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Tombouctou

Mali
Facteurs affectant le bien en 2008*
  • Activités de gestion
  • Déchets solides
  • Habitat
  • Inondations
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

a) Projet et échelle inappropriés du nouveau centre culturel Ahmed Baba dans la zone tampon de la mosquée Sankoré ;

b) Méthodes de restauration de la mosquée Djingareyber ;

c) Pressions dues au développement urbain ;

d) Inondation et dépôts de déchets. 

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2008

Montant total accordé au bien : 85 000 dollars EU (Fonds-en-dépôt italiens à l'UNESCO)

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2008
Demandes approuvées : 6 (de 1981-2004)
Montant total approuvé : 164 115 dollars E.U.
2004 Emergency Assistance request for Timbuktu (three main ... (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
1995 Second phase of the pilot project for the conservation ... (Approuvé)   40 000 dollars E.U.
1994 Safeguarding of 3 mosques in Timbuktu (Sankore, ... (Approuvé)   15 500 dollars E.U.
1990 Timbuktu: consolidation of the Djingareiber mosque and ... (Approuvé)   45 138 dollars E.U.
1989 Mission for the preparation of a proposal for putting ... (Approuvé)   5 500 dollars E.U.
1981 Provision of one expert and financial assistance for ... (Approuvé)   7 977 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2008**

2002, 2004, 2005, 2006 : missions du Centre du patrimoine mondial 

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2008

L'État partie a soumis son rapport le 7 février 2008. Une mission conjointe Centre du patrimoine mondial / ICOMOS a visité Tombouctou du 11 au 16 juin 2008 pour examiner le nouveau centre culturel Ahmed Baba et son impact sur la mosquée Sankoré adjacente.

a) Mosquée Sankoré : construction du centre culturel Ahmed Baba

À sa dernière réunion, le Comité a noté que la construction du nouveau centre avait commencé en juillet 2006 et que l'État partie n'avait pas fourni de dessins techniques, comme demandé dans les décisions 30 COM 7B.36 et 31 COM 7B.47, qui auraient permis une évaluation complète du projet, y compris des modifications du projet et de l'échelle pour l'empêcher de porter ombrage à la mosquée Sankoré. Dans sa recommandation, le Comité du patrimoine mondial demandait que les dessins modifiés lui fussent remis avant le 31août 2007. Cette date butoir n'a pas été respectée et par ailleurs, aucun dessin n'est parvenu avant la visite de la mission.

Lors de sa visite sur place, la mission a constaté que les travaux de construction étaient bien avancés et que près de 80% de l'ouvrage structurel avaient été achevés pour les salles d'entreposage des manuscrits et bureaux de conservation, le bloc administratif et la bibliothèque générale. Les travaux des salles d'exposition et de l'auditorium étaient sur le point de commencer. Il ne restait à construire que l'amphithéâtre, la maison Ahmed Baba, la salle de classe et les toilettes publiques.

La mission a noté que des blocs en adobe avaient été utilisés soit comme maçonnerie de remplissage entre des éléments structurels en bêton, soit comme parement de façade pour certaines zones. D'un point de vue technique, la mission a considéré que l'utilisation de l'adobe pour les structures de façade était totalement inappropriée étant donné les grandes dimensions des blocs d'adobe utilisés et en raison des grands risques de séparation de ces blocs de leurs scellements (renforcement). Par ailleurs, cette solution technique n'aidera pas nécessairement à l'harmonie de l'édifice et de l'architecture de la mosquée de Sankoré.

Après un examen très minutieux des structures construites jusqu'à présent, et des dessins techniques, la mission a conclu que la structure du centre Ahmed Baba affectait de manière adverse la valeur universelle exceptionnelle de la mosquée Sankoré, à laquelle elle est adjacente.

La mission a considéré que toute nouvelle construction devait respecter le rôle de Tombouctou comme centre d'apprentissage, et, en particulier, son rôle sans doute unique et sans prétention de fusion de l'éthique, de l'esthétique et de la connaissance. Cette interface subtile entre la connaissance spirituelle et temporelle devrait être comprise, célébrée, sauvegardée et reflétée dans les nouvelles structures. Cependant la mission a considéré que la nature mécanique du nouvel édifice ne pourrait jamais fusionner de manière satisfaisante avec les qualités que la mosquée Sankoré incarne.

