Parc national de Lorentz
Facteurs affectant le bien en 2007*
- Activités illégales
- Exploitation minière
- Habitat
- Pêche/collecte de ressources aquatiques
- Ressources financières
- Système de gestion/plan de gestion
- Troubles civils
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Exploitation minière ;
b) Limitations de la sécurité ;
c) Menaces de développement ;
d) Exploitation des ressources marines ;
e) Absence d’agence de coordination ;
f) Absence de plan de gestion stratégique finalisé ;
g) Absence de délimitation physique du périmètre du parc ;
h) Financement insuffisant.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2007
Montant total approuvé : 41 400 dollars E.U.
2001 | Strategic Planning for the Conservation and Effective ... (Approuvé) | 30 000 dollars E.U. |
1996 | Nomination file for Lorentz National Reserve (Approuvé) | 11 400 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2007**
Mission de l’UICN en 2004
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2007
L’État partie a soumis un rapport le 9 novembre 2006, informant que le plan stratégique de Lorentz pour 2005-2010 avait été établi en coopération avec le ministère australien de l'Environnement et du Patrimoine et l'Office de gestion des Tropiques humides, selon un processus participatif qui rassemble les acteurs concernés dans des ateliers locaux et nationaux. L’État partie a également remis une copie électronique du plan stratégique au début de 2007. Cependant, il ne mentionne pas les ressources humaines et financières requises pour la mise en œuvre du plan stratégique, comme cela avait été demandé par le Comité à sa 30e session (Vilnius, 2006).
L’État partie fait savoir que l'organisme de gestion du parc, Balai Taman Nasional Lorentz, a été créé en 2006 et que le nouveau gestionnaire du parc a été nommé en octobre 2006. En mars 2007, l’UICN a reçu une information selon laquelle le nouveau gestionnaire du parc avait exercé des fonctions en Papouasie et que deux ou trois gardes forestiers de district avaient été nommés et remplissaient aussi des fonctions, y compris à Timika dans le sud du parc.
Selon l’État partie, nombre d'activités de gestion du parc ont été mises en œuvre en 2006 par l'intermédiaire de l'Agence régionale pour la conservation de Papouasie, avec l’appui de WWF-Indonésie, tels l'aménagement du territoire, la cartographie participative, la création de zones tampons, le développement local, la sensibilisation de l’opinion, ainsi qu'une étude sur les services environnementaux, la protection du parc et la prévention du trafic illicite d'espèces sauvages.
L’État partie rappelle, en outre, au Comité que la Méthodologie du WWF d'évaluation et d'établissement rapide des priorités pour la gestion des aires protégées (RAPPAM) a été utilisée lors d'un atelier organisé avec le concours de WWF-Indonésie au début de 2006 pour mesurer l'efficacité de la gestion du parc. L'atelier a émis des recommandations concernant le traitement des pressions économiques et des menaces dans la région, l'amélioration de la gestion, surtout en matière de ressources humaines et financières, et la garantie du soutien des autorités locales et des agences internationales de bailleurs de fonds.
Selon le rapport de l’État partie, le budget proposé par le gouvernement pour le parc en 2007 s'élève à 1.126.186 dollars EU. Il servira à financer un ensemble d'activités basé sur les problèmes de gestion courante, ainsi que le plan stratégique et les recommandations RAPPAM. Une part importante du budget 2007 sera aussi consacrée à la construction d’un bureau pour l'organisme de gestion du parc.
L'Évaluation de réponse rapide (RRA) face aux menaces pesant sur les Parcs nationaux indonésiens, lancée par le PNUE en février 2007, indique que la pression exercée sur Lorentz par les activités minières et forestières illégales a été comparablement faible dans le passé, mais qu’il faut s’attendre à une rapide recrudescence qui deviendra réellement menaçante durant la période 2005-2010. En 2005, des licences d’exploitation de 11,6 millions d’hectares de forêt de la province de Papouasie ont été délivrées à 65 entreprises, ce qui est le signe manifeste d’une pression accrue sur les ressources naturelles de la Papouasie et des impacts potentiels sur le bien.
Les rapports reçus par l’UICN en mars 2007 soulignent également les multiples dangers auquel est exposé Lorentz et l'absence de limites clairement définies et établies, ainsi que l'absence de plan de gestion efficace et d'organisme de gestion. Selon les informations obtenues, l'exploitation illégale des ressources forestières se fait à Mimika et les activités dans ce domaine se poursuivent à Timika et Wamena, à l'intérieur du bien. Il semble aussi que la situation demeure préoccupante quant aux impacts potentiels des résidus de la mine d'or et de cuivre de Freeport qui jouxte la limite occidentale du bien, et au plan/permis d'exploration de gaz et de pétrole de Conoco qui jouxte la limite orientale du bien (et à l'intérieur du Parc national). Les autres menaces évoquées sont : le braconnage et la réforme administrative en faveur de la création de nouveaux districts, ce qui risque d’exercer de nouvelles pressions de développement à l'intérieur et aux abords du parc. Les rapports précédents ont signalé la poursuite des manifestations de protestation autour de la mine de Freeport controversée à Timika, avec un blocus des ouvriers traditionnels de la mine d'or en octobre 2006.
