Qal’at al-Bahreïn – ancien port et capitale de Dilmun
Facteurs affectant le bien en 2013*
- Habitat
- Infrastructures de transport de surface
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Projet de remblais sur la mer (« Etoile du Nord ») dans la baie en face du bien et projet de port de pêche (problème résolu);
- Intégrité physique et visuelle menacée par les projets d’aménagements urbains et architecturaux autour de la zone protégée ;
- Intégrité visuelle menacée par un projet de chaussée au large de la côte nord dans le cadre de la réponse globale au problème de trafic dans cette partie du pays ;
- Intégrité physique et visuelle du bien menacée par un segment du projet « Route N », une voie rapide envisagée sur le littoral nord du pays dont le tracé devrait traverser la partie occidentale de la zone tampon, à cinquante mètres de distance des limites du bien.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2013
Montant total approuvé : 26 500 dollars E.U.
2002 | Preparatory Assistance for Qal'at al-Bahrain site (Approuvé) | 26 500 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2013**
Janvier-février 2006 : mission du Centre du patrimoine mondial ; juin 2006 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS, juillet 2012 : mission consultative conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS,
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2013
Le 11 juin 2012, le ministre de la Culture du Royaume de Bahreïn a adressé une lettre au directeur du Centre du patrimoine mondial l’informant de projets d’aménagement de nouvelles infrastructures devant être menés à bien par le Ministère des Affaires des Municipalités, des Affaires rurales et de l’Urbanisme. Les propositions incluaient un projet de développement d’une voie rapide (dite « Route N ») le long de la côte nord de l’île de Bahreïn. Le tracé de cette voie rapide devrait traverser la zone tampon du bien inscrit, à 50 m de ses limites, où sont situées de nombreuses zones archéologiques non fouillées et palmeraies.
À la demande de l’État partie, une mission consultative conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS a été effectuée du 27 au 30 juillet 2012 afin d’évaluer l’impact potentiel du projet « Route N ».
La mission consultative a conclu que le projet de construction de la Route N à travers la zone tampon du bien constituerait une menace pour sa valeur universelle exceptionnelle (VUE). Toutefois, la mission a reconnu la haute importance stratégique de la Route N en termes de transport et connectivité entre la capitale et les secteurs Nord et la nécessité de traiter ce point de manière globale et approfondie. Plusieurs recommandations ont été faites, notamment la nécessité de réaliser une évaluation d’impact sur l’environnement (EIE), incluant une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP), axées dans un premier temps sur le tronçon qui affecterait directement le bien et sa zone tampon. Il a été recommandé qu’au terme des EIE et EIP une nouvelle proposition pour relier les régions et répondre aux besoins de connexion des infrastructures soit élaborée dans le cadre d’une entreprise conjointe entre autorités concernées, à même de garantir l’absence de tout impact sur les éléments du patrimoine culturel ou naturel. Il a également été demandé que les résultats de l’EIE et de l’EIP soient soumis par le Ministère des Affaires des Municipalités, des Affaires rurales et de l’Urbanisme et le Ministère des Travaux au Ministère de la Culture afin que ce dernier puisse officiellement les partager avec le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS.
Le 28 janvier 2013, le Ministère de la Culture a adressé une lettre au Centre du patrimoine mondial accompagnée de l’EIE et de l’EIP effectuées par le Ministère des Travaux. Un document présentant la vision et les objectifs stratégiques d’un plan intégré de gestion et de conservation du bien a également été joint. Le Ministère de la Culture a informé le Centre du patrimoine mondial que les résultats des EIE et EIP avaient donné lieu à des discussions entre les autorités concernées en vue d’élaborer d’autres tracés pour la Route N.
