Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

i
ii
iii
iv
v
vi
vii
viii
ix
x

Églises de Chiloé

Chili
Facteurs affectant le bien en 2014*
  • Activités de gestion
  • Développement commercial
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Démarcation insuffisante des limites
  • Construction d’un centre commercial à proximité de l’église de Castro
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2014
Demandes approuvées : 1 (de 2002-2002)
Montant total approuvé : 50 000 dollars E.U.
2002 Emergency assistance for the Churches of Chiloé (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2014**

Décembre 2013 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2014

Une mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS s’est rendue sur les lieux en décembre 2013. Suite à cette visite, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien en février 2014. Les deux rapports sont disponibles à https://whc.unesco.org/fr/list/971/documents. La mise en œuvre des actions est décrite comme suit :

  • Définition de nouvelles zones tampons : Des ‘zones préliminaires de protection’ (ZPP) ont été proposées pour chaque composante du bien en série. C’est cette première approche qui fonde la définition des champs de protection élargis prévus dans la mise en œuvre du Programme de protection intégrale du cadre des églises. Les espaces à l’intérieur des limites finalement tracées seront classés en zones typiques, ce qui représente la catégorie nationale officielle pour la protection des zones tampons et des cadres avec leurs mesures réglementaires. Ce processus devrait s’achever en octobre 2014 ;
  • Création du Comité national du patrimoine mondial en octobre 2013, avec des représentants des Ministères, du Conseil des monuments nationaux (CMN) et autres institutions, pour mettre au point une stratégie intégrale et une politique publique de conservation, gestion et développement durable des biens du patrimoine mondial au Chili ;
  • Élaboration d’un nouveau projet de loi en janvier 2014 portant modification de la Loi N° 17.288 des monuments nationaux pour instaurer des conseils régionaux du CMN ; 
  • Mise en œuvre de la Politique nationale d’urbanisme, adoptée en mai 2013, visant à établir des directives nationales et des stratégies sur les questions urbaines, qui comprend un chapitre thématique sur l’identité et le patrimoine ;
  • L’ébauche d’un cadre réglementaire pour les zones typiques a été approuvée par le CMN en décembre 2013 et attend sa mise en application par un décret du Ministère de l’Éducation ; 
  • La FUNDAICH (Fondation Amis des églises de Chiloé) a entrepris des travaux de restauration et de conservation, ainsi que des programmes de renforcement des capacités. Des informations ont été fournies sur les critères d’intervention actualisés pour les églises.
  • L’édification du mall dans le centre de Castro est terminée. Le 5 décembre 2013, le Service des Travaux municipaux de Castro a autorisé la construction en délivrant le permis N° 434. La Cour suprême du Chili a rejeté l’appel sollicitant la démolition de l’ouvrage. La mission de suivi réactif a considéré que le nouveau centre commercial est devenu dorénavant un élément imposant dans la ligne d’horizon de Castro, faisant concurrence à la silhouette des tours de l’église inscrite dans le cadre traditionnel, et qu’il a donc eu une incidence sur les qualités visuelles de cette composante du bien.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2014

Les actions entreprises par l’État partie pour la délimitation adéquate des zones tampons sont bien notées. Cependant, il y a des aspects supplémentaires à observer. Le Plan de protection intégrale des zones typiques n’indique pas les caractéristiques du champ de protection élargi pour toutes les composantes du bien, puisque seules cinq églises sur seize ont délimité jusqu’à présent leurs zones typiques. Par conséquent, l’État partie pourrait adopter comme limites préliminaires les zones de protection préliminaires prévues jusqu’à l’achèvement du processus de réglementation juridique de toutes les zones typiques. Toutefois, l’extension de ces zones doit être examinée ultérieurement pour inclure le cadre élargi comme indiqué dans les recommandations techniques de la mission. La proposition finale doit contenir le tracé des limites précises sur des cartes, les caractéristiques de chaque zone assurant la Valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, ainsi qu’une réglementation claire permettant de contrôler d’éventuelles menaces sur les qualités visuelles des composantes. Le résultat de ce processus est à soumettre à l’examen du Comité du patrimoine mondial comme une modification mineure des limites.

