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Sanctuaire de faune de Manas

Inde
Facteurs affectant le bien en 2008*
  • Activités illégales
  • Production de semences
  • Troubles civils
  • Autres menaces :

    évacuation forcée du personnel du pardestruction de l'infrastructure du parc

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

a) Insurrection de la tribu Bodo 1988-2003;

b) évacuation forcée du personnel du parc;

c) destruction de l'infrastructure du parc,

d) braconnage et exploitation forestière;

e) culture illégale.

Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril

Insurrection de la tribu Bodo ayant provoqué la destruction de l'infrastructure du parc et la diminution de l'habitat forestier et des populations de faune sauvage.

Mesures correctives pour le bien

a) Accélérer les efforts visant à la reconstruction de l'infrastructure du parc;

b) prendre les mesures nécessaires afin de pourvoir les postes de travail non occupés dans le parc;

c) assurer le financement du parc, en temps nécessaire, conformément à la réglementation de la Cour Suprême;

d) faire une étude approfondie sur la faune sauvage du parc qui pourrait servir de futur document de référence pour le suivi du rétablissement du bien.

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2008

Montant total accordé au bien: Le bien bénéficiera du programme indien du patrimoine mondial, financé par la Fondation des Nations Unies (UNF). Les activités débuteront prochainement.

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2008
Demandes approuvées : 2 (de 1997-1997)
Montant total approuvé : 165 000 dollars E.U.
1997 Contribution towards the implementation of an Emergency ... (Approuvé)   90 000 dollars E.U.
1997 Contribution to the implementation of an Emergency ... (Approuvé)   75 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2008**

1992 et 2002: missions de l'UICN, 2005: mission conjointe Centre du patrimoine mondial / UICN

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2008

Du 11 au 19 février 2008, une mission de suivi commune Centre du patrimoine mondial / UICN a visité le bien, comme demandé par le Comité du patrimoine mondial à sa 31e session (Christchurch, 2007). Un rapport sur l'état de conservation a été remis par l'Etat partie le 29 janvier 2008 et a été examiné par l'équipe de la mission.

La mission a pu visiter les différentes parties du bien et s'entretenir avec les différentes parties concernées, y compris des officiels du Ministère de l'environnement et des forêts, du Service forestier de l'état d'Assam, et du Conseil territorial du Bodoland (BTC), des employés du parc, des scientifiques, des représentants d'ONG nationales, des membres et des représentants d'ONG locales ainsi qu'avec des habitants des villages. Le rapport de mission est disponible à l'adresse Internet suivante: https://whc.unesco.org/archive/2008.

La mission a examiné les progrès accomplis dans la mise en oeuvre des mesures correctives, adoptée par le Comité du patrimoine mondial à sa 29e session (Durban, 2005):

a) Accélérer les efforts visant à la reconstruction de l'infrastructure du parc

La mission a reconnu les efforts importants accomplis depuis la visite de la mission en 2005 afin de reconstruire l'infrastructure du parc et a conclu que ceux-ci pourraient probablement s'achever dans un ou deux ans si le financement nécessaire est disponible.

b) Pourvoir des postes vacants dans le parc

Avec plus de 100 postes encore vacants, la mission considère que l'objectif de cette recommandation n'est pas encore pleinement atteint et reconnaît les efforts accomplis par les autorités du parc et le BTC pour résoudre ce problème par le recours à des volontaires, une procédure mise en place en collaboration avec une ONG locale, mais la mission a signalé le besoin de pérenniser cet accroissement de personnel en intégrant les meilleurs volontaires au sein du personnel permanent du parc.

c) Assurer le financement par le gouvernement d'Assam en temps nécessaire

Aucun progrès n'a été accompli sur ce sujet et la mission considère que l'objectif de cette recommandation n'a jusqu'à présent, pas été atteint.

d) Faire une étude approfondie sur la faune sauvage du parc pour attester du rétablissement des populations de faune sauvage

