Parc national de l'Ichkeul
Facteurs affectant le bien en 2005*
- Infrastructures hydrauliques
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
Construction d’un barrage qui provoque des changements du régime hydrologique, de la végétation et la disparition de populations d’oiseaux.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2005
Montant total approuvé : 140 000 dollars E.U.
2002 | Elaboration d'un plan d'urgence pour la sauvegarde du ... (Approuvé) | 50 000 dollars E.U. |
1991 | Consultancy, equipment, design and construction costs ... (Approuvé) | 40 000 dollars E.U. |
1989 | Financial contribution to the preparation of exhibits ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
1981 | Study on Ichkeul National Park (Approuvé) | 30 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2005**
Mission UNESCO/UICN/Ramsar en 1999, mission UICN/Ramsar en 2000, mission UICN en 2002.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2005
Un rapport de suivi scientifique annuel rédigé par l’Agence nationale de protection de l’environnement (ANPE) a été soumis par l’Etat partie en mars 2005. Il décrit en détail l’état de conservation du bien et rend compte des progrès réalisés dans la mise en œuvre du programme de suivi scientifique, qui a été créé en faveur de la réhabilitation du parc suite aux décisions prises par le Comité à sa 27e session (UNESCO, 2003).
Suite aux conditions climatiques favorables de l’hiver 2002-2003 et à leur impact positif sur le bien, comme cela a été mentionné à la 28e session du Comité (Suzhou, 2004), l’abondance des précipitations et des ressources en eau qui a marqué l’hiver 2003-2004 a contribué à favoriser la réhabilitation de l’écosystème.
L’Etat partie note que :
a) 120 millions de mètres cubes d’eau ont été déversés en provenance des barrages en 2003-2004, soit le volume annuel recommandé pour la réhabilitation du bien, ce qui a permis de prolonger les effets bénéfiques de la saison extrêmement humide de l’année précédente ;
b) Le niveau d’eau a été maintenu par la suite à la cote suffisante pendant au moins la moitié de l’année, dégageant de très faibles degrés de salinité (6 g/l durant les quatre mois d’hiver), ce qui représente un niveau normal en hiver.
c) Presque tous les marais étaient inondés à la fin de janvier 2004, avec des crues persistantes de toutes les terres situées en contrebas des marécages pendant au moins six mois.
Le maintien de ces conditions écologiques favorables a été suivi de la régénération continue d’une partie de la végétation. La salinité réduite a créé les conditions nécessaires à la germination des algues benthiques (Potamogeton pectinatus) pour la deuxième année consécutive, qui ont couvert la même surface qu’en 1993. On signale également le retour de l’hivernage et de l’élevage des oiseaux aquatiques, même s’ils sont loin du nombre atteint avant la construction des barrages. Le rapport confirme aussi la réapparition des anguilles.
L’Etat partie note aussi que les premiers résultats de l’hiver 2004-2005 sont encourageants avec un apport d’environ 120 millions de mètres cubes d’eau provenant des barrages d’ici la fin de janvier 2005, le niveau d’eau ayant déjà atteint 2 m et le degré de salinité n’excédant pas plus de 4 à 5 g/l.
Depuis la 28e session (Suzhou, 2004), l’Etat partie a pu achever l’installation des portes automatiques de l’écluse à Tinja, comme l’avait recommandé la mission de 2000, pour mieux contrôler le flux d’eau vers le lac. L’ANPE a mis au point un programme de gestion interannuel des portes de l’écluse afin d’équilibrer les conditions écologiques requises (garantissant des degrés de salinité faibles mais variables et un niveau d’eau suffisant pour les oiseaux aquatiques et la migration des poissons).
Le rapport de l’Etat partie ne donne aucune information sur l’avancement de l’élaboration du plan de gestion participative et la création d’une structure de gestion autonome et permanente du bien, comme l’a demandé le Comité à sa 28e session (Suzhou, 2004). Par ailleurs, l’Etat partie ne s’est pas engagé clairement sur le statut du Parc national de l’Ichkeul considéré comme un « net consommateur d’eau » ni sur l’apport annuel moyen de 80 à 120 millions de mètres cubes d’eau dans le lac, comme le lui avait demandé le Comité à ses 27e et 28e sessions.
