Parc national de Sagarmatha
Facteurs affectant le bien en 2009*
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Infrastructures de transport aérien
- Températures extrêmes
- Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Pression et dégradation résultant du développement du tourisme et de l'alpinisme ;
b) Aménagement d'une piste d'atterrissage ;
c) Changement climatique ;
d) Aménagement d'un hôtel dans le périmètre du bien.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2009
Montant total approuvé : 232 097 dollars E.U.
1999 | Donor Meeting for the Sagarmatha National Park (Approuvé) | 7 000 dollars E.U. |
1999 | Training of the Chief Warden of the Sagarmatha National ... (Approuvé) | 8 202 dollars E.U. |
1998 | Upgrading of interpretation displays and visitor ... (Approuvé) | 15 000 dollars E.U. |
1983 | Reafforestation programme, improvement of the display ... (Approuvé) | 10 000 dollars E.U. |
1982 | Specialist services of an energy adviser and financial ... (Approuvé) | 61 995 dollars E.U. |
1981 | Financial contribution and specialist services for a ... (Approuvé) | 54 900 dollars E.U. |
1980 | Energy adviser, equipment and financial assistance for ... (Approuvé) | 75 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2009**
Décembre 2002 : mission de suivi de l'UICN.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2009
Le Comité du patrimoine mondial a demandé ce rapport en réponse aux préoccupations croissantes liées au développement du tourisme à l'intérieur du bien et aux impacts associés sur les ressources naturelles du bien. L'État partie n'a pas soumis de rapport d'état de conservation, comme cela avait été demandé par le Comité du patrimoine mondial à sa 31e session (Christchurch, 2007). Le Comité avait demandé à l'État partie de l’informer : 1) des conséquences de la décision de la Cour Suprême népalaise au sujet du Kongde View Resort ; 2) de l'impact de tout développement sur la valeur universelle exceptionnelle et l’intégrité du bien ; et 3) des consultations avec les acteurs concernés au sujet des mesures palliatives à prendre avant de lancer des opérations immobilières.
L'afflux des visiteurs aboutit à des pressions sur les ressources naturelles qui menacent la valeur universelle exceptionnelle et l'intégrité du bien. Dans son rapport national de 2008 sur la mise en œuvre de la Convention de Ramsar sur les zones humides, l'État partie a noté que « les détritus et les eaux usées laissés par les visiteurs sont difficiles à éliminer et que ces pressions de pollution représentent une menace potentielle, au même titre que le surpâturage et le déboisement causés par les expéditions d’alpinisme en quête de bois de chauffage ». Le nombre important et croissant de visiteurs soutient une industrie du tourisme en plein essor et une population de travailleurs migrants qui a besoin d'une énergie dont la source provient traditionnellement du bois de chauffage. L’UICN a également reçu des rapports sur l'affluence dans les lodges et les ponts principaux, ce qui entraîne des queues et oblige parfois les randonneurs à retourner à leur dernière halte. Il est indispensable pour l'État partie de faire des recherches et de rendre compte des moyens de contrôler le tourisme et le nombre de visiteurs durant les périodes de pointe pour s'assurer que l'intégrité du bien est maintenue, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre du projet sur le Tourisme pour réduire la pauvreté rurale et le Plan de tourisme et de gestion du Parc national de Sagarmatha 2006-2011.
Bien que des micro-centrales hydroélectriques remplacent le bois de chauffage pour certains usages, il n'en reste pas moins nécessaire d'exercer le contrôle de la collecte de bois de feu et de veiller à ce que la repousse de la végétation s'équilibre avec les quantités récoltées. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN invitent l'État partie à mettre en oeuvre un programme de suivi reposant sur des bases scientifiques pour un système de collecte de bois de chauffage, en concertation avec les communautés locales, et en particulier avec la population de sherpas, et l'industrie du tourisme.
