Delta de l’Okavango
Facteurs affectant le bien en 2018*
- Espèces envahissantes / exotiques d’eau douce
- Exploitation minière
- Gouvernance
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
Santé animale et contrôle des maladies
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Gestion transfrontalière des ressources hydriques
- Absence de programme de surveillance de la faune
- Santé animale et contrôle des maladies
- Licences d’exploration minière empiétant sur la zone tampon
- Gestion et gouvernance
- Engagement des communautés locales et des populations autochtones
- Espèces exotiques envahissantes
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2018
Montant total accordé au bien : 150 000 dollars EU du fonds-en-dépôt des Flandres (2017-2019)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2018
Montant total approuvé : 27 080 dollars E.U.
2017 | Review of the management plan for Okavango Delta World ... (Approuvé) | 27 080 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2018**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2018
Le 1er décembre 2017, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/1432/documents/ et qui rend compte de ce qui suit :
- Toutes les licences de prospection (pétrolière et métallifère) ont été abandonnées dans la zone tampon. En contrepartie, sept autres licences, situées au sud-ouest du panhandle, seraient renouvelées en janvier 2018. L’État partie continuera à suivre les activités ;
- Le processus de révision du plan de gestion du delta de l’Okavango a été initié grâce à l’assistance internationale et à des fonds propres de l’État partie. Il répondra à la majorité des demandes du Comité, portant notamment sur l’intégration de protocoles de suivi des espèces sauvages dans le programme de surveillance systématique de la faune, l’efficacité de la gestion, la gouvernance, l’accès, les droits culturels et le partage des bénéfices ;
- Le Programme communautaire des ressources naturelles se poursuit et le tourisme est promu au moyen de blocs de concession communautaire ;
- Le Plan stratégique de recherche et conservation des espèces sauvages (2014-2020) a été mis en œuvre mais l’étude aérienne annuelle n’a pu être entreprise en raison de contraintes financières. Les données des études réalisées par les concessionnaires privés seront intégrées dans une base de données de suivi de la faune devant entrer en fonction début 2018 ;
- L’étude d’impact environnemental (EIE) pour les clôtures du cordon vétérinaire n’a pas encore été réalisée par manque de fonds ;
- Le contrôle biologique de la plante envahissante Salvinia se poursuit, bateaux et matériels de pêche étant encadrés pour en prévenir la propagation ;
- Les États parties du Botswana, de l’Angola et de la Namibie collaborent au travers de la Commission permanente des eaux du bassin hydrographique de l’Okavango (OKACOM) pour veiller à ce que tout projet de développement majeur au sein du bassin versant soit soumis à une EIE. L’OKACOM a notamment demandé des directives sur l’application du protocole sur les cours d’eau partagés adopté par la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et initié une étude sur le statut du bassin hydrologique du Cubango-Okavango ;
- En mars 2017, la construction d’un pont à haubans de 1,16 km et le durcissement du revêtement de la voie d’accès afférente de 3 km à Mohembo a débuté sur la base d’une EIE de 2009. Ce projet tend à offrir un itinéraire routier plus fiable au ponton motorisé en place, afin de relier les villages aux services publics et attirer les visiteurs.
Le 16 février 2018, l’État partie transmis des informations complémentaires concernant l’EIE du pont de Mohembo, incluant un croquis et des images du pont envisagé, un chapitre révisé sur les études hydrologiques et une réponse du Département des routes.
Enfin, avec le soutien du fonds-en-dépôt UNESCO/Flandres et la coopération du Programme de microfinancements du Fonds pour l'environnement mondial du PNUD, le programme d’octroi de subventions COMPACT sera mis en pratique au sein du bien.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2018
L’abandon de toutes les licences de prospection dans la zone tampon et l’engagement de l’État partie à suivre les activités à l’extérieur de la zone tampon sont favorablement accueillis. Toutefois, les autres zones de concession adjacentes à la zone tampon et au bien soulèvent quelques inquiétudes. Il est par conséquent important de veiller à ce qu’une EIE, incluant une évaluation des impacts sur la VUE du bien, soit entreprise avant le lancement de toute activité d’exploration.
