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Falaises de Bandiagara (pays dogon)

Mali
Facteurs affectant le bien en 2013*
  • Destruction délibérée du patrimoine
  • Guerre
  • Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
  • Ressources financières
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Insuffisance de moyens pour la gestion du site
  • Trafic illicite de biens culturels
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2013
Demandes approuvées : 7 (de 1988-2011)
Montant total approuvé : 98 640 dollars E.U.
2011 Restauration de Gin'na a Banani Ammou (Approuvé)   5 000 dollars E.U.
2001 Evaluation of the Cliff of Bandiagara's Natural ... (Approuvé)   14 740 dollars E.U.
1998 Exhibition on Dogon architecture (Approuvé)   5 000 dollars E.U.
1997 Mission for the inventory of architecture in the Land ... (Approuvé)   19 700 dollars E.U.
1993 Pilot inventory project in 3 villages in the site of ... (Approuvé)   42 000 dollars E.U.
1990 Preparation of a technical cooperation project for the ... (Approuvé)   7 200 dollars E.U.
1988 Mission for the preparation of a nomination file and a ... (Approuvé)   5 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2013**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2013

Le rapport sur le l’état de conservation du bien soumis par l’Etat partie le 6 avril 2013 souligne des problèmes et contraintes de gestion du bien, en raison du conflit armé qui a affecté les régions nord du Mali à partir d’avril 2012. Parmi ces contraintes, figurent l’arrêt du tourisme culturel qui est une des sources de revenus les plus importantes pour les communautés locales, le dépérissement des identités culturelles liées à la présence de groupes armés et la recrudescence du phénomène du trafic et de la vente illicites  d’objets culturels.

A ceux-ci s’ajoute la suspension des ressources financières allouées par le budget national à la Mission Culturelle de Bandiagara (MCB), en raison de la crise occasionnée par l’occupation des régions du nord.

Par ailleurs, le pays dogon a été touché dans sa partie septentrionale par le conflit armé, avec la destruction du grand Toguna de la ville de Douenza. Cette zone est située en dehors du périmètre inscrit sur la Liste du patrimoine mondial. Ce périmètre inscrit n’a heureusement subi aucun dommage physique.

a)   Actions de protection et de conservation menées pendant la crise par la MCB

Malgré la crise et la fermeture de la plupart des services techniques étatiques sur le site, la MCB a poursuivi la réalisation de ses projets phares dont le projet de restauration du village de Banani Ammou, avec une forte implication des communautés locales. Ce projet a été cofinancé par le World Monuments Fund et le Centre du patrimoine mondial, avec la collaboration de CRAterre. Il a été entièrement mis en œuvre.

La MCB a également conduit des activités de sensibilisation à la protection des biens culturels. Elle a aussi fait une évaluation de l’état de conservation des objets des trois musées locaux du site et une évaluation des risques de trafic illicite.

La MCB a par la suite organisé, avec l’appui financier de la GIZ (Coopération Allemande au Développement), une journée de réflexion avec les acteurs culturels et touristiques sur les impacts socioéconomiques et les attitudes à tenir face à la crise sécuritaire et sociopolitique du Mali. Cette journée a abouti à une série de recommandations visant à minimiser les impacts de la crise.

Enfin, la MCB a préparé un dossier de nomination du site sur la liste de «2014 World Monuments Watch » afin d’obtenir le financement complémentaire pour mettre en œuvre les activités de conservation et de gestion.

b)   Menaces

D’après le rapport, le site est confronté à des changements liés à des phénomènes socioéconomiques (exode, scolarisation, développement d’infrastructures), aux activités humaines et à la dégradation de l’environnement (variations climatiques, pression démographique). Certaines pratiques culturelles immatérielles connaissent des mutations liées au contact avec d’autres valeurs importées (religions, tourisme culturel…).

Le rapport mentionne que les traditions sociales, culturelles et religieuses des Dogon sont encore relativement bien préservées malgré la pression exercée par les groupes armés, et les effets des changements induits du développement global. Les villages et les habitants conservent des valeurs ancestrales liées à un mode de vie original. L’intégration harmonieuse d’éléments culturels (architectures) au paysage naturel a subi peu de changements quand bien même se développent des nouvelles infrastructures et équipements sur le site.