La mission a souligné les principaux points de préoccupation suivants :

- La conception architecturale défie plus tôt au lieu de compléter la mosquée Sankoré et les maisons traditionnelles des environs ;

- L'utilisation de béton armé, qui ne peut pas être adapté à l'architecture en terre de Tombouctou, est anti-écologique et a de très forts coûts environnementaux et d'entretien ;

- Il n'y a pas de lien entre l'édifice et son environnement, quel que soit le sens dans lequel on regarde ;

- Il a été fait peu de cas des points de vue locaux : les chefs des communautés ont fait part de leur préoccupation quant à l’absence de concertation et aux difficultés rencontrées lors des rares réunions avec l'architecte sud-africain, qui n'a fait que des visites irrégulières ;

- Ce manque de contact local semble avoir conduit à un manque de compréhension des contraintes climatiques et culturelles spécifiques devant être prises en compte dans les salles d'entreposage de la construction afin de gérer les importantes tempêtes de sable qui affectent la ville ;

- La mission n'a pu voir aucune justification pour la taille globale de la structure ni pour inclure sous un seul et même toit des fonctions résidentielles et administratives. Elle a considéré que si l'État partie avait fourni les dessins nécessaires lorsque demandés en juillet 2006, des arrangements plus décentralisés auraient probablement pu être trouvés. Tel qu'il en est, la mosquée Sankoré est à ce jour éclipsée par la nouvelle structure et n'a plus de rôle central ni dominant sur le secteur, au grand dam de l'imam.

L'état d'exécution avancé du projet n'offre guère de possibilité de changement ou d'adaptation de sorte à limiter son impact sur l'intégrité du bien. Conformément aux paragraphes 177 et 179 des Orientations, la mission a conclu que la nouvelle construction du centre Ahmed Baba avait considérablement affecté la valeur universelle exceptionnelle de la mosquée Sankoré. Néanmoins, la mission a considéré que des modifications urgentes devaient être apportées pour atténuer son impact. Elle a recommandé que l'amphithéâtre, la maison Ahmed Baba, la salle de classe et le bloc sanitaire, tels qu'envisagés sur les plans, devraient être construits loin de la mosquée Sankoré et non à côté d'elle. À la place des édifices proposés, un espace urbain libre devrait être créé afin d'aider à adoucir l'impact de la nouvelle construction et permettre de conserver la cohérence urbaine de la place historique de Sankoré.

Lors de sa visite sur place, la mission a constaté une nouvelle extension de la mosquée Sankoré construite en juin 2007, grâce à un don de 40 000 dollars du Président mauritanien à l'imam de la mosquée de Sankoré. Ce don entendait rappeler que la mosquée de Sankoré a été construite par une femme d'origine maure et que son travail a largement soutenu le développement de la célèbre université de Sankoré. L'extension concerne un bloc de deux salles de classe et d'un bloc sanitaire, tous construits en maçonnerie de pierre avec toit en tôle ondulée et portes et fenêtres en métal. La mission a considéré que ce complexe avait un impact négatif sur les valeurs et l'authenticité de la mosquée Sankoré. Au lieu de tirer profit des traditions et habitudes de construction de la mosquée, la nouvelle construction ressemble plus à un entrepôt. La mission a vivement recommandé que cette nouvelle extension soit démolie afin de ne pas accentuer l'impact déjà sévère causé par le centre Ahmed Baba.

b) Mosquée Djingareyber

Il avait été demandé à l'État partie, lors du dernier Comité du patrimoine mondial, de fournir, aussi rapidement que possible, tous les documents techniques sur la proposition de nouveau projet de restauration de 4 ans pour la mosquée Djingareyber, effectué par l'Aga Khan Trust for Culture. Aucun document n'a été reçu avant la visite de la mission et dans son rapport l'État partie donne peu de détails sur ce projet majeur.

En février 2008, des experts en architecture de terre de la conférence Terra 2008 de Bamako (organisée par le Getty Conservation Institute, sous l'égide du Comité scientifique international de l'ICOMOS sur le patrimoine architectural en terre) ont visité Tombouctou. Plusieurs d'entre eux ont fait part de leur préoccupation à propos des méthodes et des approches suivies pour ce projet affectant les valeurs visuelles de la mosquée, tandis que d'autres ont réagi de manière positive.

La mission a noté que la première phase des travaux de restauration était un projet pilote entrepris de novembre 2006 à juillet 2007. Ces travaux ont consisté à mettre en place un réseau d'évacuation de l'eau et un pavement autour de la mosquée, à ré-enduire les murs en mauvais état et dans une partie du toit, à remplacer près de 50% des poutres, sur lesquelles reposait de lourdes épaisseurs d’enduit de terre.. Les maçons en charge du projet localement ont manifestement une bonne expertise technique ; cependant, il est nécessaire de documenter le travail qui se fait de manière constante et de consigner le point de départ pour leur travail. Toute la documentation sur le projet doit être réunie et soumise pour examen minutieux au Centre du patrimoine mondial et à l'ICOMOS.

