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Delta de l’Okavango

Botswana
Facteurs affectant le bien en 2023*
  • Espèces envahissantes / exotiques d’eau douce
  • Exploitation minière
  • Gouvernance
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Santé animale et contrôle des maladies ; Gestion transfrontalière des ressources hydriques

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Gestion transfrontalière des ressources hydriques
  • Absence de programme de surveillance de la faune
  • Santé animale et contrôle des maladies
  • Licences d’exploration minière empiétant sur la zone tampon
  • Gestion et gouvernance
  • Engagement des communautés locales et des populations autochtones
  • Espèces exotiques envahissantes
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2023

Montant total accordé au bien : 150 000 dollars EU du Fonds-en-dépôt des Flandres (2017-2021) pour le Programme de gestion communautaire du projet de préservation de zones protégées (COMPACT) en coopération avec les Programme de micro financements du PNUD FEM. Le fonds-en-dépôt des Flandres apporte un soutien supplémentaire (2019-2022) aux États-parties du Botswana, de l’Angola et de la Namibie pour étudier la faisabilité d’une extension transfrontalière du bien.

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2023
Demandes approuvées : 1 (de 2017-2017)
Montant total approuvé : 27 080 dollars E.U.
2017 Review of the management plan for Okavango Delta World ... (Approuvé)   27 080 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2023**

Néant

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2023

L’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation le 19 mars 2022, qui est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1432/documents/, faisant état de ce qui suit :

  • Le plan de gestion du delta de l’Okavango (PGDO) 2021-2027, qui traite les demandes du Comité, a été adopté. Les consultations communautaires pendant la révision du PGDO ont indiqué des modifications environnementales multiformes affectant les moyens de subsistance, imputables au changement climatique et à d’autres facteurs ;
  • Les activités de contrôle de l'espèce envahissante Salvinia molesta continuent, l’accent étant mis sur le contrôle biologique ;
  • Les États parties du Botswana, de l’Angola et de la Namibie poursuivent leur coopération sur la gestion du bassin hydrologique du Cubango-Okavango (BHCO) partagé, par l’intermédiaire de la Commission permanente des eaux du bassin hydrographique de l’Okavango (OKACOM) et du Comité de pilotage, afin d’étudier la faisabilité d’une extension transfrontalière du bien ;
  • L’OKACOM a finalisé ses lignes directrices pour la mise en œuvre du protocole de la Communauté de développement d’Afrique australe (CDAA) sur les cours d’eau partagés, et il était prévu que l’évaluation environnementale stratégique (EES) pour le BHCO soit terminée en mai 2022 ;
  • Les activités minières à l’extérieur du bien font l’objet d’un suivi, aucune licence de prospection ne subsiste à l’intérieur du bien, et une société, la Gcwihaba Resources (Pty) Ltd, détenant des licences de prospection dans la zone tampon en cours de validité, a accepté d’y renoncer ;
  • L’État partie reconnaît les inquiétudes concernant les activités d’exploration pétrolière dans le bassin de l’Okavango et la nécessité d’assurer que le développement futur du projet fera l’objet d’évaluations d’impact environnemental et social rigoureuses, qu’il s’engage à envoyer pour examen à l’IUCN avant approbation ;
  • Des efforts sont faits pour rationaliser l’utilisation de clôtures vétérinaires, habituellement utilisées pour éviter la transmission de maladies entre animaux sauvages et domestiques et pour prévenir des conflits entre l'homme et la faune sauvage. Une évaluation d’impact environnemental (EIE) a été réalisée pour ces clôtures, tandis qu’une EIE est en cours pour une autre sous-région ;
  • La construction du pont de l’Okavango (pont Mohembo) était dans sa phase finale. L’EIE d’origine, antérieure à l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial, est complétée par une surveillance supplémentaire et un audit de suivi environnemental, qui continue de relever de nombreuses non-conformités ;
  • Les résultats de 2018 de la surveillance aérienne de la faune sauvage pour le Botswana septentrional indique l’augmentation de nombreuses populations, dont celle des éléphants, mais le braconnage reste une menace majeure pour l’intégrité du bien, son rythme actuel faisant craindre, localement, la disparition des rhinocéros. La connectivité restaurée au sein du paysage du Kavango-Zambèze est considérée importante pour disperser la population des éléphants en augmentation ;
  • Des activités sont en cours pour encourager la conservation de l’eau, le contrôle de la pollution, y compris au moyen d’audits et du suivi trimestriel de la qualité de l’eau, qui reste bonne ;
  • L'industrie du tourisme a grandement souffert de la pandémie de COVID-19, ajoutant de la pression liée au braconnage, affectant les stratégies touristiques et réduisant les bénéfices pour les communautés ;
  • L’amélioration des réseaux d’approvisionnement en eau et d’assainissement de Maun, situés à l’extérieur du bien et de sa zone tampon, est en cours et soumise à un processus d’EIE.

