approuvés en 2016 ;
- Des études menées par l’université of Wales Trinity Saint David (Royaume-Uni) ont fourni des informations sur le réseau d’irrigation autour du bien ;
- Un projet de planification majeure pour le castrum, piloté par l’Istituto per le Tecnologie Applicate ai Beni Culturali (Italie), est en cours d’achèvement et fournira une cartographie systématique du bien, avec utilisation immédiate pour son interprétation et un système de signalisation ;
- Un projet est en cours pour la conservation des églises jumelles, incluant le réenfouissement de mosaïques et la formation du personnel du site, grâce à une collaboration avec le Centre européen pour les monuments byzantins et post-byzantins (Grèce) ;
- Suivi et analyse se poursuivent sur le bien pour aider à définir des stratégies futures ;
- Le ministère du Tourisme et le Département des Antiquités (DOA) ont débuté les initiatives de valorisation axée sur les valeurs pour améliorer l’expérience des visiteurs, notamment signalisation, interprétation du site, sentiers, etc. ;
- Le DOA a réalisé une évaluation du système d’évacuation des eaux sur l’ensemble du bien, en particulier auprès du complexe de Saint-Etienne, et des actions précises ont été identifiées comme devant être réalisées pour résoudre les problèmes relevés.
- Concernant la demande du Comité d’être informé des mesures de conservation envisagées pour la tour du stylite, l’État partie rapporte que la révision du projet n’est pas encore terminée et que seules des mesures de suivi et de conservation préventive sont actuellement en place ;
- La section sur ‘l’état de conservation’ figurant dans le plan de gestion offre un aperçu général, contenant des observations utiles sur les actions prioritaires à poursuivre, et note que ces dernières années, les préoccupations ont essentiellement porté sur les conditions de conservation de la tour du stylite et du castrum, bien qu’une grande partie du reste du bien demande aussi une attention urgente.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2018
L’ICOMOS a évalué le plan de gestion soumis par l’État partie au moyen d’une revue technique en avril 2018. Il est rassurant de voir un bon document de planification contenant une analyse nuancée du système de gestion et des conditions de conservation à Um er-Rasas. Il entend parvenir à une meilleure coordination entre les organismes publics concernés et améliorer la gestion du site au fur et à mesure de sa mise en œuvre. Il est espéré que les actions proposées seront toutes poursuivies. En effet, l’État partie a rapporté que la mise en œuvre du plan a déjà commencé.
Les informations contenues dans le plan de gestion sont bien plus détaillées concernant la conservation du bien que le bref rapport sur l’état de conservation soumis en avril 2018 et montrent qu’un travail considérable doit être accompli en urgence, même s’il est également noté que des programmes annuels de travail pour la conservation sont prévus, susceptibles d’être déjà planifiés ou lancés dans un futur proche.
Dans ce contexte, les mesures de conservation proposées pour la tour du stylite, à propos desquelles le Comité demande des précisions depuis 2009, revêtent une importance particulière. Bien qu’il soit noté que des actions de suivi et de conservation préventive sont en cours, étant donné l’importance de la tour pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, il est inquiétant que le projet révisé ne soit pas encore prêt. Le plan de gestion indique que les fortifications du castrum et la tour du stylite sont tous deux dans un ‘état de conservation précaire’ et que la chambre supérieure de la tour menace de s’effondrer. De plus, il y est constaté que, si la plupart de l’attention est accordée à la tour et au complexe de Saint-Etienne en termes d’entretien et de conservation préventive, cela se fait au détriment des autres zones, qui souffrent également.
Il semblerait donc urgent que des interventions de conservation aient lieu dès que possible pour éviter le risque de perdre certains attributs clés du bien. Des travaux de consolidation d’urgence devraient avoir immédiatement lieu, parallèlement à la planification de conservation à plus long terme qui est mise en place dans le cadre du processus de planification de la gestion en cours.
Il est également noté que le plan de gestion décrit une situation évolutive concernant les limites du bien et sa zone tampon, qui ont changé depuis l’inscription et peuvent faire l’objet d’autres modifications en raison d’une campagne d’acquisition de terres par l’État partie. Il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de préciser cette situation et de soumettre une modification mineure des limites à sa 44e session en 2020 pour son approbation.
Enfin, le Comité du patrimoine mondial a demandé que le plan de gestion inclue un plan de conservation général, une politique de recherche archéologique et un plan d’utilisation publique. Cela n’a pas entièrement été traité et chacun de ces domaines complexes mérite un traitement complet dans un rapport dédié. Il est par conséquent recommandé que le Comité demande à l’État partie de transmettre ces plans complémentaires.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2018
42 COM 7B.55
Um er-Rasas (Kastrom Mefa’a) (Jordanie) (C 1093)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 41 COM 7B.81, adoptée à sa 41e session (Cracovie, 2017),
- Félicite l’État partie pour la soumission du plan de gestion pour le bien ; et l’invite à soumettre la documentation complémentaire demandée : plan de conservation général, politique de recherche archéologique et plan d’utilisation publique ;
- Exprime son inquiétude quant au défaut d’exécution de travaux urgents de conservation sur l’ensemble du bien, en accordant une attention particulière à la tour du stylite et aux fortifications du castrum et prie instamment l’État partie d’entreprendre toutes les interventions de consolidation temporaires et réversibles nécessaires des attributs fragiles sur le bien et de soumettre les versions définitives des projets de conservation au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, et encourage l’État partie à inviter une mission de conseil conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS pour soutenir la finalisation de ces projets le cas échéant ;
- Demande à l’État partie d’actualiser la définition des limites du bien et de sa zone tampon ; et de la soumettre en tant que modification mineure des limites formelle, conformément aux paragraphes 163 et 164 des Orientations, au Centre du patrimoine mondial pour évaluation par les Organisations consultatives et adoption par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020 ;
- Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Centre du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019.
Projet de décision : 42 COM 7B.55
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 41 COM 7B.81, adoptée à sa 41e session (Cracovie, 2017),
- Félicite l’État partie pour la soumission du plan de gestion pour le bien ; et l’invite à soumettre la documentation complémentaire demandée : plan de conservation général, politique de recherche archéologique et plan d’utilisation publique ;
- Exprime son inquiétude quant au défaut d’exécution de travaux urgents de conservation sur l’ensemble du bien, en accordant une attention particulière à la tour du stylite et aux fortifications du castrum et prie instamment l’État partie d’entreprendre toutes les interventions de consolidation temporaires et réversibles nécessaires des attributs fragiles sur le bien et de soumettre les versions définitives des projets de conservation au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, et encourage l’État partie à inviter une mission de conseil conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS pour soutenir la finalisation de ces projets le cas échéant ;
- Demande à l’État partie d’actualiser la définition des limites du bien et de sa zone tampon ; et de la soumettre en tant que modification mineure des limites formelle, conformément aux paragraphes 163 et 164 des Orientations, au Centre du patrimoine mondial pour évaluation par les Organisations consultatives et adoption par le Comité du patrimoine mondial à sa 44esession en 2020 ;
- Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Centre du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.