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3. Politiques relatives à la Conservation des biens du patrimoine mondial
3.2. Suivi
3.2.1. Général

Jurisprudence

Extrait

Synthèse basée sur les décisions pertinentes du Comité

Le Comité du patrimoine mondial recommande d’établir des indicateurs clés de suivi se rapportant à la valeur universelle exceptionnelle afin de permettre de juger les changements de l’état de conservation, et d’ajouter des indicateurs spécifiques, une périodicité et des responsabilités institutionnelles (basé sur une jurisprudence en matière de décisions sur des propositions d’inscription).
Date année : 2017 2015 2014
Voir par exemple les décisions (9)
Code : 41 COM 8B.26

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/17/41.COM/8B et WHC/17/41.COM/INF.8B1,
  2. Inscrit la Cathédrale de l’Assomption de l’île-village de Sviajsk, Fédération de Russie, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (ii) et (iv) ;
  3. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    Brève synthèse

    La cathédrale de l’Assomption est située dans l’île-village de Sviajsk et fait partie du monastère du même nom. Située à la confluence de la Volga, de la Sviaga et de la Shchuka, au carrefour des routes de la soie et de la Volga, Sviajsk fut fondée par Ivan le Terrible en 1551 comme avant-poste d’où il lança la conquête du khanat de Kazan. Le monastère de l’Assomption servit de centre missionnaire et administratif pour la région conquise. La cathédrale, avec ses grands cycles de peintures murales réalisés sur une période relativement courte, reflète le programme politique et culturel ambitieux de l’État russe dans le khanat islamique de Kazan récemment conquis et illustre les nouvelles tendances de l’art chrétien orthodoxe en Russie et en Europe.

    Le monastère de l’Assomption, par sa situation, son cadre, son plan et la composition architecturale de ses bâtiments, contribue à illustrer son rôle politique, militaire et missionnaire au XVIe siècle. La cathédrale est la partie la plus remarquable de l’ensemble monastique de l’Assomption : son architecture reflète la domination de la tradition de la Russie kiévienne dans l’architecture religieuse de Moscou, Novgorod, Vladimir et Pskov, formée sous l’influence byzantine classique telle qu’elle est exprimée par les artisanats et les matériaux locaux. La rénovation du bâtiment réalisée au XVIIIe siècle, avec l’ajout de décors baroques, illustre les nouvelles tendances de l’art et de l’architecture d’Europe occidentale transposées par Pierre le Grand dans l’Empire russe en tant que modèles de référence. L’image architecturale de la cathédrale, avec son cycle de peintures murales du XVIe siècle dépeignant des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament, exprime le programme religieux et politique d’Ivan IV et traduit son pouvoir royal et le pouvoir de l’orthodoxie sur les Tatars grâce à un vocabulaire religieux compréhensible et acceptable basé sur l’Ancien Testament et sur la Vierge Marie. L’église-réfectoire Saint-Nicolas et son clocher, le bâtiment de l’archimandrite, le bâtiment de l’école monastique, le bâtiment des frères et le mur avec l’église de l’Ascension au-dessus du portail complètent et rehaussent les valeurs de la cathédrale de l’Assomption, illustrant la vie quotidienne et religieuse du passé dans les monastères orthodoxes. La situation, les masses architecturales et la configuration de l’ensemble de l’Assomption dans l’île-village de Sviajsk en font un ensemble important visible de loin en approchant de la ville et expriment son rôle en tant que référence religieuse et territoriale. Les strates culturelles et archéologiques conservées sur le territoire de l’ensemble monastique et dans les environs recèlent des objets du XVIe au XIXe siècle qui sont d’un grand intérêt en tant que sources d’information sur les réalisations spirituelles, sociales, artistiques et scientifiques. Dans sa configuration actuelle, l’île-village de Sviajsk représente un environnement puissant qui transmet le sens d’un établissement d’avant-poste historique.

    Critère (ii) : Le monastère de l’Assomption avec sa cathédrale est une preuve manifeste des échanges historiques et géopolitiques très importants en Eurasie à une époque où la Russie kiévienne entreprit son expansion vers l’Orient. L’architecture et le cycle marial des peintures murales de la cathédrale reflètent de manière exceptionnelle l’interaction des cultures chrétienne orthodoxe et musulmane et les échanges avec les thèmes iconographiques religieux du christianisme occidental, par exemple la Création ou les cycles proto-évangéliques et évangéliques. Le style incomparable des peintures murales et des icônes de l’iconostase de la cathédrale de l’Assomption est né de la fusion des forces artistiques des grands centres artistiques de l’État russe tels que Novgorod, Pskov et Moscou, ainsi que des maîtres des villes de la région de la Volga et d’artistes travaillant dans les régions de Rostov et de Souzdal. L’ensemble pictural de l’iconostase fait partie du système artistique global de la cathédrale.

    Critère (iv) : Le monastère de l’Assomption avec la cathédrale illustre, par sa situation, son plan et sa composition architecturale, le programme politique et missionnaire développé par le tsar Ivan IV pour étendre l’État de Moscou depuis les terres européennes jusqu’aux États islamiques d’après la Horde d’Or. L’architecture de la cathédrale de l’Assomption exprime la synthèse de l’ancienne architecture traditionnelle de Pskov, l’art de la construction monumentale moscovite et les traditions de construction de la région de la Volga. Les fresques de la cathédrale de l’Assomption comptent parmi les exemples les plus rares de peintures murales orthodoxes orientales. Le programme iconographique de la cathédrale comprend les thèmes de la Création et les interprétations iconographiques des cycles traditionnels de l’histoire proto-évangélique et évangélique, reflétant des tendances entièrement nouvelles de l’art religieux russe et exprimant des concepts théologiques nouveaux ainsi que le programme politique du tsar Ivan IV.

    Intégrité

    Tous les éléments nécessaires pour transmettre la valeur universelle exceptionnelle du bien sont compris dans ses délimitations. L’ensemble monastique de l’Assomption avec la cathédrale et les autres édifices en pierre est compris dans le périmètre historique, et l’ensemble entier dépeint ses fonctions religieuses et politiques historiques. Globalement, le bien présente un état de conservation acceptable, à la suite de travaux de conservation, de restauration et de reconstruction. Toutefois, certains problèmes non résolus concernant l’instabilité structurelle et l’instabilité des paramètres environnementaux à l’intérieur de la cathédrale, ainsi que l’érosion et l’instabilité des sols, sont en cours d’étude et de traitement. Le tourisme et les pressions dues au développement liées au tourisme dans la zone tampon et particulièrement dans l’île-village de Sviajsk sont contrôlés, mais ont besoin d’être étroitement suivis par les autorités concernées.