Le 28 mars 2013, une réunion a été organisée au Centre du patrimoine mondial à la demande de l’État partie avec des représentants du Ministère de la Culture et du Ministère des Travaux, ainsi qu’avec l’ICOMOS. Le travail effectué depuis la mission consultative de juillet 2012, en vue d’identifier d’autres solutions, a été présenté. Le représentant du Ministère des Travaux a également fait connaître la décision prise par les plus hautes instances du gouvernement de Bahreïn pour annuler le tracé initial de la Route N et un document confirmant officiellement cette décision a été transmis. Un rapport détaillé sur la manière dont l’annulation du tracé initial de la Route N sera traitée et sur les options désormais envisagées pour réaliser le projet tout en garantissant l’intégrité du bien du patrimoine mondial, a également été présenté. Cela concerne plus particulièrement le tronçon de route qui devrait désormais, selon les nouvelles options d’aménagement, traverser le corridor visuel adopté par le Comité du patrimoine mondial en 2006 comme extension de la zone tampon du bien. Il y était établi qu’aucun aménagement au-dessus du niveau de la mer ne serait autorisé par l’État partie dans le corridor visuel à l’exception d’un pont à une distance minimale de 3 km du rivage. Les nouvelles options d’aménagement élaborées par le Ministère des Travaux concernent l’emplacement dudit pont qu’il faudra construire à une distance comprise entre 2 et 3 km du rivage. L’État partie, considérant que l’impact d’un pont situé à moins de 3 km du rivage peut être atténué par une conception de grande qualité, demande l’approbation du Comité du patrimoine mondial pour développer davantage les nouvelles options d’aménagement au sein du corridor visuel établi mais en prenant en compte la distance de 2 à 3 km du rivage.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2013
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives souhaitent souligner l’engagement de l’État partie dans la mise en œuvre des recommandations de la mission consultative et les efforts significatifs accomplis pour annuler le tracé initial de la Route N afin de préserver l’intégrité du bien du patrimoine mondial. Ils suggèrent que cette coopération réussie entre l’État partie, le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives soit soulignée et que l’État partie soit félicité pour son engagement envers la conservation et la protection du bien. Ils sont également d’avis que la demande de l’État partie d’avoir la possibilité d’étudier différentes options pour l’emplacement du futur pont, traversant le corridor visuel à une distance de 2 à 3 km du rivage, est acceptable, à la condition que la conception du futur pont soit de grande qualité et qu’elle garantisse un impact visuel minimal. Si le Comité du patrimoine mondial devait décider de répondre de manière positive à la demande de l’État partie, le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives recommandent qu’aucune décision ne soit prise concernant l’emplacement final du pont avant que les détails de l’option choisie ne soient examinés.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2013
37 COM 7B.47
Qal’at al-Bahreïn – ancien port et capitale de Dilmun (Bahrein) (C 1192bis)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-13/37.COM/7B.Add,
2. Rappelant les décisions 32 COM 8B.54 et 33 COM 7B.53 adoptées à ses 32e (Québec, 2008) et 33e (Séville, 2009) sessions respectivement,
3. Félicite l’État partie pour son engagement envers la conservation et la protection de la valeur universelle exceptionnelle du bien incluant ses conditions d’intégrité, et pour son étroite coopération avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives en faveur de l’identification d’autres solutions de tracé pour la Route N ;
4. Invite l’État partie à poursuivre ses efforts en faveur de la protection du bien ainsi que sa coopération avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ;
5. Approuve la demande de l’État partie d’étudier diverses options pour l’emplacement du pont envisagé pour franchir le corridor visuel à une distance comprise entre 2 et 3 km du rivage et recommande vivement que la priorité soit donnée aux options susceptibles d’offrir la plus grande distance entre le pont et le rivage ;
6. Demande à l’État partie de soumettre les résultats des études effectuées vis-à-vis de l’emplacement et de la conception du projet de pont au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant qu’une décision finale ne soit prise ;
7. Réitère sa demande à l’État partie de finaliser le plan intégré de gestion et de conservation pour le bien et de soumettre, d’ici le 1er février 2014 , trois exemplaires imprimés et électroniques de ce plan, pour examen par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ;
8. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015 , un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points qui précèdent, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015.
Projet de décision : 37 COM 7B.47
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-13/37.COM/7B.Add,
2. Rappelant les décisions 32 COM 8B.54 et 33 COM 7B.53 adoptées à ses 32e (Québec, 2008) et 33e (Séville, 2009) sessions respectivement,
3. Félicite l’État partie pour son engagement envers la conservation et la protection de la valeur universelle exceptionnelle du bien incluant ses conditions d’intégrité, et pour son étroite coopération avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives en faveur de l’identification d’autres solutions de tracé pour la Route N ;
4. Invite l’État partie à poursuivre ses efforts en faveur de la protection du bien ainsi que sa coopération avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ;
5. Approuve la demande de l’État partie d’étudier diverses options pour l’emplacement du pont envisagé pour franchir le corridor visuel à une distance comprise entre 2 et 3 km du rivage et recommande vivement que la priorité soit donnée aux options susceptibles d’offrir la plus grande distance entre le pont et le rivage ;
6. Demande à l’État partie de soumettre les résultats des études effectuées vis-à-vis de l’emplacement et de la conception du projet de pont au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant qu’une décision finale ne soit prise ;
7. Réitère sa demande à l’État partie de finaliser le plan intégré de gestion et de conservation pour le bien et de soumettre, d’ici le 1er février 2014, trois exemplaires imprimés et électroniques de ce plan, pour examen par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ;
8. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points qui précèdent, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.