Le rapport souligne que le bien reste vulnérable bien que ses valeurs aient été très peu affectées par la situation de crise et de conflit armé auquel le pays est confronté. La gestion est encore efficace avec l’approche de gestion de proximité initiée par la Mission Culturelle en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial et d’autres partenaires techniques et financiers.

c)  Mesures à prendre pour contribuer à la conservation durable du bien

Le rapport propose les mesures suivantes pour atténuer les menaces occasionnées par la crise au Mali :

·  La mise en œuvre d’une vaste campagne d’information, de sensibilisation et d’éducation pour préserver la diversité des expressions culturelles et l’authenticité des valeurs immatérielles (traditions religieuses, manifestations à caractère rituel ou événements culturels festifs). Il s’agit également d’organiser des ateliers de renforcement des capacités des collectivités territoriales et d’acteurs du développement pour la prise en compte de la dimension patrimoniale dans les projets et programmes de développement local.

·  L’évaluation et la mise en œuvre du plan de gestion et de conservation du site 2006 – 2010, pour l’adapter à l’évolution sociopolitique et économique que connaissent les communautés locales. .

·  La mise en œuvre de projets de réhabilitation et de restauration de sites et monuments significatifs, et d’aménagement dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des communautés locales.

d)   Progrès dans la mise en œuvre des décisions du Comité du patrimoine mondial

L’Etat partie a organisé du 8 au 10 avril 2013 à Bamako un atelier de formation sur la lutte contre le trafic illicite des biens culturels grâce au fonds d’urgence mobilisé par la Directrice générale de l’UNESCO. Cet atelier a réuni une trentaine de participants du Mali et de 6 pays frontaliers dont des agents de la Police, de la Douane et de la Gendarmerie.

e)  Actions réalisées par l’UNESCO en faveur de la protection du bien

(Voir le rapport sur l’état de conservation de Tombouctou (C119) à  https://whc.unesco.org/fr/soc/1865). 

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2013

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives constatent que malgré la crise dans les régions nord du Mali et la proximité du pays Dogon des lieux de conflit armé, le périmètre des falaises de Bandiagara inscrit sur la Liste du patrimoine mondial n’a subi aucun dommage physique, si bien que son intégrité, son authenticité et sa Valeur universelle exceptionnelle demeurent conservées.

Néanmoins, la partie septentrionale du pays dogon a été touchée, avec la destruction du grand Toguna de la ville de Douenza.

De plus, en raison de la crise, des problèmes et contraintes ont émergé, tels que l’arrêt du tourisme culturel qui constitue une des sources de revenus les plus importantes pour les communautés locales, le dépérissement des identités culturelles liées à la crise, et la recrudescence du phénomène du trafic et de la vente illicites des biens culturels.

Face à cette situation, la Mission Culturelle de Bandiagara a su mener des actions de protection, de sensibilisation et de conservation du site, malgré la suspension des ressources financières de l’Etat et la fermeture des services techniques sur le site.

 

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives notent avec satisfaction les efforts ainsi déployés par la MCB et saluent les mesures qu’elle propose pour contribuer à la conservation durable des Falaises de Bandiagara. Ils confirment la nécessité pour le Comité de soutenir ces mesures et se tiennent à la disposition de l’Etat partie pour fournir leurs expertises.

Décisions adoptées par le Comité en 2013
37 COM 7B.34
Falaises de Bandiagara (Pays dogon) (Mali) (C/N 516)

Le Comité du patrimoine mondial,

1.  Ayant examiné le document WHC-13/37.COM/7B.Add,

2.  Félicite l’État partie pour les efforts déployés en faveur de la protection et de la conservation du bien dans le contexte difficile de conflit armé dans les régions nord du Mali ;

3.  Exprime sa préoccupation sur les problèmes issus de la crise et liés à l’arrêt du tourisme culturel qui constitue une des sources de revenus les plus importantes pour les communautés locales, au dépérissement des identités culturelles liées à la crise, à la recrudescence du phénomène du trafic et de la vente illicites des biens culturels ;

4.  Remercie la Directrice générale de l’UNESCO pour les efforts déployés  afin de répondre aux décisions 36 COM 7B.106 et 36 COM 7B.107 , à travers notamment la création d’un compte spécial pour la sauvegarde du patrimoine culturel malien et la sensibilisation de la communauté internationale ;