    Authenticité

    La situation, le cadre, le plan et la composition de l’ensemble monastique de l’Assomption et de ses structures sont essentiels à la compréhension de son rôle en tant que poste missionnaire dans un établissement qui fut stratégique d’un point de vue militaire et politique lors de sa fondation. L’architecture de la cathédrale de l’Assomption reflète dans sa configuration et sa substance au moins deux périodes importantes de son développement, celle de sa construction et de sa décoration au XVIe siècle et celle de son remaniement baroque au XVIIIe siècle. Le cycle entier des peintures murales de son intérieur est une source importante d’informations qui attestent indéniablement la valeur universelle exceptionnelle du bien. L’architecture et les peintures murales du réfectoire et de l’église-réfectoire Saint-Nicolas complètent le programme iconographique de la cathédrale. À l’exception de la cathédrale, qui conserve la plus grande partie de son tissu historique en termes architecturaux et artistiques, les bâtiments de l’ensemble monastique ont subi différents degrés d’interventions de restauration ou de reconstruction qui ne les empêchent cependant pas de contribuer substantiellement à illustrer la valeur du bien.

    Éléments requis en matière de protection et de gestion

    Un ensemble de lois fédérales et d’État garantissent une protection appropriée du bien et de sa zone tampon. La totalité du territoire de la zone tampon est protégée par la loi et dispose de sous-zones légalement définies et de réglementations connexes. Les valeurs naturelles de la zone sont également protégées par la loi au niveau fédéral et au niveau de l’État ainsi que par une désignation beaucoup plus étendue en tant que réserve de biosphère de l’UNESCO (réserve naturelle de la Volga et de la Kama). Pour assurer une protection efficace, les dispositions/restrictions légales sont intégrées dans la planification territoriale et urbaine idoine au niveau des districts et des municipalités. Toutes les autorités locales et les autorités d’État assurent la mise en œuvre des réglementations et des restrictions d’utilisation des terres ; une Commission interdépartementale sur la planification urbaine assure la conformité de toute proposition de projet de la zone tampon avec les objectifs et obligations de protection du bien.

    Un Comité de coordination est chargé d’apporter des conseils sur les prises de décision et détient un rôle de suivi sur la mise en œuvre du plan de gestion. La gestion efficace du bien découle de la coordination des différents instruments légaux et de planification et une étroite collaboration entre les différentes institutions ; un examen attentif des contraintes dues au tourisme doit être intégré dans tout programme ou plan de développement.

  4. Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :
    1. Développer un diagnostic complet des problèmes de la cathédrale et inclure la prise en considération de l’impact négatif potentiel de certains matériaux de conservation (par exemple les mortiers de rejointoiement) sur les peintures murales,
    2. Établir un système de suivi permanent afin de documenter de manière continue le comportement structurel et de l’interaction des fresques avec les paramètres environnementaux intérieurs de la cathédrale,
    3. Éviter la surexploitation touristique du bien et de l’île-village de Sviajsk,
    4. Éviter la reconstruction de « maisons traditionnelles » sur l’île à des fins touristiques et considérer que toute reconstruction dans cette partie de la zone tampon devrait être limitée autant que possible, sur la base d’un plan global définissant par avance ce qu’il est prévu de reconstruire et pour quelles raisons, et sur la base des résultats d’une étude d’impact sur le patrimoine,
    5. Étendre la stratégie touristique afin d’englober le territoire plus vaste de la zone tampon dans le but de répartir les équipements et les services touristiques hors de l’île, diminuant ainsi la pression du tourisme sur l’île-village,
    6. Effectuer une étude de la capacité d’accueil de l’île par rapport au tourisme et à la stratégie de développement des musées envisagée ;
  5. Décide que le nom du bien soit modifié pour devenir : Cathédrale et monastère de l’Assomption de l’île-village de Sviajsk.

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Code : 41 COM 8B.27

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/17/41.COM/8B et WHC/17/41.COM/INF.8B1,
  2. Diffère l’examen de la proposition d’inscription de Minorque talayotique, Espagne, sur la Liste du patrimoine mondial, afin de permettre à l’État partie, avec l’aide de l’ICOMOS et du Centre du patrimoine mondial, si la demande en est faite, de :
    1. Clarifier la définition du terme « talayotique » et sa référence à une « culture » ou une « période ». En plus de l’accent mis sur les monuments et l’architecture, il conviendra de prendre en compte un plus large éventail de témoignages archéologiques, parmi lesquels des outils en pierre et en métal, des récipients en céramique et d’autres éléments, de même que des données sur la faune et des indications paléo-environnementales,
    2. Reformuler la proposition d’inscription pour prendre en compte soit des éléments constitutifs plus vastes avec de multiples sites archéologiques et des éléments paysagers, soit une série composée des sites talayotiques les plus représentatifs établis à Minorque et à Majorque. Dans les deux cas, le cadre temporel de la série devra être limité,
    3. Entreprendre une analyse comparative réorientée, basée sur les arguments révisés pour justifier la valeur universelle exceptionnelle. Elle devrait être structurée de manière à examiner d’abord, si nécessaire, une analyse interne qui étudie des sites à Majorque, puis dans des îles méditerranéennes proches, jusqu’à Malte, et enfin sur des côtes méditerranéennes proches, suives par des îles et côtes méditerranéennes orientales, par le reste de l’Europe et par d’autres sites du monde entier. De même qu’elle devrait mettre l’accent sur l’architecture, cette analyse devrait faire référence à d’autres types de cultures matérielles, comme la poterie et la métallurgie, et celles-ci devraient être utilisées pour placer les sites talayotiques dans un contexte à l’échelle du continent,
    4. Créer une structure de gestion commune qui sera responsable de la coordination et de la mise en œuvre effective du système de gestion pour le bien dans son ensemble,
    5. Créer un plan de gestion pour le site, qui soit distinct du plan de gestion du patrimoine historique insulaire. Le plan de gestion devra intégrer une politique de conservation détaillée pour orienter les interventions de conservation, les travaux d’entretien et la recherche archéologique en cours. Une section sur la gestion des visiteurs devra aborder l’expérience des visiteurs, le contrôle de la fréquentation de certains éléments constitutifs et la promotion du tourisme responsable,

    6. Instaurer un forum des propriétaires fonciers ou équivalent, avec des réunions au moins deux fois par an, pour transmettre des réactions et des informations aux propriétaires au sujet de la gestion du site, 

    7. Créer une structure soumettant des rapports réguliers pour le programme de suivi afin de recueillir les résultats des différentes activités de suivi sur une base périodique et de les centraliser;
  3. Considère que toute proposition d’inscription révisée devra être étudiée par une mission d’expert sur le site.

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Code : 41 COM 8B.28

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/17/41.COM/8B et WHC/17/41.COM/INF.8B1,
  2. Inscrit Aphrodisias, Turquie, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (ii), (iii), (iv) et (vi):
  3. Prend note de la Déclaration provisoire de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    [Texte disponible en anglais uniquement]

  4. Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :
    1. Actualiser le plan de gestion afin de refléter les délimitations et les protections révisées du bien,
    2. Fournir une protection juridique pour l’ensemble de la zone tampon,
    3. Accroître les efforts pour intégrer la communauté locale dans le système de gestion du bien,
    4. Formuler et mettre en œuvre des indicateurs de suivi pour l’élément constitutif des carrières,
    5. Accélérer le rythme de la mise en œuvre du plan de réhabilitation du drainage dans la cité fortifiée,
    6. Développer un plan d’intervention en cas d’incendie et fournir une formation à la lutte contre les incendies, ainsi que des réservoirs d’eau mobiles pendant l’été comme mesure provisoire dans l’attente de l’installation d’un système permanent d’extinction des incendies,
    7. Étendre les patrouilles des gardes agricoles pour qu’elles comprennent l’élément constitutif des carrières et l’ensemble de la zone tampon,
    8. Réaliser un inventaire 3D complet des fronts de taille des carrières afin de fournir un registre du niveau de référence de leur état,
    9. Mettre en œuvre des mesures de conservation correctives dans l’élément constitutif des carrières ;
  5. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2019, un rapport sur la mise en œuvre des recommandations susmentionnées pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.