Les efforts permanents de l’Etat partie pour réhabiliter ce bien du patrimoine mondial ajoutés à une seconde année consécutive offrant des conditions climatiques favorables ont permis à cet écosystème de commencer à se reconstituer. D’autre part, le travail de suivi et de recherche de l’ANPE est important et doit se poursuivre pour assurer l’entière réhabilitation du bien.
Un facteur important dans les efforts de réhabilitation poursuivis jusqu’à maintenant est la confluence des lâchers d’eau provenant des barrages, des conditions climatiques favorables et de la réparation de l’écluse. L’UICN rappelle que pour maintenir la régénération amorcée, il faut obtenir de l’Etat partie l’assurance qu’au cours d’une année avec de faibles précipitations, l’apport d’eau recommandé sera toujours déversé depuis les barrages. L’attention doit aussi se porter désormais sur la gestion mois par mois de l’écluse et de l’activité humaine à l’intérieur du parc, en particulier les pâturages. Ces questions devraient figurer dans le plan de gestion du parc. Les populations d’oiseaux, tout en se développant, restent nettement inférieures aux valeurs citées dans la déclaration du bien, de même qu’il y a une moindre diversité des espèces qui y sont représentées. La situation devrait pouvoir s’améliorer à mesure que les marais et le lac vont se régénérer et ce décalage est normal dans tout processus de réhabilitation.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2005
29 COM 7A.8
Parc national de l'Ichkeul (Tunisie)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-05/29.COM/7A,
2. Rappelant les décisions 28 COM 15A.9 et 27 COM 7A.8 adoptées respectivement à sa 28e session (Suzhou, 2004) et sa 27e session (UNESCO, 2003),
3. Prend note des progrès accomplis pour la restauration écologique du bien, comme l’explique en détail le rapport de suivi scientifique soumis par l’État partie de la Tunisie ;
4. Note que les deux dernières années hydrologiques (2002-2003 et 2003-2004) ont offert des conditions climatiques très favorables à la réhabilitation du parc, ce qui a permis d’obtenir un apport d’eau suffisant en provenance des barrages et de commencer à restaurer l’écosystème ;
5. Félicite l’État partie pour son engagement en faveur de la réhabilitation du bien ;
6. Prie instamment l’État partie à faire rapport sur l’avancement du plan de gestion du parc et le processus de création d’une structure de gestion autonome et permanente qui assurerait la bonne mise en oeuvre de ce plan pour le parc ;
7. Réitère sa demande à l’État partie de confirmer officiellement qu’il s’engage à assurer un apport d’eau moyen annuel de 80 à 120 millions de mètres cubes dans le Parc national de l’Ichkeul, d’après les conclusions d’une mission de suivi, en vue de l’examen par le Comité, d’un retrait possible du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril ;
8. Demande à l’État partie de rendre compte des progrès réalisés pour améliorer l’état de conservation du bien avant le 1er février 2006, pour considération par le Comité à sa 30e session (Vilnius, 2006);
9. Décide de maintenir le Parc national de l’Ichkeul (Tunisie) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
29 COM 8C.2
Nouvelle Liste du patrimoine mondial en péril
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Faisant suite à l'examen des rapports sur l'état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-05/29.COM/7A and WHC-05/29.COM/7A.Add),
2. Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
- Minaret et vestiges archéologiques de Djam (Afghanistan) (décision : 29 COM 7A.20)
- Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (Afghanistan) (décision : 29 COM 7A.21)
- Tipasa (Algérie) (décision : 29 COM 7A.16)
- Cathédrale de Cologne (Allemagne) (décision : 29 COM 7A.29)
