Vieille ville de Dubrovnik
Facteurs affectant le bien en 2016*
- Habitat
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Système de gestion/plan de gestion
- Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Conflit armé (problème résolu)
- Tremblement de terre en septembre 1995 (problème résolu)
- Nécessité d'élargir la zone tampon
- Vaste projet à proximité du bien
- Tourisme de croisière
- Projet de centre de sports et de loisirs, avec un golf et un village de vacances
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2016
Montant total du grand programme de restauration de l’après-guerre coordonné par l’UNESCO : 80 000 000 dollars EU
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2016
Montant total approuvé : 142 053 dollars E.U.
2003 | Participation de trois experts de l'UNESCO à deux ... (Approuvé) | 8 358 dollars E.U. |
2003 | Restoration of Dubrovnik - a documentary (Approuvé) | 4 685 dollars E.U. |
1994 | Contribution to the establishment of a documentation ... (Approuvé) | 50 000 dollars E.U. |
1994 | Restoration of mural paintings in the Baroque Festival ... (Approuvé) | 8 000 dollars E.U. |
1992 | Financial contribution to urgent activities for the ... (Approuvé) | 30 000 dollars E.U. |
1992 | Financial contribution for the organization of a ... (Approuvé) | 19 000 dollars E.U. |
1988 | Consultation on excavations at Dubrovnik Cathedral (Approuvé) | 2 000 dollars E.U. |
1985 | Financial contribution to computer equipment for the ... (Approuvé) | 20 010 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2016**
Novembre 1995 : mission d’enquête; novembre 2015 : mission conjointe de suivi réactif UNESCO/ICOMOS
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2016
En novembre 2015, une mission conjointe de suivi réactif UNESCO/ICOMOS s’est rendue sur le territoire du bien et a établi une série de recommandations pour l’État partie. La mission a évalué les impacts potentiels des grands projets d’aménagement suivants situés aux alentours du bien : le Centre sportif et de loisirs avec un cours de golf et les stations touristiques de Bosanka nord et Bosanka sud, le nouvel établissement de Bosanka 2 et les plans préliminaires de l’Hôtel Belvedere qui a été récemment privatisé. La mission a également identifié cinq grands projets de restauration/intervention et un nouveau projet de construction sur le territoire du bien : les remparts de la ville ; le site de Pustijerma ; la colonne de Roland ; les appareils de climatisation, le réseau historique d’égouts ; et le possible aménagement d’un débarcadère à coté du Lazaret. Deux grands projets dans la zone tampon du bien ont également été identifiés et examinés : une éventuelle zone piétonne au nord et un éventuel tunnel depuis le port de Gruž avec un terminal sud, au nord de la zone tampon.
Le 1er décembre 2015, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien (un résumé en anglais est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/95/documents/) qui décrit les progrès accomplis dans la mise en œuvre des précédentes décisions du Comité. Parmi les mesures mises en œuvre pour contrôler le développement sur le territoire du bien et de sa zone tampon, on citera :
- La soumission d’une documentation détaillée, y compris d’une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP), sur le projet d’aménagement : « Centre sportif et de loisirs avec un cours de golf et stations touristiques de Bosanka nord et Bosanka sud » ;
- L’établissement de l’Institut pour la restauration de Dubrovnik, destiné à coordonner l’élaboration du plan de gestion du bien ;
- Un document stratégique consacré au tourisme sur le territoire du bien, conçu sur la base d’une enquête détaillée et d’une analyse, est en phase finale de rédaction.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2016
L’État partie a communiqué des informations sur la protection du bien, sa conservation et les travaux de restauration entrepris.
L’entretien et la gestion des remparts de la ville sont régis par un contrat conclu entre la Ville de Dubrovnik et l’Association des amis des antiquités de Dubrovnik. Toutefois, les procédures prévues pour la mise en œuvre des travaux par le contractant ne garantissent pas le recours à des matériaux et des méthodes de conservation, de restauration et d’entretien adéquats. Afin de prévenir tout dommage aux remparts de la ville, l’État partie devrait élaborer des orientations sur les meilleures pratiques de conservation qu’il conviendrait de suivre strictement. Tous les travaux de restauration/conservation/réparation devraient également faire l’objet d’un suivi régulier par les autorités nationales et locales responsables du bien. Les clauses du contrat d’entretien devraient faire l’objet d’une révision attentive afin d’y introduire des procédures transparentes, un contrôle de qualité effectué par l’institution nationale en charge de la mise en œuvre de la Convention en Croatie et des règles strictes en matière de conservation, de restauration et d’entretien. Les réparations sur toutes les parties des remparts qui ont été endommagées par de précédentes interventions inappropriées devraient être entreprises dès que possible afin de prévenir toute menace pour la stabilité structurelle de l’ouvrage.
