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Île de Saint-Louis

Sénégal
Facteurs affectant le bien en 2016*
  • Activités de gestion
  • Eau (pluie/nappe phréatique)
  • Habitat
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Extrêmement mauvais état de conservation de nombreux bâtiments délabrés mettant en danger leurs occupants

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Absence de mécanisme de suivi et de contrôle 
  • Absence de plan de conservation et de gestion (existence d’un Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur, faisant office de Plan de conservation et de gestion) 
  • Nouvelles constructions et modifications architecturales et projets urbains affectant l’authenticité et l’intégrité 
  • Restaurations non conformes de l’habitat 
  • Désordre environnemental dû à la modification de l’embouchure du fleuve Sénégal 
  • Extrêmement mauvais état de conservation de nombreux bâtiments délabrés mettant en danger leurs occupants 
  • Absence de gestionnaire de site (problème résolu) 
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2016

Montant total accordé: 192.697,13 dollars EU de la Convention France-UNESCO 

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2016
Demandes approuvées : 1 (de 1997-2007)
Montant total approuvé : 11 500 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2016**

Mars-avril 2004 : mission conjointe dans le cadre de l’accord de coopération France-UNESCO/Centre du patrimoine mondial ; avril 2006 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ ICCROM ; 2007 : mission dans le cadre de l’accord de coopération France-UNESCO ; février 2009 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM  de suivi réactif; mars 2014 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de suivi réactif avec la participation d’un expert dans le cadre de l’accord de coopération France-UNESCO

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2016

Le 10 décembre 2015, l’Etat partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/956/documents/. Ce rapport fournit les informations suivantes :

  • Un Plan d’action 2015-2020 a été élaboré pour la mise en œuvre du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur de Saint-Louis (PSMV). Ce PSMV qui a été élaboré en 2006 constitue un outil de planification et est considéré comme le Plan de conservation et de gestion du bien mais a encore été peu mis en œuvre. Le nouveau Plan d’action a été élaboré dans une démarche participative et inclusive avec les parties prenantes locales et l’appui du Bureau de l’UNESCO à Dakar. Il a été soumis aux partenaires techniques et financiers en novembre 2015 pour financement ;
  • Le nouveau Plan d’action fonctionnera sous la forme d’un guichet unique avec une commission qui se réunira mensuellement pour traiter toutes les demandes de permis de réhabilitation, de construction et autres interventions sur le bien ;
  • Deux experts internationaux, un urbaniste du patrimoine et un spécialiste des monuments historiques ont apporté un appui technique au renforcement des capacités en gestion et conservation sur le terrain grâce à un soutien financier du Centre du patrimoine mondial. Des séances d’information et de sensibilisation ont été organisées sur plusieurs sujets comme les bonnes pratiques de réhabilitation. Des recommandations ont également été formulées pour améliorer l’efficacité des mécanismes de gestion et de conservation du site ;
  • Trois études sectorielles ont été engagées grâce au soutien de l’Agence française de développement (AFD) : une étude foncière pour cerner les problèmes de l’indivision, une étude socio-économique pour évaluer les capacités financières des propriétaires et une étude diagnostique et architecturale ;
  • De nombreuses séances de sensibilisation des communautés locales en matière de protection et de conservation du bien ont été organisées ;
  • Par ailleurs, le Gouverneur de Saint-Louis a pris, le 19 janvier 2016, un arrêté suspendant toute opération de démolition de bâtiment menaçant ruine à Saint-Louis. Plusieurs semaines après, un bâtiment ancien s’est effondré, blessant des enfants.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2016

Les efforts déployés par l’Etat partie pour élaborer un Plan d’action 2015-2020 pour la mise en œuvre du PSMV sont salutaires. La démarche participative et inclusive développée à cet effet et ayant pleinement associé les parties prenantes locales est appréciable. Il est recommandé que le Comité félicite l’Etat partie pour les progrès ainsi accomplis et qu’il l’encourage à poursuivre et renforcer ses efforts.

L’Etat partie considère le PSMV comme un Plan de de conservation et de gestion, mais ce document n’inclut pas de nombreuses dispositions utiles telles que des modalités précises de gestion et de prise de décision, des moyens pour renforcer la collaboration et pour favoriser l’intégration des mesures réglementaires en vigueur. De plus, les conditions permettant de garantir une mise en œuvre effective du nouveau Plan d’action ne sont pas précisées et le risque demeure de se retrouver dans la même situation de faible exécution que pour le PSMV.