- Cité fortifiée de Bakou avec le palais des Chahs de Chirvan et la tour de la Vierge, (Azerbaïdjan) (décision : 29 COM 7A.28)
- Palais royaux d'Abomey (Bénin) (décision : 29 COM 7A.13)
- Parc national de la Comoé (Côte d'Ivoire) (décision : 29 COM 7A.2)
- Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (Côte d'Ivoire/Guinée) (décision : 29 COM 7A.3)
- Abou Mena (Égypte) (décision : 29 COM 7A.17)
- Parc national des Everglades (États-Unis d'Amérique) (décision : 29 COM 7A.10)
- Parc national du Simien (Ethiopie) (décision : 29 COM 7A.4)
- Réserve de la biosphère Río Plátano (Honduras) (décision : 29 COM 7A.12)
- Ensemble monumental de Hampi (Inde) (décision : 29 COM 7A.22)
- Sanctuaire de faune de Manas (Inde) (décision : 29 COM 7A.9)
- Bam et son paysage culturel (République islamique d'Iran) (décision : 29 COM 7A.23)
- Assour (Qal'at Cherqat) (Iraq) (décision : 29 COM 7A.18)
- Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (Jérusalem) (décision : 29 COM 7A.31)
- Vallée de Kathmandu (Népal) (décision : 29 COM 7A.24)
- Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (Niger) (décision : 29 COM 7A.6)
- Fort et jardins de Shalimar à Lahore (Pakistan) (décision : 29 COM 7A.25)
- Zone archéologique de Chan Chan (Pérou) (décision : 29 COM 7A.30)
- Rizières en terrasses des cordillères des Philippines (Philippines) (décision : 29 COM 7A.26)
- Parc national du Manovo-Gounda St. Floris (République centrafricaine) (décision : 29 COM 7A.1)
- Réserve de faune à okapis (République démocratique du Congo) (décision : 29 COM 7A.5)
- Parc national de Kahuzi-Biega (République démocratique du Congo) (décision : 29 COM 7A.5)
- Parc national des Virunga, République démocratique du Congo) (décision : 29 COM 7A.5)
- Parc national de la Garamba (République démocratique du Congo) (décision : 29 COM 7A.5)
- Parc national de la Salonga (République démocratique du Congo) (décision : 29 COM 7A.5)
- Ruines de Kilwa Kisiwani et de Songo Mnara (République-Unie de Tanzanie) (décision 29 COM 7A.15)
- Parc national des oiseaux du Djoudj (Sénégal) (décision : 29 COM 7A.7)
- Parc national de l'Ichkeul (Tunisie) (décision : 29 COM 7A.8)
- Ville historique de Zabid (Yémen) (décision : 29 COM 7A.19)
Projet de décision : 29 COM 7A.8
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-05/29.COM/7A,
2. Rappelant ses décisions 28 COM 15A.9 et 27 COM 7A.8 adoptées respectivement à sa 28e session (Suzhou, 2004) et sa 27e session (UNESCO, 2003),
3. Prend note des progrès accomplis pour la restauration écologique du bien, comme l’explique en détail le rapport de suivi scientifique soumis par l’Etat partie ;
4. Note que les deux dernières années hydrologiques (2002-2003 et 2003-2004) ont offert des conditions climatiques très favorables à la réhabilitation du parc, ce qui a permis d’obtenir un apport d’eau suffisant en provenance des barrages et de commencer à restaurer l’écosystème ;
1. Félicite l’Etat partie pour son engagement en faveur de la réhabilitation du bien ;
2. Prie instamment l’Etat partie à faire rapport sur l’avancement du plan de gestion du parc et le processus de création d’une structure de gestion autonome et permanente qui assurerait la bonne mise en œuvre de ce plan pour le parc ;
3. Réitère sa demande à l’Etat partie de confirmer officiellement qu’il s’engage à assurer un apport d’eau moyen annuel de 80 à 120 millions de mètres cubes dans le Parc national de l’Ichkeul, d’après les conclusions d’une mission de suivi, en vue de l’examen par le Comité, d’un retrait possible du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril ;
4. Demande à l’Etat partie de rendre compte des progrès réalisés pour améliorer l’état de conservation du bien avant le 1er février 2006, pour considération par le Comité à sa 30e session en 2006 ;
5. Décide de maintenir le Parc national de l’Ichkeul sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.