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Code : 41 COM 8B.31

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/17/41.COM/8B.Add et WHC/17/41.COM/INF.8B1.Add,
  2. Rappelant la décision 37 COM 7A.32 adoptée à sa 37e session (Phnom Penh, 2013), qui « Demande à l’État partie de soumettre, d’ici le 1er février 2014, une demande de modification importante des limites, pour permettre au monastère de Ghélati de justifier seul le critère »;
  3. Approuve la modification importante des limites de la Cathédrale de Bagrati et du monastère de Ghélati, Géorgie, d’exclure la Cathédrale de Bagrati, pour devenir Monastère de Ghélati, Géorgie ;
  4. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    Brève synthèse

    En contrebas des versants sud des montagnes du Caucase septentrional, le monastère de Ghélati illustre « l’âge d’or » de la Géorgie médiévale, une période de puissance politique et de croissance économique qui dura pendant le règne du roi David IV « le Constructeur » (1089-1125) et celui de la reine Thamar (1184-1213). David commença la construction du monastère en 1106 près de sa capitale Koutaïssi, sur une colline boisée dominant la rivière Tskaltsitela. L‘église principale fut terminée en 1130, sous le règne de son fils et successeur Demetré. D’autres églises furent ajoutées au monastère tout au long du XIIIe et au début du XIVe siècle. Le monastère est richement décoré de peintures murales du XIIe au XVIIe siècle, et de mosaïques du XIIe siècle dans l’abside de l’église principale, représentant la Vierge à l’Enfant encadrée par des archanges. Sa grande qualité architecturale, sa décoration exceptionnelle, sa taille et sa claire qualité spatiale se conjuguent pour offrir une expression éclatante de l’idiome artistique de l’architecture de l’« âge d’or » géorgien et ses environs pratiquement intacts permettent une compréhension de la fusion intentionnelle entre architecture et paysage.

    Ghélati n’était pas simplement un monastère, il s’agissait aussi d’un centre de science et d’éducation, et l’académie installée dans le monastère était l’un des établissements culturels les plus importants de la Géorgie ancienne. Le roi David rassembla dans son académie d’éminents intellectuels, comme Ioané Petritsi, un philosophe néo-platonicien, surtout connu pour ses traductions de Proclus, et Arsène d’Ikalto, un moine érudit dont les traductions d’ouvrages doctrinaux et polémiques furent compilées dans son Dogmatikon, ou livre des enseignements, influencé par l’aristotélisme. Ghélati était aussi doté d’un scriptorium où des moines scribes copiaient des manuscrits (bien que son emplacement ne soit pas connu). Parmi plusieurs livres créés ici, le plus connu est un Évangile du XIIe siècle richement enluminé, qui est conservé au Centre national des manuscrits.

    En tant que monastère royal, Ghélati possédait aussi de vastes terres et était richement pourvu en icônes, dont la célèbre icône de la Vierge de Khakhouli montée sur or (qui se trouve maintenant au Musée national géorgien) ; et, à son apogée, il reflétait le pouvoir et la haute culture de la chrétienté orientale.

    Critère (iv) : Le monastère de Ghélati est le chef-d’œuvre de l’architecture de « l’âge d’or » de la Géorgie et le meilleur représentant de son style architectural, caractérisé par des façades complètes de grands blocs taillés et polis, les proportions parfaitement équilibrées et la décoration extérieure des arcades aveugles. La principale église du monastère est l’un des exemples les plus importants du type architectural à croix inscrite, qui joua un rôle crucial dans l’architecture des églises chrétiennes orientales à partir du VIIe siècle. Ghélati est un des plus grands monastères orthodoxes médiévaux, qui se distingue par son rapport harmonieux avec son environnement naturel et son concept de planification globale bien pensé.

    L’église principale du monastère de Ghélati est le seul monument médiéval existant dans la région historique plus vaste de l’Asie Mineure orientale et du Caucase qui possède encore une décoration avec des mosaïques bien conservées, comparables aux plus belles mosaïques byzantines, et abrite le plus grand ensemble de peintures des périodes méso-byzantine, byzantine tardive et post-byzantine en Géorgie, dont plus de 40 portraits de rois, de reines, de hauts dignitaires ecclésiastiques, et la plus ancienne description des sept conciles œcuméniques.

    Intégrité

    L’enceinte monastique dans son ensemble est incluse dans le bien et contient tous les principaux édifices du XIIe siècle et ceux ajoutés au XIIIe siècle. Tous les attributs nécessaires pour exprimer la valeur universelle exceptionnelle sont présents et inclus dans la zone du bien. Aucune des caractéristiques originelles importantes du monastère remontant aux XIIe et XIIIe siècles n’a été perdue au fil des siècles, et son environnement paysager demeure largement intact. Tous les bâtiments ne sont pas dans un bon état de conservation.

    Il existe certaines pressions dues aux projets de développement, dans la zone tampon et la zone plus large du bien, mais le niveau des menaces est faible et les processus sont actuellement sous contrôle.

    Authenticité

    Globalement, les formes architecturales, l’organisation spatiale et la décoration traduisent pleinement leur valeur. Pendant longtemps, d’importantes parties des peintures murales sont restées en mauvais état de conservation. Avec la réparation des toitures, le processus de dégradation a été ralenti et des travaux de restauration ont été entrepris, bien que certaines demeurent vulnérables.

    Le bâtiment de l’académie, qui était dépourvu de toit en 1994, au moment de son inscription a vu son toit reconstruit avec des matériaux réversibles en 2009. La vaste zone tampon permet d’apprécier pleinement l’harmonie entre le monastère clos et son environnement naturel.

    Éléments requis en matière de protection et de gestion

    Le monastère de Ghélati est un monument classé d’importance nationale depuis l’époque soviétique et a été inscrit au registre national géorgien des monuments par décret présidentiel en 2006. La zone de protection culturelle a été agrandie au-delà du monastère de Ghélati afin d’englober la zone tampon par un Décret du ministère de la Culture et de la Protection des monuments en 2014. La zone tampon est protégée pour ses monuments, mais également pour ses attributs visuels. Les valeurs naturelles du paysage environnant sont réglementées par le Code forestier de Géorgie, la Loi sur la protection des sols, la Loi sur la protection de l’environnement et la Loi sur l’eau qui constituent le cadre légal de la gestion des forêts et des rivières de la zone. Les demandes concernant les nouvelles constructions ou les reconstructions dans la zone tampon, y compris les travaux d’infrastructure et de terrassement, doivent obtenir l’accord du Conseil de protection du patrimoine culturel, Section des zones protégées du patrimoine culturel et de l’Agence du patrimoine urbain.

