Tombeau des Askia
Facteurs affectant le bien en 2015*
- Destruction délibérée du patrimoine
- Guerre
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Absence de gestion du site
- Conflit armé
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
- Occupation de la ville de Gao par des groupes armés rebelles ;
- Impossibilité d’assurer la gestion et l’entretien quotidien nécessaires à la protection et la conservation du bien ;
- Risque d’écroulement du bien.
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril
En cours de rédaction
Mesures correctives pour le bien
En cours de rédaction
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2015
Montant total accordé: Fonds d’urgence de l’UNESCO : 40 000 dollars EU, Plan d’action pour la réhabilitation du patrimoine culturel et la sauvegarde des manuscrits anciens du Mali: 50 000 dollars EU
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2015
Montant total approuvé : 54 200 dollars E.U.
2012 | Assistance internationale d’urgence pour la protection ... (Approuvé) | 24 200 dollars E.U. |
2000 | Préparation d'un dossier d'inscription pour le Tombeau ... (Approuvé) | 30 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2015**
Mai 2012 : Mission d’urgence de l’UNESCO à Bamako; octobre 2012 et décembre 2012 : Missions de suivi du Centre du patrimoine mondial à Bamako, février 2014 : Mission d’évaluation de l’UNESCO à Gao
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2015
Le 18 février 2015, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1139/documents/, qui donne les informations suivantes :
- Le Tombeau des Askia, bien que physiquement épargné pendant l’occupation de Gao par des groupes armés de mars 2012 à janvier 2013, n’a pas été entretenu et l’enduit n’a pas été refait pendant cette période, ce qui a provoqué l’apparition de fissures et de trous. Les piliers de bois délabrés et la toiture se sont également affaiblis au fil du temps et sous le poids des couches de terre crue successives de réfection de l’enduit. Cela cause parfois l’effondrement de piliers, comme ce fut le cas en 2006, 2011 et 2013, et accélère la détérioration des éléments architecturaux. Les installations électriques défectueuses posent aussi problème, ainsi que les services d’approvisionnement en eau et d’assainissement, et la sécurisation difficile des portes et des autres ouvertures.
- Les attributs qui portent la Valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien semblent faiblement endommagés malgré les mauvaises conditions de sécurité. Néanmoins, afin de préserver l’authenticité et l’intégrité du bien et de garantir sa conservation durable, l’État partie estime qu’il est essentiel de mener des actions énergiques dès que possible. Il est urgent et nécessaire d’effectuer des travaux de réparation fondamentaux, de restauration et de renforcement du Tombeau des Askia, comme prévu après la mission d’évaluation de l’UNESCO de février 2014.
- Un diagnostic architectural de l’état des tous les éléments du Tombeau a été élaboré par une équipe d’architectes maliens et du laboratoire CRAterre-ENSAG après la mission d’évaluation de 2014. Ce diagnostic prend en compte l’ensemble bâti et les environs immédiats du bien, et livre des recommandations.
- Dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action pour la réhabilitation du patrimoine culturel et la sauvegarde des manuscrits anciens au Mali adopté le 18 février 2013 à Paris, le ministère de la Culture, en partenariat avec l’UNESCO, a organisé l’entretien et la réfection de l’enduit du Tombeau en juin 2014, permettant ainsi aux communautés de renouer avec les pratiques d’entretien traditionnelles et la conservation. Cette activité, pilotée par le comité de gestion du bien, était en grande partie participative, rassemblant les communautés songhaï, arabe, touareg et peul de la ville et témoignant d’un engagement fort des décideurs de la région. Cette activité a grandement contribué au renforcement de la cohésion sociale et de la paix entre ces communautés.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2015
Il est pris note des avancées constantes effectuées pour garantir le maintien de la VUE, de l’authenticité et de l’intégrité du bien du patrimoine mondial. Les initiatives de conservation pour les biens du patrimoine mondial qui ont en même temps un rôle de renforcement de la cohésion sociale et contribuent à la réconciliation, comme la réfection de l’enduit du Tombeau en août 2014, sont saluées.