Dans ses courriers datés des 1er février 2021, 23 avril 2021, 19 octobre 2021, 14 avril 2022 et 7 avril 2023, le Centre du patrimoine mondial a demandé à l’État partie de Namibie de soumettre une copie d’une EIE et d’un plan de gestion de l’environnement (PGE) en vue d’une étude sismique de la licence d’exploration pétrolière au sein du bassin de l’Okavango qui serait en bonne voie selon certaines informations, en plus de deux sites de puits d’essai existants. Le Centre du patrimoine mondial a également continué de recevoir diverses pétitions et lettres de la société civile exprimant ses inquiétudes quant à l’avancement des activités d’exploration pétrolière susmentionnées et au non-respect présumé de la législation namibienne par la société d’exploration (ReconAfrica).

Le 14 octobre 2022, le Centre du patrimoine mondial a reçu un courrier de la compagnie minière Tsodilo Resources Ltd, basée au Canada, déclarant que Gcwihaba Resources n'avait pas renoncé à ses licences d'exploitation minière dans la zone tampon, comme indiqué dans le rapport de l'État partie. Dans un courrier daté du 24 novembre 2022, le Centre du patrimoine mondial a demandé à l'État partie du Botswana de clarifier cette question et de communiquer des informations sur d'autres présumées nouvelles licences de prospection pour l'exploitation minière du minerai de fer à la fois dans le bien et dans ses zones tampons. Aucune réponse à ces différents courriers n'a été reçue à l'heure de la rédaction du présent rapport.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2023

La finalisation du plan de gestion du bien 2021-2027 et des lignes directrices de l’OKACOM sur la mise en œuvre du protocole du CDAA relative aux cours d’eau partagés est accueillie favorablement. D’autres progrès ont été également accomplis avec l’implication renforcée de la communauté locale et l’éradication d’espèces exotiques envahissantes, ces deux points étant traités dans le nouveau plan de gestion conformément aux demandes antérieures du Comité, et grâce à la rationalisation de l’usage de clôtures vétérinaires et à l’amélioration de la gestion des eaux usées.

Alors que les résultats de 2018 de la surveillance aérienne de la faune sauvage indiquent une augmentation de nombreuses populations de cette faune, l’intensification du braconnage signalée est un sujet de préoccupation important. Pendant la pandémie du COVID-19, un braconnage plus étendu a été signalé, en particulier celui des éléphants et des rhinocéros. Il est recommandé qu’une nouvelle étude soit menée dès que possible pour déterminer l’état des populations d’espèces sauvages et que des efforts soient entrepris pour renforcer l’efficacité des activités anti-braconnage et lutter contre le trafic illicite de l’ivoire et de la corne de rhinocéros, notamment au travers des engagements des parties vis‑à‑vis de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES). La menace du braconnage et du trafic illicite d’animaux sauvages nécessite également d’être abordée dans un cadre régional, en mettant l’accent sur la préservation et la restauration de la connectivité de l’écosystème. Cela pourrait également conduire à une meilleure dispersion de la faune sauvage sur une zone plus vaste et à un moyen efficace de résoudre les conflits entre l’homme et la nature, qui sont liés à une densité élevée d’éléphants dans les zones plus sûres. Des initiatives existantes, comme la zone de conservation transfrontière Kavango-Zambèze, pourraient être davantage renforcées.