    Les travaux de conservation sont guidés par le plan directeur de conservation élaboré par le ministère de la Culture, de la Protection des monuments et des Sports de Géorgie en collaboration avec l’Église orthodoxe de Géorgie. Ce plan couvre la conservation des structures bâties, les propositions pour accompagner le renouveau de la vie monastique qui a débuté dans les années 1990 et les besoins de visiteurs. Il est nécessaire de maintenir des ressources adéquates pour des programmes de conservation à long terme. De même, un système de documentation pour tous les travaux de conservation et de restauration et pour les mesures tridimensionnelles et le suivi de la stabilité globale des divers bâtiments du monastère doit être mis en place.

    Un mémorandum de collaboration sur des questions relatives au patrimoine culturel entre l’Église orthodoxe apostolique autocéphale de Géorgie et le ministère de la Culture et de la Protection des monuments de Géorgie a été signé pour tous les biens de l’Église. La gestion quotidienne du bien est confiée à la communauté monastique qui vit dans le bien. Les interventions à plus long terme sont mises en œuvre par l’Agence nationale pour la préservation du patrimoine culturel de Géorgie. Son agence locale représentative est le Musée-réserve historique et architectural de Koutaïssi, qui est également responsable de l’accueil des visiteurs.

    Le plan de gestion 2017-2021 reflète des contributions de l’Église, et d’organisations gouvernementales concernées et de groupes de communautés, qui étaient engagés dans le processus de consultation. L’objectif est d’élaborer une vision commune du bien. Le plan a été élaboré en harmonie avec le plan directeur pour la conservation, avec la stratégie de développement du tourisme Imereti et avec le plan de gestion de 2014 pour les zones protégées Imereti qui comprennent la vallée et le canyon de la rivière Tskaltsitela dans la zone tampon. Il doit être approuvé pour devenir pleinement opérationnel et exécutoire par les autorités compétentes. Il reste à mettre en place un Comité de gestion du bien et il est nécessaire de fixer les rôles et responsabilités principaux.

  5. Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :
    1. Garantir des ressources adéquates aux programmes à long terme de restauration du tissu du monastère et ses peintures murales,
    2. Mettre au point un système de documentation clair pour tout travail de conservation et de restauration,
    3. Mettre en place un système de mesures tridimensionnelles et un suivi pour aider à mieux comprendre la stabilité globale des divers édifices du monastère,
    4. Approuver et mettre en œuvre la structure de gestion du bien avec des responsabilités claires pour les diverses agences et organisations impliquées dans sa gestion,
    5. Établir un Comité de coordination pour le bien avec des représentations des principales parties prenantes,
    6. Mettre en place un mécanisme qui permettra au plan de gestion, ou à une partie du plan, d’avoir une place dans les processus de planification,
    7. Enregistrer aussi vite que possible les droits de propriété afin d’éviter les conflits fonciers,
    8. Soumettre le détail complet des propositions pour couvrir les zones archéologiques fouillées jouxtant l’académie ; définir un nouvel aménagement des accès des visiteurs et l’emplacement des nouveaux quartiers d’habitation des moines ainsi que le profil archéologique de cet emplacement, au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’ICOMOS le plus tôt possible et avant que des engagements soient pris, conformément au paragraphe 172 des Orientations,
    9. Étoffer les indicateurs de suivi afin de refléter les attributs de la valeur universelle exceptionnelle ;
  6. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial d’ici le 1er décembre 2019 un rapport sur la mise en œuvre des recommandations susmentionnées pour examen par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 44e session en 2020.

En savoir plus sur la décision
Code : 41 COM 8B.33

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/17/41.COM/8B et WHC/17/41.COM/INF.8B1,
  2. Approuve l’extension du Bauhaus et ses sites à Weimar et Dessau, pour inclure les maisons avec accès aux balcons à Dessau et l’école de la confédération syndicale ADGB à Bernau et devenir le Bauhaus et ses sites à Weimar, Dessau et Bernau, Allemagne, sur la base des critères (ii), (iv) et (vi) ;
  3. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    Brève synthèse

    Entre 1919 et 1933, l’école du Bauhaus, d’abord basée à Weimar puis à Dessau, révolutionna les conceptions et pratiques architecturales et esthétiques. Les bâtiments créés et décorés par les professeurs de cette école (Henry van de Velde, Walter Gropius, Hannes Meyer, Laszlo Moholy-Nagy et Vassily Kandinsky) lancèrent le Mouvement moderne, qui modela une grande partie de l’architecture du XXe siècle et au-delà. Les éléments constitutifs du bien sont l’ancienne école d’art, l’école d’arts appliqués et la maison am Horn à Weimar, le bâtiment du Bauhaus, le groupe de sept maisons de maîtres et les maisons avec accès aux balcons à Dessau et l’école de la confédération syndicale ADGB à Bernau. Le Bauhaus représente le désir de développer une architecture moderne en utilisant les nouveaux matériaux de l’époque (béton armé, verre, acier) et méthodes de construction (constructions à ossature, façades en verre). Basée sur le principe de la fonction, la forme des constructions rejette les symboles historiques et traditionnels de représentation. Suivant un processus strictement abstrait, les formes architecturales – aussi bien la structure subdivisée du bâtiment que les éléments structurels individuels – sont réduites à leurs formes élémentaires, primaires ; elles tirent leur expression, caractéristique de l’architecture moderniste, d’une composition de cubes imbriqués avec une transparence spatiale suggestive.

    Le Bauhaus fut un centre accueillant des idées nouvelles et par conséquent attira des architectes et artistes progressistes. L’école du Bauhaus est devenue, dans le monde entier, le symbole de l’architecture moderne, en raison de sa théorie éducative et de ses constructions, et est inséparable du nom de Walter Gropius. Hannes Meyer, son successeur comme directeur du Bauhaus, réalisa l’idée du travail collectif sur un projet de construction, dans le cadre de la formation au sein du département d’architecture du Bauhaus. Ces bâtiments représentent une qualité architecturale qui découle d’une méthodologie conceptuelle fondée sur la science et d’une conception fonctionnelle-économique associée à des objectifs sociaux. Le Bauhaus lui-même et les autres bâtiments conçus par les maîtres du Bauhaus sont des représentants fondamentaux du modernisme classique et, en tant que tels, sont des éléments représentatifs du XXe siècle. Leur constante grandeur artistique est un rappel du projet encore inachevé d’une « modernité à visage humain », chercha à utiliser les ressources techniques et intellectuelles à sa disposition non pas d’une manière destructrice, mais pour créer un cadre de vie digne des aspirations humaines.

    C’est pourquoi ces monuments sont importants non seulement pour l’art et la culture, mais également pour les idées historiques du XXe siècle. Même si la philosophie du Bauhaus en matière de réforme sociale s’est révélée n’être guère plus qu’un vœu pieux, son idéal utopique devint réalité au travers de la forme de son architecture. Son accessibilité directe a toujours le pouvoir de fasciner et appartient aux peuples de toutes les nations, représentant leur patrimoine culturel.

    Critère (ii) : Les bâtiments du Bauhaus à Weimar, Dessau et Bernau sont des œuvres fondamentales de l’art moderne européen, représentant une conception d’avant-garde orientée vers un renouveau radical de l’architecture et de la conception d’une manière unique et très influente. Ils témoignent de l’épanouissement culturel du modernisme, qui débuta ici, et a eu des répercussions dans le monde entier.

