Tombouctou
Facteurs affectant le bien en 2017*
- Destruction délibérée du patrimoine
- Guerre
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Occupation du bien par des groupes armés
- Absence de gestion du site
- Conflit armé
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
- Occupation du site par des groupes armés,
- Absence de gestion,
- Destruction de 14 mausolées et dégradation des trois mosquées du bien en série
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril
En cours de rédaction
Mesures correctives pour le bien
Adoptées, voir page https://whc.unesco.org/fr/decisions/6622
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
En cours de rédaction
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2017
Montant total accordé : 100 000 dollars EU du fonds en dépôt italien ; 55 000 dollars EU du Fonds d’urgence de l’UNESCO ; 2.100.000 dollars EU du Fonds du Projet de réhabilitation du patrimoine culturel et de sauvegarde des manuscrits anciens
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2017
Montant total approuvé : 188 315 dollars E.U.
2012 | Assistance internationale d’urgence pour la protection ... (Approuvé) | 24 200 dollars E.U. |
2004 | Emergency Assistance request for Timbuktu (three main ... (Approuvé) | 50 000 dollars E.U. |
1995 | Second phase of the pilot project for the conservation ... (Approuvé) | 40 000 dollars E.U. |
1994 | Safeguarding of 3 mosques in Timbuktu (Sankore, ... (Approuvé) | 15 500 dollars E.U. |
1990 | Timbuktu: consolidation of the Djingareiber mosque and ... (Approuvé) | 45 138 dollars E.U. |
1989 | Mission for the preparation of a proposal for putting ... (Approuvé) | 5 500 dollars E.U. |
1981 | Provision of one expert and financial assistance for ... (Approuvé) | 7 977 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2017**
2002, 2004, 2005, 2006 : missions du Centre du patrimoine mondial ; 2008, 2009 et 2010 : missions conjointes Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de suivi réactif ; mai, octobre et décembre 2012 : Missions d’urgence de l’UNESCO au Mali ; juin 2013 : Mission d’évaluation de l’UNESCO à Tombouctou
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2017
Le 25 janvier 2017, en réponse à la décision 40 COM 7A.6, l'État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/119/documents/, et complété par un rapport d’évaluation plus détaillé soumis le 3 mai 2017, disponible à la même adresse. Ces rapports fournissent les informations suivantes :
- Parmi les 12 mesures correctives adoptées par le Comité (décision 40 COM 7A.6), sept ont été entièrement réalisées et/ou sont en cours de mise en œuvre :
- Les deux mosquées de Sankoré et Sidi Yahia ont été réhabilitées avec la participation des communautés locales ;
- Les travaux de crépissage de la mosquée de Djingareyber ont également été réalisés avec la participation des communautés locales ;
- Un guide d’entretien des mausolées a été élaboré ;
- La situation sécuritaire autour des mausolées et des mosquées s’est améliorée grâce à l’éclairage des lieux par l’installation de panneaux solaires et à cause de l’augmentation des patrouilles de police des Nations Unies dans la ville ;
- Les capacités opérationnelles de la Mission culturelle de Tombouctou ont été renforcées suite à des formations sur place, et son personnel a été étoffé avec le recrutement de deux personnes ;
- Un financement a été mobilisé par l’UNESCO auprès de l’Union Européenne (500 000 euros) et par l’État partie auprès de l’Inde (500 000 dollars EU) pour renforcer la réhabilitation et la restauration du patrimoine culturel de Tombouctou. Dans ce cadre, les clôtures des cimetières de mausolées seront réhabilitées pour consolider leur sécurisation. Le Plan de gestion et de conservation du bien, ainsi que les limites des zones tampons seront également révisés ;
- Le comité de gestion du bien est en cours de redynamisation avec l’ensemble des parties prenantes ;
- La construction récente en tôle ondulée d’une boulangerie moderne au cœur du marché interfère sur l’homogénéité architecturale du site et génère des nuisances sonores et environnementales ;
- L’instabilité de la situation sécuritaire : malgré l’augmentation de la présence militaire, la situation sécuritaire n’est toujours pas maitrisée.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2017
Il est important de souligner les progrès réalisés par l’État partie, dans un contexte sécuritaire instable, dans la mise en œuvre de plus de la moitié des mesures correctives, afin de garantir les meilleures conditions d'intégrité et d'authenticité du bien. Les travaux de réhabilitation des mosquées de Sankoré et de Sidi Yahia et de crépissage de la mosquée de Djingareyber permettent de consolider les structures architecturales de ces monuments historiques, vieux de plus de cinq siècles et d’assurer leur conservation physique. Ces travaux, qui ont rassemblé les communautés locales, contribuent à la restauration de la dignité de celles-ci, à la cohésion sociale et à la réconciliation nationale.