Les impacts de plus en plus visibles du changement climatique, qui résultent de modifications de l’environnement et réduisent l’écoulement hydrologique, sont également une source de grave préoccupation, sachant la VUE du bien est soutenue par ses caractéristiques hydrologiques. Il existe un risque manifeste que ces modifications puissent être encore exacerbées par des développements dans le BHCO. L’étroite coopération continue entre les trois États parties du Botswana, de l’Angola et de la Namibie en matière de gestion du BHCO, par l’intermédiaire de l’OKACOM et du Comité de pilotage de l’extension transfrontalière potentielle du bien, est par conséquent accueillie favorablement. La prochaine EES sous la direction de l’OKACOM, demandée par le Comité, et l’étude de faisabilité pour l’extension transfrontalière du bien visant à inclure des zones clés en Angola et en Namibie contribueraient à une meilleure protection de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et, en particulier, de son intégrité et peut soutenir la prise de décision en faisant face aux pressions dues au développement qui devraient s’accroître dans la région. Le soutien de la Flandre (Belgique) et de la Norvège, par l’intermédiaire du Centre du patrimoine mondial, à ces initiatives est également accueilli avec satisfaction.

Les progrès des activités pétrolières et gazières dans le bassin de l’Okavango au Botswana et en Namibie sont très préoccupants, compte tenu des risques importants que l’expansion de ces activités et de toute exploitation éventuelle des réserves présenteraient pour le système hydraulique interconnecté et l’écosystème et, par conséquent, pour la VUE du bien. Malgré la demande du Comité (décision 44 COM 7B.80), rappelée dans des lettres antérieures, et l’engagement des États parties du Botswana et de la Namibie de tenir le Centre du patrimoine mondial informé des futures étapes du projet, aucune information sur l’EIE et le PGE, apparemment terminés, pour les activités d’exploration en cours en Namibie n’a été partagée. Rappelant également les paragraphes 118bis et 172 des Orientations, il est extrêmement important que toute étape du projet fasse l’objet d’un examen préalable rigoureux et critique, y compris au travers d’EIE, qui corresponde à des normes internationales, dont une évaluation des impacts sociaux et un examen des impacts potentiels sur le bien du patrimoine mondial, conformément au nouveau Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial.

L’État partie a confirmé qu'il ne reste aucune licence de prospection dans le bien et que la principale licence d'exploration pour l'exploitation minière du fer dans la zone tampon a été abandonnée, mais des rapports émanant de tiers ont été reçus concernant l'approbation de licences supplémentaires, non seulement dans la zone tampon mais également à l'intérieur du bien. Il est recommandé que le Comité demande à l'État partie de clarifier d'urgence ces questions, et rappelle sa précédente demande à l'État partie de mettre fin à toutes les activités de prospection dans la zone tampon du bien.

Un audit a continué de relever diverses non-conformités par rapport à la législation nationale et au PGE du pont de l’Okavango, qui aurait été inauguré en 2022, notamment l’absence de gestion écologique et de suivi dans le PGE. Il est recommandé que la VUE du bien soit explicitement mentionnée dans le programme de démantèlement et de réhabilitation des bancs d’emprunt, qui est recommandé dans le rapport d’audit pour remédier à tout impact sur le fragile écosystème des terres humides. Lorsqu’il met en œuvre un projet majeur de cette échelle susceptible d’avoir un impact négatif sur la VUE du bien, il est rappelé à l’État partie le paragraphe 118bis des Orientations sur la nécessité de réaliser des évaluations d’impact appropriées dans le contexte du patrimoine mondial.

