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Monuments historiques de Mtskheta

Géorgie
Facteurs affectant le bien en 2009*
  • Activités de gestion
  • Erosion et envasement / dépôt
  • Modification du régime des sols
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    f) perte d'authenticité

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

a) Absence de mécanisme de gestion ;

b) Coordination insuffisante entre l'Église géorgienne et les autorités nationales ;

c) Absence de définition du bien et de ses zones tampons ;

d) Privatisation de terres aux alentours du bien ;

e) Érosion naturelle de la pierre ;

f) Perte d’authenticité lors des travaux effectués récemment par l’Église.

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2009
Demandes approuvées : 3 (de 1997-1999)
Montant total approuvé : 70 500 dollars E.U.
1999 Study and Development of the Mtskheta Heritage and ... (Approuvé)   35 000 dollars E.U.
1999 Implementation of the Masterplan for Mtskheta, Georgia (Approuvé)   19 000 dollars E.U.
1997 Launching of a rehabilitation programme for Mtskheta (Approuvé)   16 500 dollars E.U.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2009

À sa 32e session (Québec, juillet 2008), le Comité du patrimoine mondial a exprimé une vive inquiétude à propos du processus de privatisation des terres aux alentours du bien et a prié instamment l’État partie de faire cesser immédiatement ce processus avant que la clarification des limites et la rédaction d’un « Décret spécial sur la protection des biens du patrimoine mondial en Géorgie » ne soient achevées. Le Comité du patrimoine mondial a réitéré sa demande que la priorité absolue soit accordée à l’élaboration d’un plan de gestion intégré pour le bien et a invité l’État partie à créer une Commission gouvernementale pour le patrimoine mondial. Exprimant une sérieuse inquiétude quant à l’état de conservation des éléments archéologiques du bien, le Comité du patrimoine mondial a prié instamment l’État partie d’élaborer un programme spécial de protection de tous les éléments archéologiques et a indiqué qu’en l’absence de progrès substantiel il considérerait l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Le rapport de l’État partie sur l’état de conservation du bien a été reçu le 29 janvier 2009 et couvre les points suivants :

a) Conservation

L’église principale, la petite église au nord, le parekklession et le bâtiment sud du monastère de Jvari : L’impact négatif des conditions climatiques agressives sur la pierre est resté un problème en 2008. Des parties de bas-reliefs ont complètement disparu. Les problèmes de construction sont restés en l’état : piliers du dôme endommagés, contrainte au niveau du seuil et fissures sur les structures porteuses. Certaines pierres autour des arcs de la partie est et autour des fondations de l’église principale sont endommagées : le rapport parle de chanci, de murs fuligineux et de fissures dans les pierres. Les tuiles de la toiture du dôme ont besoin d’une rénovation immédiate. La petite église n’a toujours pas de toit. Le rapport souligne que cette église a perdu en partie son authenticité à cause de l’emploi de matériaux inappropriés lors des travaux de « restauration ». Le projet de conservation de la petite église de Jvari a été préparé. Il est prévu de remédier aux dommages indiqués, mais pas avant 2009. Le projet conjoint de l’ICCROM sur la conservation du monastère de la Sainte-Croix est toujours en cours de mise en œuvre. En 2008, le Plan d’aménagement du site de la petite église de Jvari a été achevé et les travaux d’élaboration d’un plan de conservation ont commencé.

La cathédrale Svetitskhoveli, le clocher, le palais du patriarche-katolicos Melchisedec, le palais du patriarche-katolicos Anton II, le mur défensif : le rapport indique que certaines parties des murs de la cathédrale se désagrègent et tombent en ruines, certaines pierres de la façade nord sont partiellement démolies, les tuiles du toit sont en partie cassées, l’humidité accrue a endommagé les fresques. L’état de conservation des peintures murales devrait être étudié. Le clocher du XVIIe siècle a été démoli ; les portes du palais du patriarche-katolicos Melchisedec ont besoin de toute urgence de travaux de réhabilitation. L’État partie soumet la cathédrale Svetitskhoveli à un examen suivi pour évaluer l’état de sa structure et élaborer un plan détaillé en vue de la conservation des fresques. Le rapport précise que le Palais du patriarche-katolicos Anton II, situé dans la partie sud-est d’une cour et reconstruit entre 2001 et 2004, a perdu en partie son authenticité.

