Parc national de Coiba et sa zone spéciale de protection marine
Facteurs affectant le bien en 2009*
- Cadre juridique
- Erosion et envasement / dépôt
- Infrastructures de transport maritime
- Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
- Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2009
Montant total accordé au bien: 350.000 dollars EU (planification de gestion, installation de bouées d'amarrage pour les bateaux de plongée, travail avec les communautés locales, renforcement de capacités, plan d'utilisation du bien par le public, travaux visant à une meilleure compréhension par les intervenants locaux des mesures de protection légale)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2009
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2009**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2009
Le Centre du patrimoine mondial a été informé par une ONG locale d'une modification, en 2008, de la protection légale de la zone spéciale de protection marine la rendant ainsi vulnérable aux activités de pêche aux thons industrielle. Suite à un échange de correspondance entre l'État partie et le Centre du patrimoine mondial et à une intense campagne de relations publiques organisée par la société civile panaméenne, les modifications légales affectant le bien ont été annulées en avril 2009.
En avril 2009, le Centre du patrimoine mondial a participé à l'évaluation finale du projet quinquennal sur le paysage maritime tropical du Pacifique est, à Panama, au cours de laquelle le Centre a eu l'opportunité d'examiner de façon détaillée l'état de conservation du bien, en présence de représentants de l'Agence nationale de l'environnement (ANAM) et de l'Agence Nationale de l'industrie de la pêche (ARAP), toutes deux en charge de la gestion respective du Parc national et de la zone marine spéciale, et de plusieurs ONG nationales et internationales concernées par la conservation. Les participants ont reconnu le succès du processus participatif mis en place lors de l'adoption du plan de gestion du Parc national de Coiba ainsi que la création d'un comité de gestion du Parc réunissant divers intervenants. Les participants ont également signalé que le bien avait amélioré sa reconnaissance institutionnelle, soulignant en particulier de nouvelles recherches sur site financées par l'Agence nationale des sciences et technologies.
Le problème soulevé par les participants comme étant à régler le plus rapidement est la présence d'un troupeau de bétail sauvage, abandonné là après la fermeture de la prison de l'île en 2007. Son nombre (estimé à 3.000) est en augmentation et cela provoque un accroissement du piétinement des végétaux indigènes, une déforestation et une importante érosion du sol. Lors des fortes pluies typiques dans cette région, le sol se délite dans la mer, ce qui provoque une accumulation de substances nutritives dans l'eau et un envasement, tous deux dommageables aux écosystèmes de la barrière de corail des eaux avoisinantes. Un conflit juridictionnel oppose les différents services gouvernementaux pour déterminer à qui incombe la responsabilité du déplacement de ces animaux. Leur présence persistante sur l'île a de graves impacts sur la valeur universelle exceptionnelle du bien, tant pour son écosystème terrestre que marin. Si ce problème n'est pas rapidement résolu, l'impact atteindra certainement un niveau tel qu'il constituera un danger avéré pour le bien.
Le Centre du patrimoine mondial a également été informé de plusieurs projets d'aménagement de marinas et de luxueux complexes résidentiels sur la côte en face du bien. Bien qu'aucun projet n'ait à ce jour été autorisé, au regard des tendances passées de l'aménagement intensif de la zone côtière du Pacifique, dans le pays voisin du Costa Rica et de plus en plus au Panama, la zone côtière qui fait face au bien est tout à fait susceptible d'être aménagée dans un futur proche. Si l'on tient compte de la proximité du bien (moins de 5 kilomètres dans certains cas), les risques provoqués par de tels aménagements pourraient être très importants s'ils n'étaient pas gérés de façon appropriée. L'origine de ces risques serait multiple, entre autres, i) les substances nutritives et autres polluants s'écoulant dans l'eau lors de la phase de construction et d'éventuelles eaux usées partant à la mer; ii) une pression exercée par une navigation de plaisance et une pêche sportive intensives dans le Parc national et dans la zone spéciale; iii) de potentielles fuites de carburant et iv) des pressions croissantes exercées par l'aménagement d'infrastructures touristiques sur le territoire du bien constituant une offre complémentaire à celle déjà présente sur le continent. Pour sauvegarder la valeur universelle exceptionnelle du bien et ses conditions d'intégrité face à de telles éventualités, l'État partie devrait entreprendre une Évaluation d'impact environnemental sur tout le potentiel de développement de la zone côtière. Sur le base des conclusions de cette évaluation, l'État partie pourrait définir si un projet peut on ne peut pas voir le jour. Dans le cas d'un refus, l'évaluation constituerait une justification technique destinée à imposer de strictes limites sur la nature et/ou sur l'étendue du projet, insistant par exemple pour que le projet soit en retrait de la zone côtière, sur de meilleures pratiques dans le domaine du traitement des eaux usées et de la gestion des déchets. L'État est également encouragé à mettre en place des mécanismes de financement innovateurs destinés à soutenir le suivi effectif et le contrôle des activités sur le territoire du bien, tous deux s'avérant bien nécessaire au regard des pressions accrues exercées par l'aménagement côtier.
