Itchan Kala
Facteurs affectant le bien en 2021*
- Activités de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Activité de gestion
- Travaux de restauration utilisant des matériaux de construction non traditionnels (problème résolu)
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2021
Montant total accordé : 2019 : 43 115 dollars EU par le projet du Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas pour « le renforcement des capacités dans la gestion des biens du patrimoine mondial, l’interconnexion du développement et la préservation du patrimoine en Ouzbékistan »
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
1998 ; mission de suivi réactif de l’ICOMOS ; avril 2018 : mission de conseil de l’ICOMOS
Information présentée au Bureau du Comité du patrimoine mondial en 2021
Le Bureau, à sa vingt et unième session extraordinaire, a décidé d’examiner les conclusions de la mission de l’ICOMOS sur ces sites à sa vingt-deuxième session.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021
Le Centre du patrimoine mondial a demandé un rapport à l’État partie le 29 avril 2020 afin d’obtenir des informations sur les avancées réalisées dans la mise en œuvre des recommandations de la mission consultative de l’ICOMOS de 2018 à la lumière de nouveaux problèmes de conservation du bien. L’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation le 29 juin 2020 et un rapport actualisé le 9 janvier 2021 dont les résumés, ainsi que le rapport de la mission consultative de l’ICOMOS, sont disponibles à http://whc.unesco.org/fr/list/543/documents. Les détails du projet de complexe hôtelier Mevaston à Dishan Kala ont également été soumis pour examen en février 2021.
La mission consultative de l’ICOMOS a été demandée par l’État partie à la suite de l’examen technique, par l’ICOMOS, d’une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) réalisée pour un projet de grande ampleur situé à Dishan Kala, la ville extérieure de Khiva qui fait partie de la zone tampon proposée pour le bien, où des maisons de deux mahallas avaient été démolies. Le projet d’aménagement du centre historique de Khiva (PDP) a été conçu dans le cadre du plan directeur de la ville de Khiva pour la période allant jusqu’à 2030, conformément au décret « Sur le programme de développement global du potentiel touristique de la ville de Khiva et de la région de Khorezm 2017-2021 ».
L’examen technique avait recommandé que les démolitions et les interventions majeures dans la zone tampon proposée soient interrompues, tout comme le programme touristique, jusqu’à ce qu’un régime de protection et une gestion adéquats aient été mis en place. La mission consultative a été ensuite invitée à émettre un avis sur le projet de reconstruction urbaine situé dans la zone tampon proposée. La principale recommandation était d’arrêter la mise en œuvre du PDP et de le réviser de toute urgence afin de :
- Préserver les maisons résidentielles et les bâtiments publics existants le long des ruelles, le réseau viaire historique et le marché historique ;
- Restaurer la morphologie urbaine irrégulière historique au sein des quartiers résidentiels démolis ;
- Réduire au minimum le nombre de nouveaux bâtiments à deux étages dans le PDP.
Le rapport de l’État partie indique que des avancées ont été réalisées dans la mise en œuvre des recommandations suivantes :
- Le PDP est en cours de révision conformément aux recommandations de la mission consultative de l’ICOMOS et à la recommandation de l’UNESCO de 2011 sur le paysage urbain historique (PUH). Il devrait être achevé d’ici la fin de l’année 2021 et sera soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen. Deux grands quartiers urbains composés des mahallas où des maisons ont été démolies restent actuellement non construits ;
- Un plan de gestion des destinations touristiques de Khiva a été élaboré ;
- Le projet de plan de gestion a été préparé et sera bientôt soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen, et une nouvelle Unité de gestion du patrimoine mondial d’Itchan Kala est en cours de création ;
- Le développement touristique sera limité au sein d’Itchan Kala et concernera principalement Dishan Kala.
L’État partie signale également que :
- Plusieurs maisons traditionnelles d’Itchan Kala se sont effondrées en raison d’une infestation grave de termites ou ont été démolies pour des raisons de sécurité et remplacées par de nouveaux bâtiments à usage résidentiel ou touristique ;
- L’absence d’instruments de planification et de réglementation appropriés pour protéger et contrôler l’évolution du tissu urbain historique nuit aux efforts soutenus du département régional du patrimoine culturel de Khorezm (KRDCH) pour gérer la ville historique ;
- Une nouvelle gare ferroviaire a été construite à l’extérieur de Dishan Kala pour desservir la liaison ferroviaire à grande vitesse avec Boukhara et Samarkand, ainsi qu’une promenade très large qui relie cette gare au bien ;
Les aspects positifs suivants sont signalés :
- Un grand nombre d’anciennes maisons de Khiva ont été réhabilitées au moyen de matériaux et techniques traditionnels ;
- La madrasa Amir Tura et la mosquée Hassan Murad Kushbegi ont été restaurées avec le soutien de l’Académie chinoise du patrimoine culturel, et la première abrite désormais une école saisonnière pour les restaurateurs ;
- Les dortoirs de la madrasa Muhammad Rahim Khan II ont été transformés en hébergement touristique.