    Critère (iv) : Le Bauhaus lui-même et les autres bâtiments conçus par les maîtres du Bauhaus sont des représentants fondamentaux du modernisme classique et, en tant que tels, sont des éléments essentiels représentatifs du XXe siècle. Les maisons avec accès aux balcons à Dessau et l’école de la confédération syndicale ADGB sont des produits uniques de l’objectif du Bauhaus visant l’unité entre pratique et enseignement.

    Critère (vi) : L’école d’architecture du Bauhaus représenta la fondation du Mouvement moderne, qui allait révolutionner la pensée et la pratique artistiques et architecturales au XXe siècle.

    Intégrité

    Le Bauhaus et ses sites à Weimar, Dessau et Bernau incluent tous les éléments nécessaires pour exprimer la valeur universelle exceptionnelle du bien, reflétant le développement du modernisme, qui devait exercer dans le monde entier une influence sur les arts visuels, les arts appliqués, l’architecture et l’urbanisme. Les sept éléments constitutifs ont une taille appropriée pour assurer la protection des caractéristiques et processus qui traduisent l’importance du bien.

    Authenticité

    Bien que les trois édifices de Weimar aient subi plusieurs modifications et reconstructions partielles, leur authenticité est attestée (hormis les peintures murales reconstituées dans les deux écoles). De même, malgré le niveau de reconstruction, le bâtiment du Bauhaus à Dessau conserve son apparence et son atmosphère d’origine, en grande partie grâce aux importants travaux de restauration menés en 1976. Comme pour les maisons de maîtres, les travaux de restauration effectués furent basés sur des recherches approfondies et peuvent être considérés comme répondant aux conditions d’authenticité. Les maisons avec accès aux balcons et l’école de la confédération syndicale ADGB conservent en grande partie leur état d’origine en termes de forme, conception, matériaux et substance, et de ce fait elles apportent un témoignage authentique sur les seuls héritages architecturaux du département d’architecture du Bauhaus.

    Éléments requis en matière de protection et de gestion

    Les deux anciennes écoles d’art, l’école d’arts appliqués et la maison am Horn à Weimar sont protégées par leur inscription au Registre des monuments historiques du Land de l’État libre de Thuringe en tant que monuments historiques uniques en vertu des dispositions de la loi thuringienne sur la protection des monuments historiques du 7 janvier 1992. Le Bauhaus, les maisons de maîtres et les maisons avec accès aux balcons sont inscrits au registre équivalent du Land de Saxe-Anhalt (loi sur la protection des monuments historiques du 21 octobre 1991). L’école de la confédération syndicale ADGB figure sur la liste des monuments du Land de Brandebourg et est donc protégée par la loi de cet État sur la protection et la conservation des monuments historiques du 22 juillet 1991. Le bâtiment du Bauhaus et les maisons de maîtres sont utilisés par la Fondation Bauhaus Dessau, une fondation publique. À Weimar, Dessau et Bernau, le statut des monuments historiques classés garantit que les exigences en matière de protection des monuments seront prises en compte pour tout plan de développement régional. Il existe également une zone tampon, reflétant une zone monumentale, pour la protection du bien du patrimoine mondial.

    La responsabilité générale pour la protection des monuments de Weimar est assumée par la chancellerie du Land de l’État libre de Thuringe, pour ceux de Dessau par le ministère de la Culture du Land de Saxe-Anhalt et pour ceux de Bernau par le ministère de la Science, de la Recherche et de la Culture du Land de Brandebourg, dans tous les cas agissant par l’intermédiaire de leurs Bureaux d’État respectifs chargés de la conservation des monuments historiques.

    La gestion directe est confiée aux autorités de l’État et municipales appropriées, agissant conformément à leurs réglementations respectives en matière de protection. À Dessau, le site du Bauhaus lui-même et les maisons de maîtres sont gérés par la Fondation Bauhaus Dessau (Stiftung Bauhaus Dessau). Les lois sur la protection des monuments des Länder respectifs garantissent la conservation et l’entretien des objets et précisent clairement des zones et moyens d’action. Les objectifs, réglementations et principes en grande partie identiques dans ces lois établissent une base législative uniforme pour la gestion des éléments constitutifs dans les différents sites. Un comité directeur avec des représentants des propriétaires et des autorités impliquées assure une plateforme de communication et coordonne les activités globales concernant le respect de la Convention du patrimoine mondial ou la recherche et la présentation relatives au patrimoine mondial.

  4. Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :
    1. Considérer la restauration du vitrage des cages d’escaliers sur quatre des maisons avec accès aux balcons,
    2. Porter une attention particulière au paysage environnant l’école de la confédération syndicale ADGB,
    3. Détailler les indicateurs de suivi.

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Code : 41 COM 8B.38

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/17/41.COM/8B.Add, WHC/17/41.COM/INF.8B1.Add et WHC/17/41.COM/INF.8B2.Add,
  2. Prenant note que la proposition est appropriée en ce qui concerne les critères naturels, et améliore l’intégrité générale, la protection et la gestion du bien,
  3. Approuve la modification mineure des limites du Mont Wuyi, Chine;
  4. Demande à l’État partie, avec l’aide de l’ICOMOS et du Centre du patrimoine mondial de :
    1. Entreprendre une étude complémentaire afin de répondre aux inquiétudes suscitées par les valeurs culturelles du bien,
    2. Expliquer en détail la logique de la délimitation de la zone tampon, et de fournir un relevé topographique des villages environnants et de la Réserve nationale du Mont Wuyi (Province de Jiangxi) d’ici le 1er février 2018.

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Code : 39 COM 8B.25

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC-15/39.COM/8B et WHC-15/39.COM/INF.8B1,
  2. Inscrit La Speicherstadt et le quartier Kontorhaus avec la Chilehaus, Allemagne, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base du critère (iv);
  3. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    Brève synthèse

    La Speicherstadt et le quartier Kontorhaus voisin sont deux zones urbaines centrales densément construites de la ville portuaire allemande de Hambourg. La Speicherstadt, qui s’est développée à l’origine sur un groupe d’îles étroites de l’Elbe, long de 1,1 kilomètre, entre 1885 et 1927 (et qui a été partiellement reconstruite de 1949 à 1967), est l’un des plus grands complexes d’entrepôts portuaires historiques unifiés au monde. Le quartier Kontorhaus, contigu, est une zone cohérente densément bâtie, qui comporte huit très grands complexes de bureaux principalement, construits des années 1920 aux années 1950 pour accueillir des entreprises se livrant à des activités liées au port. Conjointement, ces quartiers voisins représentent un exemple exceptionnel de quartier combinant entrepôts et bureaux, associé à une activité portuaire. La Speicherstadt, la « ville des entrepôts », compte 15 très grands immeubles d’entrepôts, qui présentent une apparence historiciste inventive mais sont perfectionnés dans leurs installations techniques et leur équipement, ainsi que six bâtiments annexes et un réseau communicant de rues, de canaux et de ponts. Adossés à l’emblématique Chilehaus, les énormes immeubles de bureaux du quartier Kontorhaus se distinguent par leur architecture revêtue de briques du début du modernisme, et par leur unité de fonction. La Chilehaus et les immeubles Messberghof, Sprinkenhof, Mohlenhof, Montanhof, l’ancien bâtiment de la Poste situé au Niedernstrasse 10, Kontorhaus Burchardstrasse 19-21 et Miramar-Haus témoignent des concepts architecturaux et urbanistiques qui émergeaient au début du XXe siècle. Les effets de la croissance rapide du commerce international à la fin du XIXe siècle et dans les premières décennies du XXe siècle sont illustrés par les exemples exceptionnels de bâtiments et d’ensembles que l’on rencontre dans ces deux quartiers fonctionnellement complémentaires.