En ce qui concerne les projets particuliers de conservation et de développement :
- Une prompte sauvegarde de la colonne de Roland est demandée ;
- Pour le « Centre sportif et de loisirs avec un cours de golf et les stations touristiques de Bosanka nord et Bosanka sud », aucune structure ne devrait être édifiée à moins de 50 mètres des bords du plateau ;
- Les plans modifiés des stations touristiques devraient être soumis au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, avant que les travaux de construction ne commencent ;
- Le projet Bosanka 2 ne devrait pas être poursuivi car il est incompatible avec la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
- Pour la même raison, le projet de construction du quai/débarcadère du Lazaret, en lien avec le Vieux port, ne devrait pas être poursuivi non plus, et aucune construction nouvelle ne devrait être autorisée dans ce secteur ;
- Des plans détaillés du projet de développement du site archéologique de Pustijema devraient être préparés et soumis au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations ;
- Une EIP complète devrait être réalisée conformément au « Guide de l'ICOMOS pour les évaluations d'impact sur le patrimoine appliquées aux biens culturels du patrimoine mondial » avant que le projet de tunnel nord n’aille plus avant et que les détails du projet ne soient soumis au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations.
Par ailleurs, la déclaration de VUE, le plan de gestion pour le bien et sa zone tampon ainsi que le cadre précis de gestion et d’action devraient être élaborés et finalisés de toute urgence. L’extension de la zone tampon du bien afin d’inclure les pentes du Mt Srđ est recommandée afin de rendre plus aisée une protection cohérente du bien.
Le plan de gestion devrait traiter des questions suivantes : le nombre maximum de touristes au regard de la capacité d’accueil durable de la ville et des exigences en matière d’évacuation d’urgence ; un plan d’action de préparation aux risques et une stratégie d’interprétation ; et une gestion des navires de croisière. L’extension du Port de Gruž a eu pour conséquence la baisse du nombre de passagers du Vieux port, toutefois des mesures complémentaires sont nécessaires. Une loi devrait être envisagée par l’État partie afin d’interdire ou de limiter le trafic ou le mouillage des bateaux, navires et yachts dans la zone côtière entre la vieille ville et l’île de Lokrum.
Il est recommandé au Comité d’encourager l’État partie à mettre en œuvre dès que possible des mesures pertinentes afin de prévenir les menaces pour le bien et sa zone tampon.
Décisions adoptées par le Comité en 2016
40 COM 7B.50
Vieille ville de Dubrovnik (Croatie) (C 95bis)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/16/40.COM/7B,
- Rappelant les décisions 22 COM VII.17 et 38 COM 7B.25, adoptées respectivement à ses 22e (Kyoto, 1998) et 38e (Doha, 2014) sessions,
- Exprime ses préoccupations quant aux travaux de conservation inappropriés entrepris sur toutes les parties des remparts de la ville et demande à l’État partie de mettre en œuvre toutes les mesures pertinentes, y compris la réparation des dommages et l’élaboration d’orientations sur les meilleures pratiques de conservation, afin de prévenir toute menace pour la stabilité structurelle des remparts de la ville et de garantir un suivi strict et régulier ;
- Souscrit aux recommandations de la mission conjointe de suivi réactif UNESCO/ICOMOS de 2015 qui s’est rendue sur le territoire du bien, et demande également à l’État partie d’accorder la plus haute priorité à la mise en œuvre de ses recommandations, notamment :
- Élaborer et soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, le plan de gestion du bien, y compris une stratégie touristique, des réglementations légales pour le tourisme de croisière, la définition d’une capacité d’accueil durable pour la ville, un plan d’action de préparation aux risques et une stratégie d’interprétation,
- Ne pas poursuivre le projet Bosanka 2 et ne pas construire le quai/débarcadère du Lazaret en lien avec le Vieux port,
- Soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2017, une proposition de modification mineure des limites du bien en vue d’étendre la zone tampon, comme recommandé par la mission,
- Finaliser et soumettre la Déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle (DVUE) du bien au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2017, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session en 2017 ;
