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Sanctuaire de faune de Manas

Inde
Facteurs affectant le bien en 2019*
  • Activités illégales
  • Entraînement militaire
  • Espèces envahissantes/exotiques terrestres
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Infrastructures hydrauliques
  • Modification du régime des sols
  • Production de semences
  • Ressources financières
  • Troubles civils
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Troubles civils (Évacuation forcée du personnel du parc)
  • Activités illégales (Braconnage et exploitation forestière ; Culture illégale)
  • Production de semences
  • Ressources financières (Lenteurs dans le déblocage des fonds)
  • Espèces envahissantes/exotiques terrestres
  • Impact des activités touristiques/de loisirs/des visiteurs (Développement incontrôlé d’infrastructures par des groupes touristiques locaux)
  • Entraînement militaire (Tentative d’installation de camps paramillitaires sur le bien)
  • Modification du régime des sols
  • Infrastructures hydrauliques
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2019

Depuis 2008, le bien a bénéficié du programme indien du patrimoine mondial, financé par la Fondation des Nations Unies (UNF). Entre autres interventions, il est prévu : d’améliorer l’efficacité de la gestion et le renforcement des capacités du personnel, d’accroître l’implication des communautés locales dans la gestion du bien et de promouvoir leur développement durable et, enfin, de renforcer la sensibilisation par des activités de communication et de conseil

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2019
Demandes approuvées : 2 (de 1997-1997)
Montant total approuvé : 165 000 dollars E.U.
1997 Contribution towards the implementation of an Emergency ... (Approuvé)   90 000 dollars E.U.
1997 Contribution to the implementation of an Emergency ... (Approuvé)   75 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2019**

Mars 1992 : mission de l’UICN ; Janvier 1997: mission de l’UNESCO ; février 2002 : mission de suivi de l’UICN ; mars-avril 2005, février 2008, janvier 2011 : mission conjointe de suivi Centre du patrimoine mondial/UICN 

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2019

Le 28 décembre 2018, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/338/documents/, qui fournit des informations récentes sur les points précédemment soulevés par le Comité :

  • Aucun braconnage de rhinocéros n’a été signalé au sein du bien depuis le dernier incident d’avril 2016, et le nombre total de rhinocéros au sein du bien a augmenté, passant à 36. Toutefois, suite à l’abattage d’un tigre à l’extérieur du bien en juillet 2017, les braconniers ont été arrêtés et les différentes parties de l’animal confisquées. La création de comités d’écodéveloppement (CED) qui soutiennent les moyens de subsistance des villageois locaux et l’intensification des patrouilles a contribué à empêcher le braconnage ;
  • Plusieurs mesures ont été prises pour améliorer le moral et renforcer les capacités du personnel de première ligne et des autres parties prenantes, notamment un programme de formation sur le suivi de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien mené par le Wildlife Institute of India en février 2018 ;
  • En raison du manque de personnel de surveillance, de nouveaux empiétements destinés à la culture du paddy ont eu lieu dans certaines zones du bien. Le déploiement de l’armée territoriale a été proposé pour faire face efficacement à l’empiétement ;
  • Le programme de financement conjoint UICN-KfW (Banque allemande de développement) d’aide aux moyens de subsistance, qui cible les ménages dépendant des produits forestiers non ligneux du bien, continue autour du bien. Le programme a renforcé la participation des femmes à la gestion du bien et leur revenu moyen en espèces a décuplé au cours des deux dernières années ;
  • Deux ateliers sur la gestion des prairies ont été organisés en novembre 2017 et février 2018 respectivement afin d’élaborer un cadre de travail pour un protocole de gestion scientifique et durable de l’habitat, y compris l’utilisation du feu. Un groupement de suivi des prairies est composé d’ONG et d’experts qui ont participé aux ateliers ;
  • Une étude sur les espèces végétales envahissantes (2014-2018) a révélé qu’environ 20 % des prairies sont gravement touchées par deux espèces végétales envahissantes, Chromolaena odorata et Mikania micrantha, et le déracinement s’est révélé être la méthode la plus efficace pour juguler ces plantes ;
  • La coopération transfrontalière avec l’État partie du Bhoutan s’est intensifiée et des patrouilles synchronisées avec le parc national royal de Manas ont été effectuées pour la première fois le long de la frontière indo-bhoutanaise en 2018 ;
  • Le financement du bien a été augmenté et diversifié.