Le renforcement des capacités opérationnelles de la Mission culturelle de Tombouctou, tout comme la mobilisation de financements complémentaires auprès de l’Union Européenne et de l’Inde sont également accueillis avec satisfaction. Cette évolution positive est favorable à la mise en œuvre de l’ensemble des mesures correctives. De ce fait, il est recommandé que le Comité félicite l’État partie pour les progrès ainsi réalisés et l’encourage à les poursuivre.
Néanmoins, la situation sécuritaire demeure toujours instable, malgré l’augmentation de la présence militaire sur le terrain. Cette situation n’a pas permis d’organiser la mission UNESCO/ICOMOS/ICCROM de suivi réactif demandée par la décision 40 COM 7A.6. De plus, l’État partie n’a pas été en mesure de finaliser la proposition d’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR), tel que demandé dans cette même décision.
En outre, la construction récente en tôle ondulée d’une boulangerie moderne au cœur du marché est préoccupante, compte tenu du contraste qu’elle crée sur l’homogénéité architecturale et des nuisances sonores et environnementales qu’elle provoque. Face à cette situation, il est recommandé que le Comité demande à l’État partie d’actualiser et de mettre en œuvre le règlement d’urbanisme dans le périmètre inscrit, le tissu ancien et les zones tampons dans les meilleurs délais. Il est également recommandé que le Comité exhorte l’État partie à accélérer la finalisation du DSOCR, avec le soutien de ses partenaires.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2017
41 COM 7A.29
Tombouctou (Mali) (C 119rev)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7A,
- Rappelant la décision 40 COM 7A.6, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
- Félicite l’État partie pour les progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures correctives adoptées à sa 40e session, dans un contexte sécuritaire difficile dans le nord du Mali, et l’encourage à les poursuivre avec le soutien de ses partenaires ;
- Exprime sa préoccupation sur la fragilité de la situation sécuritaire à Tombouctou qui n’a pas permis d’organiser la mission conjointe UNESCO/ICOMOS/ICCROM de suivi réactif demandée afin d’évaluer l’état général de conservation du bien ;
- Demande à l’État partie d’actualiser et de mettre en œuvre le règlement d’urbanisme dans le périmètre inscrit, le tissu ancien et les zones tampons du bien, dans les meilleurs délais ;
- Appelle la communauté internationale à continuer d’apporter son soutien à l’État partie, en coopération avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, par tous les moyens possibles, pour la conservation et la protection du bien ;
- Réitère sa demande à l’État partie d’inviter, lorsque la situation dans la région nord du Mali sera stabilisée, une mission conjointe UNESCO/ICOMOS/ICCROM de suivi réactif en vue d’évaluer l’état général de conservation du bien, et les progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures correctives ;
- Réitère également sa demande à l’État partie de finaliser, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial, l’ICOMOS et l’ICCROM, la proposition d’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) et un calendrier clair de mise en œuvre, et de les soumettre au Centre du patrimoine mondial d’ici le 1erfévrier 2018, pour adoption par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018 ;
- Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018 ;
- Décide de poursuivre l’application du mécanisme de suivi renforcé pour le bien ;
- Décide également de maintenir Tombouctou (Mali) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
41 COM 8C.2
Mise à jour de la Liste du patrimoine mondial en péril (biens maintenus)
Le Comité du patrimoine mondial,- Ayant examiné les rapports sur l’état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC/17/41.COM/7A, WHC/17/41.COM/7A.Add et WHC/17/41.COM/7A.Add.2),
- Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
- Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision 41 COM 7A.54)
- Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision 41 COM 7A.55)
- Belize, Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (décision 41 COM 7A.2)
- Bolivie (État plurinational de), Ville de Potosí (décision 41 COM 7A.23)
- Chili, Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (décision 41 COM 7A.24)
- Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision 41 COM 7A.6)
- Égypte, Abou Mena (décision 41 COM 7A.32)
- États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades (décision 41 COM 7A.1)
- Honduras, Réserve de la Biosphère Río Plátano (décision 41 COM 7A.3)
- Îles Salomon, Rennell Est (décision 41 COM 7A.19)
- Indonésie, Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra (décision 41 COM 7A.18)
- Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision 41 COM 7A.33)
- Iraq, Hatra (décision 41 COM 7A.34)
- Iraq, Ville archéologique de Samarra (décision 41 COM 7A.35)
- Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (site proposé par la Jordanie) (décision 41 COM 7A.36)