L’État partie mentionne également plusieurs points relatifs à la conservation, en particulier les besoins en réseaux d’eau et d’assainissement au sein du bien, afin d’améliorer la santé publique et l’état du patrimoine culturel.
L’ICOMOS a effectué un examen technique du projet d’hôtel Mevaston qui doit être construit dans une partie d’une des mahallas démolies à Dishan Kala. Les recommandations ont été transmises à l’État partie le 20 avril 2021.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021
L’arrêt des démolitions et de tout autre aménagement à Dishan Kala (qui constitue la zone tampon envisagée), la révision du PDP conformément aux recommandations de la mission consultative et de l’approche PUH ainsi que la création d’un nouveau service de gestion du patrimoine mondial sont accueillis favorablement. Les cadres juridiques ont également été renforcés depuis 2018 à la suite d’une initiative nationale, et un Comité national du patrimoine culturel a été créé sous l’autorité du Cabinet des ministres. L’État partie étant en train de créer un Comité consultatif international (CCI) pour les biens culturels du patrimoine mondial en Ouzbékistan, une coordination est nécessaire pour assurer un suivi approprié des décisions du Comité et des recommandations des missions.
Le PDP révisé sera désormais soumis à une EIP indépendante et les deux documents seront présentés au Centre du patrimoine mondial pour examen. Étant donné la portée et l’ampleur de ce projet, un délai suffisant sera nécessaire pour engager une réflexion avec l’État partie après leur soumission. L’articulation du PDP avec le plan directeur de Khiva devra également être clairement définie.
Comme l’a noté la mission, le PDP et le plan directeur de Khiva sont élaborés en réponse à des pressions de développement considérables qui ont un impact sur la ville, notamment en raison du développement urbain rapide soutenu par des investissements importants et l’augmentation du tourisme résultant de la nouvelle liaison ferroviaire. Le nouveau plan de gestion des destinations touristiques vise à encadrer les investissements à travers la ville, et il est noté que ceux-ci concerneront principalement Dishan Kala plutôt qu’Itchan Kala afin d’éviter de déplacer les résidents installés au sein du bien. L’articulation de ce plan avec le PDP et le plan directeur n’est pas claire.
La faiblesse du système de gestion de 2018 et l’absence de programmes de conservation et de gestion adéquats ont fait que la ville n’était pas assez solide pour résister à ces pressions. On commence également à observer des démolitions et des reconstructions dans certaines parties d’Itchan Kala. L’État partie reconnaît que le KRDCH ne dispose pas d’instruments de planification et de réglementation adéquats lui permettant de gérer correctement la ville historique. Il reconnaît également que le renforcement des capacités des décideurs, des professionnels de la conservation et des promoteurs est grandement nécessaire à Khiva, en particulier dans les domaines de la conservation des bâtiments en brique, de la réutilisation des monuments historiques et de la planification de la régénération. L’État partie reconnaît également que le patrimoine culturel matériel et immatériel doit être mieux appréhendé pour parvenir à des processus de régénération urbaine inclusifs et holistiques.
Le projet de création d’une unité de gestion du patrimoine mondial d’Itchan Kala doit être salué, tout comme l’élaboration d’un projet de plan de gestion.
Bien que la gestion et la protection du bien soient maintenant améliorées, le statut du tissu urbain non monumental doit être renforcé et il doit être mieux compris, documenté et valorisé au sein du bien et de Dishan Kala, qui constitue sa zone tampon. Dishan Kala est inextricablement liée à Itchan Kala, car il s’agissait de la zone résidentielle traditionnelle de la ville fortifiée. Le paysage urbain historique de Dishan Kala doit être valorisé en tant que cadre historique d’Itchan Kala ; le maillage urbain d’ensemble ainsi que les édifices particuliers doivent être maintenus. La démolition récente de vastes zones de Dishan Kala, qui en a effacé la structure urbaine, est regrettable, et il faut veiller à ce que les exigences du tourisme ne compromettent pas la forme urbaine. Il est recommandé d’inciter l’État partie à soumettre la zone tampon à l’examen des Organisations consultatives et à l’approbation ultérieure du Comité, conformément à la Décision 40 COM 8B.42.