Des efforts soutenus sont nécessaires pour renforcer les capacités du Conseil des monuments nationaux (CMN) et mieux coordonner l’action avec les autres secteurs et niveaux administratifs.

L’État partie et la FUNDAICH ont fait des efforts importants dans la restauration des églises. Toutefois, il faudra disposer de ressources et d’experts qualifiés pour continuer les interventions, étant donné la grande vulnérabilité des églises de par les matériaux de construction et les conditions environnementales. Les efforts de conservation devraient aussi être le moyen de promouvoir les valeurs traditionnelles du travail communautaire et d’assurer l’approvisionnement en bois adéquat pour les travaux de restauration.

S’agissant de la construction du centre commercial à Castro, la mission a apprécié l’importance fondamentale de toutes les églises comme éléments dominants du paysage et comme références pour la navigation dans l’archipel. C’est une caractéristique importante du bien qui figurait dans sa proposition d’inscription et qui a été récemment mise en exergue dans la Déclaration rétrospective de VUE adoptée par le Comité du patrimoine mondial en 2013. Suivant les conclusions de la mission, il est considéré que le nouveau centre commercial a un impact sur les qualités visuelles du bien, affecte sa valeur universelle exceptionnelle, a un effet préjudiciable et compromet le cadre élargi de l’église de Castro. Il engendrera aussi un flux de trafic supplémentaire et pourrait déstabiliser la structure de l’église.

Compte tenu de ce qui précède, il est urgent de prendre des mesures d’atténuation pour gérer l’impact du centre commercial de Castro sur le cadre et le caractère visuel de cette composante du bien. Cela entraînera un examen approfondi des mesures architecturales potentielles, voire la création d’espaces verts ou d’écrans de végétation.

Décisions adoptées par le Comité en 2014
38 COM 7B.40
Églises de Chiloé (Chili) (C 971)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC-14/38.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 37 COM 7B.94, adoptée à sa 37e session (Phnom Penh, 2013),
  3. Reconnaît les efforts importants accomplis par l’État partie et la Fondation Amis des églises de Chiloé (FUNDAICH) pour la conservation des églises de Chiloé ;
  4. Note le résultat de la mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2013 sur le bien et souscrit à ses recommandations ;
  5. Encourage l’État partie à renforcer le Conseil des monuments nationaux (CMN) et optimiser son travail conjoint avec les autres secteurs et niveaux administratifs du bien ;
  6. Prie instamment l’État partie de finaliser la définition juridique des zones tampons et des espaces visuellement sensibles autour de chaque composante et de prendre les mesures législatives qui s’imposent pour assurer la protection générale du bien ;
  7. Invite l’État partie à soumettre d’ici le 1er février 2015, selon les paragraphes 163-165 des Orientations, la proposition finale pour les zones tampons de chaque composante du bien comme une modification mineure des limites pour examen par le Comité du patrimoine mondial ;
  8. Demande à l’État partie de :
    1. revoir tous les plans d’urbanisme existant au vu des caractéristiques définies dans la proposition finale des zones tampons et des nouvelles mesures réglementaires conçues pour la protection du cadre des églises de Chiloé ;
    2. établir des plans d’urbanisme et des restrictions et des paramètres de construction clairs pour toutes les municipalités qui n’intègrent pas ces outils de planification dans leur cadre de gestion ;
    3. établir des cadres de gestion rurale incluant les caractéristiques définies dans la proposition finale des zones tampons pour les églises de Chiloé situées en milieu rural de façon à mieux gérer et protéger toutes les composantes du bien ;
  9. Demande également à l’État partie d’établir un plan de gestion intégrée pour les seize églises inscrites dans le bien en série, en mettant l’accent sur la coopération mutuelle entre les différentes communautés, pour assurer la protection de la valeur universelle exceptionnelle du bien ;
  10. Note avec préoccupation que la construction du centre commercial de Castro s’est achevée sans qu’aucune mesure n’ait été envisagée pour atténuer son impact sur l’église de Castro ;
  11. Renouvelle sa demande à l’État partie pour qu’il prenne des mesures qui atténuent l’impact du centre commercial de Castro sur les caractéristiques visuelles et le site de l’église de Castro pour mieux l’intégrer dans le cadre existant ;
  12. Demande en outre à l’État partie de soumettre une étude d’impact du trafic pour le centre commercial de Castro sur le tissu urbain de la ville de Castro d’ici le 1er février 2015 ;
  13. Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015, un rapport, incluant un résumé exécutif d’une page, sur l’état de conservation du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015, afin d’envisager, si l’absence de mise en œuvre des actions précitées est constatée par le Comité à sa 39e session en 2015, l’inscription potentielle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Projet de décision :  38 COM 7B.40