Décisions adoptées par le Comité en 2023
45 COM 7B.4
Delta de l'Okavango (Botswana) (N 1432)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7B.Add,
  2. Rappelant les décisions 40 COM 7B.78, 42 COM 7B.89 et 44 COM 7B.80, adoptées respectivement à ses 40e (Istanbul/UNESCO, 2016) et 42e sessions (Manama, 2018) et à sa 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
  3. Accueille avec satisfaction l’adoption du plan de gestion du delta de l’Okavango 2021-2027, élaboré avec l’assistance du Fonds du patrimoine mondial, et qui traite les demandes antérieures du Comité concernant des préoccupations communautaires et la gestion d’espèces exotiques envahissantes, et encourage l’État partie à assurer des ressources financières et humaines suffisantes pour la mise en œuvre de ce plan ;
  4. Note les progrès faits pour rationaliser l’usage de clôtures vétérinaires, y compris au travers de la réalisation d’évaluations d’impact environnemental (EIE) conformément aux décisions du Comité, et la gestion des eaux usées, et demande à l’État partie de poursuivre ses efforts pour réduire, si possible, le nombre de clôtures pour faciliter la libre circulation de la faune sauvage ;
  5. Tout en notant les résultats de la reconnaissance aérienne de la faune sauvage de 2018, qui indiquent un accroissement de nombreuses populations de cette faune, exprime son inquiétude quant à l’augmentation du braconnage signalée, en particulier celui des éléphants et des rhinocéros, accueille avec satisfaction le recensement effectué en 2022 par l’État partie, en partenariat avec les pays de la ZCTF-KAZA, à savoir l’Angola, la Namibie, le Zimbabwe et la Zambie, dans le cadre d’un cycle triennal, lequel témoigne d’une population d’éléphants saine et d’une réduction du braconnage de rhinocéros, et encourage l’État partie à accroître les efforts pour renforcer l’efficacité de la lutte contre le braconnage et traiter le trafic illégal de l’ivoire et de la corne de rhinocéros, et invite également l’État partie à partager les résultats des recensements mentionnés dès que possible avec le Centre du patrimoine mondial ;
  6. Note que la menace du braconnage et du trafic illégal de la faune sauvage nécessite également d’être abordée dans un contexte régional, en mettant l’accent sur la préservation et la restauration de la connectivité de l’écosystème, encourage les États parties concernés à renforcer davantage la coopération transfrontalière, y compris dans l’ensemble de la zone de conservation transfrontalière Kavango-Zambèze (ZCTF-KAZA ) et de mettre en œuvre de manière efficace leurs engagements au titre de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) ;
  7. Note avec préoccupation les impacts de plus en plus visibles du changement climatique entraînant des modifications de l’environnement et réduisant l’écoulement hydrologique, et considère que ces modifications pourraient être encore exacerbées par des développements dans le bassin hydrologique du Cubango-Okavango (BHCO), qui pourraient avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
  8. Accueille également favorablement la coopération continue entre les États parties du Botswana, de l’Angola et de la Namibie par l’intermédiaire de la Commission permanente des eaux du bassin hydrographique de l’Okavango (OKACOM), les lignes directrices finalisées sur la mise en œuvre du protocole de la Communauté de développement d’Afrique australe (CDAA) sur les cours d’eau partagés et l’évaluation environnementale stratégique (EES) pour le BHCO, dont l’achèvement était prévu en 2022, qui peut soutenir la prise de décision en faisant face aux pressions dues au développement qui devraient s’accroître dans la région, et demande en outre à l’État partie de soumettre les documents au Centre du patrimoine mondial dès qu’ils seront disponibles ;
