Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7B.Add,
- Rappelant les décisions 36 COM 7B.8, 37 COM 7B.10 et 38 COM 7B.63, adoptées à ses 36e (Saint-Pétersbourg, 2012), 37e (Phnom Penh, 2013) et 38e (Doha, 2014) sessions respectivement,
- Note avec inquiétude les conclusions du Rapport 2014 sur l’avenir de la Grande Barrière selon lesquelles la perspective globale pour le bien est mauvaise, et que le changement climatique, la mauvaise qualité des eaux et les impacts du développement côtier constituent de graves menaces pour l’état du bien, et regrette que les principaux habitats, espèces et processus des écosystèmes dans les zones côtières centrale et sud ont continué de se détériorer en raison des effets cumulatifs de ces impacts ;
- Accueille avec satisfaction les efforts entrepris par l’État partie, après consultation et en collaboration avec les parties prenantes, pour élaborer le Plan de durabilité à long terme du récif 2050 (Reef 2050 Long-Term Sustainability Plan – 2050 LTSP) qui présente une vision globale de la future conservation du bien au cours des 35 prochaines années et, en particulier :
- la réduction, d’ici 2025, de 80% de la pollution causée par le ruissellement sur le territoire du bien et l’engagement à investir un premier montant additionnel de 200 millions de dollars australiens afin d’accélérer les progrès dans l’amélioration de la qualité des eaux,
- la confirmation de la protection des zones inexploitées en restreignant les nouveaux grands projets de développement portuaire sur le territoire du bien et aux alentours, et en limitant ainsi le dragage capital pour le développement de nouvelles installations portuaires ou l’extension d’installations existantes dans les limites portuaires réglementées des principaux ports de Gladstone, Hay point/Mackay, Abbott Point et Townsville, à l’exclusion de Fitzroy Delta, North Curtis Island et Keppel Bay de tout futur projet de développement portuaire, ce qui garantit la cohérence avec le Plan de zonage 2003 de la Grande Barrière,
- l’engagement à réaliser une évaluation quinquennale des performances du plan et une révision de ses actions et objectifs sur la base des résultats des futurs Rapports sur l’avenir de la Grande Barrière ;
- Accueille également avec satisfaction la décision de l’État partie de revenir sur l’accord donné au déversement en mer, sur le territoire du bien, de matériaux provenant de dragage effectué pour le projet de développement d’Abbott Point, et l’engagement à interdire de façon permanente le déversement en mer de matériaux de dragage provenant de tous les projets de dragage capital sur le territoire du bien ;
- Estime que la mise en œuvre effective du LTSP 2050, facilitée par une supervision et des responsabilités clairement établies et soutenue par la recherche, le suivi et un financement adéquat et pérenne, est essentielle pour répondre aux menaces actuelles et potentielles qui pèsent sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et demande à l’État partie de mettre rigoureusement en œuvre tous les engagements pris dans le cadre du LTSP 2050 y compris, au besoin, en les transposant dans la législation, et ce, afin de stopper les déclins actuels et documentés observés sur le territoire du bien, de créer les conditions nécessaires à une restauration pérenne et d’améliorer les capacités de résilience du bien ;
- Prend note de l’engagement de l’État partie à établir un cadre d’investissement en 2015 et; estime également qu’il s’agit là d’une condition essentielle à la mise en œuvre effective du LTSP 2050, qui devrait constituer une priorité ;
- Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2016, un rapport sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre du LTSP 2050 dans le but de confirmer l’effectivité du lancement du plan et l’élaboration de la stratégie d’investissement, pour examen par le Centre du patrimoine mondial et l’UICN et, s’ils estiment que les progrès escomptés n’ont pas été accomplis, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à la session suivante en 2017 ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2019, un rapport général sur l’état de conservation, incluant un résumé analytique d’une page sur l’état de conservation du bien qui démontre une protection efficace et durable de la valeur universelle exceptionnelle du bien et des résultats avérés dans la réalisation des objectifs définis par le LTSP 2050, en lien avec les conclusions des Rapports 2014 et 2019 sur l’avenir de Grande Barrière, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.