Temple troglodyte de Rangiri Dambulla
Facteurs affectant le bien en 2018*
- Eau (pluie/nappe phréatique)
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Nuisibles
- Perturbations du mode de vie et des systèmes de savoir traditionnels
- Système de gestion/plan de gestion
- Utilisations et associations rituelles/spirituelles/religieuses
- Autres menaces :
Détérioration continue des peintures
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Changement du mode de vie et des savoirs traditionnels
- Impacts de tourisme/visiteurs/récréation
- Usage rituel/spirituel/religieux et associatif
- Détérioration continue des peintures
- Impacts de l’infiltration d’eau, de l’activité des insectes et d’autres forces naturelles
- Système de gestion/plan de gestion
- Temple récemment construit (en 1999), étranger à l'ensemble classé patrimoine mondial (problème résolu)
- Détérioration générale du Temple d'or
- Absence de stratégie touristique et d’interprétation
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2018
Montant total approuvé : 3 333 dollars E.U.
1997 | Technical cooperation for 6 inscribed cultural sites (Approuvé) | 3 333 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2018**
novembre-décembre 1994: mission ICOMOS au Sri Lanka ; Mars 2015 : mission de suivi réactif de l’ICOMOS
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2018
Le 20 décembre 2017, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/561/documents, et qui indique les avancées relatives à la décision 40 COM 7B.46 et à la mise en œuvre des recommandations de la mission de mars 2015 comme suit :
- Les relations entre les autorités du Temple (propriétaires du bien) et les services de l’État partie – département d’archéologie (DoA) et Fonds culturel central (CCF) – se sont grandement améliorées depuis 2016, et une collaboration effective est maintenant en place. Un nouveau « comité de gestion du site » sera établi et le plan de gestion sera révisé. Le besoin d’une nouvelle stratégie de gestion touristique est reconnu par toutes les parties. Le DoA et le CCF sont en train d’évaluer l’état du bien à l’aide de la documentation déjà disponible. L’engagement est pris de collaborer avec les universités locales pour atteindre des résultats liés aux « meilleures pratiques », et la volonté est de mettre en œuvre une démarche inclusive avec une répartition claire des responsabilités en matière de gouvernance en associant les diverses parties prenantes ;
- Une stratégie de conservation pour les peintures murales a été préparée avec un expert international qui connaît le bien et qui a entrepris des inspections du site en octobre 2016 et avril 2017. Ses conseils ont été inclus dans une « déclaration de stratégie de conservation » qui constituera une partie du plan de gestion révisé pour le bien. Cette déclaration mentionne, entre autres, deux projets importants pour la documentation : le projet de cartographie 3D par balayage laser qui devrait être mis en œuvre en 2018 et le projet de documentation graphique manuelle (2018-2020). Un programme de recherches de 10 à 12 ans sur les matériaux et techniques des peintures originelles a été institué, un traitement curatif des peintures et structures polychromes a été proposé, et l’État partie espère collaborer avec une organisation de conservation internationale ;
- Divers projets de recherches ont été entrepris sur les enjeux de conservation, notamment une étude par le service d’hydrologie isotopique de l’autorité de l’énergie atomique, qui a révélé l’origine des infiltrations d’eau dans les temples-cavernes ; les mesures complètes à prendre pour traiter le problème seront intégrées au plan de gestion révisé. Un laboratoire de recherche devrait être mis en place et en activité courant 2018 ;
- L’État partie signale également son souhait de soutenir la revitalisation des matériaux et techniques traditionnels de peinture murale, de demander une assistance internationale en matière de conception d’une stratégie de gestion des pèlerins et des visiteurs, de concevoir un nouveau dispositif d’éclairage interne et de remplacer le carrelage de terre cuite actuel. D’autres initiatives proposées en matière de conservation comprennent l’analyse des aspects hydrogéologiques et de la percolation de l’eau, un « système de suivi environnemental automatisé » expérimental (pour mesurer les changements environnementaux provoqués par les visiteurs), et l’étude de la structure des murs et des impacts des micro-organismes et des insectes (particulièrement les guêpes maçonnes) ;
- Il n’est pas prévu d’interdire de prendre des photographies avec flash à l’intérieur, comme demandé par le Comité, en raison de l’absence de motifs scientifiques convaincants ; néanmoins, une étude sera menée pour évaluer l’impact potentiel de la photographie avec flash sur les visiteurs.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2018
L’amélioration des relations entre les services de l’État partie et les autorités du temple ainsi qu’un mécanisme de gestion mieux structuré représentent une évolution positive de l’organisation de la gestion du bien. Le projet de comité de gestion du site répond à la demande prioritaire précédente du Comité. Il est maintenant urgent que ce comité devienne opérationnel et se montre efficace pour contribuer aux améliorations indispensables de la gestion du site, en se réunissant régulièrement afin de déterminer les questions relatives à la conservation et à la gestion du bien.
La valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien est toujours menacée par les forces de la nature, y compris les infiltrations d’eau, l’activité et les dégradations dues aux insectes, ainsi que l’impact de la fréquentation très importante des pèlerins et des touristes. Si les avancées en matière de planification stratégique pour la conservation des peintures murales et l’implication d’un expert international sont accueillies favorablement, tout comme les programmes de recherche et d’analyse des causes des menaces physiques et la manière d’y répondre, il demeure que le plan de gestion de 2010 doit toujours être actualisé et pleinement mis en œuvre malgré les conclusions de la mission de 2015 et les décisions précédentes du Comité. La révision du plan de gestion est maintenant devenue encore plus critique en raison de nouvelles propositions d’organisation de la gestion et des découvertes techniques, de l’articulation clairement définie entre l’État et les autorités du Temple, et du cadre stratégique à court, moyen et long termes s’agissant de la conservation et de la gestion des pèlerins et des visiteurs, ainsi que du budget prévisionnel (comme demandé dans la décision 40 COM 7B.46). Le projet de ce plan de gestion révisé, y compris la « déclaration de stratégie de conservation » récemment préparée, devraient être soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives.
L’absence continue de stratégie de gestion touristique signifie que les mécanismes nécessaires ne sont pas en place pour gérer l’une des principales menaces sur la VUE du bien, et l’absence de contrôle du nombre de pèlerins et visiteurs pénétrant dans les cavernes, ou de toute mesure de régulation, continue d’affecter durement l’état des cavernes et des peintures murales et la qualité de l’expérience des visiteurs.
Tous ces sujets ont été portés à l’attention de l’État partie depuis plusieurs années grâce aux décisions précédentes du Comité et aux conclusions et recommandations de la mission de 2015. Toutefois, au regard des changements survenus en matière de personnel et de démarche des autorités du Temple, et des intentions exprimées par l’État partie, il serait approprié de permettre à nouveau un règlement de ces sujets critiques avant que le Comité détermine si les menaces pour l’intégrité et l’authenticité du bien représentent un péril établi ou éventuel pour sa VUE.
L’État partie et ses services proposent de nombreuses études de recherche et d’investigation, ainsi que des travaux curatifs pour les cavernes et les peintures murales, et des initiatives pour traiter les infiltrations d’eau et les dégâts et dégradations dus aux insectes. Au vu des effets éventuels des travaux sur les attributs du bien qui contribuent à sa VUE, il serait approprié qu’une information complète soit transmise au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, conformément au paragraphe 172 des Orientations.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2018
42 COM 7B.16
Temple d'Or de Dambulla (Sri Lanka) (C 561)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7B,
- Rappelant la décision 40 COM 7B.46 adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
- Accueille favorablement les informations de l’État partie s’agissant de l’amélioration de l’organisation de la conservation et de la gestion du bien entre les autorités du Temple, le département d’archéologie et le Fonds culturel central, ainsi que la préparation d’une « déclaration de stratégie de conservation » et d’autres initiatives mises en place ou prévues afin de conserver les peintures murales, les sculptures et d’autres attributs importants du bien ;
- Encourage l’État partie à mettre en œuvre de toute urgence le comité de gestion du site proposé et ses structures de gestion, avec une répartition claire des responsabilités ;
- Demande à l’État partie de pleinement mettre en œuvre les recommandations de la mission de suivi réactif de l’ICOMOS de mars 2015 sur le bien le cas échéant ;
- Réitère sa demande précédente à l’État partie de réviser et actualiser le plan de gestion du bien en s’appuyant sur une gouvernance et une structure de communication clairement définies tout en intégrant les systèmes de gestion traditionnels, et en mettant en place une interface entre l’État et les autorités du Temple, le cadre des stratégies de conservation et de gestion des pèlerins et visiteurs à court, moyen et long termes, un budget prévisionnel, ainsi que l’intégration de la « déclaration de stratégie de conservation » récemment préparée, et d’en fournir le projet au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives ;
- Demande également à l’État partie de faciliter la préparation d’une stratégie globale de gestion touristique, d’ensemble fortement axée sur une démarche équilibrée eu égard au rôle du bien en tant que lieu de pèlerinage, aux besoins essentiels pour la conservation de la valeur universelle exceptionnelle et aux besoins des visiteurs, et d’en soumettre le projet au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives ;
- Rappelle à l’État partie son obligation de soumettre les détails des travaux prévus pour le bien qui pourraient affecter sa valeur universelle exceptionnelle, y compris les projets de traitement curatif des peintures murales et sculptures et le nettoyage au laser, le remplacement du carrelage au sol, et les projets hydrogéologiques, au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, conformément aux conditions requises au paragraphe 172 des Orientations, avant toute décision ou intervention physique irréversibles ;