Il est également nécessaire de trouver un équilibre entre solutions techniques nouvelles et préservation des pratiques traditionnelles et régulières d'entretien de la mosquée. Il devrait donc y avoir un débat structuré sur le caractère approprié des interventions avant qu'elles ne se produisent.

c) Pressions dues au développement

La mission s'est également déclarée préoccupée par le fait que le projet Ahmed Baba pourrait être un exemple pour d'autres grands projets de construction, à la fois au niveau international et local, dominant la Vieille Ville et en contradiction totale avec ses qualités.

La Vieille Ville de Tombouctou est actuellement soumise à de considérables pressions dues au développement sous la forme de grands projets impliquant des partenaires internationaux mis en œuvre ces trois dernières années ou prévus pour un avenir proche. Ces projets sous-entendent l'acquisition de grandes parcelles de terrain pour ériger des édifices publics, de luxueuses résidences ainsi que la transformation des édifices existants sans prendre en compte leur valeur patrimoniale. Tous ensemble, ils pourraient mettre en danger l'intégralité de la Vieille Ville et du bien inscrit. Il y a un manque de réglementation claire pour les permis de construire et, associé au manque de gestion général, cela pourrait déboucher sur des initiatives encore plus incontrôlées à l'avenir.

d) Ville de Tombouctou

L'État partie dans son rapport attire l'attention sur les problèmes considérables auxquels doivent faire face les édifices en terre de la Vieille Ville. Cela inclut :

- la dégradation des édifices en raison d'un manque d'entretien régulier ;

- l'abandon de certaines maisons ;

- l'invasion des places publiques par des déchets en plastique et des eaux croupies ;

- le bruit et les vibrations de la circulation automobile ;

- des modifications radicales des façades des maisons en raison de nouveaux matériaux et de nouvelles conceptions.

Aucun avancement n'a été constaté dans la gestion de ces problèmes.

L'une des conditions de retrait du bien de la Liste du patrimoine en péril à la 29e session en 2005 était que l'État partie remette un plan de gestion et de réhabilitation afin de faciliter le développement durable de la Vieille Ville. L'État partie a affirmé qu'en juillet 2006 ce plan avait été rédigé - et certaines activités du plan de gestion ont été mises en œuvre mais non comme prévu. Il avait également été demandé à l'État partie d'entreprendre un inventaire des édifices de la Vieille Ville comme prélude, selon ce qui était envisagé, à une possible extension du bien à l'avenir pour couvrir la Vieille Ville ou une partie de la Vieille Ville.

Depuis 2005, il semble qu'aucun avancement positif n'ait été fait pour enrayer la perte de valeur de l'architecture en terre au sein de la Vieille Ville. Les maisons avec cour de la Vieille Ville sont d'une extrême importance comme décor et contexte pour les trois mosquées inscrites sur la liste.

e) Mesures correctives

La mission a recommandé que les mesures suivantes soient mises en œuvre :

- Déplacement de l'amphithéâtre, de la maison Ahmed Baba, de la salle de classe et des toilettes vers un autre secteur, afin de permettre la création d'un espace urbain libre qui pourrait aider à adoucir l'impact de la nouvelle construction et permettre de conserver la cohérence urbaine de la place historique de Sankoré ;

- Création d'un comité national de coordination pour Tombouctou, qui serait la seule autorité recevant et évaluant les projets susceptibles d'avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle du bien ;

- Evaluation des divers plans et autres études existants (SDU, PSA, INYPSA, etc.), pour contribuer à l'élaboration d'un plan directeur pour la Vieille Ville de Tombouctou, prenant en compte les aspirations d'une ville du XIXe siècle tout en préservant l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial ;

- Elaboration d'un plan détaillé d’occupation des sols et d'un règlement de construction pour les zones centrale et tampon ;

- Elaboration d'un plan pour la participation de la population de la ville en matière de patrimoine afin qu'elle puisse en pratique bénéficier des projets et du développement ;

- Extension des limites du bien du patrimoine mondial pour couvrir l'intégralité de la Vieille Ville, afin de protéger les monuments, ainsi que leur contexte urbain ;

- Mise en œuvre accélérée d'actions à court et moyen termes envisagées dans le plan de gestion.