    Critère (iv) : La Speicherstadt et le quartier Kontorhaus avec la Chilehaus contiennent des exemples exceptionnels de types de bâtiments et d’ensembles qui illustrent parfaitement les conséquences de la croissance rapide du commerce international à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Leur conception de grande qualité et leur construction fonctionnelle, sous l’apparence respective de l’historicisme et du modernisme, en font un ensemble exceptionnel d’entrepôts maritimes et d’immeubles de bureaux modernistes.

    Intégrité

    La Speicherstadt et le quartier Kontorhaus contiennent tous les éléments nécessaires pour exprimer la valeur universelle exceptionnelle du bien, y compris les bâtiments, espaces, structures et voies navigables qui illustrent parfaitement les conséquences de la croissance rapide du commerce international à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, et qui illustrent aussi la conception de grande qualité et la construction fonctionnelle du bien. Le bien de 26,08 hectares a une taille appropriée pour garantir la représentation complète des caractéristiques et processus exprimant l’importance du bien, et celui-ci ne souffre pas des effets négatifs du développement ou de la négligence.

    Authenticité

    La Speicherstadt et le quartier Kontorhaus sont en grande partie authentiques pour ce qui est de leur emplacement et de leur environnement, de leurs formes et conceptions, et de leurs matériaux et substances. L’emplacement maritime n’a pas changé, même si des modifications considérables ont été apportées à l’environnement urbain proche. La Speicherstadt a été considérablement endommagée durant la Seconde Guerre mondiale, mais cela n’a pas réduit la possibilité de comprendre la valeur du bien. Les formes et conceptions du bien dans son ensemble ainsi que ses matériaux et substances ont en grande partie été maintenus. La fonction du quartier Kontorhaus a également été maintenue. Les liens entre la valeur universelle exceptionnelle du bien et ses attributs sont donc exprimés fidèlement, et les attributs expriment pleinement la valeur du bien.

    Eléments requis en matière de protection et de gestion

    Le bien, qui appartient à une combinaison d’intérêts publics et privés, se trouve au sein d’une zone inscrite dans le Registre de conservation de Hambourg. La Speicherstadt a été inscrite conformément à la loi sur la protection du patrimoine de Hambourg en 1991, et le quartier Kontorhaus a été inscrit conformément à la loi en 1983 et 2003. Cette loi, par le biais d’un amendement de 2012, comporte une obligation de respecter la Convention du patrimoine mondial. L’autorité compétente en ce qui concerne le respect de cette loi est le service chargé de la préservation du patrimoine au sein du ministère régional de la Culture, à Hambourg, qui est guidé par un conseil d’experts du patrimoine, de citoyens et d’institutions. Un plan de gestion destiné à sauvegarder la valeur universelle exceptionnelle, l’authenticité et l’intégrité du bien, et à protéger sa zone tampon, est entré en vigueur en 2013.

    La sauvegarde à long terme et durable de la Speicherstadt et du quartier Kontorhaus nécessitera de préserver les bâtiments historiques, l’impact global caractéristique des ensembles de la Speicherstadt et du Kontorhaus, et leur apparence typique au sein du paysage urbain ; de maintenir ou d’améliorer la qualité de vie des habitants de Hambourg en sauvegardant un témoignage unique de l’évolution culturelle et historique de Hambourg, qui a joué un rôle décisif dans la définition de son identité ; et de favoriser sensibilisation et diffusion des informations.

  4. Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :
    1. étendre à l’avenir les délimitations de la zone tampon dans la zone Cremon-Insel afin que celle-ci devienne un élément constitutif de l’engagement de l’État partie en matière de protection, conservation et gestion du bien, et pour qu’elle soit officiellement incluse dans le système de gestion global du bien ;
    2. étendre le système de gestion pour inclure les plans de préparation aux risques et ceux concernant les visiteurs et le tourisme, qui garantissent que les attributs soutenant la valeur universelle exceptionnelle, l’authenticité et l’intégrité soient maintenus ;
    3. réviser les indicateurs clés de l’état de conservation pour qu’ils soient mieux reliés aux attributs exprimant la valeur universelle exceptionnelle, et élaborer et mettre en œuvre un système de suivi pour déterminer si les objectifs fixés sont en passe d’être atteints ;
    4. réaliser des études d’impact sur le patrimoine avant que toute modification dans la Speicherstadt ne soit approuvée et mise en œuvre, conformément aux orientations de l’ICOMOS sur les études d’impact pour les biens culturels du patrimoine mondial.

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Code : 39 COM 8B.33

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC-15/39.COM/8B et WHC-15/39.COM/INF.8B1,
  2. Inscrit Le pont du Forth, Royaume-Uni, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (i) et (iv) ;
  3. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    Brève synthèse

    Le pont du Forth, qui enjambe l’estuaire (Firth) du fleuve Forth, dans l’est de l’Écosse, pour relier le Fife à Édimbourg par voie ferrée fut le premier grand pont cantilever à travées multiples et, avec sa longueur de 2 529 m, demeure l’un des plus longs. Ouvert en 1890, il fonctionne encore aujourd’hui et reste un important pont ferroviaire pour le transport des passagers et des marchandises. Cette énorme structure, avec son esthétique industrielle caractéristique et sa couleur rouge frappante, a été élaborée et réalisée grâce à des principes de conception et des méthodes de construction de pointe du génie civil. Le pont du Forth, novateur dans son style, ses matériaux et son envergure, marque un jalon extraordinaire et impressionnant dans la conception et la construction des ponts durant la période où les lignes de chemins de fer en sont venues à dominer les voyages longue distance par voie terrestre.

    L’apparence de cet ouvrage de génie civil de grande envergure résulte de la présentation franche et dépouillée de ses éléments structurels. Le pont fait appel à environ 54 000 tonnes de plaques d’acier doux laminé rivetées sur des tubes de 4 m de diamètre utilisés en compression, et à des travées en acier plus légères utilisées en traction. L’emploi de l’acier doux, matériau relativement nouveau dans les années 1880, pour un projet d’une telle envergure, était novateur, et a contribué à renforcer la réputation de ce matériau. La superstructure du pont prend la forme de trois tours à double cantilever, s’élevant à 110 m au-dessus des fondations de leurs piles en granit, avec des bras en porte-à-faux de chaque côté. Chacun des bras cantilever dépasse de 207 m par rapport aux tours, et ils sont reliés par deux travées suspendues, de 107 m de long chacune. Les travées de 521 m qui en résultent, formées par les trois tours, ont été individuellement les plus longues du monde pendant vingt-huit ans, et restent collectivement les plus longues dans un pont cantilever à travées multiples. Le pont du Forth est l’aboutissement de sa typologie, quasiment jamais répété, mais largement admiré comme une merveille du monde en matière d’ingénierie.