Les participants de la réunion ont également fait part de leur préoccupation quant à la absence persistante d'un plan de gestion pour la zone spéciale de protection marine. En l'absence d'un tel plan, les activités de pêche sont peu réglementées et sont menées selon des pratiques contraires à la conservation de la valeur universelle exceptionnelle et de l'intégrité du bien. Un projet de plan de gestion a été proposé mais refusé par le comité de gestion de la zone spéciale comme étant trop permissif. La version finale du plan doit assurer une protection permanente des valeurs pour lesquelles le bien a été inscrit sur la
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2009
33 COM 7B.38
Parc national de Coiba et sa zone spéciale de protection marine (Panama) (N 1138 rev)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-09/33.COM/7B,
2. Rappelant la décision 29 COM 8B.13, adoptée à sa 29e session (Durban, 2005),
3. Prend note de la récente adoption par l'État partie du plan de gestion du Parc national de Coiba comme recommandé dans la décision 29 COM 8B.13 ;
4. Prie instamment l'État partie de finaliser le plan de gestion de la zone spéciale de protection marine du bien et d'assurer sa mise en oeuvre effective, et rappelle à l'État partie la recommandation faite par l'UICN, dans le cadre de son évaluation lors de l'inscription du bien, de porter une attention toute particulière à la pêche industrielle et de mettre en place un système transparent de suivi de l'industrie de la pêche ;
5. Constate avec inquiétude la présence persistante et croissante de bétail sur le territoire du bien, ce qui constitue une source de dommages grandissants pour sa valeur universelle exceptionnelle et prie fermement l'État partie de s'assurer en priorité du complet retrait du bétail ;
6. Constate également avec inquiétude le potentiel croissant d'aménagements côtiers sur les rives face au bien et demande à l'État partie d'élaborer et de mettre en oeuvre une politique de développement et de conservation de la zone côtière dans le but de s'assurer que les impacts cumulés des divers aménagements sur la valeur universelle exceptionnelle du bien soient prévus et effectivement écartés ;
7. Demande également à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2011, un rapport sur l'état de conservation du bien, rendant compte, entre autres, des progrès accomplis dans le retrait du bétail du territoire du bien, de la finalisation et de l'application du plan de gestion de la zone spéciale de protection marine et de l'élaboration d'une politique officielle sur l'aménagement et la conservation de la zone côtière en face du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011.
Projet de décision: 33 COM 7B.38
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-09/33.COM/7B,
2. Rappelant la décision 29 COM 8B.13, adoptée à sa 29e session (Durban, 2005),
3. Prend note de la récente adoption par l'État partie du plan de gestion du Parc national de Coiba comme recommandé dans la décision 29 COM 8B.13;
4. Prie instamment l'État partie de finaliser le plan de gestion de la zone spéciale de protection marine du bien et d'assurer sa mise en œuvre effective, et rappelle à l'État partie la recommandation faite par l'UICN, dans le cadre de son évaluation lors de l'inscription du bien, de porter une attention toute particulière à la pêche industrielle et de mettre en place un système transparent de suivi de l'industrie de la pêche;
5. Constate avec inquiétude la présence persistante et croissante de bétail sur le territoire du bien, ce qui constitue une source de dommages grandissants pour sa valeur universelle exceptionnelle et prie fermement l'État partie de s'assurer en priorité du complet retrait du bétail;
6. Constate également avec inquiétude le potentiel croissant d'aménagements côtiers sur les rives face au bien et demande à l'État partie d'élaborer et de mettre en œuvre une politique de développement et de conservation de la zone côtière dans le but de s'assurer que les impacts cumulés des divers aménagements sur la valeur universelle exceptionnelle du bien et sur son intégrité soient prévus et évités;
7. Demande également à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2011, un rapport sur l'état de conservation du bien, rendant compte, entre autres, des progrès accomplis dans le retrait du bétail du territoire du bien, de la finalisation et de l'application du plan de gestion de la zone spéciale de protection marine et de l'élaboration d'une politique officielle sur l'aménagement et la conservation de la zone côtière en face du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.