 

f) Liste du patrimoine mondial en péril

Il doit être rappelé qu'à sa 29e session, le Comité du patrimoine mondial a considéré que la possibilité de porter à nouveau le bien sur la Liste du patrimoine en péril devait être envisagé si l'État partie ne parvenait pas à avancer dans son traitement des problèmes de la Vieille Ville.

La mission, conformément à l'Article 11, Paragraphe 4 de la Convention, a conclu que Tombouctou répondait à toutes les conditions définies aux paragraphes 177 et 179 des Orientations pour une inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Lors d'une réunion de débriefing pour la mission qui a eu lieu le 16 juin 2008 à Bamako (Mali), en présence des secrétaires généraux des ministères de la Culture et de l'Éducation, l'État partie a pris note de la possibilité d'une inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril et fait part de sa diligence à mettre en œuvre les mesures correctives suggérées par la mission pour considération par le Comité du patrimoine mondial. L'État partie a par ailleurs souhaité que l'UNESCO et l'ensemble de la communauté internationale puissent l'assister à mettre en œuvre les mesures correctives suggérées au vu des moyens financiers très limités dont il dispose. 

Décisions adoptées par le Comité en 2008
32 COM 7B.49
Tombouctou (Mali) (C 119 rev)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-08/32.COM/7B.Add.2 et la décision 32 COM 7B.49.Rev,

2. Rappelant la décision 31 COM 7B.47, adoptée à sa 31e session (Christchurch, 2007),

3. Regrette sincèrement que l'État partie ait achevé 80% des travaux de construction pour le nouveau centre culturel Ahmed Baba sans avoir fourni les nouveaux documents techniques qui auraient permis de revoir le projet architectural ;

4. Prend note les travaux de restauration effectués sur la mosquée Djingareyber mais demande qu'ils soient documentés de manière adéquate, la documentation existante devant être soumise au Centre du patrimoine mondial et à l'ICOMOS d'ici le 30 novembre 2008, et qu'à l'avenir soit soumis à approbation toutes méthodes et tous matériaux utilisés avant que les travaux ne commencent ;

5. Exprime sa préoccupation quant à l'impact négatif de la nouvelle construction pour le centre Ahmed Baba sur la mosquée Sankoré qui a causé une perte significative de son authenticité historique, et qui a également eu un effet délétère sur ses caractéristiques inhérentes ;

6. Fait également part de son inquiétude quant au fait que peu de progrès aient été accomplis pour enrayer le déclin des édifices de la Vieille Ville ;

7. Prie instamment l'État partie de mettre en oeuvre les mesures correctives suivantes qui permettront d'atténuer les menaces auxquels le bien est confronté :

a) Déplacement de l'amphithéâtre, de la maison Ahmed Baba, et de tout autre développement prévu, de la salle de classe et des installations pour les visiteurs vers un autre secteur, afin de permettre la création d'un espace urbain libre qui pourrait permettre de conserver la cohérence urbaine de la place historique de Sankoré;

b) Création d'un comité national de coordination pour Tombouctou, qui serait la seule autorité recevant et évaluant les projets susceptibles d'avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle du bien ;

c) Evaluation des divers plans et autres études existants et l'élaboration d'un plan directeur pour la Vieille Ville de Tombouctou, prenant à la fois en compte la problématique de conservation et les aspirations d'une ville au XXIe siècle, tout en préservant la valeur universelle exceptionnelle du bien ;

d) Elaboration d'un plan détaillé d'occupation des sols et d'un règlement de construction pour le bien et la zone tampon ;

e) Elaboration d'un plan pour la participation de la population de la ville en matière de patrimoine afin qu'elle puisse en pratique bénéficier des projets et du développement ;

f) Extension des limites du bien du patrimoine mondial pour couvrir l'intégralité de la Vieille Ville, afin de protéger les monuments, ainsi que leur contexte urbain ;

g) Mise en oeuvre accélérée d'actions à court et moyen termes envisagées dans le plan de gestion ;

8. Invite la communauté de la conservation à soutenir l'État partie dans ses efforts pour traiter les graves menaces cumulatives qui affectent ce bien ;

9. Demande à l'État partie, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, d'élaborer un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle incluant les conditions d'intégrité et d'authenticité, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009 ;

10. Demande également à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS, dans l'objectif d'évaluer les progrès accomplis dans la mise en oeuvre des mesures correctives et d'identifier des alternatives possibles pour la mise à disposition d'installations supplémentaires ;

11. Demande également à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2009, un rapport d'avancement sur l'état de conservation du bien et sur la mise en oeuvre des mesures correctives susmentionnées, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009 ;

12. Décide d'appliquer le mécanisme de suivi renforcé pour surveiller l'état de conservation du bien et demande en outre au Centre du patrimoine mondial de rendre compte des résultats de la mission de suivi réactif entreprise et de toute autre décision pertinente en vue d'établir un ordre de priorité et un calendrier.