- Demande finalement à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019, afin de considérer, en l’absence d’avancées appropriées dans la mise en œuvre des recommandations ci-dessus, et dans le cas de la confirmation d’un péril potentiel ou prouvé pour la valeur universelle exceptionnelle, l’inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
42 COM 8E
Adoption des Déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le documents WHC/18/42.COM/8E et WHC/18/42.COM/8E.Add,
- Félicite les États parties pour l’excellent travail accompli dans l’élaboration de Déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle pour les biens du patrimoine mondial dans leurs territoires ;
- Adopte les Déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle, telles que présentées dans les Annexes des documents WHC/18/42.COM/8E et WHC/18/42.COM/8E.Add, pour les biens du patrimoine mondial suivants :
ASIE ET PACIFIQUE
- Sri Lanka, Temple d'Or de Dambulla
EUROPE ET AMÉRIQUE DU NORD
- Canada, Le précipice à bisons Head-Smashed-In
- Canada, Parc national Nahanni
- États-Unis d'Amérique, Parc national des Great Smoky Mountains
- États-Unis d'Amérique, Parc national des volcans d'Hawaï
- États-Unis d'Amérique, Parc national de Mammoth Cave
- États-Unis d'Amérique, Parc national Olympique
- États-Unis d'Amérique, Parc national de Yellowstone
- États-Unis d'Amérique, Parc national de Yosemite
- France, Abbatiale de Saint-Savin sur Gartempe
- France, Cathédrale d'Amiens
- France, Le Havre, la ville reconstruite par Auguste Perret
- France, Mont-Saint-Michel et sa baie
- France, Palais et parc de Versailles
- France, Sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère
- France, Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes
- Italie, Piazza del Duomo à Pise
- Italie, Résidences des Savoie
- Italie, Villa Adriana (Tivoli)
- Italie, Villa d'Este, Tivoli
- Portugal, Région viticole du Haut-Douro ;
- Décide que les Déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril seront examinées par les Organisations consultatives en priorité ;
- Demande aux États parties de fournir un soutien au Centre du patrimoine mondial pour la traduction des Déclarations de valeur universelle exceptionnelle adoptées vers l’anglais ou le français selon les cas, et demande en outre au Centre du patrimoine mondial de publier les versions dans les deux langues sur son site internet.
Projet de décision : 42 COM 7B.16
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7B,
- Rappelant la décision 40 COM 7B.46 adoptée à sa 40esession (Istanbul/UNESCO, 2016),
- Accueille favorablement les informations de l’État partie s’agissant de l’amélioration de l’organisation de la conservation et de la gestion du bien entre les autorités du Temple, le département d’archéologie et le Fonds culturel central, ainsi que la préparation d’une « déclaration de stratégie de conservation » et d’autres initiatives mises en place ou prévues afin de conserver les peintures murales, les sculptures et d’autres attributs importants du bien ;
- Encourage l’État partie à mettre en œuvre de toute urgence le comité de gestion du site proposé et ses structures de gestion, avec une répartition claire des responsabilités ;
- Demande à l’État partie de pleinement mettre en œuvre les recommandations de la mission de suivi réactif de l’ICOMOS de mars 2015 sur le bien le cas échéant ;
- Réitère sa demande précédente à l’État partie de réviser et actualiser le plan de gestion du bien en s’appuyant sur une gouvernance et une structure de communication clairement définies tout en intégrant les systèmes de gestion traditionnels, et en mettant en place une interface entre l’État et les autorités du Temple, le cadre des stratégies de conservation et de gestion des pèlerins et visiteurs à court, moyen et long termes, un budget prévisionnel, ainsi que l’intégration de la « déclaration de stratégie de conservation » récemment préparée, et d’en fournir le projet au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives ;
- Demande également à l’État partie de faciliter la préparation d’une stratégie globale de gestion touristique, d’ensemble fortement axée sur une démarche équilibrée eu égard au rôle du bien en tant que lieu de pèlerinage, aux besoins essentiels pour la conservation de la valeur universelle exceptionnelle et aux besoins des visiteurs, et d’en soumettre le projet au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives ;
- Rappelle à l’État partie son obligation de soumettre les détails des travaux prévus pour le bien qui pourraient affecter sa valeur universelle exceptionnelle, y compris les projets de traitement curatif des peintures murales et sculptures et le nettoyage au laser, le remplacement du carrelage au sol, et les projets hydrogéologiques, au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, conformément aux conditions requises au paragraphe 172 des Orientations, avant toute décision ou intervention physique irréversibles ;
- Demande finalement à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019, afin de considérer, en l’absence d’avancées appropriées dans la mise en œuvre des recommandations ci-dessus, et dans le cas de la confirmation d’un péril potentiel ou prouvé pour la valeur universelle exceptionnelle, l’inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.