    Critère (i) : Le pont du Forth est un chef-d’œuvre du génie créateur du fait de son esthétique industrielle caractéristique, qui résulte d’une présentation franche et épurée de ses éléments structurels fonctionnels massifs.

    Critère (iv) : Le pont du Forth constitue un jalon extraordinaire et impressionnant dans l’évolution de la conception et de la construction des ponts, durant la période où les lignes de chemins de fer en sont venues à dominer les voyages longue distance par voie terrestre, innovant dans son concept, son emploi de l’acier doux et son énorme envergure.

    Intégrité

    Le bien contient tous les éléments nécessaires pour exprimer la valeur universelle exceptionnelle du pont du Forth, y compris les piles en granit et la superstructure en acier. Le bien de 7,5 hectares est de taille suffisante pour garantir la représentation complète des caractéristiques et procédés traduisant l’importance du bien, et il ne souffre pas d’effets négatifs dus au développement ou au manque d’entretien.

    Authenticité

    Le pont du Forth est parfaitement authentique dans sa forme et sa conception, qui sont pratiquement inchangées ; dans ses matériaux et sa substance, qui n’ont subi que des changements minimes ; et dans son usage et sa fonction, qui se sont perpétués comme il était prévu à l’origine. Les liens entre la valeur universelle exceptionnelle du pont et ses attributs sont donc exprimés fidèlement, et les attributs traduisent pleinement la valeur du bien.

    Eléments requis en matière de protection et de gestion

    Le pont du Forth est classé en catégorie « A », en tant que construction d’intérêt architectural ou historique particulier, ce qui donne au bien le plus haut degré de protection statutaire. Ses environs immédiats sont également protégés par le biais d’un ensemble de classements au patrimoine culturel et naturel. Propriété de Network Rail Limited, le bien sera géré conformément à un plan de gestion du bien par les organismes qui ont une fonction de planification statutaire. Le partenariat du Forth Bridges Forum a été établi pour garantir que les intérêts des parties prenantes locales restent au cœur de la gestion des ponts du Forth.

    Parmi les attentes spécifiques à long terme, liées à des questions cruciales, figurent le maintien d’un fort soutien des communautés, une meilleure compréhension dans le contexte des ponts dans le monde, l’attention portée aux développements au sein des vues essentielles, la gestion des risques, et d’autres retombées qui s’en inspirent.

  4. Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :
    1. créer des indicateurs clés plus spécifiques et plus directement reliés aux attributs traduisant la valeur universelle exceptionnelle potentielle ;
    2. étendre le plan de gestion du bien pour inclure un plan d’interprétation et de tourisme ;
    3. soumettre des plans pour toute proposition de centre d’accueil des visiteurs le plus tôt possible au Centre du patrimoine mondial pour examen, conformément au paragraphe 172 des Orientations;
  5. Demande à l’Etat parti de soumettre au Centre du patrimoine mondial, avant le 1er décembre 2016, un rapport sur la sélection des vues et cônes de vision essentiels du pont, pour inclusion dans les instruments de planification appropriés et le plan de gestion, avec une analyse de leur efficacité pour assurer la protection de ces vues et cônes de vision essentiels, pour examen par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 41e session en 2017.

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Code : 38 COM 8B.37

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC-14/38.COM/8B et WHC-14/38.COM/INF.8B1,
  2. Inscrit Bursa et Cumalıkızık : la naissance de l’Empire ottoman, Turquie, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (i), (ii), (iv) et (vi);
  3. Prend note de la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle provisoire suivante :

    Brève synthèse

    Situés sur les pentes du mont Ulu Dağ (Olympe de Bithynie) dans le nord-ouest de la Turquie, Bursa et Cumalikizik représentent une méthode de planification unique pour la création rapide d’une capitale et du siège des sultans à partir d’une forteresse byzantine.

    Quand les Ottomans étaient en passe de former un empire, Bursa devint la première ville, la première capitale, à être définie par des kulliyes et des villages dans le contexte du système du waqf (œuvre de bienfaisance d’utilité publique) organisé selon les anciennes traditions de l’architecture ottomane.

    Au moment de fonder la Bursa ottomane, les points focaux les plus importants de Bursa, essentiellement sur les collines, furent identifiés et les cinq kulliyes des sultans (Orhan Ghazi, Murad I, Yildirim Bayezid, Celebi Mehmed, Murad II) composés de bâtiments publics --mosquées, madrasas, hammams, cuisines publiques et tombeaux-- y ont été construits. Ces kulliyes qui représentaient chacun un centre d’intérêt avec ses fonctions sociales, culturelles, religieuses et éducatives, ont aussi déterminé les limites de la ville. Les maisons ont été construites en fonction de l’emplacement des kulliyes qui, au fil du temps, se sont trouvés entourés de nouveaux ensembles. Dans le contexte du système du waqf, le but de Cumalikizik en tant que village waqf --ce qui signifie qu’il appartenait en permanence à une institution (un kulliye)—était d’apporter un revenu au kulliye Orhan Ghazi, comme indiqué dans les documents historiques.

    Les relations des cinq kulliyes de sultans dont l’un constitue le cœur du foyer commercial de la ville, et Cumalıkızık qui est le village waqf le mieux conservé de Bursa, représentent une méthodologie de planification urbaine unique. Ce dispositif (système) mis en place lors de la création de la première capitale ottomane au début du XIVe siècle jusqu’au milieu du XVe siècle, fut utilisé par la suite pour étendre les villes existantes. 

    Critère (I) : Bursa a été créée et gérée par les premiers sultans ottomans, grâce à un système ingénieux et novateur combinant un processus de « planification urbaine » inédit. En faisant appel aux organisations de bienfaisance semi-religieuses appelées « ahi », pour s’occuper de la vie commerciale, et donc de l’économie en exploitant au mieux le système de charité publique du waqf, la société et la gestion, au même titre que les kulliyes (noyaux procurant tous les services publics comme infrastructure mise sur pied avant la création des ensembles) et les villages, était une méthode ingénieuse pour la création rapide d’une nouvelle capitale vivante, durable, d’un des plus grands empires du monde.

    Presque tous les attributs du début du XIVe siècle, composantes des kulliyes et de l’ensemble du bazar et des khans existent encore, la plupart exerçant leurs mêmes fonctions initiales. La ville s’est développée tout autour et ils sont restés des centres d’intérêt dans leurs agglomérations.

    Critère (ii) : Bursa a été créée comme une ville nouvelle, pour une population non urbaine, pour devenir une capitale. Pour créer la ville, des centres ayant des fonctions sociales, religieuses et commerciales ont été construits, reflétant pleinement les valeurs de la société et celles qu’elle acceptait de ses voisins, au cours des longues années de migration de l’Asie centrale vers l’Occident. Bursa a été créée par une société religieuse musulmane, portant les valeurs de l’islam vers l’Occident, l’empire byzantin chrétien qui subsistait et l’Europe. La meilleure présentation évidente de ces idées est offerte par les mosquées, les madrasas (écoles religieuses publiques) et les bains publics construits à Bursa aux XIVe et XVe siècles, dans chaque ensemble (kulliye).