Le Centre du patrimoine mondial a reçu des informations du Bureau de l'UNESCO à Katmandu au sujet de l'hôtel et du centre de villégiature de Kongde. Il s'avère qu’une partie de la structure est déjà construite et, alors que les travaux de construction ont été interrompus après que l'affaire a été portée devant la Cour Suprême népalaise, l'hôtel est en service. Il n'y a aucune information récente de l'État partie sur les conclusions de l'affaire. L'UICN a également reçu des rapports de première main comme quoi le Kongde View Resort a été construit et est opérationnel et les travaux ont commencé pour aménager un chemin depuis Thame en traversant la face nord de Kongde jusqu'à l'hôtel. Ce chemin et le chemin d'accès principal qui va de Dudh Koshi à l'hôtel traversent une aire d'habitat de faune sauvage. Cependant, il est compris que l'accès des touristes à l'hôtel se fait essentiellement par hélicoptère. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN estiment qu'une évaluation et un suivi détaillés s'imposent quant à l'impact potentiel des pressions du tourisme sur la valeur universelle exceptionnelle et l'intégrité du bien. Une évaluation des impacts du nombre de visiteurs et des activités telles que les vols en hélicoptère devraient figurer dans cette évaluation.
Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN reconnaissent que les menaces auxquelles est confronté le bien sont largement intégrées dans le Plan de tourisme et de gestion du Parc national de Sagarmatha 2006- 2011. Cependant, l'UICN a reçu des rapports indiquant que les stratégies inscrites dans le plan de gestion n'ont pas été pleinement mises en oeuvre et que la présence de responsables à l'intérieur du bien est limitée. Il serait important que l'État partie assure que les ressources humaines et autres sont suffisantes pour mener à bien et soutenir les patrouilles, les services aux visiteurs, les activités pédagogiques et de sensibilisation et les inspections des limites du bien.
L'actuel plan de gestion du bien reconnaît l'importance du bien pour les valeurs culturelles et spirituelles. Des groupements locaux et des ONG s'impliquent pour assurer la participation communautaire à la gestion du bien. Des rapports de certaines de ces organisations recommandent une répartition plus équitable des profits du tourisme à travers une approche locale du tourisme ; et la restauration et l'utilisation durable de la forêt et des autres ressources naturelles, l'utilisation de matériaux locaux et l'établissement d'un code de conduite pour les hôtels et les lodges et les touristes. L'UICN note également une stratégie de gestion et de tourisme qui inclut ' la gestion de l'exploitation de carrières, de sable et de tourbe, et demande à l'État partie de clarifier la portée et l'emplacement de ces activités. L'UICN note que l'exploitation minière est incompatible avec le maintien de la valeur universelle exceptionnelle et l'intégrité d'un bien du patrimoine mondial.
Les menaces provenant de l’explosion de lacs glaciaires sont reconnues par l’Etat partie et les communautés locales, mais peu de préparations sont en place face à ce risque. Le rapport UE/PNUD 2008 sur « l’Initiative régionale de réduction d’explosion de lacs glaciaires (GLOF) dans les Himalayas : Rapport préparatoire d’évaluation du Népal » note un certain nombre de besoins immédiats qui réclament une action urgente, à savoir : 1) engager et convaincre la population résidente locale de la nécessité d’un plan de préparation aux catastrophes naturelles […] par rapport au tourisme, et 2) élaborer un plan de gestion des risques de catastrophe naturelle’. Peu de ménages des vallées des rivières Imja et Dudh Koshi ont pris des mesures en vue de se préparer aux risques et de les réduire.
Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN observent aussi que le bien figure sur la pétition présentée au Centre du patrimoine mondial par les ONG Earth Justice et l’Australian Climate Justice Program, le 29 janvier 2009, intitulée « Le rôle du carbone noir dans la mise en péril des sites du patrimoine mondial menacés par la fonte des glaciers et l’élévation du niveau de la mer ». La pétition « demande au Comité du patrimoine mondial de prendre des mesures pour protéger les valeurs universelles exceptionnelles des sites du patrimoine mondial les plus vulnérables au réchauffement planétaire ». En particulier, cette pétition met l’accent sur les biens qui protègent des glaciers, comme le Parc national de Sagarmatha. Le Centre du patrimoine mondial a transmis une copie de la pétition du Carbone noir 2009 de Earth Justice et de l’Australian Climate Justice Program à tous les Etats parties dont les biens y sont mentionnés pour commentaires.
Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN encouragent l’Etat partie à mettre en œuvre des mesures de gestion adaptive afin d’optimiser la capacité de l’écosystème et de la faune et la flore résidentes à s’adapter à l’évolution climatique. La résilience devrait être maintenue en assurant la la connectivité des écosystèmes et la diversité génétique et en réduisant les menaces et les pressions susceptibles d’accroître la vulnérabilité à ces rapides transformations. Les pressions qui peuvent réduire la capacité d’adaptation des écosystèmes incluent la pollution et la fragmentation de l’habitat.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2009
33 COM 7B.17
Parc national de Sagarmatha (Népal) (N 120)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-09/33.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 31 COM 7B.19, adoptée à sa 31e session (Christchurch, 2007),
3. Regrette que l'État partie n'ait pas soumis de rapport sur l'état de conservation du bien, comme demandé par le Comité du patrimoine mondial à sa 31e session ;
4. Réitère sa demande à l'État partie de communiquer les informations sur le Kongde View Resort et la décision de la Cour Suprême, et tout autre développement à l'intérieur du bien ; et de mener une consultation avec les acteurs concernés sur les mesures d'atténuation à prendre avant le début de toute opération immobilière, comme cela a été demandé par le Comité du patrimoine mondial à sa 30e session (Vilnius, 2006) ;
5. Demande à l'État partie de renforcer la mise en oeuvre de ses stratégies pour atteindre les objectifs du plan de gestion et de tourisme du bien, et accorder la priorité à ce qui suit :
a) Protection des habitats et des espèces en danger,
b) Clarifier l'étendue et l'emplacement des carrières de pierre, de sable et de tourbe,
c) Réduction de la pression du ramassage du bois sur les forêts et les zones de pacage,
d) Contrôle de la pollution de l'environnement,
e) Suivi de l'état de conservation du bien ;
6. Invite l'État partie à échanger ses expériences avec les autres États parties et les experts, y compris les experts de la Commission mondiale des aires protégées (CMAP), en travaillant sur la conservation du patrimoine mondial montagneux et le changement climatique, en vue d'explorer des stratégies d'adaptation et d'atténuation appropriées et pratiques pour maintenir la valeur universelle exceptionnelle du bien à long terme ;
7. Demande également à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2010, un rapport détaillé sur l'état de conservation du bien, y compris les progrès concernant les points mentionnés ci-dessus, en particulier sur les mesures qui seront prises pour maintenir la valeur universelle exceptionnelle du bien face au changement climatique et à la pression croissante du tourisme, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session en 2010.
Projet de décision : 33 COM 7B.17
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-09/33.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 31 COM 7B.19, adoptée à sa 31e session (Christchurch, 2007),
3. Regrette que l’Etat partie n’ait pas soumis de rapport sur l’état de conservation du bien, comme demandé par le Comité du patrimoine mondial à sa 31e session ;
4. Réitère sa demande à l’Etat partie de communiquer les informations sur le Kongde View Resort et la décision de la Cour Suprême, et tout autre développement à l’intérieur du bien ; et de mener une consultation avec les acteurs concernés sur les mesures d’atténuation à prendre avant le début de toute opération immobilière, comme cela a été demandé par le Comité du patrimoine mondial à sa 30e session (Vilnius, 2006) ;
5. Demande à l’Etat partie de renforcer la mise en œuvre de ses stratégies pour atteindre les objectifs du plan de gestion et de tourisme du bien, et accorder la priorité à ce qui suit :
a) Protection des habitats et des espèces en danger ,
b) Clarifier l’étendue et l’emplacement des carrières de pierre, de sable et de tourbe,
c) Réduction de la pression du ramassage du bois sur les forêts et les zones de pacage,
d) Contrôle de la pollution de l’environnement,
e) Suivi de l’état de conservation du bien ;
6. Invite l’Etat partie à échanger son expérience avec les autres Etats parties et les experts, y compris les experts de la Commission mondiale des aires protégées (CMAP), en travaillant sur la conservation du patrimoine mondial montagneux et le changement climatique, en vue d’explorer des stratégies d’adaptation et d’atténuation appropriées et pratiques pour maintenir la valeur universelle exceptionnelle et l’intégrité du bien à long terme ;
7. Demande également à l’Etat partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2010, un rapport détaillé sur l’état de conservation du bien, y compris les progrès concernant les points mentionnés ci-dessus, en particulier sur les mesures qui seront prises pour maintenir la valeur universelle exceptionnelle et l’intégrité du bien face au changement climatique et à la pression croissante du tourisme, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session en 2010.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.