Parc national/Forêt naturelle du mont Kenya
Facteurs affectant le bien en 2002*
- Activités illégales
- Avalanche/ glissement de terrain
- Cadre juridique
- Incendies (d’origine naturelle)
- Modification du régime des sols
- Système de gestion/plan de gestion
- Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
- Autres menaces :
Déclassement inapproprié sur le mont Hombe et les rochers de Ragat
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Activités illégales entraînant une importante destruction de la canopée et une diminution de l'ensemble de la zone forestière
- Bétail paissant dans le périmètre du site
- Incendies
- Glissements de terrain
- Culture du cannabis
- Absence de mise en oeuvre du Plan de gestion
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2002
Montant total approuvé : 25 000 dollars E.U.
2000 | Management Planning Proposal for " Mount Kenya National ... (Approuvé) | 25 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2002**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2002
En réponse à la lettre adressée le 20 décembre 2001 par le Centre à l’Etat partie pour l’informer de la décision du Comité de demander une mission sur le site en vue de faire évaluer par un organisme indépendant l’état de conservation du site du patrimoine mondial, une réponse datée du 22 avril 2002 a été reçue par courrier électronique confirmant l’accord de l’Etat partie pour cette mission et proposant qu’elle ait lieu pendant le second semestre 2002.
L’Etat partie a également achevé et soumis au Centre un Plan de gestion détaillé grâce à une assistance internationale de 25.000 dollars accordée au titre de la coopération technique, approuvée par la 24e session ordinaire du Bureau. Ce plan est actuellement étudié par le Centre.
L’UICN indique avoir été informée en novembre 2001 que le gouvernement kenyan avait autorisé le déclassement de forêts domaniales de plus de 85 000 hectares de ce qui reste de forêt. On estime que la couverture forestière occupe entre 2 et 10 % de la surface du sol kenyan, dont 1,7 % de forêt dense (la canopée couvrant au moins 40 % de cette surface) selon les calculs effectués par le PNUE à l’aide d’images satellite. Le déclassement a été autorisée pour, entre autres sites, le Mau oriental, le Mau occidental, Nakuru, Nabkoi, le mont Kenya, Marmanet, le Tinderet du Nord, le mont Londiani, le Nandi du Sud, Molo et les forêts de Kapsaret.
Le PNUE a informé l’UICN que le déclassement prévue sur le mont Kenya (à Sirimon) touchait une zone située à l’extérieur du site du patrimoine mondial mais jouxtant celui-ci. Le but de ce déclassement est de donner des terres aux populations pour s’installer.
Le rapport daté du 14 février 2002 fourni par l’Etat partie fait le point sur la préparation du plan de gestion du site :
· la définition des modalités de transfert de la gestion du site du Département des Forêts au Service kenyan de la faune sauvage (KWS) a bien avancé ;
· le premier atelier consultatif avec des donateurs potentiels et des organisations actives dans la région du mont Kenya a été organisé en juillet 2001 ;
· en août et septembre 2001, des visites ont été effectuées dans les stations forestières, les postes de surveillance forestière, les infrastructures touristiques et les postes des gardes forestiers de KWS, afin de collecter des informations sur leur état général, leurs équipements, leur personnel, les plantations et l'agriculture pour des personnes ne résidant pas dans la région ;
· ces études sur le terrain ont été complétées par une étude aérienne pour vérifier les limites préliminaires cartographiées à partir d’une étude de la végétation effectuée en 1998 par le Conservation of Indigenous Forest Programme (COMIFOR) en comparaison avec une carte établie en 1992 par le Kenya Indigenous Forests Conservation Programme ;
· des réunions avec la population ont été organisées dans les cinq districts du mont Kenya avec l’aide du Groupe de travail sur les forêts kenyanes. Elles avaient pour but de solliciter l’avis de la population et ses commentaires sur la gestion passée, présente et future de la réserve nationale ;
· des réunions ont été organisées en novembre au niveau des districts et le projet final de plan de gestion a été soumis à KWS la première semaine de décembre 2001. Il a été adressé à diverses parties prenantes pour examen, puis présenté en janvier 2002 lors d’un forum donneurs/partenaires ;
· le plan de gestion définitif devait être achevé d’ici fin février 2002.
L’UICN a été informée par le PNUE que KWS avait demandé au Groupe de travail sur les forêts kenyanes de coordonner une opération de suivi destinée à évaluer l’impact des nouvelles pratiques de gestion mises en place par KWS depuis sa prise en charge du site, en juillet 2000. Le PNUE a également indiqué que, d’après des images satellite prises en février 2002, la couverture végétale semblait s’être régénérée de façon substantielle sur de grandes étendues du parc national et de la réserve nationale du mont Kenya sur lesquelles il avait été empiété jusqu’en 2000. Le rapport complet du PNUE, basé sur une étude aérienne, des images satellite et des études sur le terrain, devrait être terminé en juin ou juillet 2002.
