La Grande Barrière
Facteurs affectant le bien en 2015*
- Autres modifications du climat
- Infrastructures de transport maritime
- Infrastructures liées aux énergies non renouvelables
- Modification des eaux de l’océan
- Pollution des eaux de surface
- Pollution des eaux souterraines
- Températures extrêmes
- Tempêtes
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- aménagement du littoral, développement des ports et traitement du gaz naturel liquéfié
- phénomènes climatiques extrêmes
- échouements de navires
- qualité de l’eau
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2015
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2015**
Mars 2012 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN de suivi réactif
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2015
Le 30 janvier 2015, l’État partie a soumis le rapport sur l’état de conservation du bien qui est disponible à l'adresse suivante : https://whc.unesco.org/fr/list/154/documents/. Le Rapport 2014 sur l’avenir de la Grande Barrière (The Great Barrier Reef Outlook Report 2014) et le Plan de durabilité à long terme Corail 2050 (Reef 2050 Long-Term Sustainability Plan – 2050 LTSP) ont été soumis respectivement le 29 septembre 2014 et le 10 mars 2015. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN ont également reçu des informations émanant de nombreuses autres sources, notamment d’une série d’ONG australiennes et internationales, de scientifiques, d’organisations communautaires et d’instituts de recherche. De plus, le Centre du patrimoine mondial et l’UICN ont été invités à de multiples réunions de concertation avec l’État partie et à une réunion du Groupe des partenaires du Plan.
Le rapport 2014 sur l’avenir de la Grande Barrière conclut que le changement climatique, la mauvaise qualité des eaux de ruissellements terrestres, les impacts de l’aménagement du littoral et certains autres effets de la pêche constituent les principales menaces pour l’état du bien dans le futur. Du fait de ces impacts cumulatifs, encore aggravés par les récentes fortes tempêtes et inondations, qui devraient certainement devenir plus fréquentes, les principaux habitats, espèces et le processus des écosystèmes dans les zones côtières centrale et sud se sont détériorés. Une analyse de la santé des écosystèmes et de la biodiversité dans le tiers nord du bien confirme qu’elle est bonne. Le rapport conclut par ailleurs que la perspective globale de la Grande Barrière «mauvaise, s’est détériorée depuis 2009 et devrait encore s’aggraver dans les années à venir» et que des réductions conséquentes des pressions exercées sur le bien sont nécessaires pour empêcher les déclins prévus et améliorer la capacité du bien à se reconstituer face aux effets du changement climatique.
Le volumineux rapport 2050 LTSP vise à apporter des éléments de réponse aux principales menaces pour le bien. Il présente une vision globale pour la conservation de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien pour les 35 prochaines années. Le plan propose 7 principaux résultats à atteindre d’ici 2050 et définit des actions concrètes en lien avec les objectifs fixés, à atteindre d’ici 2020 pour certains d’entre eux et d’ici 2050 pour les objectifs à moyen terme. Le plan a été soumis à une procédure de consultation publique et un groupe de partenaires multipartites. Le plan prévoit qu’un financement adapté sera accordé, et énonce des propositions pour un cadre d’investissement, à mettre en place en 2015-2016, pour déterminer les priorités en matière d’investissement et optimiser les ressources allouées à tous les partenaires, et ce, afin de garantir son application effective. La mise en œuvre du plan sera contrôlée par le Forum ministériel de la Grande Barrière de corail (Great Barrier Reef Ministerial Forum), avec le soutien d’un comité opérationnel intergouvernemental, et pilotée par le Comité consultatif de la barrière de corail (Reef Advisory Committee) et d’un panel d’experts indépendants. Les résultats du plan feront l’objet d’une évaluation quinquennale et d’une adaptation sur la base des conclusions des Rapports sur l’avenir de la Grande Barrière.