La collaboration tripartite au travers de l’OKACOM est appréciée, notamment en ce qui concerne l’engagement de mener une EIE pour les projets de développement majeur en réponse à la décision 40 COM 7B.78 du Comité et l’engagement de rédiger des directives pour faciliter la mise en œuvre du protocole de la SADC. Les directives devraient offrir aux trois États riverains un mécanisme coordonné, à l’échelle du bassin, de notification préalable en cas de projets d’activités susceptibles d’avoir des impacts transnationaux. Néanmoins, le Centre du patrimoine mondial et l’UICN notent que tout développement dans le bassin versant de l’Okavango entraînant des prélèvements d'eau est grandement susceptible d’avoir un impact sur la VUE du bien. Étant donné la complexité et l’étendue du bassin, les impacts devraient être évalués au niveau stratégique et à l’échelle du paysage au moyen d’une évaluation environnementale stratégique (EES), conformément à la Note consultative de l’UICN sur la patrimoine mondial : l’évaluation environnementale, et non d’EIE portant sur des projets individuels.
Il est noté avec appréciation que l’État partie a mis en pratique le projet d’assistance internationale pour revoir le plan de gestion du bien. Les efforts pour contrôler les espèces exotiques envahissantes et pour promouvoir l’engagement communautaire sont également notés et doivent être poursuivis. Le manque de ressources rapporté pour réaliser une EIE pour les clôtures du cordon vétérinaire et l’étude aérienne de la faune est préoccupant et il est recommandé que le Comité demande à l’État partie d’augmenter les fonds consacrés à la conservation du bien.
L’EIE pour le projet de pont de Mohembo est antérieure à l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial et le projet n’était pas mentionné au moment de la proposition d’inscription. En raison de la désignation Ramsar du delta, les impacts hydrologiques ont été évalués dans l’EIE et les mesures d’atténuation identifiées devraient être mises en œuvre. Les recommandations telles que la nécessité d’entreprendre une EIE pour tout banc d’emprunt et nouvelle carrière de matériaux de construction sont également activement soutenues. Comme confirmé par l’État partie dans sa lettre du 16 février 2018, au regard du statut nouvellement acquis de patrimoine mondial, d’autres évaluations et mesures d’atténuation sont nécessaires pour garantir la protection spécifique des attributs de la VUE. Par exemple, une plus grande attention devrait être accordée aux déplacements de la faune, à la saisonnalité des facteurs biotiques et abiotiques, aux espèces exotiques envahissantes ainsi qu’aux perturbations occasionnées par la construction et l’utilisation du pont. L’intention de l’État partie de travailler en étroite collaboration avec le Centre du patrimoine mondial et l’UICN à l’élaboration de l’EIE révisée est notée avec appréciation.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2018
42 COM 7B.89
Delta de l’Okavango (Botswana) (N 1432)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7B,
- Rappelant les décisions 38 COM 8B.5 et 40 COM 7B.78, adoptées à ses 38e (Doha, 2014) et 40e (Istanbul/UNESCO, 2016) sessions, respectivement,
- Accueille favorablement l’annulation de toutes les licenses de prospection pétrolière et métallifère dans la zone tampon et l’engagement de l’État partie à poursuivre le suivi des activités, mais notant l’emplacement d’autres zones de concession proche de la zone tampon et du bien, demande à l’État partie de veiller à ce qu’une étude d’impact environnemental (EIE), incluant une évaluation des impacts potentiels sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, soit entreprise avant que toute activité d’exploration ne soit initiée, et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN ;
- Apprécie la collaboration entre les États parties du Botswana, de l’Angola et de la Namibie au travers de la Commission permanente des eaux du bassin hydrographique de l’Okavango (OKACOM)) pour veiller à ce que tout projet de développement majeur au sein du bassin versant de l’Okavango soit soumis à une EIE et qu’il y ait un mécanisme coordonné pour notifier chaque État partie d’activités susceptibles d’avoir des impacts transnationaux ;
- Prenant en compte le potentiel impact sur la VUE du bien de tout développement débouchant sur un prélèvement d’eau dans le bassin versant et la complexité et l’étendue de ce bassin, prie les États parties du Botswana, d’Angola et de Namibie d’évaluer les impacts de tout développement au niveau stratégique et à l’échelle du paysage au moyen d’une évaluation environnementale stratégique (EES) complète, conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale ;
- Note avec appréciation l’ouverture du réexamen du Plan de gestion du delta de l’Okavango afin de rendre compte du statut de patrimoine mondial du bien, en vue d’améliorer l’efficacité des dispositifs institutionnels et de répondre aux questions non résolues de conservation et de gestion, et réitère sa demande à l’État partie de poursuivre ses efforts pour :