Néanmoins, le Tombeau montre des signes de faiblesse et de dégradation structurelle depuis plusieurs années, au point que les experts en architecture qui en ont entrepris l’évaluation et le diagnostic en 2014 ont jugé difficile de se déclarer pleinement optimistes quant à son avenir. Il est recommandé que le Comité réitère la nécessité d’une poursuite des analyses de diagnostic architectural précises et poussées afin d’orienter les travaux de réparation et de conservation fondamentaux, et encourage l’État partie à entreprendre prioritairement ces analyses.
Il est également recommandé que le comité réitère sa préoccupation quant au fait que le plan de gestion 2002-2007 élaboré n’a pas encore été actualisé alors que cela avait fait l’objet d’une recommandation en 2014, et prie instamment et énergiquement l’État partie à considérer ce problème comme une priorité parmi les actions urgentes en faveur du bien. Le fonctionnement de la mission culturelle de Gao demeure inefficace, comme indiqué lors de la mission d’évaluation de février 2014. Dès que la situation de la partie nord du Mali sera stable, on devrait demander à L’État partie d’inviter une mission conjointe UNESCO/ICOMOS/ICCROM pour évaluer l’état général de conservation du bien et les avancées s’agissant de la réhabilitation de ses éléments, et d’élaborer toutes les mesures correctives ainsi qu’un État souhaité de conservation en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR).
Il est recommandé que le Comité maintienne le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril et continue d’appliquer le mécanisme de suivi renforcé.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2015
39 COM 7A.22
Tombeau des Askia (Mali) (C 1139)
-
Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7A,
-
Rappelant la décision 38 COM 7A.25, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
-
Note les avancées constantes effectuées pour maintenir les attributs qui portent la Valeur universelle exceptionnelle (VUE), l’authenticité et l’intégrité du bien du patrimoine mondial ;
-
Réitère la nécessité d’une poursuite des analyses de diagnostic architectural précises et poussées afin d’orienter les travaux de réparation et de conservation fondamentaux, et encourage l’État partie à entreprendre prioritairement ces analyses ;
-
Réitère également sa demande d’actualisation du plan de gestion 2002-2007 en concertation étroite avec le comité de gestion du bien en tant que priorité parmi les actions urgentes en faveur du bien ;
-
Demande à l’État partie, dès que la situation de la partie nord du Mali sera stable, d’inviter une mission conjointe UNESCO/ICOMOS/ICCROM de suivi réactif pour évaluer l’état général de conservation du bien et les avancées s’agissant de sa réhabilitation, et d’élaborer toutes les mesures correctives, ainsi que l’État souhaité de conservation en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) ;
-
Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2016, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 40e session en 2016 ;
-
Décide de maintenir l’application du mécanisme de suivi renforcé du bien ;
-
Décide également de maintenir Tombeau des Askia (Mali) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
39 COM 8C.2
Mise à jour de la Liste du patrimoine mondial en péril
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné les rapports sur l’état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-15/39.COM/7A et WHC-15/39.COM/7A.Add),
- Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
- Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision 39 COM 7A.38)
- Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision 39 COM 7A.39)
- Belize, Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (décision 39 COM 7A.18)
- Bolivie (État plurinational de), Ville de Potosi (décision 39 COM 7A.44)
- Chili, Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (décision 39 COM 7A.45)
- Côte d'Ivoire, Parc national de la Comoé (décision 39 COM 7A.2)
- Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision 39 COM 7A.3)
- Égypte, Abou Mena (décision 39 COM 7A.24)
- États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades (décision 39 COM 7A.17)
- Éthiopie, Parc national du Simien (décision 39 COM 7A.10)