L’UICN et le Centre du patrimoine mondial félicitent l’État partie d'avoir finalisé le plan stratégique 2005-2010, comme l’avait demandé le Comité à sa 28e session (Suzhou, 2004). Il est évident, toutefois, que ce plan stratégique reste encore à approuver officiellement et à mettre en œuvre. Il convient également de saluer l’État partie pour les mesures importantes qui ont été prises pour mettre sur pied l'organe de gestion du bien. Ainsi, l’État partie est-il encouragé à affecter les crédits nécessaires au Balai Taman Nasional Lorentz pour lui permettre de gérer le bien et de répondre aux menaces qui pèsent sur ses valeurs et son intégrité. Le projet de budget 2007 est encourageant mais il nécessite une garantie et un soutien à long terme. Il est regrettable qu'aucun progrès n'ait été constaté dans l'élaboration du plan de gestion. On observe, toutefois, que le plan stratégique marque une étape essentielle dans le processus actuel de planification participative qui aboutit au plan de gestion, et que WWF-Indonésie aide l’État partie à élaborer le plan de gestion et s’occupe de renforcer les capacités locales des communautés, du gouvernement et des ONG locales en vue de leur future participation à la gestion de Lorentz.
On notera que l’État partie n'a pas encore rendu compte, comme l’avait demandé le Comité à plusieurs sessions, des impacts réels et potentiels de la mine de Freeport, en particulier des résidus miniers, et de l'audit environnemental indépendant de la route du lac Habema qu’avait demandé le Comité à sa 28e session (Suzhou, 2004). De plus, il ne fait pas état des progrès accomplis pour établir et marquer les limites du bien.
La mine de Freeport reste une source fréquente de controverse et les problèmes environnementaux et socio-économiques qu’elle suscite sont autant de menaces potentielles pour le bien s'ils ne sont pas résolus. L’une des préoccupations majeures demeure la pollution des zones marine et estuarienne du bien due au déversement de l'eau contenant les résidus miniers dans l'estuaire de l’Ajkwa, à proximité du bien, et leur accumulation potentielle le long du littoral dans la partie marine du bien.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2007
31 COM 7B.18
Etat de conservation de biens inscrits sur la liste du Patrimoine Mondial - Parc national Lorentz
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-07/31.COM/7B,
2. Rappelant les décisions 29 COM 7B.12 et 30 COM 7B.14, adoptées respectivement à ses 29e et 30e sessions (Durban, 2005 et Vilnius, 2006),
3. Regrette que le rapport soumis par l'État partie ne communique pas toutes les informations requises par le Comité à sa 30e session (Vilnius, 2006);
4. Note qu'il existe de sérieuses menaces pour les valeurs et l'intégrité du bien, qui exigent un effort concerté et des moyens appropriés à cet égard;
5. Félicite l'État partie d'avoir créé l'organe de gestion du parc,«Balai Taman Nasional Lorentz»;
6. Demande à l'État partie de mettre en œuvre le plan stratégique 2005-2010 et de procéder d'urgence à l'élaboration et à la mise en œuvre du plan de gestion;
7. Exhorte la communauté internationale des bailleurs de fonds à accorder une haute priorité au financement de la mise en œuvre du plan stratégique, une fois qu'il aura été officiellement approuvé par l'État partie, ainsi qu'à l'élaboration et à la mise en œuvre du plan de gestion du bien;
8. Réitère sa demande au sujet de l'audit environnemental indépendant à réaliser sur le projet routier du lac Habema, comme cela avait déjà été requis à sa 28e session (Suzhou, 2004);
9. Demande également à l'État partie d'inviter une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN pour évaluer l'état de conservation du bien en concertation avec toutes les parties prenantes;
10. Demande en outre à l'État partie de présenter au Centre du patrimoine mondial avant le 1erfévrier2008, un rapport détaillé sur l'état de conservation du bien et sur les progrès accomplis pour traiter les différents problèmes susmentionnés, ainsi que l'identification et la délimitation du périmètre du bien, et les menaces provenant des activités minières et forestières illégales, en particulier celles qui sont associées au déversement d'eau contenant des résidus miniers, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 32e session en 2008.
Projet de décision : 31 COM 7B.18
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-07/31.COM/7B,
2. Rappelant les décisions 29 COM 7B.12 et 30 COM 7B.14, adoptées respectivement à ses 29e (Durban, 2005) et 30e (Vilnius, 2006) sessions,
3. Regrette que le rapport soumis par l’État partie ne communique pas toutes les informations requises par le Comité à sa 30e session (Vilnius, 2006) ;
4. Note qu'il existe de sérieuses menaces pour les valeurs et l'intégrité du bien, qui exigent un effort concerté et des moyens appropriés à cet égard ;
5. Félicite l’État partie d’avoir créé l'organisme de gestion du parc, Balai Taman Nasional Lorentz, et prie instamment l’État partie d'en assurer le financement et de le doter en personnel nécessaire pour qu’il puisse gérer le bien avec efficacité et faire face aux menaces qui pèsent sur ses valeurs et son intégrité ;
6. Demande à l’État partie d'approuver et de mettre en œuvre officiellement le plan stratégique 2005-2010 et de procéder d’urgence à l'élaboration et à la mise en œuvre du plan de gestion ;
7. Exhorte la communauté internationale des bailleurs de fonds à accorder une haute priorité au financement de la mise en œuvre du plan stratégique, une fois qu'il aura été officiellement approuvé par l’État partie, ainsi qu’à l'élaboration et à la mise en œuvre du plan de gestion du bien ;
8. Réitère sa demande de commander un audit environnemental indépendant du projet routier du lac Habema, comme cela avait déjà été demandé à sa 28e session (Suzhou, 2004) ;
9. Demande également à l’État partie d'inviter une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN pour évaluer l'état de conservation du bien en concertation avec tous les acteurs concernés ;
10. Demande en outre à l’État partie de présenter au Centre du patrimoine mondial d'ici au 1er février 2008, un rapport détaillé sur l'état de conservation du bien et sur les progrès accomplis pour traiter les différents problèmes susmentionnés, ainsi que l'identification cartographique et délimitation physique du bien, et les menaces que posent les activités minières et forestières illégales, en particulier celles qui sont associées au déversement de l’eau contenant des résidus miniers, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 32e session en 2008.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.