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Tombeau des Askia

Mali
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Destruction délibérée du patrimoine
  • Guerre
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Absence de gestion du site
  • Conflit armé
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Occupation de la ville de Gao par des groupes armés rebelles 
  • Impossibilité d’assurer la gestion et l’entretien quotidien nécessaires à la protection et la conservation du bien 
  • Risque d’écroulement du bien
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril

En cours de rédaction 

Mesures correctives pour le bien
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives

En cours d'identification

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024

Montant total accordé : Fonds d’urgence de l’UNESCO : 40 000 dollars EU, Plan d’action pour la réhabilitation du patrimoine culturel et la sauvegarde des manuscrits anciens du Mali : 50 000 dollars EU ; 500 000 dollars EU financés par l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflits (ALIPH) pour la réhabilitation du bien ; Fonds du patrimoine mondial africain : 15 000 dollars EU pour la documentation et l'aménagement des sépultures historiques de la nécropole du Tombeau des Askia à Gao.

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Demandes approuvées : 5 (de 2000-2024)
Montant total approuvé : 87 307 dollars E.U.
2024 Mise à jour des plans de gestion et de conservation de ... (Approuvé)   7 485 dollars E.U.
2018 RÉUNION DE VALIDATION DES PLANS DE GESTION ET DE ... (Approuvé)   1 037 dollars E.U.
2018 Restauration et mise en valeur du Tombeau des Askia à ... (Approuvé)   24 585 dollars E.U.
2012 Assistance internationale d’urgence pour la protection ... (Approuvé)   24 200 dollars E.U.
2000 Préparation d'un dossier d'inscription pour le Tombeau ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2024**

Mai 2012 : Mission d’urgence de l’UNESCO à Bamako ; octobre 2012 et décembre 2012 : Missions de suivi du Centre du patrimoine mondial à Bamako ; février 2014 : Mission d’évaluation de l’UNESCO à Gao ; avril 2017 : Mission d'expert mandaté par l'UNESCO pour l'évaluation de l'état de conservation des sites du patrimoine mondial du Mali.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

Le 31 janvier 2024, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, (disponible sur https://whc.unesco.org/fr/list/1139/documents/), suivi d'un tableau actualisé sur les mesures correctives fourni le 20 mars 2024, fournissant les informations suivantes :

  • Le projet de réhabilitation du Tombeau des Askia, financé par l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (ALIPH), a été reprogrammé et lancé le 2 mars 2024, les premières mesures sont en cours (sélection des entreprises intervenantes, décaissement et achat de matériels) ;
  • L'État partie rappelle les composantes de ce projet (consolidation des structures physiques, formation des maçons et des guides, aménagement de la place des ablutions, construction de latrines, réhabilitation de la clôture, réalisation d'un manuel de conservation, régénération des plants de hasu dans la cour du tombeau, ainsi que la valorisation de l’architecture traditionnelle et l'utilisation de matériaux locaux de construction ;
  • Le projet prévoit également de résoudre courant 2024 le problème de visibilité du site dû au mur de clôture trop haut, et de remplacer les portes métalliques par des portes en bois de la mosquée des femmes, du nord, ouest et sud de l’espace de prière du soir ;
  • La présence de quelques perches d’eucalyptus sur le mur Est de la mosquée des hommes est notée, ainsi que la présence de chauves-souris dans la mosquée des hommes ;
  • L’étalage de sable fin dans l’espace de prière se poursuit pour contrer l’érosion hydrique ;
  • La zone tampon est encore partiellement occupée par des habitations illicites ;
  • L'insécurité persistante continue d'être le problème majeur affectant le bien, malgré des progrès dans la sécurisation et la stabilisation du pays ;
  • L'État partie observe renouvellement de l’attachement des communautés locales à leur patrimoine culturel et souligne l'importance de l’implication des collectivités décentralisées, des communautés locales, particulièrement les jeunes, les femmes et les associations culturelles, dans la réhabilitation du bien ;
  • Un plan de communication pour sensibiliser la communauté locale a été élaboré en 2022, mais des activités de mise en valeur de la zone tampon sont nécessaires pour éviter son occupation par la population riveraine ;
  • Suite à l’atelier de suivi pour le développement de l’état de conservation souhaité pour le retrait des sites d’Afrique de l’Ouest de la Liste du patrimoine mondial en péril (Sénégal, juin 2023), une rencontre avec l’ensemble des parties prenantes et les partenaires financiers est suggérée pour élaborer un calendrier précis et détaillé pour la mise en œuvre des mesures correctives ;
  • Une demande d'assistance internationale pour la révision du Plan de conservation et de gestion 2018-2022 du bien a été soumise au Centre du patrimoine mondial ;
  • Le 5 mai 2023, une visite guidée sur le site avec les jeunes du conseil communal de la commune urbaine de Gao a été organisée pour célébrer la Journée du patrimoine mondial africain.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