Projet de décision : 32 COM 7B.49

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-08/32.COM/7B.Add.2,

2. Rappelant la décision 31 COM 7B.47, adoptée à sa 31e session (Christchurch, 2007),

3. Regrette sincèrement que l'État partie ait achevé 80% des travaux de construction pour le nouveau centre culturel Ahmed Baba sans avoir fourni les nouveaux documents techniques qui auraient permis de revoir le projet architectural ;

4. Prend note les travaux de restauration effectués sur la mosquée Djingareyber mais demande qu'ils soient documentés de manière adéquate, la documentation existante devant être soumise au Centre du patrimoine mondial et à l'ICOMOS d'ici le 31 novembre 2008, et qu'à l'avenir soit soumis à approbation toutes méthodes et tous matériaux utilisés avant que les travaux ne commencent ;

5. Exprime sa vive préoccupation quant à l'impact négatif de la nouvelle construction pour le centre Ahmed Baba sur la mosquée Sankoré qui a causé une perte significative de son authenticité historique, et qui a également eu un effet délétère sur ses caractéristiques inhérentes ;

6. Fait également part de son inquiétude quant au fait que peu de progrès aient été accomplis pour enrayer le déclin des édifices de la Vieille Ville, et que des projets de développement de grande échelle semblant être planifiés pourraient avoir un impact préjudiciable sur les valeurs de la Vieille Ville en tant que contexte urbain pour les trois mosquées ;

7. Prie instamment l'État partie de mettre en œuvre les mesures correctives suivantes qui permettront d'atténuer les menaces auxquels le bien est confronté :

a) Déplacement de l'amphithéâtre, de la maison Ahmed Baba, de la salle de classe et des toilettes vers un autre secteur, afin de permettre la création d'un espace urbain libre qui pourrait aider à adoucir l'impact de la nouvelle construction et permettre de conserver la cohérence urbaine de la place historique de Sankoré;

b) Création d'un comité national de coordination pour Tombouctou, qui serait la seule autorité recevant et évaluant les projets susceptibles d'avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle du bien ;

c) Evaluation des divers plans et autres études existants et l'élaboration d'un plan directeur pour la Vieille Ville de Tombouctou, prenant à la fois en compte la problématique de conservation et les aspirations d'une ville du XIXe siècle, tout en préservant la valeur universelle exceptionnelle du bien ;

d) Elaboration d'un plan détaillé d'occupation des sols et d’un règlement de construction pour les zones centrale et tampon ;

e) Elaboration d'un plan pour la participation de la population de la ville en matière de patrimoine afin qu'elle puisse en pratique bénéficier des projets et du développement ;

f) Extension des limites du bien du patrimoine mondial pour couvrir l'intégralité de la Vieille Ville, afin de protéger les monuments, ainsi que leur contexte urbain ;

g) Mise en œuvre accélérée d'actions à court et moyen termes envisagées dans le plan de gestion ;

8. Invite la communauté de la conservation à soutenir l'État partie dans ses efforts pour traiter les graves menaces cumulatives qui affectent ce bien ;

9. Demande également à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS, dans l'objectif d'évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre des mesures correctives ;

10. Demande en outreà l'État partie, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, d'élaborer, avant l'arrivée de la mission, un projet de déclaration de valeur universelle exceptionnelle incluant les conditions d'intégrité et d'authenticité, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009 ;

 

Option 1

11. Décide, conformément à l'Article 11, paragraphe 4 de la Convention, et aux paragraphes 177 des Orientations, d'inscrire Tombouctou (Mali) sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;

12. Demande également à l'État partie, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives, d'élaborer une propositiond’état de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009 ;

13. Demande enfin à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2009, un rapport d'avancement sur l'état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des mesures correctives susmentionnées, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009.

 

Option 2

11. Demande égalementà l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2009, un rapport d'avancement sur l'état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des mesures correctives susmentionnées, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009, afin de considérer, en l’absence de progrès substantiel, la possibilité d’inscrire le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

 

Année du rapport : 2008
Mali
Date d'inscription : 1988
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iv)(v)
Liste en péril (dates) : 1990-2005, 2012-présent
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 32COM (2008)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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