- Libye, Ancienne ville de Ghadamès (décision 41 COM 7A.40)
- Libye, Site archéologique de Cyrène (décision 41 COM 7A.37)
- Libye, Site archéologique de Leptis Magna (décision 41 COM 7A.38)
- Libye, Site archéologique de Sabratha (décision 41 COM 7A.39)
- Libye, Sites rupestres du Tadrart Acacus (décision 41 COM 7A.41)
- Madagascar, Forêts humides de l’Atsinanana (décision 41 COM 7A.14)
- Mali, Villes anciennes de Djenné (décision 41 COM 7A.28)
- Mali, Tombouctou (décision 41 COM 7A.29)
- Mali, Tombeau des Askia (décision 41 COM 7A.30)
- Micronésie (États fédérés de), Nan Madol : centre cérémoniel de la Micronésie orientale (décision 41 COM 7A.56)
- Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision 41 COM 7A.15)
- Ouganda, Tombes des rois du Buganda à Kasubi (décision 41 COM 7A.31)
- Ouzbékistan, Centre historique de Shakhrisyabz (décision 41 COM 7A.57)
- Palestine, Lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem (décision 41 COM 7A.42)
- Palestine, Palestine : pays d’olives et de vignes – Paysage culturel du sud de Jérusalem, Battir (décision 41 COM 7A.43)
- Panama, Fortifications de la côte caraïbe du Panama : Portobelo, San Lorenzo (décision 41 COM 7A.25)
- Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision 41 COM 7A.26)
- République arabe syrienne, Ancienne ville d'Alep (décision 41 COM 7A.44)
- République arabe syrienne, Ancienne ville de Bosra (décision 41 COM 7A.45)
- République arabe syrienne, Ancienne ville de Damas (décision 41 COM 7A.46)
- République arabe syrienne, Villages antiques du Nord de la Syrie (décision 41 COM 7A.47)
- République arabe syrienne, Crac des Chevaliers et Qal’at Salah El-Din (décision 41 COM 7A.48)
- République arabe syrienne, Site de Palmyre (décision 41 COM 7A.49)
- République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St Floris (décision 41 COM 7A.4)
- République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision 41 COM 7A.7)
- République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision 41 COM 7A.8)
- République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision 41 COM 7A.9)
- République démocratique du Congo, Parc national de la Salonga (décision 41 COM 7A.10)
- République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision 41 COM 7A.11)
- République-Unie de Tanzanie, Réserve de gibier de Selous (décision 41 COM 7A.17)
- Sénégal, Parc national du Niokolo-Koba (décision 41 COM 7A.16)
- Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo (décision 41 COM 7A.21)
- Royaume-Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord, Liverpool – Port marchand (décision 41 COM 7A.22)
- Venezuela (République bolivarienne du), Coro et son port (décision 41 COM 7A.27)
- Yémen, Ville historique de Zabid (décision 41 COM 7A.51)
- Yémen, Vieille ville de Sana’a (décision 41 COM 7A.52)
- Yémen, Ancienne ville de Shibam et son mur d'enceinte (décision 41 COM 7A.53)
Projet de décision : 41 COM 7A.29
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7A,
- Rappelant la décision 40 COM 7A.6, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
- Félicite l’État partie pour les progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures correctives adoptées à sa 40e session, dans un contexte sécuritaire difficile dans le nord du Mali, et l’encourage à les poursuivre avec le soutien de ses partenaires ;
- Exprime sa préoccupation sur la fragilité de la situation sécuritaire à Tombouctou qui n’a pas permis d’organiser la mission conjointe UNESCO/ICOMOS/ICCROM de suivi réactif demandée afin d’évaluer l’état général de conservation du bien ;
- Demande à l’État partie d’actualiser et de mettre en œuvre le règlement d’urbanisme dans le périmètre inscrit, le tissu ancien et les zones tampons du bien, dans les meilleurs délais ;
- Appelle la communauté internationale à continuer d’apporter son soutien à l’État partie, en coopération avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, par tous les moyens possibles, pour la conservation et la protection du bien ;
- Réitère sa demande à l’État partie d’inviter, lorsque la situation dans la région nord du Mali sera stabilisée, une mission conjointe UNESCO/ICOMOS/ICCROM de suivi réactif en vue d’évaluer l’état général de conservation du bien, et les progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures correctives ;
- Réitère également sa demande à l’État partie de finaliser, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial, l’ICOMOS et l’ICCROM, la proposition d’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) et un calendrier clair de mise en œuvre, et de les soumettre au Centre du patrimoine mondial d’ici le 1erfévrier 2018, pour adoption par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018 ;
- Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018 ;
- Décide de poursuivre l’application du mécanisme de suivi renforcé pour le bien ;
- Décide également de maintenir Tombouctou (Mali) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.