Le rapport de l'État partie porte essentiellement sur le projet de réhabilitation du Tombeau financé par ALIPH. L'intérêt de ce projet est d'intervenir sur la plupart des mesures correctives. Mais sa mise en œuvre a pris du retard depuis la signature de la convention de subvention entre ALIPH et la Direction Nationale du Patrimoine Culturel (DNPC) en janvier 2020, suivi de la création d'un Comité de pilotage et une cérémonie de lancement en mars 2020, avant que la gestion administrative ait été confiée au bureau d’audit ‘Pyramis’. Ceci soulève des préoccupations sur les capacités de gestion et d'exécution de projets d'envergure sur le bien. L'information sur son lancement opérationnel en mars 2024 est donc saluée et encourageante. Il serait particulièrement utile de demander à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial un plan de travail actualisé de ce projet, ainsi que, dans la mesure du possible, des rapports d'avancement qui pourront être annexés aux prochains rapports sur l'état de conservation du bien.

Le rappel des diverses actions prévues sous ce projets est noté, tout comme l'information sur diverses contraintes qui doivent être abordées, telles les perches d’eucalyptus restantes sur le mur Est de la mosquée des hommes, la présence de chauves-souris dans la mosquée des hommes ou encore le travail d’étalage de sable fin dans l’espace de prière pour contrer l’érosion hydrique. Mais ces tâches relèvent surtout d'un travail continu d'entretien qui sera abordé par le projet désormais en cours et ne constituent, à ce stade, pas de menace majeure sur le bien. Cependant, l'État partie a raison de soulever le problème des habitations illicites dans la zone tampon, et de prévoir des actions de sensibilisation à l'adresse de la population concernée. Il conviendrait d'apprendre davantage sur l'efficacité de ces actions dans le prochain rapport de l'État partie.

L'accent mis sur l'importance de l'implication de tous les acteurs dans le projet de réhabilitation et sur le constat d'un renouvellement de l’attachement des communautés locales à leur patrimoine culturel est apprécié. Les mesures d'engagement communautaires et de sensibilisation menées par la Mission culturelle de Gao, y compris les célébrations de la Journée du patrimoine mondial africain le 5 mai 2023, sont louables. Il serait là aussi utile que le plan de communication, développé en 2022, soit fourni au Centre du patrimoine mondial pour une meilleure appréciation.

Quant à la gestion du bien, il est apprécié que l'État partie ait soumis une demande d'assistance internationale pour effectuer la mise à jour du Plan de gestion et de conservation (PGC) 2018-2022 conjointement avec les PGC des trois autres biens maliens. Ce travail de mise à jour du PGC devra s'aligner sur la finalisation du développement de l'État de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) prévue courant 2024 pour être soumis pour adoption par le Comité à sa prochaine session en 2025. A cet égard, il est crucial d'y intégrer également un plan d'action chiffré pour appuyer notamment la mobilisation des partenaires financiers lors d'une rencontre que suggère l'État partie.