  9. Encourage également les États parties du Botswana, de l’Angola et de la Namibie à poursuivre leur coopération pour une extension transfrontière potentielle du bien afin d’y inclure des zones clés en Angola et en Namibie, ce qui contribuerait à une meilleure protection de la VUE du bien et, en particulier, de son intégrité ;
  10. Remercie la communauté internationale de soutenir la conservation du bien par le biais de l’initiative ZTCF-KAZA, et également les gouvernements de la Flandre (Belgique) et de la Norvège pour leur soutien apporté à ces initiatives visant à améliorer la coopération transfrontalière et l’implication des communautés par l’intermédiaire du Centre du patrimoine mondial ;
  11. Réitère sa plus vive inquiétude quant à l’état d’avancement des activités d’exploration pétrolière et gazière, situées en dehors de la zone tampon dans les zones amont, sensibles du point de vue environnemental, du delta de l’Okavango dans le nord-ouest du Botswana et le nord-est de la Namibie, qui pourraient présenter des risques importants pour le système hydraulique interconnecté et l’écosystème et pourrait, en conséquence, affecter la VUE du bien ;
  12. Réitère sa demande auprès des États parties du Botswana, de l’Angola et de la Namibie afin qu’ils s’assurent que l’exploration pétrolière et autres projets de développement de grande échelle susceptibles d’avoir un impact négatif sur la VUE du bien font l’objet d’un examen préalable rigoureux et critique, notamment par le biais d'EIE conformes aux normes internationales, comprenant une évaluation des impacts sociaux et un examen des impacts potentiels sur le bien du patrimoine mondial, conformément au nouveau Guide et boite à outils pour les évaluations d’impact dans un contexte de patrimoine mondial, et sont soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN ;
  13. Prie instamment l’État partie de la Namibie de soumettre l’EIE et le plan de gestion de l’environnement (PGE) pour les activités d’exploration pétrolière en cours dans le BHCO au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN sans plus attendre ;
  14. Réaffirme en outre sa position selon laquelle l'exploration ou l'exploitation minière est incompatible avec le statut de patrimoine mondial, ce qui est corroboré par la déclaration du Conseil international des mines et des métaux (CIMM) aux termes de laquelle de telles activités ne doivent pas être entreprises à l'intérieur des biens du patrimoine mondial ;
  15. Demande de plus à l’État partie d’assurer que la VUE du bien est explicitement mentionnée dans le programme de démantèlement et de réhabilitation des bancs d’emprunt du pont de l’Okavango pour remédier à tout impact sur le fragile écosystème des terres humides, que le suivi et la gestion écologiques sont inclus dans le projet de PGE, et que tous les futurs projets susceptibles d’avoir un impact négatif sur la VUE du bien font l’objet d’évaluations de leurs impacts pertinentes conformément au paragraphe 118bis des Orientations.
  16. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session.
Projet de décision : 45 COM 7B.4