L’UICN a reçu de la part du Laikipia Research Programme et du directeur du parc national et de la réserve nationale du mont Kenya un rapport sur l’état de conservation du site, en particulier les mesures prises depuis 2000 et les résultats obtenus.
Le rapport indique que diverses mesures ont été mises en œuvre, notamment :
· une surveillance aérienne permanente pour identifier les zones visées par les bûcherons et pour déployer des équipes sur le terrain afin de faire respecter la réglementation ;
· environ 1 000 cas d’exploitation illégale des ressources forestières ont donné lieu à des poursuites ;
· depuis 2000, les patrouilles de KWS ont permis de supprimer plusieurs centaines de pièges ;
· KWS est le premier organisme à s’attaquer au problème du déversement illégal de déchets dans la forêt du mont Kenya par le conseil général de Meru ;
· 35 gardes forestiers supplémentaires ont été déployés en janvier 2002 dans la forêt du mont Kenya pour améliorer la sécurité et faire respecter la loi.
En ce qui concerne les projets axés sur les populations locales, il est indiqué que l'on tente de régler les conflits entre les hommes et la faune sauvage en posant de clôtures électriques avec l’aide du Billy Woodley Mount Kenya Trust . Des projets au profit des populations locales sont également engagés dans le cadre du projet conjoint PNUD/FEM/SGP du projet "Compact" mondial (le mont Kenya est l’un des six sites du patrimoine mondial retenus pour bénéficier d’une aide financière dans le cadre du projet "Compact" mondial). Par ailleurs, le Fonds international de développement agricole (FIDA) lance un projet pilote de captage des eaux sur le flanc sud-est de la montagne et USAID a engagé la phase préliminaire de planification d’un projet de développement communautaire.
D’après le rapport, le plan de gestion récemment élaboré devrait redéfinir les limites du site du patrimoine mondial en fonction de diverses zones. La mission de l’UICN qui a été proposée (et officiellement préconisée dans le projet de plan de gestion) sera très utile si elle peut étudier le plan sur place.
Le rapport indique en outre que les résultats des nouvelles pratiques susmentionnées sont notamment une augmentation de 80 % des recettes touristiques depuis 2000 et un recul de l’empiètement sur la forêt, de 20 265 ha en 2000 à 7 941 hectares en 2002.
Le rapport précise également que, grâce à une meilleure gestion des plantations forestières par le Département des Forêts, les plantations forestières dans la réserve nationale du mont Kenya (à l’extérieur du site du patrimoine mondial) sont passées de 539 hectares pour la période 1995-2000 à 2 352 hectares pour la période 2000-2002.
KWS a entrepris une campagne de suivi pour évaluer l’efficacité de ses nouvelles pratiques de gestion ; pour cela, elle a fait appel à des organismes indépendants, notamment le Groupe de travail sur les forêts kenyanes (KFWG) et le Laikipia Research Programme.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2002
26 COM 21B.14
Parc national/Forêt naturelle du mont Kenya (Kenya)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Félicite l'État partie pour ses efforts en vue de régler les problèmes de conservation sur ce site, en particulier pour limiter l'empiètement et mettre en œuvre des projets communautaires ;
2. Demande à l'État partie de soumettre à l'examen du Centre et de l'UICN : une copie de la version finale du rapport du Groupe de travail sur les forêts kenyannes (KFWG)/Laikipia et coll.; une carte du déclassement de la forêt proposée dans Sirimon Forest, montrant clairement le lien avec le site du patrimoine mondial, ainsi que l'endroit où les plantations forestières ont progressé ; les dernières informations en date sur le déclassement, notamment sur toute évaluation d'impact environnemental entreprise en vue de ce déclassement et la prise en compte des conséquences pour le site du patrimoine mondial, y compris les dispositions à prendre pour atténuer ces effets ;
3. Salue l'invitation de l'État partie à organiser une mission sur le site au cours du second semestre 2002.
Le Comité pourrait souhaiter adopter la décision suivante appui aux recommandations de l’UICN, à savoir :
« Le Comité félicite l’Etat partie pour ses efforts en vue de régler les problèmes de conservation sur ce site, en particulier pour limiter l’empiètement et mettre en œuvre des projets communautaires. Il demande à l’Etat partie de soumettre à l’examen du Centre et de l’UICN : une copie de la version finale du rapport KFWG/Laikipia et coll. ; une carte du déclassement de la forêt proposée dans Sirimon Forest, montrant clairement le lien avec le site du patrimoine mondial, ainsi que l’endroit où les plantations forestières ont progressé ; les dernières informations en date sur le déclassement, notamment sur toute évaluation d’impact sur l’environnement entreprise en vue de ce déclassement et la prise en compte des conséquences pour le site du patrimoine mondial, y compris les dispositions à prendre pour atténuer ces effets ;
Par ailleurs, le Comité salue l’invitation de l’Etat partie à organiser une mission sur le site au cours du second semestre 2002.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.