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Ville de Potosí

Bolivie (État plurinational de)
Facteurs affectant le bien en 2012*
  • Exploitation minière
  • Pollution des eaux de surface
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Instabilité et risque d’affaissement du Cerro Rico; Carences au niveau de la conservation : attention particulière requise pour la restauration et la revalorisation des structures à usage résidentiel et du patrimoine archéologique industriel

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

a) Dégradation potentielle du site historique par des activités minières incessantes et incontrôlées dans la montagne du Cerro Rico;

b) Instabilité et risque d’affaissement du Cerro Rico;

c) Carences au niveau de la conservation : attention particulière requise pour la restauration et la revalorisation des structures à usage résidentiel et du patrimoine archéologique industriel;

d) Application inefficace de la législation en matière de protection;

e) Impacts environnementaux sur la rivière qui affecte à son tour le tissu historique et la population locale.

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2012

10.000 dollars EU :mission technique Centre du Patrimoine Mondial/ICOMOS en 2005, financée par le Fonds-en dépôt espagnol au titre du patrimoine mondial

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2012
Demandes approuvées : 4 (de 1988-2010)
Montant total approuvé : 53 785 dollars E.U.
2010 Technical assistance for the preservation of the Cerro ... (Approuvé)   26 285 dollars E.U.
1994 Restoration of mural paintings in the Church of La ... (Approuvé)   15 000 dollars E.U.
1992 Conservation of the Kari-Kari Lagoons (Non approuvé)   0 dollars E.U.
1991 Mission to advise on the measures to be taken for the ... (Approuvé)   5 000 dollars E.U.
1988 Advise the authorities on the elaboration of a ... (Approuvé)   7 500 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2012**

Novembre 2005 : mission technique du Centre du patrimoine mondial/ICOMOS; novembre 2009: réunion du Centre du patrimoine mondial; Février 2011: mission technique UNESCO/ICOMOS sur le bien du patrimoine mondial suite à l’affaissement d’une partie du sommet de la montagne du Cerro Rico.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2012

L’État partiea soumis un rapport succinct le 29 mars 2012 qui fournit des informations actualisées sur les actions mises en œuvre en réponse à la décision 35 COM 7B.120.

Le rapport final de l’étude géophysique a été reçu par le Centre du patrimoine mondial le 28 mars 2012 et contenait un rapport daté du 30 janvier 2012 de la Corporación Minera de Bolivia (COMIBOL).

a) Mise en œuvre des mesures d’urgence identifiées par la mission technique de 2011

L’État partie rapporte que les mesures d’urgence suivantes ont été prises relativement aux études géotechniques et de stabilisation de la montagne du Cerro Rico:

i)  Le rapport concernant la première phase de l’étude géophysique et de stabilisation de la montagne du Cerro Rico entreprise par le ministère des Mines et de la Métallurgie, daté du 12 août 2011, a été soumis par l’État partie. Il comprend le relevé cartographique des cavités trouvées dans la montagne et l’étude géotechnique et de stabilisation (Phase I) préparée par la SERGEOTECMIN, une agence décentralisée du Ministère. Les recommandations faites par l’étude sont entre autres : (i) la nécessité d’achever de toute urgence le relevé des mesures des galeries afin de disposer de données à jour et des coordonnées exactes de localisation des entrées de mines et leurs dimensions; (ii) le besoin urgent d’établir la topographie détaillée de la montagne qui permettra de localiser les entrées de mines et autres caractéristiques qui affectent la montagne et servira d’outil de surveillance; (iii) le besoin de sensibiliser les mineurs afin de s’assurer qu’ils utilisent les technologies modernes pour concevoir les galeries, les systèmes de dynamitage et d’extraction, les systèmes d’extraction du minerai et d’élimination des matières minérales.

L’étude conclut que la deuxième phase de l’étude géotechnique et de stabilisation du Cerro Rico ne pourra commencer que lorsque les mesures et la topographie précises et satisfaisantes seront disponibles.

ii)  La création du Comité d’urgence pour la sauvegarde du Cerro Rico en décembre 2011, qui comprend des représentants des ministères suivants: Cultures, Mines et Métallurgie, Environnement et Eau, Présidence et Affaires étrangères. Le rapport précise que ce Comité est encore en phase d’évaluation des rapports des différents ministères pour le développement d’un Plan d’urgence stratégique du Cerro Rico. Aucune information n’a été fournie concernant les mandats de fonctionnement du Comité d’urgence; toutefois, celui-ci a tenu six réunions et produit deux apports qui ont été soumis au Centre du patrimoine mondial;

iii)  La signature d’un accord entre l’entreprise minière Manquiri et le ministère des Cultures qui permettra la réalisation des travaux de consolidation et de protection du sommet de la montagne et la conservation des restes des anciennes mines pour des activités futures de tourisme;