De façon plus générale, les recommandations de la précédente mission de suivi réactif font l’objet d’un faible niveau de mise en œuvre, tout comme celles formulées par le Comité depuis 2010. Si l’arrêté du Gouverneur de Saint-Louis portant suspension de toute opération de démolition de bâtiment menaçant ruine est hautement salutaire, l’état de dégradation important et le manque de restauration et d’entretien de plusieurs bâtiments historiques est fortement préoccupant. L’effondrement récent d’un bâtiment sur des enfants est très révélateur et significatif. De plus, les ressources techniques, matérielles et financières nécessaires à la gestion et la conservation du bien semblent toujours manquer.

Ainsi, il apparaît très peu de signes d’amélioration de l’état de conservation du bien. Les problèmes de conservation ont même souvent tendance à s’accentuer, mettant ainsi le bien dans une situation de danger prouvé, précis et imminent. Il est par conséquent recommandé que le Comité exprime sa plus grande préoccupation quant au fait que la plupart de ses recommandations, formulées depuis 2010 par ses décisions 34 COM 7B.51, 35 COM 7B.43, 37 COM 7B.42 et 38 COM 7B.54, ne soient pas mises en œuvre, et qu’il prie instamment l’Etat partie de prendre urgemment des mesures visant à remédier à cette situation. Il est également recommandé que le Comité demande à l’Etat partie d’inviter une mission conjointe UNESCO/ICOMOS de suivi réactif afin d’évaluer l’état général de conservation du bien et qu’il considère qu’en absence de progrès significatifs dans la mise en œuvre de ses recommandations, l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril pourrait être envisagée, conformément au Paragraphe 179 des Orientations.

Décisions adoptées par le Comité en 2016
40 COM 7B.18
Île de Saint-Louis (Sénégal) (C 956bis)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/16/40.COM/7B.Add,
  2. Rappelant les décisions 34 COM 7B.51, 35 COM 7B43, 37 COM 7B.42 et 38 COM 7B.54 respectivement adoptées à ses 34e (Brasilia, 2010), 35e (UNESCO, 2011), 37e (Phnom Penh, 2013) et 38e (Doha, 2014) sessions,
  3. Félicite l’État partie pour les efforts déployés dans l’élaboration d’un Plan d’action 2015-2020 pour la mise en œuvre du Plan de sauvegarde et de mise en valeur de Saint-Louis (PSMV), dans une démarche participative et inclusive avec les parties prenantes locales ;
  4. Prend note de l’arrêté du Gouverneur de Saint-Louis pris le 19 janvier 2016 pour suspendre toute opération de démolition de bâtiment menaçant ruine à l’intérieur du bien ;
  5. Exprime néanmoins sa grande préoccupation quant à l’état de dégradation important et au manque de restauration et d’entretien de plusieurs bâtiments historiques, illustré par l’affaissement d’un immeuble ancien en état de délabrement très avancé en mars 2016, blessant des enfants;
  6. Exprime également sa préoccupation quant au très faible niveau de mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi réactif de 2014, ainsi que des recommandations formulées par le Comité depuis 2010, et prie instamment l’État partie de prendre urgemment des mesures visant à accélérer la mise en œuvre de ces recommandations, en s’attachant tout particulièrement à ce qui suit :
    1. Mettre en place des dispositions précisant les modalités de gestion et de prise de décision ainsi que des moyens permettant de renforcer la collaboration entre les parties prenantes, notamment l’agence de développement communal, la mairie et l’organe de gestion du bien,
    2. Favoriser l’intégration des mesures réglementaires en vigueur qui sont dans le PSMV et recruter des agents asermentés pour renforcer l’application de ces mesures réglementaires, notamment les mesures de sanctions,
    3. Définir des mécanismes d’étude, de conseil et d’accord de projets de modification de constructions ou de nouvelles constructions, de contrôle et de suivi de ces projets au cours de leur réalisation par des architectes du patrimoine,
    4. Réaliser une étude diagnostic sur les bâtiments publics les plus dégradés et rechercher des financements pour réaliser des travaux de restauration d’urgence en vue de favoriser la sécurité des occupants et d’améliorer la sauvegarde du patrimoine,
    5. Renforcer les capacités existantes en conservation et gestion aux différents niveaux local, départemental et national et se procurer les ressources techniques, matérielles et financières nécessaires à la mise en œuvre de mesures de conservation et de gestion durables,
    6. Renforcer les actions d’information et de sensibilisation des communautés locales et des décideurs politiques et institutionels en matière de conservation et de protection du bien.
  7. Demande à l’État partie d’inviter une mission conjointe UNESCO/ICOMOS de suivi réactif en vue d’évaluer l’état général de conservation du bien, et les progrès réalisés dans la mise en œuvre de ces recommandations; 
  8. Considère que l’absence de progrès significatifs dans la mise en œuvre urgente de ces recommandations mettrait alors le bien dans une situation de danger prouvé, précis et imminent, conformément au paragraphe 179 des Orientations;
  9. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2017, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session en 2017, en vue de considérer, en l’absence de progrès significatifs dans la mise en œuvre de ces recommandations, l’inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Projet de décision : 40 COM 7B.18