L’État partie rend également compte de progrès accomplis dans la réalisation des objectifs du Plan pour la Barrière (Reef Plan), sur la base du dernier bulletin annuel de la qualité des eaux, et d’une réduction de l’échelle du projet de développement portuaire d’Abbot Point.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2015
Le rapport 2014 sur l’avenir de la Grande Barrière confirme l’ampleur des défis majeurs que doit relever le bien et souligne la nécessité pour l’État partie d’apporter une réponse significative. Le Comité du patrimoine mondial est invité à accueillir avec satisfaction les progrès accomplis par l’État partie qui se concrétisent par la mise en œuvre du 2050 LTSP et sa stratégie globale de gestion du bien. L’élaboration d’un tel plan, au moyen d’une procédure multipartite à l’échelle du bien, constitue en soi une grande prouesse technique et politique. Parmi les mesures qui représenteront des progrès significatifs pour répondre aux principales demandes du Comité du patrimoine mondial, on notera :
- l’engagement à restaurer la qualité de l’eau, y compris l’objectif d’une réduction de 80% des ruissellements polluants sur le territoire du bien d’ici 2025, soutenu par un investissement complémentaire initial de 200 millions de dollars australiens pour accélérer les progrès, en prévision d’une stratégie d’investissement plus détaillée destinée à atteindre les objectifs et les résultats attendus du 2050 LTSP ;
- l’engagement ferme de l’État partie à protéger les zones inexploitées en restreignant les nouveaux projets majeurs de développement portuaire dans la zone de la Grande Barrière – Patrimoine mondial et aux alentours, en limitant le dragage de capitalisation pour le développement de nouveaux équipements portuaires ou l’extension des installations existantes dans les limites portuaires réglementées des quatre principaux ports de Gladstone, Hay point/Mackay, Abbott Point et Townsville, ce qui garantit la cohérence avec la législation de 2003 sur le zonage de la Grande Barrière et exclut Fitzroy Delta, North Curtis Island et Keppel Bay de tout futur projet de développement portuaire ;
- la décision de l’État partie d’infirmer sa décision initiale de déverser les matériaux provenant du dragage capital d’Abbot Point sur le territoire du bien ainsi que les engagements pris pour une interdiction permanente de tous projets de déverser des déblais dragage capital sur le territoire du bien ;
- la confirmation que les conclusions scientifiques présentées dans le rapport quinquennal sur l’avenir de la Grande Barrière devraient certainement servir de base à l’évaluation des performances du plan, des résultats obtenus en matière de restauration des zones dégradées, de la protection de la VUE du bien et sa capacité de résistance aux effets du changement climatique.
La prochaine phase de travail doit déboucher sur le lancement effectif du plan et donner l’impulsion à sa mise en œuvre qui doit s’inscrire dans la durée. Un certain nombre de points doivent encore être réglés. Les engagements pris dans le cadre du 2050 LTSP, comme les restrictions aux travaux de développement portuaire et les activités connexes telles que le déversement en mer des déblais de dragage doivent être inscrits dans la législation. . Un financement pérenne et adéquat est essentiel à la réussite du plan. Le cadre d’investissement proposé devrait être défini en priorité et démontrer de façon convaincante que les investissements nécessaires à la réussite du plan sont faits et seront durables.
Compte tenu de l’importance fondamentale de la mise en œuvre réussie du 2050 LTSP et de la tâche restant à accomplir, le Comité du patrimoine mondial est invité à demander à l’État partie de soumettre un rapport actualisé sur les progrès accomplis pour examen par le Centre du patrimoine mondial et l’UICN, en précisant que si les progrès attendus n’étaient été accomplis, le Comité examinera également le rapport lors de sa session de 2017.