    Les traditions architecturales sont en partie une création locale (comme les mosquées au plan « en T inversé »), mais elles portent la marque des influences byzantine, seldjoukide, arabe, perse et autres. Ces dernières sont représentées par une technologie du bâtiment, des décorations, la construction de mausolées, des caractéristiques techniques (installations hydrauliques, bains), une typologie du tissu bâti (khans, bazars, bedesten) et autres.

    Critère (iv) : Bursa-Cumalikizik illustrent conjointement, à travers des bâtiments individuels (khans, bedesten, mosquées, madrasas, tombeaux, hammams et maisons) et des ensembles (kulliyes et village) une période significative de l’histoire humaine, en étant la première capitale et le siège des sultans ottomans, maîtres d’un empire couvrant l’Asie occidentale de l’Anatolie au Yemen, des parties de l’Europe et l’Afrique du Nord, pendant des siècles. Cette histoire a laissé ses traces importantes dans l’architecture et la culture de tous ces pays jusqu’à nos jours.

    Si les composantes architecturales individuelles de Bursa peuvent être considérées comme des exemples exceptionnels de ce type d’architecture, ce critère est obtenu à travers les ensembles créés par ces éléments.

    Critère (vi) : Les premiers sultans ottomans et leur société étaient au XIVe siècle les maîtres du monde musulman, face au centre historique déclinant de la grosse société chrétienne orientale. Bursa, en étant leur première capitale, symbolise plus que tout autre lieu l’introduction des idées, de la philosophie, de l’architecture, de la littérature, des traditions orientales immatérielles (pas nécessairement religieuses) musulmanes en Europe et en Occident.

    La création de toutes les institutions publiques à Bursa a signifié la création de la Nation, de l’État et, plus tard, de l’Empire.

    Intégrité

    Les attributs exprimant une valeur universelle exceptionnelle sont surtout présents dans les sites avec une protection légale. Le système du waqf a instauré une relation unique entre les kulliyes, le centre commercial (ensemble des khans) et les villages qui constituaient le dispositif urbain de la ville. Tous les éléments qui composent les ensembles proposés pour inscription ont conservé leurs valeurs matérielles et immatérielles. 

    Les bâtiments des khans qui se sont développés autour de l’Emir Khan (partie du kulliye d’Orhan Ghazi), dans l’axe commercial historique, ont conservé jusqu’à maintenant l’intégrité de leurs formes et de leurs matériaux, mais aussi leurs fonctions commerciales d’origine. Toutefois, Pirinç Han et Kapan Han ont été partiellement endommagés après l’ouverture des rues Hamidiye et Saray lors des travaux de construction au XIXe siècle.

    Les kulliyes, qui sont l’élément le plus important du modèle d’urbanisation appliqué consciemment par les Ottomans, existent encore aujourd’hui, tout comme les ensembles développés tout autour comme le produit naturel de leurs fonctions publiques en partant du jour de leur création.

    Par ailleurs, le village de Cumalıkızık, avec des exemples uniques d’architecture civile et ses habitants qui ont veillé à l’entretien de ces bâtiments, a préservé sa vie rurale. 

    Authenticité

    La zone des khans qui intègre le premier kulliye en son centre porte la culture des marchands de l’ère ottomane jusqu’à ce jour. En même temps, elle nous permet d’avoir l’expérience spatiale d’un quartier commercial ottoman, enrichie de rituels traditionnels comme la première vente du jour, le marchandage, les relations maître-apprenti et les rapports de voisinage entre marchands. L’axe commercial des khans s’est constitué à partir de la route des caravanes de l’époque ottomane. Selon la carte de Suphi Bey (1862) qui a illustré le plus ancien tissu urbain de Bursa, la plupart des édifices mentionnés sont toujours en place. Les khans se présentent sur deux étages, en plan carré ou rectangulaire, avec des cours entourées d’unités et subsistent sous ces formes et ces structures. Ces types de plan de cour ont permis aux khans de conserver aujourd’hui leurs fonctions commerciales. Du fait de la vie commerciale dynamique dans les bazars et les marchés, le quartier des khans a toujours été au cœur de la ville. Reflétant l’importance de ce lieu au cœur de la cité, le premier Hôtel de ville de Turquie a été édifié au XIXe siècle là où se trouvaient la madrasah et la cuisine publique du kulliye d’Orhan. Ce bâtiment a conservé sa fonction municipale.

    Les kulliyes sont restés des points focaux qui répondent aux besoins sociaux, culturels et religieux des habitants, parallèlement à leurs fonctions publiques initiales, et qui reflètent les caractéristiques ottomanes de Bursa.

    Qui plus est, le village de Cumalıkızık est resté le même au niveau de son schéma résidentiel, son paysage agricole et son cadre général. Cumalıkızık, qui est l’un des premiers villages waqf ottomans les mieux préservés, a gardé son authenticité, son style de vie traditionnel et son occupation des sols d’origine. 

    Eléménts requis en matière de protection et de gestion

    Toutes les zones proposées pour inscription sont protégées en vertu des dispositions de la Loi sur la protection du patrimoine culturel et naturel (loi numérotée 2863). C’est la loi principale en matière de conservation en Turquie. Les bâtiments qui étaient à l’origine un bien du waqf dans les zones centrales, sont aujourd’hui sous la responsabilité de la Direction régionale des Fondations. Tous les projets et les demandes qui se rapportent à un bien du waqf doivent être soumis à la Direction régionale des Fondations pour obtenir un permis. En outre, des plans de conservation à l’échelle 1/1000 sont en place pour tous les secteurs qui se trouvent dans les zones centrales. Les projets et les demandes concernant ces bâtiments doivent obtenir l’approbation du Bureau régional de la conservation des biens culturels de Bursa.

    La protection, la conservation et l’utilisation effectives du schéma historique comme un tout avec ses valeurs matérielles et immatérielles, et en même temps la réponse apportée aux besoins de changement ne peuvent être possibles qu’en créant une prise de conscience du public à laquelle se joignent toutes les instances, institutions et personnes compétentes et autorisées. Le plan de gestion de Bursa et Cumalıkızık a été préparé à cet effet, en bénéficiant des connaissances et de l’expérience de tous les acteurs sur le terrain.

    Le plan de gestion a été préparé par l’Unité de gestion du site de Bursa qui est affiliée à la municipalité métropolitaine de Bursa, conformément au supplément-2 de la Loi numérotée 2863 (Règlementation sur la gestion de site). Le plan de gestion a été approuvé par le Conseil de coordination et de surveillance dans un processus renforcé avec les contributions du Conseil consultatif.

    Le plan de gestion approuvé joue un rôle important en conduisant le potentiel de la ville dans la bonne direction.

  4. Recommande que l’État partie considère l’augmentation les indicateurs de suivi pour permettre de juger les changements de l’état de conservation et demande à l’État partie de les soumettre au Centre du patrimoine mondial au 1er février 2015.

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