En réponse aux signalements de tierces parties, le Centre du patrimoine mondial a envoyé une lettre à l’État partie le 23 juillet 2018 lui demandant de vérifier les informations concernant l’empiétement illégal dans l’aire de répartition de Bhuyanpara du bien. Une réponse de l’État partie est toujours attendue au moment de la rédaction du présent rapport.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2019

Il est noté avec satisfaction que l’État partie a intensifié ses efforts de lutte contre le braconnage en coopération avec d’autres parties prenantes et qu’aucun braconnage de rhinocéros n’a été relevé au sein du bien depuis avril 2016. Néanmoins, l’abattage d’un tigre près du bien indique que le braconnage reste une menace persistante et il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de poursuivre ses efforts de lutte contre le braconnage. Les activités en cours pour améliorer le moral et la capacité du personnel de première ligne et des membres des CED sont importantes pour y parvenir.

Le problème persistant de l’empiétement illégal dans l’aire de répartition de Bhuyanpara est extrêmement préoccupant. Malgré les efforts déployés précédemment pour expulser les occupants illégaux en 2016, comme indiqué à la 41e session du Comité du patrimoine mondial, des rapports de tierces parties signalent le retour d’occupants illégaux d’une zone d’empiétement de 22 km2 où la construction de maisons a commencé. Il est regrettable que le rapport de l’État partie ne réponde pas à la lettre du Centre du patrimoine mondial demandant des éclaircissements et des commentaires sur l’empiétement illégal dans l’aire de répartition de Bhuyanpara. Il faut s’attaquer rapidement à ce problème grandissant, non seulement en appliquant la loi, mais aussi en redoublant d’efforts pour trouver des solutions à long terme afin d’améliorer les moyens de subsistance locaux. Les efforts déployés dans le cadre du programme conjoint UICN-KfW de soutien aux moyens de subsistance sont encourageants à cet égard. Il est recommandé que le Comité demande à l’État partie d’allouer des ressources financières et humaines appropriées pour la surveillance tout en intensifiant les efforts pour fournir d’autres moyens de subsistance aux communautés environnantes, afin de les inciter à ne pas empiéter sur le bien.

La prolifération d’espèces végétales envahissantes, notamment Chromolaena odorata et Mikania micrantha, qui remplacent à un rythme alarmant les espèces de graminées indigènes, est une autre préoccupation grave. L’initiative visant à élaborer un protocole scientifique pour la gestion des prairies en collaboration avec des experts et à créer des équipes de suivi est appréciée. Suite aux résultats d’une étude pilote, qui a identifié le déracinement comme la meilleure méthode de lutte, il est désormais important de préparer un plan d’action de mesures de lutte au sein du bien et d’identifier le financement de sa mise en œuvre afin de protéger l’écosystème des prairies contre ces espèces envahissantes. Il serait crucial de continuer à suivre les tendances afin d’évaluer l’efficacité à long terme de ces mesures.

L’intensification de la coopération transfrontalière avec l’État partie du Bhoutan dans le domaine de la gestion du bien et du parc national royal de Manas voisin est accueillie favorablement. Toutefois, il est extrêmement préoccupant que l’État partie du Bhoutan n’ait pas encore fourni d’informations sur l’état du projet hydroélectrique de Mangdechhu ni soumis une copie de l’évaluation d’impact environnemental (EIE) malgré les demandes répétées du Comité depuis 2012 (décision 36 COM 7B.10). Il est rappelé que ce projet hydroélectrique pourrait gravement affecter la VUE du bien. Il est par conséquent recommandé que le Comité réitère sa demande à l’État partie du Bhoutan de soumettre d’urgence une copie de l’EIE et de fournir un état actualisé du projet au Centre du patrimoine mondial pour étude par l’UICN, conformément au paragraphe 172 des Orientations, et de consulter l’État partie de l’Inde concernant l’évaluation des impacts potentiels de ce projet sur la VUE du bien.