Enfin, l'insécurité dans la région nord du Mali est toujours la menace majeure pour le bien. Cela étant, il serait utile qu'une analyse plus approfondie et actualisée soit fournie pour mieux comprendre en quoi l'insécurité impacte concrètement la gestion et la conservation du bien, dans une situation où les progrès dans la sécurisation et la stabilisation du pays sont notés.

Bien que l'évolution sur le bien semble, dans l'ensemble, encourageante, il est recommandé que le Comité maintienne le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril et continue d’appliquer le mécanisme de suivi renforcé pour le bien.

Décisions adoptées par le Comité en 2024
Projet de décision : 46 COM 7A.13

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/46.COM/7A.Add,
  2. Rappelant la décision 45 COM 7A.24, adoptée à sa 45e session élargie (Riyad, 2023),
  3. Prend note avec satisfaction du lancement opérationnel, par l'État partie, en mars 2024, du projet de Réhabilitation du Tombeau des Askia, et remercie l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (ALIPH) de fournir le financement d'activités qui tiennent compte des mesures correctives ;
  4. Se préoccupe néanmoins des retards cumulés depuis le lancement initial de ce projet en janvier 2020, notamment en ce qui concerne les capacités de gestion et d'exécution de projets d'envergure, et demande à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial un plan de travail actualisé de ce projet ainsi qu'une documentation détaillée à chaque étape du projet afin de constituer des archives sur les travaux à accomplir ;
  5. Prend note des interventions diverses en cours ou prévues, notamment le retrait de perches d’eucalyptus restantes sur le mur Est de la mosquée des hommes, la présence de chauves-souris dans la mosquée des hommes ou encore le travail d’étalage de sable fin dans l’espace de prière pour contrer l’érosion hydrique ;
  6. Note avec satisfaction les efforts de l'État partie pour résoudre le problème de l'occupation par des habitations illicites dans la zone tampon du bien à travers des actions de sensibilisation à l'adresse de la population concernée, et demande à l'État partie d'informer davantage sur l'efficacité de ces actions dans son prochain rapport et d'autres mesures de mitigation prises ou proposées à cet égard ;
  7. Exprime sa satisfaction de l’attachement renforcé des communautés locales à leur patrimoine culturel et de l'importance accordée à l'implication de tous les acteurs dans le projet de réhabilitation, remercie l'État partie à travers notamment la Mission culturelle des efforts d'engagement communautaires et de sensibilisation, y compris les célébrations de la Journée du patrimoine mondial africain le 5 mai 2023, et demande à l'État partie de fournir au Centre du patrimoine mondial le Plan de communication, développé en 2022, pour permettre une meilleure appréciation de ces efforts ;
  8. Prend également note de la soumission par l’État partie d’une demande d'assistance internationale pour l'actualisation du Plan de gestion et de conservation du bien, suite à l'expiration du plan précédent en 2022, et demande à l'État partie de présenter le projet de Plan de gestion actualisé au Centre du patrimoine mondial en vue de son examen par les Organisations consultatives ;
  9. Exprime son appréciation de l'avancement dans le développement de l'État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR), et demande qu'il lui soit soumis pour adoption à sa prochaine session en 2025 ;
  10. Demande à l'État partie à cet égard développer également un plan d'action chiffré pour appuyer notamment la mobilisation des partenaires techniques et financiers pour la mise en œuvre des mesures correctives nécessaires pour l'atteinte du DSOCR ;
  11. Considérant que l'insécurité continue de représenter la menace principale pour le bien, demande à l'État partie de fournir une analyse plus approfondie et actualisée permettant de mieux comprendre le contexte plus large et l'impact que l'insécurité exerce concrètement sur le bien ;
  12. Demande finalement à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points susmentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47esession ;
  13. Décide de continuer d'appliquer le mécanisme de suivi renforcé pour le bien ;
  14. Décide de maintenir Tombeau des Askia (Mali) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2024
Mali
Date d'inscription : 2004
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iii)(iv)
Liste en péril (dates) : 2012-présent
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2024) .pdf
arrow_circle_right 46COM (2024)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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