Itchan Kala

• Activité de gestion
• Travaux de restauration utilisant des matériaux de construction non traditionnels (problème résolu)
• Infrastructures touristiques
• Problèmes de conservation liés aux attaques de termites sur les poutres en bois et à l'impact de la salinité des murs sur les carreaux de céramique

Montant total accordé : 2019 : 43 115 dollars EU par le projet du Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas pour le « Renforcement des capacités dans la gestion des biens du patrimoine mondial, l’interconnexion du développement et la préservation du patrimoine en Ouzbékistan »

Le Bureau, à sa vingt et unième session extraordinaire, a décidé d’examiner les conclusions de la mission de l’ICOMOS sur ces sites à sa vingt-deuxième session.

Le 1^er février 2024, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, qui est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/543/documents/. Les progrès réalisés concernant un certain nombre des problèmes de conservation abordés par le Comité lors de ses sessions précédentes sont présentés dans le rapport :

• Un plan de gestion du bien a été préparé et soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen ;
• L’équipe de gestion du département du patrimoine culturel de la région de Khorezm a été complétée par du personnel supplémentaire. Un spécialiste en chef pour la protection des zones historiques et culturelles a été nommé en vue de la création d’une « unité de gestion du patrimoine mondial d’Itchan Kala » ;
• Le projet de planification détaillée du centre historique de Khiva (PPD) a été interrompu en 2018 pour permettre l’inclusion de la protection de la zone tampon proposée. Il est toujours en cours de révision et sa progression se poursuit avec les organes consultatifs et les organisations responsables concernés ;
• L’érosion des murs en terre est un problème persistant sur l’ensemble du bien, qui nécessite un entretien permanent et le personnel qualifié est en nombre insuffisant pour traiter ce problème ;
• Les infestations de termites restent une menace majeure pour la stabilité des structures. Le palais Tash Khauli et la mosquée Juma ont été touchés ; les termites ont causé la perte de maisons dans un passé récent ;
• Un chercheur de la Mamun Academy élabore un programme détaillé de recherche sur les termites ;
• De nouvelles lignes directrices garantiront l’utilisation de traitements chimiques et de bois résistant aux termites pour les nouvelles constructions et la lutte contre les parasites ;
• L’humidité et la salinité croissantes ont un impact négatif sur les murs décoratifs carrelés en raison du manque d’entretien des canalisations et de l’absence de réseaux d’assainissement et d’eau dans de nombreuses maisons ;
• La mise en place d’infrastructures d’approvisionnement en eau et de drainage pour tous les ménages d’Itchan Kala est envisagée ;
• Des projets de conservation ont été entrepris sur les murs fortifiés d’Itchan Kala, la madrasa Muhammad Amin Inoq, le palais Tash Khauli et le hammam Anushakhan, ainsi que sur les piliers de la mosquée Juma ;
• Un programme décennal de conservation/restauration est en cours d’élaboration par le Département principal de la Préservation et de la Restauration des sites du patrimoine culturel ;
• Concernant la zone tampon proposée, des travaux sont en cours pour répondre aux recommandations du Comité relatives aux politiques de gestion et de protection, après qu’il ait renvoyé la proposition de zone tampon à l’État partie en 2016.

Les détails de la restauration de la mosquée de Juma fournis par l’État partie en mai 2023 ont été examinés par l’ICOMOS, et l’État partie a fourni des informations complémentaires en mars 2024, lesquels font l’objet d’un nouveau examen technique de l’ICOMOS au moment de la rédaction du présent document.

L’achèvement du plan de gestion doit être salué, de même que l’augmentation du personnel de l’équipe de gestion actuelle et la création éventuelle d’une « unité de gestion du patrimoine mondial d’Itchan Kala » distincte. Le plan de gestion est actuellement examiné par l’ICOMOS.

Les travaux de révision du PPD, interrompus à la suite d’une mission de conseil en 2018, se poursuivent afin de l’adapter pour contrôler plus efficacement la ville extérieure de Dishan Kala, qui était proposée comme zone tampon. Le PPD révisé doit garantir que Dishan Kala et ses bâtiments importants sont préservés afin de soutenir la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien. Ce travail n’a pas encore été achevé, mais il est urgent de mettre en place des mesures de contrôle efficaces et de définir une zone tampon. Bien que le Comité ait demandé à deux reprises un dialogue progressif avec les Organisations consultatives pour soutenir ce processus, celui-ci n’a pas encore eu lieu, ce qui est regrettable.

Les activités de conservation et de suivi entreprises par le Département du patrimoine culturel de la région de Khorezm en janvier 2024 ont mis en évidence très clairement les principaux problèmes de conservation de ce bien. Les ressources manquent pour résoudre certains de ces problèmes, comme le manque de personnel qualifié pour assurer l’entretien régulier des murs en terre. Des progrès sont toutefois réalisés dans d’autres domaines, tels que les enquêtes sur les infestations de termites, y compris l’élaboration de lignes directrices visant à garantir l’utilisation de bois résistant aux termites pour les nouvelles constructions et l’application de traitements chimiques sur les bois existants, en conjonction avec des procédures de lutte contre les parasites pour tous les bâtiments. En outre, un chercheur de la Mamun Academy élabore un programme détaillé de recherche et de surveillance des termites afin d’aligner cette activité sur les normes internationales. Les moyens nécessaires pour résoudre d’autres problèmes, tels que les remontées d’humidité et la salinité des murs, qui peuvent entraîner des dommages irréversibles sur les carrelages décoratifs, sont encore en cours de discussion. Ces problèmes résultent principalement du manque d’entretien des canalisations et de l’absence de réseaux d’assainissement et d’eau pour de nombreuses habitations. Cette dernière question est actuellement à l’étude.

Les nouvelles approches génériques développées et envisagées pour les questions de conservation doivent être saluées comme un moyen de définir des mesures de conservation préventives, d’éviter la perte inutile de tissus importants, voire de bâtiments entiers, et d’identifier les ressources, les connaissances techniques et l’expertise nécessaires à la définition et à la mise en œuvre de ces mesures.

L’examen technique par l’ICOMOS du projet de restauration de la mosquée de Juma a salué l’initiative de restaurer ce bâtiment exceptionnel, mais le niveau minimal de détails fournis pour justifier le remplacement d’une grande partie de la charpente dans certaines zones, ainsi que le choix des matériaux pour la toiture de remplacement, sont préoccupants. Les informations complémentaires fournies par l’État partie le 16 mars 2024, y compris une étude d’impact sur le patrimoine et des spécifications techniques détaillées pour les interventions d’investigation et de conservation, feront l’objet d’un examen plus approfondi.