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/16/40.COM/7B.Add,
  2. Rappelant les décisions 34 COM 7B.51, 35 COM 7B43, 37 COM 7B.42 et 38 COM 7B.54 respectivement adoptées à ses 34e (Brasilia, 2010), 35e (UNESCO, 2011), 37e (Phnom Penh, 2013) et 38e (Doha, 2014) sessions,
  3. Félicite l’Etat partie pour les efforts déployés dans l’élaboration d’un Plan d’action 2015-2020 pour la mise en œuvre du Plan de sauvegarde et de mise en valeur de Saint-Louis (PSMV), dans une démarche participative et inclusive avec les parties prenantes locales ;
  4. Prend note de l’arrêté du Gouverneur de Saint-Louis pris le 19 janvier 2016 pour suspendre toute opération de démolition de bâtiment menaçant ruine à l’intérieur du bien ;
  5. Exprime néanmoins sa grande préoccupation quant à l’état de dégradation important et au manque de restauration et d’entretien de plusieurs bâtiments historiques, illustré par l’affaissement d’un immeuble ancien en état de délabrement très avancé en mars 2016, blessant des enfants;
  6. Exprime également sa préoccupation quant au très faible niveau de mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi réactif de 2014, ainsi que des recommandations formulées par le Comité depuis 2010, et prie instamment l’Etat partie de prendre urgemment des mesures visant à accélérer la mise en œuvre de ces recommandations, en s’attachant tout particulièrement à ce qui suit :
    1. Mettre en place des dispositions précisant les modalités de gestion et de prise de décision ainsi que des moyens permettant de renforcer la collaboration entre les parties prenantes, notamment l’agence de développement communal, la mairie et l’organe de gestion du bien,
    2. Favoriser l’intégration des mesures réglementaires en vigueur qui sont dans le PSMV et recruter des agents asermentés pour renforcer l’application de ces mesures réglementaires, notamment les mesures de sanctions,
    3. Définir des mécanismes d’étude, de conseil et d’accord de projets de modification de constructions ou de nouvelles constructions, de contrôle et de suivi de ces projets au cours de leur réalisation par des architectes du patrimoine,
    4. Réaliser une étude diagnostic sur les bâtiments publics les plus dégradés et rechercher des financements pour réaliser des travaux de restauration d’urgence en vue de favoriser la sécurité des occupants et d’améliorer la sauvegarde du patrimoine,
    5. Renforcer les capacités existantes en conservation et gestion aux différents niveaux local, départemental et national et se procurer les ressources techniques, matérielles et financières nécessaires à la mise en œuvre de mesures de conservation et de gestion durables,
    6. Renforcer les actions d’information et de sensibilisation des communautés locales et des décideurs politiques et institutionels en matière de conservation et de protection du bien.
  7. Demande à l’État partie d’inviter une mission conjointe UNESCO/ICOMOS de suivi réactif en vue d’évaluer l’état général de conservation du bien, et les progrès réalisés dans la mise en œuvre de ces recommandations; 
  8. Considère que l’absence de progrès significatifs dans la mise en œuvre urgente de ces recommandations mettrait alors le bien dans une situation de danger prouvé, précis et imminent, conformément au Paragraphe 179 des Orientations;
  9. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2017, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session en 2017, en vue de considérer, en l’absence de progrès significatifs dans la mise en œuvre de ces recommandations, l’inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2016
Sénégal
Date d'inscription : 2000
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iv)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2015) .pdf
arrow_circle_right 40COM (2016)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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