iv)  Présentation d’un projet par la Corporación Minera de Bolivia (COMIBOL) pour la consolidation et la protection du sommet de la montagne ; le coût de ce projet est de 2,700.000 dollars EU et sera soutenu par le gouvernement local et la COMIBOL. Aucun détail supplémentaire ou mode d’action envisagé n’a été fourni. Le rapport précise aussi que le ministère des Mines et de la Métallurgie sera impliqué dans le développement de projets pour la consolidation de la montagne;

v)  Un rapport daté du 30 janvier 2012 présenté par le Directeur général de la COMIBOL sur la suspension de l’exploitation dans la montagne a également été soumis. Ce rapport indique aussi que, sur la base des recommandations faites par l’étude géophysique, des mesures légales ont été prises à l’encontre des activités minières illégales dans le bien. Aucune information n’a été présentée sur les amendements du Décret Suprême 27787 ou sur le système de suivi destiné à évaluer les conditions de stabilité.

b) Développement d’un plan de gestion participative pour le bien et proposition officielle de délimitation de la zone tampon

L’État partie rapporte qu’un séminaire se tiendra en avril 2012 pour lancer un processus de développement du plan de gestion du bien ainsi que pour délimiter une nouvelle zone tampon. Le séminaire évaluera aussi le travail du Comité d’urgence pour la sauvegarde du Cerro Rico, ainsi que les différents projets touristiques développés par des organisations privées. Le tracé des limites du bien et de la zone tampon devrait quant à lui être soumis dans le processus d’évaluation rétrospectif de l’exercice de soumission de rapports périodiques pour la région Amérique latine et Caraïbe. 

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2012

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives notent la création du Comité d’urgence pour la sauvegarde du Cerro Rico ainsi que le projet de développement d’un plan d’urgence stratégique pour le bien. Ils encouragent l’engagement des parties prenantes et des représentants des organisations non-gouvernementales concernées par la protection de la montagne du Cerro Rico et de la Ville de Potosi.

Ils notent l’achèvement de l’étude géophysique et considèrent que ses recommandations sont importantes pour mieux identifier les anomalies qui affectent le Cerro Rico, ainsi que pour entreprendre une analyse plus complète. En particulier, l’étude recommande l’exécution de profiles de sismiques réflexion dans les mines directement au plafond et sur les sols des galeries afin de vérifier les vitesses sismiques et, si possible, de forer des puits d’exploration, afin de vérifier les caractéristiques physiques de la résistivité et des anomalies sismiques de la montagne et, sur la base des données collectées, de créer un model tridimensionnel couvrant la totalité du Cerro Rico dans les différentes altitudes étudiées.

Ils notent divers projets prévus pour assurer la consolidation et la stabilité structurelle de la montagne ainsi que les mesures légales en place pour mettre un terme aux activités d’extraction illégale, mais notent aussi qu’il n’existe pas d’informations actualisées concernant les modifications de l’Article 6 du Décret Suprême 27787. Ils notent aussi qu’aucune information n’a été livrée sur la mise en place d’une étude topographique complète et l’installation d’un système de contrôle pour évaluer la stabilité de la montagne à intervalle mensuel.

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives notent les progrès réalisés dans le traitement des conditions instables et dangereuses de la montagne du Cerro Rico, mais souhaitent signaler au Comité que de plus amples informations sont nécessaires sur la manière dont les recommandations de l’étude géophysique seront mises en œuvre et les propositions pour stabiliser le sommet de la montagne. Étant donné l’urgence qu’il y a à assurer la sécurité des activités minières existantes, ils recommandent que le Comité réitère sa demande d’installer aussi vite que possible un système de suivi afin d’évaluer la stabilité de la montagne à intervalles réguliers. Ils recommandent aussi que, dans le cas d’une menace confirmée ou probable sur la valeur universelle exceptionnelle ou si aucune intervention n’est entreprise de manière urgente pour éviter l’affaissement du sommet de la montagne, le Comité envisage l’inscription possible du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril. 

Décisions adoptées par le Comité en 2012
36 COM 7B.96
Ville de Potosi (Bolivie) (C 420)

Le Comité du patrimoine mondial,

1.   Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7B.Add,

2.   Rappelant la décision 35 COM 7B.120, adoptée à sa 35e session (UNESCO, 2011),

3.   Prend note de l’étude géotechnique de la montagne de Cerro Rico ;

4.   Note la création d’un Comité d’urgence pour la sauvegarde de la montagne du Cerro Rico Mountain qui sera responsable du développement d’un plan d’urgence stratégique, et prie instamment l’État partie de finaliser ce plan d’urgence stratégique aussitôt que possible ;

5.   Encourage l’État partie à envisager d’élargir le champ du Comité d’urgence afin d’impliquer des parties prenantes et des représentants issus d’organisations non-gouvernementales concernées par la protection de la montagne du Cerro Rico et de la Ville de Potosi ;