Le monastère de Samtavro : Le rapport indique que le problème de toiture de la cathédrale n’est toujours pas résolu. La toiture d’origine en tuiles a besoin d’être restaurée. Dans la cathédrale, les recherches archéologiques n’ont pas été achevées. Il faudrait procéder à des études archéologiques dans les annexes nord et sud de la cathédrale, ainsi que sur le territoire situé à l’intérieur du mur de défense. Une étude approfondie du clocher, fortement incliné vers la cathédrale, s’impose, de même que des travaux de conservation des vestiges du palais du roi Mirian. Les travaux de restauration du mur porteur contigu à la tour du moine Gabriel, endommagé par les conditions climatiques, ont été achevés en 2008. Comme l’avait indiqué le projet, un mur de pierres en grès à quartz a été construit devant le mur en béton. Pour éviter l’accumulation d’eau derrière le mur, un système de tuyaux de drainage en plastique a été inclus dans le mur. Afin de préparer les travaux de conservation de l’église Saint-Nino de Samtavro, les dégâts existants ont été étudiés et évalués, ce qui a conduit à envisager la construction d’un nouveau toit pour l’église.

Armaztsikhe-Bagineti, les thermes romains, la salle des Colonnes, les fortifications : Le rapport indique également que l’église à six absides a perdu son authenticité à cause de travaux de reconstruction exécutés selon des méthodes inacceptables. Les thermes romains et la salle des Colonnes ont besoin de travaux de conservation. Il y a un risque d’effondrement du bâtiment à cause de l’agressivité des conditions climatiques. Les travaux de conservation sur les fortifications devraient inclure différentes couches et périodes de construction, et un plan de conservation et de réhabilitation devrait être élaboré. En septembre 2008, un concours pour l’élaboration d’un concept d’aménagement d’Armaztsikhe-Bagineti a été lancé. Les résultats devraient être annoncés au printemps 2009. Des recommandations ont été rédigées sur différentes questions, telles que l’aménagement du site, la conservation des monuments et l’aménagement d’infrastructures touristiques.

b) Limites

En ce qui concerne les questions de limites, l’État partie souligne que la loi géorgienne relative au patrimoine culturel a défini pour tous les éléments du bien une zone de protection spéciale qui s’étend sur un rayon d’un kilomètre et que les zones de protection, telles que la Zone de réglementation des constructions, la Zone de patrimoine archéologique, la Zone de protection du paysage, sont en cours d’ajustement et d’élargissement selon les besoins. Les zones de protection réglementent également les constructions nouvelles. De ce fait, aucun bâtiment non conforme n’a été érigé en 2008.

En 2008, le processus relatif au plan d’aménagement visant à rétablir le lien géographique et historique entre l’église de Jvari et la cathédrale Svetitskhoveli a démarré, notamment la réhabilitation des routes historiques.

c) Inventaires

L’État partie précise également que le ministère de la Culture a institué un exercice de contrôle régulier de tous les biens du patrimoine mondial et a dressé un inventaire complet des monuments archéologiques et architecturaux de Mtskheta. La création de la base de données sur les monuments historiques de Mtskheta a été engagée sur l’initiative de l’Agence nationale. Des missions de suivi vont régulièrement voir tous les biens et produisent tous les ans des rapports succincts sur leur état de conservation.

d) Gestion

L’État partie a créé en 2008 une Commission du patrimoine culturel mondial, placée sous la tutelle de l’Agence nationale pour la préservation du patrimoine culturel et chargée de définir les fonctions et les responsabilités des organismes publics et de régir les droits nationaux, locaux et religieux, afin d’assurer la protection et la gestion des biens du patrimoine mondial. Cette commission spéciale s’occupera des problèmes actuels entre les propriétaires privés, l’État et le patriarcat à propos de l’utilisation des monuments, ainsi que des questions de privatisation. Le musée réserve de Mtskheta a été réorganisé et rebaptisé Musée réserve archéologique national du Grand Mtskheta ; il a été rattaché en 2008 à l’Agence nationale susmentionnée.

L’État partie précise que le Plan directeur pour le tourisme et le patrimoine de Mtskheta, élaboré en collaboration avec l’UNESCO et le PNUD, est en cours d’examen pour approbation officielle par le ministère de la Culture.

Le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS restent extrêmement préoccupés par l’état de conservation de ce bien et par le fait que certains monuments ont probablement perdu leur authenticité.