Le Comité du patrimoine mondial,

1.  Ayant examiné le document WHC-14/38.COM/7B,

2.  Rappelant la décision 37 COM 7B.94, adoptée à sa 37e session (Phnom Penh, 2013),

3.  Reconnaît les efforts importants accomplis par l’État partie et la Fondation Amis des églises de Chiloé (FUNDAICH) pour la conservation des églises de Chiloé ;

4.  Note le résultat de la mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2013 sur le bien et souscrit à ses recommandations ;

5.  Encourage l’État partie à renforcer le Conseil des monuments nationaux (CMN) et optimiser son travail conjoint avec les autres secteurs et niveaux administratifs du bien ;

6.  Prie instamment l’État partie de finaliser la définition juridique des zones tampons et des espaces visuellement sensibles autour de chaque composante et de prendre les mesures législatives qui s’imposent pour assurer la protection générale du bien ;

7.  Invite l’État partie à soumettre d’ici le 1er février 2015, selon les paragraphes 163-165 des Orientations, la proposition finale pour les zones tampons de chaque composante du bien comme une modification mineure des limites pour examen par le Comité du patrimoine mondial ;

8.  Demande à l’État partie de :

a)  revoir tous les plans d’urbanisme existant au vu des caractéristiques définies dans la proposition finale des zones tampons et des nouvelles mesures réglementaires conçues pour la protection du cadre des églises de Chiloé ;

b)  établir des plans d’urbanisme et des restrictions et des paramètres de construction clairs pour toutes les municipalités qui n’intègrent pas ces outils de planification dans leur cadre de gestion ;

c)  établir des cadres de gestion rurale incluant les caractéristiques définies dans la proposition finale des zones tampons pour les églises de Chiloé situées en milieu rural de façon à mieux gérer et protéger toutes les composantes du bien ;

9.  Demande également à l’État partie d’établir un plan de gestion intégrée pour les seize églises inscrites dans le bien en série, en mettant l’accent sur la coopération mutuelle entre les différentes communautés, pour assurer la protection de la valeur universelle exceptionnelle du bien ;

10.  Note avec préoccupation que la construction du centre commercial de Castro s’est achevée sans qu’aucune mesure n’ait été envisagée pour atténuer son impact sur l’église de Castro ;

11.  Renouvelle sa demande à l’État partie pour qu’il prenne des mesures qui atténuent l’impact du centre commercial de Castro sur les caractéristiques visuelles et le site de l’église de Castro pour mieux l’intégrer dans le cadre existant ;

12.  Demande en outre à l’État partie de soumettre une étude d’impact du trafic pour le centre commercial de Castro sur le tissu urbain de la ville de Castro d’ici le 1er février 2015 ;

13.  Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015, un rapport, incluant un résumé exécutif d’une page, sur l’état de conservation du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015, afin d’envisager, si l’absence de mise en œuvre des actions précitées est constatée par le Comité à sa 39e session en 2015, l’inscription potentielle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Année du rapport : 2014
Chili
Date d'inscription : 2000
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iii)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2014) .pdf
arrow_circle_right 38COM (2014)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


top