Aucune donnée fiable sur le statut de la faune sauvage et sur ses tendances n'a pu être consultée par la mission lors sa visite. L'état de conservation de la plupart des espèces essentielles reste flou et est sujet à controverse; la mission a regretté que la recommandation faite par la mission de 2005 de faire rapidement une étude spécifique qui servirait de base à l'évaluation et au suivi de la faune sauvage et indiquerait des tendances, au moins pour les espèces essentielles, n'ait pas été mise en oeuvre.

e) Coopération transfrontalière

La mission a remarqué les efforts accomplis pour renforcer la coopération avec les autorités du Parc national royal de Manas au Bhoutan, qui avait exprimé son intérêt pour une possible inscription sur la Liste du patrimoine mondial.

 

Bien qu'il reste de nombreuses tâches à accomplir, la mission a félicité l'Etat partie, et en particulier la Direction du parc, le Conseil territorial du Bodoland, les ONG locales et nationales pour les efforts déjà accomplis dans le démarrage de la reconstruction du bien et dans la mise en oeuvre des mesures correctives. Elle a particulièrement souligné les contributions positives des communautés locales.

La mission reste préoccupée par les rapports continuels qu'elle a reçus et qui font état d'exploitation forestière illégale et de braconnage, en particulier dans la partie est du bien, le massif du Panbari. Elle a reconnu les efforts considérables accomplis afin de renforcer l'application de la loi et de mieux protéger la faune sauvage et que d'incontestables progrès ont été réalisés depuis la mission de 2005 mais elle a signalé que les acteurs locaux ont fait état de braconnage ininterrompu et de déforestation dans le massif du Panbari.

La mission a confirmé l'évaluation de 2005 qui constatait l'impact important des conflits civils passés sur la valeur universelle exceptionnelle du bien, impact provoqué en particulier par la considérable réduction des populations d'espèces rares et en danger, alors que c'est leurs présences qui avaient justifié dans le passé l'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial. Cependant, à part le rhinocéros indien unicorne qui a disparu de la région et le cerf des marais (barasingha) dont les populations existantes semblent atteindre un niveau critique, il n'y a aucun indice portant à croire que d'autres espèces essentielles aient disparu sur le territoire du bien. En ce qui concerne le rhinocéros indien unicorne, un programme de réintroduction est actuellement en cours. La mission conclut donc que la valeur universelle exceptionnelle pour laquelle le bien avait été inscrit est encore d'actualité et peut être pleinement retrouvée.

Aucune donnée suffisante n'a été fournie en vue de permettre une évaluation du statut actuel des populations de faune sauvage et de leur processus de rétablissement puisque l'étude demandée par le Comité du patrimoine mondial n'a pu être faite. Sur la base des observations faites sur le terrain et des discussions avec les divers acteurs locaux, la mission a estimé que le processus de rétablissement des populations de faune sauvage venait de commencer et n'en était qu'à son stade initial.

Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN pensent que le bien ne peut être retiré de la Liste du patrimoine mondial en péril avant que le rétablissement des populations d'espèces essentielles de faune sauvage ne soit évalué. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN considèrent que la présence de populations viables de toutes les espèces essentielles et une tendance clairement à la hausse dans la croissance de ces espèces sont les éléments déterminants d'un état de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril. Dès qu'une étude de référence aura été faite, des objectifs spécifiques sur des espèces pourront être établis en consultation avec l'Etat partie.

Sans données de base disponibles, le Centre du patrimoine mondial et l'UICN font remarquer qu'il est très difficile d'estimer le calendrier nécessaire à la réalisation des objectifs. Si l'étude de référence est réalisée cette année et qu'un système de suivi des espèces essentielles est mis en place à la suite, une tendance pourrait être clairement identifiée d'ici 2 à 3 ans.

Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN encouragent l'Etat partie à poursuivre ses efforts dans la mise en oeuvre des mesures correctives déjà adoptées par le Comité du patrimoine mondial, à renforcer la gestion du parc dans le massif du Panbari, à poursuivre le programme de réintroduction de rhinocéros indiens unicornes et à évaluer les besoins et la faisabilité d'un programme de réintroduction du cerf des marais (barasingha).

La mission a en outre été informée des efforts en cours visant au renforcement de la protection des réserves forestières de grande valeur à l'extérieur du bien, en particulier des secteurs de la réserve forestière de Manas, bordant le parc national sur sa frontière est, et des réserves forestières de Ripu et de Chirang plus à l'ouest, afin de créer un "Grand Manas". Ceci pourrait créer les conditions nécessaires à une conservation à long terme de populations viables de grands carnivores et de grands herbivores, comme les tigres et les éléphants. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN soutiennent fermement ces efforts qui contribueront grandement à la conservation de l'intégrité et de la valeur universelle exceptionnelle du bien.

La mission a remarqué que le plan de gestion actuel n'est plus valide et insiste sur le besoin de finaliser sa révision. Le plan révisé devrait exposer une vision claire de la gestion future du parc et envisager, parmi d'autres sujets les suivants qui sont les plus importants: suivi de la faune sauvage, espèces invasives, gestion de l'usage des sols et de l'utilisation du feu. Une attention toute particulière devrait être apportée au développement d'une stratégie touristique.

Décisions adoptées par le Comité en 2008
32 COM 7A.12
Sanctuaire de faune de Manas (Inde) (N 338)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-08/32.COM/7A,

2. Rappelantla décision 31 COM 7A.11, adoptée à sa 31e session (Christchurch, 2007),

3. Prend note de la conclusion de la mission qui fait état de l'impact considérable des conflits civils passés sur la valeur universelle exceptionnelle du bien et du rétablissement de la situation qui vient seulement de s'amorcer et est encore dans sa phase initiale ;

4. Estime que la présence de populations viables de toutes les espèces essentielles et une tendance clairement à la hausse de la croissance de ces espèces sont les éléments clés de l'État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril ;

5. Félicite l'État partie, en particulier le Conseil territorial du Bodoland et l'autorité de gestion, pour leurs efforts dans la mise en oeuvre des mesures correctives adoptées par le Comité du patrimoine mondial à sa 29e session (Durban, 2005) mais note qu'il reste encore du travail ;

6. Prie l'État partie d'achever la mise en oeuvre des mesures correctives et des activités de conservation comme suit :

a) Faire de toute urgence une étude de référence sur le rétablissement des populations de faune sauvage et mettre en place un système complet de suivi qui permettra de suivre et de documenter le rétablissement des espèces emblématiques ;

b) Résoudre le problème du financement qui n'a pas progressé suffisamment depuis la dernière mission ;

c) Achever les travaux de reconstruction et d'amélioration de l'infrastructure du parc ;

d) Pourvoir les postes vacants dans le parc en recrutant les meilleurs éléments parmi les bénévoles et/ou autres personnes pour des contrats permanents ;

e) Renforcer et consolider la gestion du parc, en particulier accentuer les efforts de réduction de l'exploitation forestière illégale et de braconnage de la faune sauvage dans le massif du Panbari ;

f) Maintenir les efforts de réintroduction du rhinocéros indien unicorne et évaluer la nécessité et la faisabilité d'un programme de réintroduction du cerf des marais (barasingha) ;

7. Accueille favorablement l'initiative du Conseil territorial du Bodoland visant à accroître la protection des réserves forestières de grande valeur à l'extérieur du bien ;

8. Demande à l'État partie de mettre en oeuvre les autres recommandations de la mission de 2007, en particulier de finaliser le plan de gestion, élaborer un programme de renforcement de capacités pour le personnel du parc et les acteurs locaux, et développer une vision régionale du tourisme tenant compte de la capacité d'accueil limitée du bien ;

