Parc national de Los Katíos
Facteurs affectant le bien en 2013*
- Activités illégales
- Grandes installations linéaires
- Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
- Système de gestion/plan de gestion
- Troubles civils
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Conflit armé ;
- Extraction illégale de ressources naturelles ;
- Menaces dues aux grands projets d'infrastructure ;
- Absence de contrôle de l’autorité de gestion.
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
- Exploitation forestière illégale;
- Installation des populations non autorisée;
- Pêche et chasse;
- Menace des grands projets d'infrastructure.
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril
Adoptée, voir Décision https://whc.unesco.org/fr/decisions/4628
Mesures correctives pour le bien
Mesures correctives techniques actualisées adoptées; voir https://whc.unesco.org/fr/decisions/4628
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2013
Montant total approuvé : 73 000 dollars E.U.
2009 | Threats mitigation over the outstanding universal ... (Approuvé) | 30 000 dollars E.U. |
2002 | Management Plan for Los Katios National Natural Park (Approuvé) | 43 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2013**
Novembre 2011 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / UICN à Bogota plutôt qu’une visite sur le bien
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2013
Le 1er février 2013, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien au Centre du patrimoine mondial, comme le demandait le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session (Saint-Pétersburg, 2012). Dans sa Décision 36 COM 7A.16, le Comité du patrimoine mondial a demandé instamment à l’État partie de mettre en œuvre les mesures techniques correctives mises à jour et de valider un ensemble d’indicateurs relatifs à l’état de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril. Parmi ces indicateurs, la distinction est faite entre les menaces actuelles (établissements et extractions illégales et incontrôlées de ressources naturelles) et les menaces potentielles (grands projets d’infrastructure et sécurité). Le respect des indicateurs est un facteur décisif pour un éventuel retrait du bien de la Liste du patrimoine en péril. L’État partie se concentre sur le rapport sur ses activités et les progrès réalisés en réponse à la décision ci-dessus mentionnée du Comité. L’UICN a également travaillé directement avec l’État partie, lui prodigant ses conseils.
a) Établissements dans le bien
Une communauté indigène s’est établie dans une partie du bien qu’elle considère comme sa terre ancestrale. Des accords sont nécessaires afin d’équilibrer d’une part les droits légitimes et d’autre part les objectifs de conservation du bien. L’État partie fait état de plusieurs réunions qui ont rassemblé la communauté indigène Phu Juin Wounaan Buur et les autorités responsables de la conservation en 2012. Les premiers échanges ont abouti à un accord volontaire entre la communauté et la direction du parc en avril 2012, l’accent étant mis sur l’aménagement, le zonage et les recherches sur l’histoire ancestrale de la communauté. Un atelier de suivi qui s’est tenu en octobre 2012 pour affiner le premier accord, soulignant l’importance du respect mutuel et de la prise en compte des divergences de points de vue et de concepts culturels. Le nouvel accord définit des orientations de gouvernance et de gestion partagées, un mécanisme de coordination (comité et règles) et le suivi de la mise en œuvre de l’accord. Des progrès importants sont constatés et un accord final devrait être conclu.
b) Exploitation de la forêt, chasse et pêche illégales
La limitation de la présence gouvernementale dans le bien pendant une longue période, entre autres en raison des problèmes de sécurité, a favorisé l’extraction illégale de ressources, en particulier le bois, le poisson et la faune sauvage. A la suite du plan d’action ‘Plan Choque’, l’État partie décrit un processus de reconquête du contrôle, y compris par des investissements dans des dispositifs de communication et un nouveau poste de contrôle. Des accords de restauration des rives des cours d’eau ont été pris avec plusieurs communautés le long des rivières Cacarica et Atrato. L’État partie rappelle un accord sur la gestion de la pêche dans les marais Tumaradó signés par les autorités chargées de la conservation et le conseil communautaire Tumaradó. Un accord comparable est en cours avec la communauté de Puente America. Le soutien extérieur contribue à promouvoir des systèmes de production durables grâce au soutien matériel, au développement des capacités et au suivi. Ces activités améliorent le niveau de vie local et, par conséquent, tendent à alléger la pression sur le bien.
Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN reconnaissent les progrès considérables et la nécessité de fournir des efforts supplémentaires après des années de fonctionnement extrêmement limité. Ils considèrent qu’il est approprié d’associer le contrôle, l’application de la loi et la coopération participative des communautés locales et qu’il convient de poursuivre cette politique.
c) Grands projets d’infrastructure et impacts possibles sur le bien
Le Comité du patrimoine mondial, dans sa décision 36 COM 7A.16, a noté que les grands projets ne faisaient pas peser de menace immédiate sur le bien. En l’absence de notification de tels projets, aux termes du paragraphe 172 des Orientations, le Centre du patrimoine mondial et l’UICN supposent que la situation est inchangée. La demande du Comité de mener une évaluation de l’impact environnemental des couloirs de transport de l’électricité prévus à proximité des limites du bien n’a pas été traitée. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN notent que cette évaluation est toujours requise et qu’elle devrait comprendre une prise en considération explicite de la valeur universelle exceptionnelle du bien, à moins qu’une décision ait été prise qui annule le projet.
d) Sécurité et conflits
Malgré d’occasionnels rapports sur des groupes armés traversant le bien, les multiples activités des autorités chargées de la conservation dans et à proximité du bien présentent toutes les preuves d’une sécurité globalement améliorée. L’État partie fait état d’efforts pour réduire les risques des mines antipersonnel. Bien que des progrès soient encore nécessaires pour entièrement restaurer une gestion efficace, le niveau de sécurité actuel permet aux autorités chargées de la conservation de remplir leur mandat et de réaliser les tâches de contrôle et de gestion de routine. Du point de vue du Centre du patrimoine mondial et de l’UICN, la situation s’améliorant, il est envisageable qu’une mission de suivi se rende sur le bien dans un avenir pas trop lointain, à condition que les Nations unies accordent leur visa. L’État partie a indiqué sa volonté de recevoir une telle mission.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2013
L’État partie fait état d’un investissement important dans la gouvernance, la gestion et l’application de la loi, s’engageant ainsi dans un processus systématique de récupération du contrôle. Le soutien extérieur a contribué à cette évolution positive. Les mesures de gestion passent de l’urgence à des approches plus systématiques et structurées. Le gouvernement a rétabli sa présence, amélioré la compréhension de la situation et a produit d’importants efforts pour s’engager auprès des communautés locales indigènes et d’origine africaine. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN sont d’avis que ces efforts doivent se poursuivre et qu’il faut assurer une communication régulière avec les communautés. La présence des Wounaan dans le bien est un facteur incontournable dans la gouvernance et de la gestion du bien. L’intégration explicite d’intérêts locaux, recouvrant des perceptions culturelles diverses, est prometteuse mais risque de prendre du temps dans une situation post-conflit. L’accord final sur la gestion des ressources devra démontrer que la VUE ne sera pas compromise avant que le bien soit retiré de la Liste du patrimoine mondial en péril. Cet accord sur les ressources pourrait s’avérer être un outil majeur de l’intégrité future du bien, parallèlement au contrôle et à l’application de la loi. L’analyse de cette expérience pourrait livrer des résultats intéressants pour l’utilisation durable des biens du patrimoine mondial. Par conséquent, le Centre du patrimoine mondial et l’UICN recommandent que le Comité encourage l’État partie à documenter et à partager son expérience.
Les grands projets d’infrastructure ne semblent pas constituer une menace majeure actuellement. Toutefois, tout changement devra être communiqué au Comité. Il est nécessaire de surveiller la situation concernant le couloir de transport de l’électricité prévu à proximité des limites du bien et, si le projet est encore envisagé, de mener une évaluation d’impact environnemental et d’informer le Centre du patrimoine mondial conformément au paragraphe 172 des Orientations.
Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN sont d’avis que l’État partie a fait des progrès notables dans des circonstances défavorables. Toutefois, les mesures correctives ne sont pas entièrement mises en œuvre et les indicateurs de l’état de conservation souhaité ne sont pas encore totalement satisfaits. La réussite de la consolidation des tendances actuelles permettraient d’envisager le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril dans les deux à trois ans, à condition que les progrès se poursuivent.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2013
37 COM 7A.17
Parc national de Los Katios (Colombie) (N711)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-13/37.COM/7A,
2. Rappelant la décision 36COM 7A.16, adoptée à sa 36e session (Saint-Pétersbourg, 2012),
3. Reconnaît les progrès notables réalisés par l'État partie à la suite des mesures correctives mises à jour et de ses efforts tendant à atteindre l’état de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril;
4. Encourage l’État partie à renforcer ses efforts afin de se conformer aux indicateurs définis pour permettre le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, et en particulier de veiller à ce que tout accord signé avec les communautés installées dans le parc tienne compte explicitement de la nécessité d’assurer la conservation à long terme de la valeur universelle exceptionnelle du bien;
5. Regrette que l’État partie n’ait pas fourni d’informations sur l’état des conduits de transport d’électricité prévus à proximité des limites du bien et demande à l’État partie de rendre compte de l’état d’avancement de l’évaluation d’impact environnemental de ce projet au Centre du patrimoine mondial, conformément au Paragraphe 172 des Orientations , ou de confirmer que le projet a été abandonné;
6. Demande également que l’État partie soumette au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2014 , un rapport mis à jour sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des dernières recommandations et mesures correctives, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 38e session en 2014;
7. Décide de maintenir le Parc national de Los Katíos (Colombie) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
37 COM 8C.2
Mise à jour de la Liste du patrimoine mondial en péril (biens maintenus)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné les rapports sur l’état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-13/37.COM/7A, WHC-13/37.COM/7A.Add et WHC-13/37.COM/7A.Add.2),
2. Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
- Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision 37 COM 7A.29 )
- Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision 37 COM 7A.30 )
- Belize, Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (décision 37 COM 7A.16 )
- Chili, Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (décision 37 COM 7A.37 )
- Colombie, Parc national de Los Katíos (décision 37 COM 7A.17 )
- Côte d'Ivoire, Parc national de la Comoé (décision 37 COM 7A.2 )
- Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision 37 COM 7A.3 )
- Egypte, Abou Mena (décision 37 COM 7A.23 )
- États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades (décision 37 COM 7A.15 )
- Ethiopie, Parc national du Simien (décision 37 COM 7A.10 )
- Géorgie, Cathédrale de Bagrati et monastère de Ghélati (décision 37 COM 7A.32 )
- Géorgie, Monuments historiques de Mtskheta (décision 37 COM 7A.33 )
- Honduras, Réserve de la Biosphère Río Plátano (décision 37 COM 7A.18 )
- Indonésie, Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra (décision 37 COM 7A.14 )
- Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision 37 COM 7A.24 )
- Iraq, Ville archéologique de Samarra (décision 37 COM 7A.25 )
- Jérusalem, Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (décision 37 COM 7A.26 )
- Madagascar, Forêts humides de l’Atsinanana (décision 37 COM 7A.11 )
- Mali, Tombouctou (décision 37 COM 7A.19 )
- Mali, Tombeau des Askia (décision 37 COM 7A.20 )
- Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision 37 COM 7A.12 )
- Ouganda, Tombes des rois du Buganda à Kasubi (décision 37 COM 7A.21 )
- Palestine, Lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem (décision 37 COM 7A.27 )
- Panama, Fortifications de la côte caraïbe du Panama : Portobelo – San Lorenzo (décision 37 COM 7A.36 )
- Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision 37 COM 7A.38 )
- République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St Floris (décision 37 COM 7A.1 )
- République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision 37 COM 7A.4 )
- République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision 37 COM 7A.5 )
- République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision 37 COM 7A.6 )
- République démocratique du Congo, Parc national de la Salonga (décision 37 COM 7A.7 )
- République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision 37 COM 7A.8 )
- République-Unie de Tanzanie, Ruines de Kilwa Kisiwani et de Songo Mnara (décision 37 COM 7A.22 )
- Royaume-Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord, Liverpool – Port marchand (décision 37 COM 7A.35)
- Sénégal, Parc national du Niokolo-Koba (décision 37 COM 7A.13 )
- Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo (décision 37 COM 7A.34 )
- Venezuela, Coro et son port (décision 37 COM 7A.39)
- Yémen, Ville historique de Zabid (décision 37 COM 7A.28 )
Projet de décision : 37 COM 7A.17
Le Comité du patrimoine mondial,
1. .Ayant examiné le document WHC-13/37.COM/7A,
2. Rappelant la décision 36COM 7A.16, adoptée à sa 36e session (Saint-Pétersbourg, 2012),
3. Reconnaît les progrès notables réalisés par l'État partie à la suite des mesures correctives mises à jour et de ses efforts tendant à atteindre l’état de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril ;
4. Encourage l’État partie à renforcer ses efforts afin de se conformer aux indicateurs définis pour permettre le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, et en particulier de veiller à ce que tout accord signé avec les communautés installées dans le parc tienne compte explicitement de la nécessité d’assurer la conservation à long terme de la valeur universelle exceptionnelle du bien ;
5. Regrette que l’État partie n’ait pas fourni d’informations sur l’état des conduits de transport d’électricité prévus à proximité des limites du bien et demande à l’État partie de rendre compte de l’état d’avancement de l’évaluation d’impact environnemental de ce projet au Centre du patrimoine mondial, conformément au Paragraphe 172 des Orientations, ou de confirmer que le projet a été abandonné ;
6. Demande également que l’État partie soumette au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2014, un rapport mis à jour sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des dernières recommandations et mesures correctives, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 38e session en 2014 ;
7. Décide de maintenir le Parc national de Los Katíos (Colombie) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.