Sachant que la première série d’objectifs du LTSP 2050 devrait être atteinte en 2020, le Comité du patrimoine mondial est invité à demander un rapport sur l’état de conservation du bien pour examen en sa 44e session en 2020. Le rapport devra détailler les résultats obtenus pour chaque objectif et établir un lien avec les conclusions scientifiques du Rapport 2019 sur l’avenir de la Grande Barrière. Il est essentiel que le LTSP 2050 obtienne les résultats escomptés afin de confirmer l’absence d’un péril, potentiel ou prouvé, pour la VUE du bien.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2015
39 COM 7B.7
La Grande Barrière (Australie) (N 154)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7B.Add,
- Rappelant les décisions 36 COM 7B.8, 37 COM 7B.10 et 38 COM 7B.63, adoptées à ses 36e (Saint-Pétersbourg, 2012), 37e (Phnom Penh, 2013) et 38e (Doha, 2014) sessions respectivement,
- Note avec inquiétude les conclusions du Rapport 2014 sur l’avenir de la Grande Barrière selon lesquelles la perspective globale pour le bien est mauvaise, et que le changement climatique, la mauvaise qualité des eaux et les impacts du développement côtier constituent de graves menaces pour l’état du bien, et regrette que les principaux habitats, espèces et processus des écosystèmes dans les zones côtières centrale et sud ont continué de se détériorer en raison des effets cumulatifs de ces impacts ;
- Accueille avec satisfaction les efforts entrepris par l’État partie, après consultation et en collaboration avec les parties prenantes, pour élaborer le Plan de durabilité à long terme du récif 2050 (Reef 2050 Long-Term Sustainability Plan – 2050 LTSP) qui présente une vision globale de la future conservation du bien au cours des 35 prochaines années et, en particulier :
- la réduction, d’ici 2025, de 80% de la pollution causée par le ruissellement sur le territoire du bien et l’engagement à investir un premier montant additionnel de 200 millions de dollars australiens afin d’accélérer les progrès dans l’amélioration de la qualité des eaux,
- la confirmation de la protection des zones inexploitées en restreignant les nouveaux grands projets de développement portuaire sur le territoire du bien et aux alentours, et en limitant ainsi le dragage capital pour le développement de nouvelles installations portuaires ou l’extension d’installations existantes dans les limites portuaires réglementées des principaux ports de Gladstone, Hay point/Mackay, Abbott Point et Townsville, à l’exclusion de Fitzroy Delta, North Curtis Island et Keppel Bay de tout futur projet de développement portuaire, ce qui garantit la cohérence avec le Plan de zonage 2003 de la Grande Barrière,
- l’engagement à réaliser une évaluation quinquennale des performances du plan et une révision de ses actions et objectifs sur la base des résultats des futurs Rapports sur l’avenir de la Grande Barrière ;
- Accueille également avec satisfaction la décision de l’État partie de revenir sur l’accord donné au déversement en mer, sur le territoire du bien, de matériaux provenant de dragage effectué pour le projet de développement d’Abbott Point, et l’engagement à interdire de façon permanente le déversement en mer de matériaux de dragage provenant de tous les projets de dragage capital sur le territoire du bien ;
- Estime que la mise en œuvre effective du LTSP 2050, facilitée par une supervision et des responsabilités clairement établies et soutenue par la recherche, le suivi et un financement adéquat et pérenne, est essentielle pour répondre aux menaces actuelles et potentielles qui pèsent sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et demande à l’État partie de mettre rigoureusement en œuvre tous les engagements pris dans le cadre du LTSP 2050 y compris, au besoin, en les transposant dans la législation, et ce, afin de stopper les déclins actuels et documentés observés sur le territoire du bien, de créer les conditions nécessaires à une restauration pérenne et d’améliorer les capacités de résilience du bien ;
- Prend note de l’engagement de l’État partie à établir un cadre d’investissement en 2015 et; estime également qu’il s’agit là d’une condition essentielle à la mise en œuvre effective du LTSP 2050, qui devrait constituer une priorité ;
- Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2016, un rapport sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre du LTSP 2050 dans le but de confirmer l’effectivité du lancement du plan et l’élaboration de la stratégie d’investissement, pour examen par le Centre du patrimoine mondial et l’UICN et, s’ils estiment que les progrès escomptés n’ont pas été accomplis, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à la session suivante en 2017 ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2019, un rapport général sur l’état de conservation, incluant un résumé analytique d’une page sur l’état de conservation du bien qui démontre une protection efficace et durable de la valeur universelle exceptionnelle du bien et des résultats avérés dans la réalisation des objectifs définis par le LTSP 2050, en lien avec les conclusions des Rapports 2014 et 2019 sur l’avenir de Grande Barrière, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Projet de décision : 39 COM 7B.7