- Prenant note du l’état actuel du projet « Centre sportif et de loisirs avec un cours de golf et stations touristiques de Bosanka nord et Bosanka sud » envisagé sur le plateau du Mont Srđ et à Bosanka, aux alentours du bien, estime que l’évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) démontre que, si les plans étaient affinés, l’impact du projet « Centre sportif et de loisirs avec un cours de golf et stations touristiques de Bosanka nord et Bosanka sud » serait acceptable pour la VUE du bien, et demande en outre à l’État partie de :
- Créer les conditions favorables à la révision des plans et dessins du projet afin de garantir qu’aucune construction n’est érigée à moins de 50 mètres des bords du plateau,
- Poursuivre le dialogue avec les Organisations consultatives au fur et à mesure de l’avancée du projet de stations touristiques,
- Soumettre les plans modifiés du projet au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, pour examen par les Organisations consultatives avant que les travaux de construction ne commencent,
- S’agissant des grands projets de développement sur le territoire du bien, de sa zone tampon et de son environnement, soumettre toute la documentation pertinente, y compris les EIP, au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, avant que les décisions finales ne soient prises ou que les travaux ne commencent ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2017, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018.
Projet de décision : 40 COM 7B.50
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/16/40.COM/7B,
- Rappelant les décisions 22 COM VII.17 et 38 COM 7B.25, adoptées respectivement à ses 22e (Kyoto, 1998) et 38e (Doha, 2014) sessions,
- Exprime ses préoccupations quant aux travaux de conservation inappropriés entrepris sur toutes les parties des remparts de la ville et demande à l’État partie de mettre en œuvre toutes les mesures pertinentes, y compris la réparation des dommages et l’élaboration d’orientations sur les meilleures pratiques de conservation, afin de prévenir toute menace pour la stabilité structurelle des remparts de la ville et de garantir un suivi strict et régulier ;
- Souscrit aux recommandations de la mission conjointe de suivi réactif UNESCO/ICOMOS de 2015 qui s’est rendue sur le territoire du bien, et demande également à l’État partie d’accorder la plus haute priorité à la mise en œuvre de ses recommandations, notamment :
- Élaborer et soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, le plan de gestion du bien, y compris une stratégie touristique, des réglementations légales pour le tourisme de croisière, la définition d’une capacité d’accueil durable pour la ville, un plan d’action de préparation aux risques et une stratégie d’interprétation,
- Ne pas poursuivre le projet Bosanka 2 et ne pas construire le quai/débarcadère du Lazaret en lien avec le Vieux port,
- Soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2017, une proposition de modification mineure des limites du bien en vue d’étendre la zone tampon, comme recommandé par la mission,
- Finaliser et soumettre la Déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle (DVUE) du bien au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2017, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session en 2017 ;
- Prenant note du l’état actuel du projet « Centre sportif et de loisirs avec un cours de golf et stations touristiques de Bosanka nord et Bosanka sud » envisagé sur le plateau du Mont Srđ et à Bosanka, aux alentours du bien, estime que l’évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) démontre que, si les plans étaient affinés, l’impact du projet « Centre sportif et de loisirs avec un cours de golf et stations touristiques de Bosanka nord et Bosanka sud » serait acceptable pour la VUE du bien, et demande par ailleurs à l’État partie de :
- Créer les conditions favorables à la révision des plans et dessins du projet afin de garantir qu’aucune construction n’est érigée à moins de 50 mètres des bords du plateau,
- Poursuivre le dialogue avec les Organisations consultatives au fur et à mesure de l’avancée du projet de stations touristiques,
- Soumettre les plans modifiés du projet au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, pour examen par les Organisations consultatives avant que les travaux de construction ne commencent,
- S’agissant des grands projets de développement sur le territoire du bien, de sa zone tampon et de son environnement, soumettre toute la documentation pertinente, y compris les EIP, au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, avant que les décisions finales ne soient prises ou que les travaux ne commencent ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2017, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.