6.   Demande à l’État partie de préciser si l’Article 6 du Décret Suprême 27787 a bien été modifié et de faire cesser toute exploration, extraction et toute autre intervention sous et sur du sol entre les altitudes de 4400m et 4700m ;

7.   Note aussi qu’un projet a été développé pour consolider le sommet de la montagne et demande à l’État partie de fournir de plus amples détails sur la portée et l’étendue de ce projet et son calendrier de mise en œuvre d’ici le 30 septembre 2012 ;

8.   Note aussi avec inquiétude qu’aucune information n’a été fournie sur la mise en place d’une étude topographique globale et un système de suivi, et prie également instamment l’État partie d’installer aussitôt que possible un système de suivi régulier de la sécurité des activités minières existantes et de fournir des informations sur le développement de l’étude topographique ;

9.   Demande également à l’État partie d’achever l’étude géophysique selon ses recommandations finales afin d’identifier les anomalies affectant le Cerro Rico, d’entreprendre une analyse plus complète et d’élaborer un model tridimensionnel de la totalité de la montagne du Cerro Rico dans les différentes altitudes étudiées ; 

10.  Demande en outre à l’État partie de finaliser le développement du plan de gestion participatif du bien et de soumettre une copie électronique du projet de plan de gestion révisé au Centre du patrimoine mondial et à l’ICOMOS pour examen ;

11.  Invite l’État partie à soumettre au Centre du patrimoine mondial et aux Organisations consultatives pour examen toute proposition de développement du bien, préalablement à toute approbation et mise en œuvre, conformément au paragraphe 172 des Orientations ;

12.  Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1 février 2013, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre de ce qui précède, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 37e session en 2013, en vue d’envisager, en cas de confirmation d’un péril potentiel ou prouvé pour la valeur universelle exceptionnelle, ou au cas où aucune intervention n’est entreprise en urgence afin de prévenir tout affaissement supplémentaire du sommet de la montagne, la possibilité d’inscrire le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Projet de décision : 36 COM 7B.96

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7B.Add,

2. Rappelant la décision 35 COM 7B.120, adoptée à sa 35e session (UNESCO, 2011),

3. Prend note de l’étude géotechnique de la montagne de Cerro Rico;

4. Note la création d’un Comité d’urgence pour la sauvegarde de la montagne du Cerro Rico Mountain qui sera responsable du développement d’un plan d’urgence stratégique, et prie instamment l’État partie de finaliser ce plan d’urgence stratégique aussitôt que possible;

5. Encourage l’État partie a envisager d’élargir le champ du Comité d’urgence afin d’impliquer des parties prenantes et des représentants issus d’organisations non-gouvernementales concernées par la protection de la montagne du Cerro Rico et de la Ville de Potosi;

6. Demande à l’État partie de préciser si l’Article 6 du Décret Suprême 27787 a bien été modifié et de faire cesser toute exploration, extraction et tout autres interventions sous et sur du sol entre les altitudes de 4400m et 4700m;

7. Note aussi qu’un projet a été développé pour consolider le sommet de la montange et demande à l’État partie de fournir de plus amples détails sur la portée et l’étendue de ce projet et son calendrier de mise en œuvre d’ici le 30 septembre 2012;

8. Note aussi avec inquiétude qu’aucune information n’a été fournie sur la mise en place d’une étude topographique globale et un système de suivi, et prie également instamment l’État partie d’installer aussitôt que possible un système de suivi régulier de la sécurité des activités minières existantes et de fournir des informations sur le développement de l’étude topographique;

9. Demande également à l’État partie d’achever l’étude géophysique selon ses recommandations finales afin d’identifier les anomalies affectant le Cerro Rico, d’entreprendre une analyse plus complète et d’élaborer un model tridimensionnel de la totalité de la montagne du Cerro Rico dans les différentes altitudes étudiées; 

10. Demande en outre à l’État partie de finaliser le développement du plan de gestion participatif du bien et de soumettre une copie électronique du projet de plan de gestion révisé au Centre du patrimoine mondial et à l’ICOMOS pour examen;

11. Invite l’État partie à soumettre au Centre du patrimoine mondial et aux Organisations consultatives pour examen toute poposition de développement du bien, préalablement à toute approbation et mise en œuvre, conformément au paragraphe 172 des Orientation;

12. Demande enfin à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1 février 2013, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien et sur la mise en œuvre de ce qui précède, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 37e session en 2013, en vue d’envisager, en cas de confirmation d'un péril potentiel ou prouvé pour la valeur universelle exceptionnelle, ou au cas où aucune intervention n’est entreprise en urgence afin de prévenir tout affaissement supplémentaire du sommet de la montagne, la possibilité d'inscrire le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Année du rapport : 2012
Bolivie (État plurinational de)
Date d'inscription : 1987
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iv)(vi)
Liste en péril (dates) : 2014-présent
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 36COM (2012)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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