9. Réitère sa demande à l'État partie, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et l'UICN, de développer un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle incluant les conditions d'intégrité et une proposition d'État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, basée sur les résultats de l'étude de référence, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009 ;

10. Demande en outre à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2009, un rapport sur l'état de conservation du bien, en particulier sur les progrès accomplis dans la mise en oeuvre des mesures correctives et des autres recommandations de la mission de 2007, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009 ;

11. Décide de maintenir le Sanctuaire de faune de Manas (Inde) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Projet de décision: 32 COM 7A.12

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-08/32.COM/7A,

2. Rappelant la décision 31 COM 7A.11, adoptée à sa 31e session (Christchurch, 2007),

3. Prend note de la conclusion de la mission qui fait état de l'impact des conflits civils passés sur la valeur universelle exceptionnelle du bien et du tout récent rétablissement de la situation qui n'en est qu'à son premier stade;

4. Estime que la présence de populations viables de toutes les espèces essentielles et une tendance clairement à la hausse dans la croissance de ces espèces sont les éléments fondamentaux d'un état de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril.

5. Félicite l'Etat partie, en particulier le Conseil territorial du Bodoland et les autorités de gestion, pour leurs efforts dans la mise en œuvre des mesures correctives adoptées par le Comité du patrimoine mondial à sa 29e session (Durban, 2005) mais prend note qu'il reste de nombreuses tâches à accomplir;

6. Prie l'Etat partie d'achever la mise en œuvre des mesures correctives et les actions de conservation comme suit:

a) faire de toute urgence une étude de référence sur le rétablissement des populations de faune sauvage et mettre en place un système complet de suivi qui permettra de suivre et de documenter le rétablissement des espèces emblématiques;

b) résoudre le problème du financement qui n'a pas progressé suffisamment depuis la dernière mission ;

c) achever le travail déjà bien engagé de reconstruction et d'amélioration de l'infrastructure du parc;

d) pourvoir les postes vacants dans le parc en recrutant pour des contrats permanents soit les meilleurs volontaires, soit d'autres personnes;

e) renforcer et consolider la gestion du parc, en particulier accentuer les efforts de réduction de l'exploitation forestière illégale et de braconnage de faune sauvage dans le massif du Panbari;

f) Maintenir les efforts de réintroduction de rhinocéros indiens unicornes et évaluer la nécessité et la faisabilité d'un programme de réintroduction du cerf des marais (barasingha);

7. Accueille favorablement l'initiative du Conseil territorial du Bodoland visant à accroître la protection des réserves forestières de grande valeur à l'extérieur du bien;

8. Invite les Etats parties d'Inde et du Bhoutan à poursuivre le processus engagé d'extension transfrontalière du bien pour y inclure le parc national royal de Manas au Bhoutan et évaluer la possibilité d'élaborer un projet ambitieux d'extension du bien, comprenant aussi l'intégration des habitats intacts actuellement à l'extérieur du bien;

9. Demande également à l'Etat partie de mettre en œuvre les autres recommandations de la mission de 2007, en particulier de finaliser le plan de gestion, d'élaborer un programme de renforcement de capacités pour le personnel du parc et pour les acteurs locaux, et, de développer une vision régionale du tourisme tenant compte de la capacité d'accueil limitée du bien;

10. Réitère sa demande à l'Etat partie, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et l'UICN, d'élaborer un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle, comprenant les conditions d'intégrité et une proposition d'état de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, basée sur les résultats de l'étude de référence, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009;

11. Demande en outre à l'Etat partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2009, un rapport sur l'état de conservation du bien, détaillant en particulier les progrès accomplis dans la mise en oeuvre des mesures correctives et des autres recommandations de la mission de 2007, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009;

12. Décide de maintenir le Sanctuaire de faune de Manas (Inde) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

 

Année du rapport : 2008
Inde
Date d'inscription : 1985
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(ix)(x)
Liste en péril (dates) : 1992-2011
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 32COM (2008)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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