Décisions adoptées par le Comité en 2019
43 COM 7B.7
Sanctuaire de faune de Manas (Inde) (N 338)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 41 COM 7B.28, adoptée à sa 41esession (Cracovie, 2017),
  3. Apprécie l’engagement et les efforts accrus de l’État partie, en coopération avec d’autres parties prenantes, pour lutter contre le braconnage et améliorer le moral et les capacités du personnel, ce qui semble avoir permis d’éviter tout braconnage de rhinocéros dans le bien et d’améliorer l’efficacité globale de la gestion, et encourage l’État partie à poursuivre ses efforts pour veiller à ce que la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien soit protégée des menaces du braconnage ;
  4. Exprime sa plus grande préoccupation quant aux empiétements illégaux dans l’aire de répartition de Bhuyanpara, y compris la construction signalée de maisons, et demande à l’État partie de clarifier l’état actuel de l’empiétement au sein du bien et, s’il est confirmé, de régler d’urgence ce problème et d’intensifier ses efforts pour empêcher de nouveaux empiétements, notamment en allouant les ressources financières et humaines appropriées à la surveillance tout en déployant des efforts pour améliorer les conditions de vie locales ;
  5. Notant avec inquiétude que les espèces végétales envahissantes, notamment Chromolaena odorata et Mikania micrantha, se propagent à un rythme alarmant, se félicite du travail entrepris par l’État partie pour élaborer un protocole scientifique de gestion des prairies, et prie instamment l’État partie de préparer et de mettre ensuite en œuvre un plan d’action pour appliquer des mesures de contrôle au sein du bien et de continuer à suivre les tendances afin de déterminer l’efficacité desdites mesures à long terme ;
  6. Accueille favorablement l’intensification de la coopération transfrontalière avec l’État partie du Bhoutan dans le domaine de la gestion du bien et du parc national royal de Manas voisin ;
  7. Rappelant également les préoccupations du Comité concernant l’impact potentiel du projet hydroélectrique de Mangdechhu sur la VUE du bien, regrette vivement que l’État partie du Bhoutan n’ait pas fourni d’informations sur l’avancement de ce projet ni soumis une copie de l’évaluation d’impact environnemental (EIE), malgré les demandes répétées du Comité depuis 2012 et, conformément au paragraphe 172 des Orientations, réitère sa demande à l’État partie du Bhoutan de fournir sans plus tarder une copie de l’EIE ainsi que des informations à jour sur le projet au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’UICN, et de consulter l’État partie de l’Inde concernant une évaluation des impacts potentiels de ce projet sur la VUE du bien ;
  8. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2020, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2021.
Projet de décision : 43 COM 7B.7

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 41 COM 7B.28, adoptée à sa 41esession (Cracovie, 2017),
  3. Apprécie l’engagement et les efforts accrus de l’État partie, en coopération avec d’autres parties prenantes, pour lutter contre le braconnage et améliorer le moral et les capacités du personnel, ce qui semble avoir permis d’éviter tout braconnage de rhinocéros dans le bien et d’améliorer l’efficacité globale de la gestion, et encourage l’État partie à poursuivre ses efforts pour veiller à ce que la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien soit protégée des menaces du braconnage ;
  4. Exprime sa plus grande préoccupation quant aux empiétements illégaux dans l’aire de répartition de Bhuyanpara, y compris la construction signalée de maisons, et demande à l’État partie de clarifier l’état actuel de l’empiétement au sein du bien et, s’il est confirmé, de régler d’urgence ce problème et d’intensifier ses efforts pour empêcher de nouveaux empiétements, notamment en allouant les ressources financières et humaines appropriées à la surveillance tout en déployant des efforts pour améliorer les conditions de vie locales ;
  5. Notant avec inquiétude que les espèces végétales envahissantes, notamment Chromolaena odorata et Mikania micrantha, se propagent à un rythme alarmant, se félicite du travail entrepris par l’État partie pour élaborer un protocole scientifique de gestion des prairies, et prie instamment l’État partie de préparer et de mettre ensuite en œuvre un plan d’action pour appliquer des mesures de contrôle au sein du bien et de continuer à suivre les tendances afin de déterminer l’efficacité desdites mesures à long terme ;
  6. Accueille favorablement l’intensification de la coopération transfrontalière avec l’État partie du Bhoutan dans le domaine de la gestion du bien et du parc national royal de Manas voisin ;
  7. Rappelant également les préoccupations du Comité concernant l’impact potentiel du projet hydroélectrique de Mangdechhu sur la VUE du bien, regrette vivement que l’État partie du Bhoutan n’ait pas fourni d’informations sur l’avancement de ce projet ni soumis une copie de l’évaluation d’impact environnemental (EIE), malgré les demandes répétées du Comité depuis 2012 et, conformément au paragraphe 172 des Orientations, réitère sa demande à l’État partie du Bhoutan de fournir sans plus tarder une copie de l’EIE ainsi que des informations à jour sur le projet au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’UICN, et de consulter l’État partie de l’Inde concernant une évaluation des impacts potentiels de ce projet sur la VUE du bien ;
  8. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2020, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2021.
Année du rapport : 2019
Inde
Date d'inscription : 1985
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(ix)(x)
Liste en péril (dates) : 1992-2011
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2018) .pdf
arrow_circle_right 43COM (2019)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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