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7B.Add,
  2. Rappelant les décisions 40 COM 7B.78, 42 COM 7B.89 et 44 COM 7B.80, adoptées respectivement à ses 40e (Istanbul/UNESCO, 2016) et 42e sessions (Manama, 2018) et à sa 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
  3. Accueille avec satisfaction l’adoption du plan de gestion du delta de l’Okavango 2021-2027, élaboré avec l’assistance du Fonds du patrimoine mondial, et qui traite les demandes antérieures du Comité concernant des préoccupations communautaires et la gestion d’espèces exotiques envahissantes, et encourage l’État partie à assurer des ressources financières et humaines suffisantes pour la mise en œuvre de ce plan ;
  4. Note les progrès faits pour rationaliser l’usage de clôtures vétérinaires, y compris au travers de la réalisation d’évaluations d’impact environnemental (EIE) conformément aux décisions du Comité, et la gestion des eaux usées, et demande à l’État partie de poursuivre ses efforts pour réduire, si possible, le nombre de clôtures pour faciliter la libre circulation de la faune sauvage ;
  5. Tout en notant les résultats de la reconnaissance aérienne de la faune sauvage de 2018, qui indiquent un accroissement de nombreuses populations de cette faune, exprime son inquiétude quant à l’augmentation du braconnage signalée, en particulier celui des éléphants et des rhinocéros, et demande également à l’État partie de mener une nouvelle étude sur la faune sauvage dès que possible pour déterminer le statut des populations de la faune sauvage, accroître les efforts pour renforcer l’efficacité de la lutte contre le braconnage et traiter le trafic illégal de l’ivoire et de la corne de rhinocéros ;
  6. Note que la menace du braconnage et du trafic illégal de la faune sauvage nécessite également d’être abordée dans un contexte régional, en mettant l’accent sur la préservation et la restauration de la connectivité de l’écosystème, encourage les États parties concernés à renforcer davantage la coopération transfrontalière, y compris dans l’ensemble de la zone de conservation transfrontalière Kavango-Zambèze (ZCTF-KAZA ) et de mettre en œuvre de manière efficace leurs engagements au titre de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) ;
  7. Note avec préoccupation les impacts de plus en plus visibles du changement climatique entraînant des modifications de l’environnement et réduisant l’écoulement hydrologique, et considère que ces modifications pourraient être encore exacerbées par des développements dans le bassin hydrologique du Cubango-Okavango (BHCO), qui pourraient avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
  8. Accueille également favorablement la coopération continue entre les États parties du Botswana, de l’Angola et de la Namibie par l’intermédiaire de la Commission permanente des eaux du bassin hydrographique de l’Okavango (OKACOM), les lignes directrices finalisées sur la mise en œuvre du protocole de la Communauté de développement d’Afrique australe (CDAA) sur les cours d’eau partagés et l’évaluation environnementale stratégique (EES) pour le BHCO, dont l’achèvement était prévu en 2022, qui peut soutenir la prise de décision en faisant face aux pressions dues au développement qui devraient s’accroître dans la région, et demande en outre à l’État partie de soumettre les documents au Centre du patrimoine mondial dès qu’ils seront disponibles ;
  9. Encourage également les États parties du Botswana, de l’Angola et de la Namibie à poursuivre leur coopération pour une extension transfrontière potentielle du bien afin d’y inclure des zones clés en Angola et en Namibie, ce qui contribuerait à une meilleure protection de la VUE du bien et, en particulier, de son intégrité ;
  10. Remercie la communauté internationale de soutenir la conservation du bien par le biais de l’initiative ZTCF-KAZA, et également les gouvernements de la Flandre (Belgique) et de la Norvège pour leur soutien apporté à ces initiatives visant à améliorer la coopération transfrontalière et l’implication des communautés par l’intermédiaire du Centre du patrimoine mondial ;
  11. Réitère sa plus vive inquiétude quant à l’état d’avancement des activités d’exploration pétrolière et gazière dans les zones amont, sensibles du point de vue environnemental, du delta de l’Okavango dans le nord-ouest du Botswana et le nord-est de la Namibie, qui pourraient présenter des risques importants pour le système hydraulique interconnecté et l’écosystème et, en conséquence, pour la VUE du bien ;
  12. Réitère sa demande auprès des États parties du Botswana, de l’Angola et de la Namibie afin qu’ils s’assurent que l’exploration pétrolière et autres projets de développement de grande échelle susceptibles d’avoir un impact négatif sur la VUE du bien font l’objet d’un examen préalable rigoureux et critique, notamment par le biais d'EIE conformes aux normes internationales, comprenant une évaluation des impacts sociaux et un examen des impacts potentiels sur le bien du patrimoine mondial, conformément au nouveau Guide et boite à outils pour les évaluations d’impact dans un contexte de patrimoine mondial, et sont soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN ;
  13. Prie instamment l’État partie de la Namibie de soumettre l’EIE et le plan de gestion de l’environnement (PGE) pour les activités d’exploration pétrolière en cours dans le BHCO au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN sans plus attendre ;
  14. Réitère également sa demande auprès de l'État partie afin qu’il conclue les négociations avec les détenteurs de permis restants pour mettre fin à toutes les activités de prospection dans la zone tampon du bien, et prie également instamment l'État partie de communiquer des informations sur l'attribution présumée de nouvelles concessions minières à l'intérieur du bien et de sa zone tampon ;
  15. Réaffirme en outre sa position selon laquelle l'exploration ou l'exploitation minière est incompatible avec le statut de patrimoine mondial, ce qui est corroboré par la déclaration du Conseil international des mines et des métaux (CIMM) aux termes de laquelle de telles activités ne doivent pas être entreprises à l'intérieur des biens du patrimoine mondial ;
  16. Demande de plus à l’État partie d’assurer que la VUE du bien est explicitement mentionnée dans le programme de démantèlement et de réhabilitation des bancs d’emprunt du pont de l’Okavango pour remédier à tout impact sur le fragile écosystème des terres humides, que le suivi et la gestion écologiques sont inclus dans le projet de PGE, et que tous les futurs projets susceptibles d’avoir un impact négatif sur la VUE du bien font l’objet d’évaluations de leurs impacts pertinentes conformément au paragraphe 118bis des Orientations.
  17. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session.
Année du rapport : 2023
Botswana
Date d'inscription : 2014
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(ix)(x)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2022) .pdf
Proposé initialement pour examen en 2022
arrow_circle_right 45COM (2023)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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