Parc national de Chitwan
Facteurs affectant le bien en 2015*
- Infrastructures de transport de surface
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Projets de construction d’une route et d’une voie ferrée qui traverseraient le bien
- Projets d’infrastructures
- Projet d'irrigation pour détourner la rivière Rapti (problème résolu)
- Augmentation du taux naturel de mortalité du rhinocéros (problème résolu)
- Pollution de la rivière Narayani (problème résolu)
- Projet d’une ligne de transmission de 33 kV (problème résolu)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2015
Montant total approuvé : 80 000 dollars E.U.
1989 | Public awareness programmes and development of an ... (Approuvé) | 50 000 dollars E.U. |
1988 | Consultancy services for the preparation of a plan for ... (Approuvé) | 30 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2015**
Décembre 2002: mission de suivi de l’UICN
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2015
Le 14 septembre 2014, le Département des parcs nationaux et de la conservation de la faune sauvage a adressé une lettre au bureau de l’UNESCO à Katmandou indiquant qu’une autorisation avait été accordée au Département des chemins de fer pour conduire une étude de faisabilité du projet de voie ferrée électrifiée est-ouest, à condition que soient étudiés des options alternatives à la proposition d’origine – celle-ci étant de traverser le bien –. Toutefois, la lettre rapporte que le Département des chemins de fer ne semble pas avoir étudié ces tracés alternatifs.
Le 18 décembre 2014, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, lequel est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/284/documents/. L’État partie signale les points suivants :
- Le gouvernement indien a accepté de soutenir financièrement et techniquement la construction des ponts et de la voie rapide Terai-Hulaki ;
- L’évaluation d’impact environnemental (EIE) de la voie ferrée électrifiée est-ouest est en cours, mais l’EIE de la section traversant le bien n’a pas encore été autorisée ;
- La construction de la voie ferrée électrifiée est-ouest et de la voie rapide Terai-Hulaki conduirait à la fragmentation du bien en quatre parties, parties qui constituent l’habitat d’espèces importantes telles que l’éléphant, le rhinocéros, le tigre et le gaur. Par ailleurs, l’État partie considère que la construction de ces infrastructures dans ces zones n’apporte pas d’avantage significatif aux populations humaines.
L’État partie signale également la préparation d’une étude exploratoire et de termes de référence en vue d’une EIE concernant un projet de fibre optique le long de la ligne électrique située au sein du bien.
Le 31 mars 2015, l’État partie a également soumis le rapport final de l’examen environnemental initial (EEI) du projet de construction de pont suspendu (Balmikiashram-Trivenidham) au sein du bien, lequel signale les points importants suivants :
- Un côté du pont qui est en projet sera situé au sein du bien ;
- 15 arbres, dont des sals (Shorea robusta), seront abattus dans une zone adjacente au bien ;
- Aucun impact négatif important n’a été identifié sur le bien mais les mesures d’atténuation ont été recommandées, dont celles exprimées par le ministère des Forêts et de la Conservation des sols du Népal ;
- Aucun autre site alternatif n’a été identifié comme approprié pour le projet.
En réponse à l’invitation de l’État partie pour une mission de conseil de l’UICN sur le bien, les bureaux de l’UNESCO à Katmandou et de l’UICN au Népal ont accepté d’entreprendre une mission d’enquête. Toutefois, la mission a été reportée en raison du tragique séisme qui a frappé le Népal le 25 avril 2015.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2015
Le rapport de l’État partie a fourni des informations limitées sur les progrès réalisés en ce qui concerne les questions de conservation abordées par le Comité à sa 38e session. Il est noté qu’une EIE pour la voie ferrée est en cours, et qu’une EIE sera menée pour le projet de traversée du bien par la fibre optique. S’agissant du projet de pont suspendu, il est noté que l’EEI conclut à un impact environnemental minimal de la construction sur le bien. Toutefois, étant donné que le bien comprend l’exemple de forêt de sals le plus grand et le moins perturbé, et constitue le foyer de la deuxième plus importante population de rhinocéros indiens (Rhinoceros unicornis) au monde et du tigre du Bengale (Panthera tigris tigris), en voie d’extinction, on notera avec préoccupation que le nouveau pont pourrait faciliter l’accès au bien aux exploitants forestiers illégaux et aux braconniers. Il est recommandé que le Comité demande à l’État partie d’entreprendre une EIE du pont suspendu qui prenne en compte tous les critères pour lesquels le bien fut inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, et réitère sa demande à l’État partie d’évaluer les impacts cumulés de ces aménagements et de l’aménagement de la voie rapide, y compris une évaluation spécifique des impacts sur la Valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale. Il est également recommandé que le Comité demande à l’État partie de soumettre les EIE au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN, et de garantir qu’aucune construction d’infrastructure n’ait lieu si elle devait avoir un effet négatif sur la VUE du bien.