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7B.Add,
- Rappelant les décisions 36 COM 7B.8, 37 COM 7B.10 et 38 COM 7B.63, adoptées respectivement à ses 36e (Saint-Pétersbourg, 2012), 37e (Phnom Penh, 2013) et 38e (Doha, 2014) sessions,
- Note avec inquiétude les conclusions du Rapport 2014 sur l’avenir de la Grande Barrière selon lesquelles la perspective globale pour le bien est mauvaise, et que le changement climatique, la mauvaise qualité des eaux et les impacts du développement côtier constituent de graves menaces pour l’état du bien, et regrette que les principaux habitats, espèces et processus des écosystèmes dans les zones côtières centrale et sud ont continué de se détériorer en raison des effets cumulatifs de ces impacts ;
- Accueille avec satisfaction les efforts entrepris par l’État partie, après consultation et en collaboration avec les parties prenantes, pour élaborer le Plan de durabilité à long terme du récif 2050 (Reef 2050 Long-Term Sustainability Plan – 2050 LTSP) qui présente une vision globale de la future conservation du bien au cours des 35 prochaines années et, en particulier :
- la réduction, d’ici 2025, de 80% de la pollution causée par le ruissellement sur le territoire du bien et l’engagement à investir un premier montant additionnel de 200 millions de dollars australiens afin d’accélérer les progrès dans l’amélioration de la qualité des eaux,
- la confirmation de la protection des zones inexploitées en restreignant les nouveaux grands projets de développement portuaire sur le territoire du bien et aux alentours, et en limitant ainsi le dragage capital pour le développement de nouvelles installations portuaires ou l’extension d’installations existantes dans les limites portuaires réglementées des principaux ports de Gladstone, Hay point/Mackay, Abbott Point et Townsville, à l’exclusion de Fitzroy Delta, North Curtis Island et Keppel Bay de tout futur projet de développement portuaire, ce qui garantit la cohérence avec le Plan de zonage 2003 de la Grande Barrière de corail,
- l’engagement à réaliser une évaluation quinquennale des performances du plan et une révision de ses actions et objectifs sur la base des résultats des futurs Rapports sur l’avenir de la Grande Barrière ;
- Accueille également avec satisfaction la décision de l’État partie de revenir sur l’accord donné au déversement en mer, sur le territoire du bien, de matériaux provenant de dragage effectué pour le projet de développement d’Abbot Point, et l’engagement à interdire de façon permanente le déversement en mer de matériaux de dragage provenant de tous les projets de dragage capital sur le territoire du bien ;
- Estime que la mise en œuvre effective du LTSP 2050, facilitée par une supervision et des responsabilités clairement établies et soutenue par la recherche, le suivi et un financement adéquat et pérenne, est essentielle pour répondre aux menaces actuelles et potentielles qui pèsent sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et demande à l’État partie de mettre rigoureusement en œuvre tous les engagements pris dans le cadre du LTSP 2050 y compris, au besoin, en les transposant dans la législation, et ce, afin de stopper les déclins actuels et documentés observés sur le territoire du bien, de créer les conditions nécessaires à une restauration pérenne et d’améliorer les capacités de résilience du bien ;
- Prend note de l’engagement de l’État partie à établir un cadre d’investissement en 2015 et estime également qu’il s’agit là d’une condition essentielle à la mise en œuvre effective du LTSP 2050, qui devrait constituer une priorité ;
- Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2016, un rapport sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre du LTSP 2050 dans le but de confirmer l’effectivité du lancement du plan et l’élaboration de la stratégie d’investissement, pour examen par le Centre du patrimoine mondial et l’UICN et, s’ils estiment que les progrès escomptés n’ont pas été accomplis, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à la session suivante en 2017 ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2019, un rapport général sur l’état de conservation, incluant un résumé analytique d’une page sur l’état de conservation du bien qui démontre une protection efficace et durable de la valeur universelle exceptionnelle du bien et des résultats avérés dans la réalisation des objectifs définis par le LTSP 2050, en lien avec les conclusions des Rapports 2014 et 2019 sur l’avenir de Grande Barrière, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.