- Géorgie, Cathédrale de Bagrati et monastère de Ghélati (décision 39 COM 7A.40)
- Géorgie, Monuments historiques de Mtskheta (décision 39 COM 7A.41)
- Honduras, Réserve de la Biosphère Río Plátano (décision 39 COM 7A.20)
- Îles Salomon, Rennell Est (décision 39 COM 7A.16)
- Indonésie, Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra (décision 39 COM 7A.15)
- Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision 39 COM 7A.2)
- Iraq, Ville archéologique de Samarra (décision 39 COM 7A.25)
- Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (site proposé par la Jordanie) (décision 39 COM 7A.27)
- Madagascar, Forêts humides de l’Atsinanana (décision 39 COM 7A.11)
- Mali, Tombouctou (décision 39 COM 7A.21)
- Mali, Tombeau des Askia (décision 39 COM 7A.22)
- Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision 39 COM 7A.12)
- Palestine, Lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem (décision 39 COM 7A.28)
- Palestine, Palestine : pays d’olives et de vignes – Paysage culturel du sud de Jérusalem, Battir (décision 39 COM 7A.29)
- Panama, Fortifications de la côte caraïbe du Panama : Portobelo – San Lorenzo (décision 39 COM 7A.46)
- Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision 39 COM 7A.47)
- République arabe syrienne, Ancienne ville de Damas (décision 39 COM 7A.30)
- République arabe syrienne, Ancienne ville de Bosra (décision 39 COM 7A.31)
- République arabe syrienne, Site de Palmyre (décision 39 COM 7A.32)
- République arabe syrienne, Ancienne ville d'Alep (décision 39 COM 7A.33)
- République arabe syrienne, Crac des Chevaliers et Qal’at Salah El-Din (décision 39 COM 7A.34)
- République arabe syrienne, Villages antiques du Nord de la Syrie (décision 39 COM 7A.35)
- République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St Floris (décision 39 COM 7A.1)
- République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision 39 COM 7A.4)
- République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision 39 COM 7A.5)
- République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision 39 COM 7A.6)
- République démocratique du Congo, Parc national de la Salonga (décision 39 COM 7A.7)
- République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision 39 COM 7A.8)
- République-Unie de Tanzanie, Réserve de gibier de Selous (décision 39 COM 7A.95)
- Sénégal, Parc national du Niokolo-Koba (décision 39 COM 7A.13)
- Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo (décision 39 COM 7A.42)
- Ouganda, Tombes des rois du Buganda à Kasubi (décision 39 COM 7A.23)
- Royaume-Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord, Liverpool – Port marchand (décision 39 COM 7A.43)
- Venezuela, Coro et son port (décision 39 COM 7A.48)
- Yémen, Ville historique de Zabid (décision 39 COM 7A.37)
Projet de décision : 39 COM 7A.22
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7A,
- Rappelant la décision 38 COM 7A.25, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
- Note les avancées constantes effectuées pour maintenir les attributs qui portent la Valeur universelle exceptionnelle (VUE), l’authenticité et l’intégrité du bien du patrimoine mondial ;
- Réitère la nécessité d’une poursuite des analyses de diagnostic architectural précises et poussées afin d’orienter les travaux de réparation et de conservation fondamentaux, et encourage l’État partie à entreprendre prioritairement ces analyses;
- Réitère également sa demande d’actualisation du plan de gestion 2002-2007 en concertation étroite avec le comité de gestion du bien en tant que priorité parmi les actions urgentes en faveur du bien ;
- Demande à l’État partie, dès que la situation de la partie nord du Mali sera stable, d’inviter une mission conjointe UNESCO/ICOMOS/ICCROM de suivi réactif pour évaluer l’état général de conservation du bien et les avancées s’agissant de sa réhabilitation, et d’élaborer toutes les mesures correctives, ainsi que l’État souhaité de conservation en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) ;
- Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2016, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 40e session en 2016 ;
- Décide de maintenir l’application du mécanisme de suivi renforcé du bien ;
- Décide également de maintenir Tombeau des Askia (Mali) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.