Il faut rappeler que les opérations anti-braconnage réussies au sein du bien se sont récemment traduites par deux années sans aucun braconnage de rhinocéros (2011 et 2013). On notera avec préoccupation que les projets d’aménagement d’infrastructures pourraient avoir un effet négatif sur les rhinocéros et les autres espèces importantes de par la fragmentation de l’habitat et du risque accru de braconnage. Il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de fournir des informations actualisées sur le braconnage des rhinocéros et des autres animaux sauvages au sein du bien afin de montrer que les effets de réussites sont pérennes.
Considérant que les projets d’aménagement de la voie ferrée électrifiée est-ouest, de la voie rapide et des ponts Terai-Hulaki, et le projet de la fibre optique continuent d’être étudiés en dépit de l’opposition du Département népalais des parcs nationaux et de la conservation de la faune sauvage, il est recommandé que le Comité demande à l’État partie d’inviter une mission de suivi réactif sur le bien, afin d’examiner les impacts potentiels de ces aménagements sur sa VUE, et de donner des conseils sur des options alternatives d’aménagement d’infrastructures dépourvues d’effet négatif sur la VUE.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2015
39 COM 7B.15
Parc national de Chitwan (Népal) (N 284)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 38 COM 7B.69, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
- Note avec grande inquiétude que les projets de voie ferrée électrifiée est-ouest et de voie rapide Terai-Hulaki, s’ils étaient réalisés, auraient pour conséquence de fragmenter le bien en quatre parties, lesquelles constituent toutes l’habitat d’espèces importantes comme l’éléphant, le rhinocéros, le tigre et le gaur, et augmenteraient le risque de braconnage ;
- Demande à l’État partie d’entreprendre une évaluation d’impact environnemental (EIE) du projet de pont suspendu (Balmikiashram-Trivenidham), et de soumettre les EIE des projets de voie ferrée électrifiée est-ouest, de voie rapide Tarai Hulaki et de fibre optique traversant le bien, au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN, et s’assurant que les EIE comprennent une évaluation spécifique des impacts sur la Valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, ainsi qu’une évaluation des impacts cumulés et des tracés alternatifs qui ne traverseraient pas le bien, reconnu pour tous ses critères d’inscription, et conformément à la Note de conseil de l’UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale ;
- Demande également à l’État partie de soumettre ces EIE et toute autre précision sur ces projets au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’UICN, conformément au paragraphe 172 des Orientations, et de garantir qu’aucune construction d’infrastructure ne sera autorisée si elle devait avoir un effet négatif sur la VUE du bien ;
- Rappelant les deux années récentes (2011 et 2013) marquées par l’absence de braconnage de rhinocéros au sein du bien, demande en outre à l’État partie de fournir des informations actualisées sur l’état du braconnage du rhinocéros et des autres animaux sauvages au sein du bien afin de prouver la réussite pérenne des opérations anti-braconnage ;
- Demande par ailleurs à l’État partie d’inviter une mission UICN de suivi réactif sur le bien afin d’examiner les impacts potentiels des aménagements susmentionnés sur sa VUE et de donner des conseils sur des options alternatives d’aménagement d’infrastructures dépourvues d’effet négatif sur la VUE ;
- Demande de plus à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2016, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session en 2017.
Projet de décision : 39 COM 7B.15
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 38 COM 7B.69, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
- Note avec grande inquiétude que les projets de voie ferrée électrifiée est-ouest et de voie rapide Terai-Hulaki, s’ils étaient réalisés, auraient pour conséquence de fragmenter le bien en quatre parties, lesquelles constituent toutes l’habitat d’espèces importantes comme l’éléphant, le rhinocéros, le tigre et le gaur, et augmenteraient le risque de braconnage ;
- Demande à l’État partie d’entreprendre une évaluation d’impact environnemental (EIE) du projet de pont suspendu (Balmikiashram-Trivenidham), et de soumettre les EIE des projets de voie ferrée électrifiée est-ouest, de voie rapide Tarai Hulaki et de fibre optique traversant le bien, au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN, et s’assurant que les EIE comprennent une évaluation spécifique des impacts sur la Valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, ainsi qu’une évaluation des impacts cumulés et des tracés alternatifs qui ne traverseraient pas le bien, reconnu pour tous ses critères d’inscription, et conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale ;
- Demande également à l’État partie de soumettre ces EIE et toute autre précision sur ces projets au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’UICN, conformément au paragraphe 172 des Orientations, et de garantir qu’aucune construction d’infrastructure ne sera autorisée si elle devait avoir un effet négatif sur la VUE du bien ;
- Rappelant les deux années récentes (2011 et 2013) marquées par l’absence de braconnage de rhinocéros au sein du bien, demande en outre à l’État partie de fournir des informations actualisées sur l’état du braconnage du rhinocéros et des autres animaux sauvages au sein du bien afin de prouver la réussite pérenne des opérations anti-braconnage ;
- Demande par ailleurs à l’État partie d’inviter une mission UICN de suivi réactif sur le bien afin d’examiner les impacts potentiels des aménagements susmentionnés sur sa VUE et de donner des conseils sur des options alternatives d’aménagement d’infrastructures dépourvues d’effet négatif sur la VUE ;
- Demande de plus à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2016, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session en 2017.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.