- étendre et renforcer les programmes qui adaptent l’utilisation des ressources traditionnelles comme moyens de subsistance, les droits d’accès, les droits culturels et l’accès aux possibilités de participer au secteur du tourisme, tout en préservant la VUE du bien,
- traiter une série d’autres questions de gestion et de protection, notamment gouvernance, responsabilisation des parties prenantes, planification de la gestion, capacité de gestion et contrôle des espèces exotiques envahissantes ;
- Note avec inquiétude que l’EIE pour les clôtures du cordon vétérinaire et les études aériennes des espèces sauvages n’ont pu être entreprises en raison de contraintes financières et demande également à l’État partie d’apporter un soutien financier supplémentaire à la conservation du bien ;
- Notant par ailleurs que la construction d’un pont à haubans au sein de la zone de panhandle du bien et le durcissement du revêtement de la voie d’accès afférente ont commencé à Mohembo sur la base d’une EIE de 2009, considère que les mesures identifiées dans l’EIE sont insuffisantes dans la mesure où elles ne prennent pas en compte le statut de patrimoine mondial du bien, et demande en conséquence à l’État partie de revoir l’EIE, conformément à la Note consultative de l’UICN, avant de poursuivre les travaux, afin d’inclure une évaluation des impacts potentiels de la construction et de l’utilisation du pont et de la route sur la VUE du bien, et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Projet de décision : 42 COM 7B.89
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7B,
- Rappelant les décisions 38 COM 8B.5 et 40 COM 7B.78, adoptées à ses 38e (Doha, 2014) et 40e (Istanbul/UNESCO, 2016) sessions, respectivement,
- Accueille favorablement l’annulation de toutes les licenses de prospection pétrolière et métallifère dans la zone tampon et l’engagement de l’État partie à poursuivre le suivi des activités, mais notant l’emplacement d’autres zones de concession proche de la zone tampon et du bien, demande à l’État partie de veiller à ce qu’une étude d’impact environnemental (EIE), incluant une évaluation des impacts potentiels sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, soit entreprise avant que toute activité d’exploration ne soit initiée, et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN ;
- Apprécie la collaboration entre les États parties du Botswana, de l’Angola et de la Namibie au travers de la Commission permanente des eaux du bassin hydrographique de l’Okavango (OKACOM)) pour veiller à ce que tout projet de développement majeur au sein du bassin versant de l’Okavango soit soumis à une EIE et qu’il y ait un mécanisme coordonné pour notifier chaque État partie d’activités susceptibles d’avoir des impacts transnationaux ;
- Prenant en compte le potentiel impact sur la VUE du bien de tout développement débouchant sur un prélèvement d’eau dans le bassin versant et la complexité et l’étendue de ce bassin, prie les États parties du Botswana, d’Angola et de Namibie d’évaluer les impacts de tout développement au niveau stratégique et à l’échelle du paysage au moyen d’une évaluation environnementale stratégique (EES) complète, conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale ;
- Note avec appréciation l’ouverture du réexamen du Plan de gestion du delta de l’Okavango afin de rendre compte du statut de patrimoine mondial du bien, en vue d’améliorer l’efficacité des dispositifs institutionnels et de répondre aux questions non résolues de conservation et de gestion, et réitère sa demande à l’État partie de poursuivre ses efforts pour :
- étendre et renforcer les programmes qui adaptent l’utilisation des ressources traditionnelles comme moyens de subsistance, les droits d’accès, les droits culturels et l’accès aux possibilités de participer au secteur du tourisme, tout en préservant la VUE du bien,
- traiter une série d’autres questions de gestion et de protection, notamment gouvernance, responsabilisation des parties prenantes, planification de la gestion, capacité de gestion et contrôle des espèces exotiques envahissantes;
- Note avec inquiétude que l’EIE pour les clôtures du cordon vétérinaire et les études aériennes des espèces sauvages n’ont pu être entreprises en raison de contraintes financières et demande également à l’État partie d’apporter un soutien financier supplémentaire à la conservation du bien ;
- Notant par ailleurs que la construction d’un pont à haubans au sein de la zone de panhandle du bien et le durcissement du revêtement de la voie d’accès afférente ont commencé à Mohembo sur la base d’une EIE de 2009, considère que les mesures identifiées dans l’EIE sont insuffisantes dans la mesure où elles ne prennent pas en compte le statut de patrimoine mondial du bien, et demande en conséquence à l’État partie de revoir l’EIE, conformément à la Note consultative de l’UICN, avant de poursuivre les travaux, afin d’inclure une évaluation des impacts potentiels de la construction et de l’utilisation du pont et de la route sur la VUE du bien, et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.