Le rapport donne très peu d’informations sur la préparation d’une base juridique et technique pour faire face à ces menaces. L’État partie n’a pas apporté de réponses détaillées aux principales requêtes du Comité du patrimoine mondial, telles que les questions de privatisation des terres, l’élaboration d’un plan de gestion intégré pour le bien, l’établissement d’une commission d’État pour les questions de patrimoine mondial, l’élaboration d’un programme spécial pour la protection de tous les éléments archéologiques, la surveillance de la cathédrale Svetiskhoveli. Aucun document clarifiant les limites exactes des zones protégées du bien et de ses zones tampons n’a été fourni par l’État partie, pas plus qu’une proposition de modification des limites. L’État partie n’a pas fait de commentaires concernant l’éventuelle inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS estiment que l’État partie n’a pas été capable de prendre en compte les décisions du Comité du patrimoine mondial ni de mener les activités préparatoires nécessaires pour faire face aux menaces existantes et potentielles.

Considérant les paragraphes 177 – 179 des Orientations, le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS notent l’absence de progrès substantiel pouvant déboucher sur l’inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Ils estiment en outre que tout progrès, si progrès il y a, ne peut être évalué sur la base du rapport soumis par l’État partie et suggèrent par conséquent une mission de suivi réactif sur place. 

Décisions adoptées par le Comité en 2009
33 COM 7B.102
Monuments historiques de Mtskheta (Géorgie) (C 708)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-09/33.COM/7B,

2. Rappelant la décision 32 COM 7B.90, adoptée à sa 32e session (Québec, 2008),

3. Exprime de très vives inquiétudes quant à l'état de conservation des différentes composantes du bien ;

4. Regrette l'absence de prise en compte appropriée dans le rapport de l'État partie des dispositions légales et techniques destinées à prendre en compte les différentes menaces, la privatisation des terrains, l'élaboration d'un plan de gestion intégré et la création d'un programme spécial de protection des composantes archéologiques du bien;

5. Regrette par ailleurs que l'État partie n'ait pas remis de document destiné à préciser les limites exactes de la zone de protection du bien et de sa zone tampon;

6. Prend note avec regret de la perte d'authenticité de certaines composantes suite à des travaux de restauration accomplis avec des méthodes inacceptables;

7. Décide d'inscrire les Monuments historiques de Mtskheta (Géorgie) sur la Liste du patrimoine mondial en péril;

8. Prie instamment l'État partie de développer, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle, ainsi qu'une proposition d'état de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session en 2010 ;

9. Demande à l'État partie d'inviter une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS sur le territoire du bien début 2010 afin d'évaluer l'état de conservation du bien;

10. Demande également à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2010, un rapport sur les progrès accomplis dans la mise en oeuvre des recommandations détaillées dans la décision 32 COM 7B.90, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session en 2010.

33 COM 8C.1
Mise à jour de la Liste du patrimoine mondial en péril

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Faisant suite à l'examen des rapports sur l'état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial (WHC-09/33.COM/7B, WHC-09/33.COM/7B.Add and WHC-09/33.COM/7B.Corr) et des propositions d'inscription sur la Liste du patrimoine mondial (WHC-07/31.COM/8B),

2. Décide d'inscrire les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :

  • Belize, Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (décision : 33 COM 7B.33)
  • Colombie, Parc national de Los Katíos (décision : 33 COM 7B.36)
  • Georgie, Monuments historiques de Mtskheta (décision : 33 COM 7B.102)
Projet de décision: 33 COM 7B.102

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-09/33.COM/7B,

2. Rappelant la décision 32 COM 7B.90, adoptée à sa 32e session (Québec, 2008),

3. Exprime de sérieuses inquiétudes à propos de l’état de conservation des différents éléments du bien, et prie instamment l’État partie de fournir le soutien financier et administratif nécessaire et d’accorder la plus haute priorité aux travaux de conservation et de restauration ;

4. Réitère sa demande à l’État partie de finaliser et d’approuver un plan de gestion intégré pour le bien ;

5. Réitère également sa demande à l’État partie de préparer le document de clarification des limites du bien et, s’il y a lieu, la proposition de modification des limites ;

6. Demande à l’État partie d’inviter une mission conjointe Centre du patrimoine mondial / ICOMOS sur le site début 2010 pour évaluer tout progrès accompli dans la mise en œuvre de ses décisions ;

7. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2010, un rapport d’avancement contenant tous les documents susmentionnés, ainsi que le suivi de l’état de conservation de tous les éléments du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session en 2010, afin de considérer l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Année du rapport : 2009
Géorgie
Date d'inscription : 1994
Catégorie : Culturel
Critères : (iii)(iv)
Liste en péril (dates) : 2009-2016
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 33COM (2009)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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