5.  Remercie également la France, le Mali et l’UNESCO d’avoir organisé, une journée de solidarité pour le Mali au cours de laquelle une réunion internationale d’experts s’est tenue et a abouti à l’adoption d’un plan d’action pour la réhabilitation du patrimoine culturel et des manuscrits anciens du Mali ;

6.  Remercie en outre le groupe d’experts de l’UNESCO sur le Mali constitué des Organisations consultatives (l’ICOMOS, ICCROM), du Conseil international des musées (ICOM), de la Fédération internationale des associations de bibliothécaires (IFLA), de l’Ecole du patrimoine africain (EPA), du Fonds pour le patrimoine mondial africain (FPMA), et du Centre international de la construction en terre-Ecole nationale supérieure d’architecture de Grenoble (CRAterre-ENSAG), d’avoir contribué à l’élaboration de ce plan d’action en étroite collaboration avec les experts maliens et français ;

7.  Lance un appel aux États parties à la Convention du patrimoine mondial, à l’Union Africaine, à l’Union Européenne, à la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), aux autres organisations africaines et à l’ensemble de la communauté internationale pour qu’ils contribuent à la mise en œuvre du plan d’action pour la réhabilitation du patrimoine culturel et des manuscrits anciens du Mali ;

8.  Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2014 , un rapport détaillé sur l’état de conservation du bien les Falaises de Bandiagara (pays dogon), et plus particulièrement sur les progrès réalisés en vue de la préservation de leur Valeur universelle exceptionnelle, pour examen par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 38e session en 2014.

Projet de décision :  37 COM 7B.34

Le Comité du patrimoine mondial,

1.  Ayant examiné le document WHC-13/37.COM/7B.Add,

2.  Félicite l’Etat partie pour les efforts déployés en faveur de la protection et de la conservation du bien dans le contexte difficile de conflit armé dans les régions nord du Mali ;

3.  Exprime sa préoccupation sur les problèmes issus de la crise et liés à l’arrêt du tourisme culturel qui constitue une des sources de revenus les plus importantes pour les communautés locales, au dépérissement des identités culturelles liées à la crise, à la recrudescence du phénomène du trafic et de la vente illicites des biens culturels ;

4.  Remercie la Directrice générale de l’UNESCO pour les efforts déployés  afin de répondre aux décisions 36 COM 7B.106 et 36 COM 7B.107, à travers notamment la création d’un compte spécial pour la sauvegarde du patrimoine culturel malien et la sensibilisation de la communauté internationale ;

5.  Remercie la France, le Mali et l’UNESCO d’avoir organisé, une journée de solidarité pour le Mali au cours de laquelle une réunion internationale d’experts s’est tenue et a abouti à l’adoption d’un plan d’action pour la réhabilitation du patrimoine culturel et des manuscrits anciens du Mali ;

6.  Remercie également le groupe d’experts de l’UNESCO sur le Mali constitué des Organisations consultatives (l’ICOMOS, ICCROM), du Conseil international des musées (ICOM), de la Fédération internationale des associations de bibliothécaires (IFLA), de l’Ecole du patrimoine africain (EPA), du Fonds pour le patrimoine mondial africain (FPMA), et du Centre international de la construction en terre-Ecole nationale supérieure d’architecture de Grenoble (CRAterre-ENSAG), d’avoir contribué à l’élaboration de ce plan d’action en étroite collaboration avec les experts maliens et français ;

7.  Lance un appel aux Etats parties à la Convention du patrimoine mondial, à l’Union Africaine, à l’Union Européenne, à la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), aux autres organisations africaines et à l’ensemble de la communauté internationale pour qu’ils contribuent à la mise en œuvre du plan d’action pour la réhabilitation du patrimoine culturel et des manuscrits anciens du Mali ;

8.  Demande à l’Etat partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2014, un rapport détaillé sur l’état de conservation du bien les Falaises de Bandiagara (pays dogon), et plus particulièrement sur les progrès réalisés en vue de la préservation de leur Valeur universelle exceptionnelle, pour examen par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 38e session en 2014.

 

Année du rapport : 2013
Mali
Date d'inscription : 1989
Catégorie : Mixte
Critères : (v)(vii)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 37COM (2013)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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