L’architecture urbaine traditionnelle de Khiva est remarquable et très élaborée en certains endroits, comme le montre le projet de plan de gestion ; l’évaluation de l’ICOMOS a relevé la cohérence et la diversité harmonieuse de cette architecture. Au moment de l’inscription, en 1990, 250 maisons traditionnelles d’Itchan Kala étaient mentionnées, et il était alors indiqué que des travaux de restauration et de réhabilitation des anciens quartiers résidentiels avaient commencé. Une telle démarche est maintenant nécessaire pour étayer le PDP révisé. L’analyse approfondie à la fois de la forme urbaine et des maisons traditionnelles devra être au centre de ce plan. Le rapport de l’État partie mentionne une étude réalisée en 2015 qui a débouché sur une base de données de type système d’information géographique (SIG) de tous les édifices et structures d’Itchan Kala, basée sur des informations de terrain, des relevés cadastraux et des entretiens. Le coût de la conservation préventive et de la restauration des maisons construites en matériaux traditionnels est manifestement une question primordiale, comme l’a montré la démolition récente de certaines d’entre elles à Itchan Kala. Leur conservation et leur usage doivent également être abordés lors de l’élaboration des outils réglementaires, du plan directeur, et du plan de gestion en gestation.
Le bien et son cadre sont toujours extrêmement vulnérables. Les nouveaux plan directeur et PDP définiront la manière dont Itchan Kala et son cadre seront aménagés au cours des prochaines décennies, ce qui représente à la fois une opportunité et un défi majeur. Il est recommandé à l’État partie d’examiner comment le dialogue avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives pourrait être intégré à la planification afin qu’un dialogue soit instauré avant que les projets finalisés de plans ne soient soumis pour examen, et ce, afin de s’assurer que les attributs de la VUE soient maintenus. Les grandes lignes du plan directeur et du PDP devraient être soumises au Centre du patrimoine mondial pour recueillir les commentaires préliminaires des Organisations consultatives, et un dialogue progressif en plusieurs phases visant à éclairer l’élaboration ultérieure de ces outils politiques devrait être maintenu.
Le moratoire sur le développement devrait rester en place en attendant que le plan directeur et le PDP aient été examinés et approuvés par les Organisations consultatives. Les problèmes de conservation ont également des répercussions sur la santé publique, et l’état du patrimoine culturel doit être abordé de manière à permettre la mise en place d’infrastructures décentes pour les résidents sans compromettre l’authenticité des structures au-dessus et au-dessous du niveau du sol.
Enfin, il est regrettable que le projet de l’hôtel Mevaston ait évolué avant l’approbation de ces plans. Bien que ce projet puisse être considéré comme acceptable moyennant quelques modifications, il ne peut être considéré comme un modèle pour d’autres aménagements similaires là où des mahallas ont été démolies.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.39
Itchan Kala (Ouzbékistan) (C 543)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
- Accueille favorablement l’arrêt des travaux de démolition et de reconstruction à Dishan Kala, qui fait partie de la zone tampon proposée, conformément aux recommandations de la mission consultative de l’ICOMOS de 2018 ;
- Accueille aussi favorablement la proposition de révision globale du projet d’aménagement du centre historique de Khiva (PDP), qui fait partie du plan directeur de la ville de Khiva pour la période allant jusqu’à 2030, et qui a été lancée suite au décret « Sur le programme de développement global du potentiel touristique de la ville de Khiva et de la région de Khorezm 2017-2021» ;
- Note que cette proposition fera l’objet d’une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP), et demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial les grandes lignes du PDP et les parties pertinentes du plan directeur avant que ces plans soient approuvés, pour examen par les Organisations consultatives ;
- Demande également à l’État partie d’engager un dialogue et une consultation progressifs en plusieurs phases avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives sur la poursuite de l’élaboration de ces plans importants grâce à une aide au renforcement des capacités, virtuelle ou présentielle, dans la mesure où ces plans définiront l’aménagement d’Itchan Kala et de son cadre au cours des prochaines décennies ;
- Reconnaît les pressions du développement et du tourisme auxquelles la ville est confrontée en raison des investissements et de la création d’une liaison ferroviaire à grande vitesse vers Boukhara et Samarkand, et note également l’élaboration du plan de gestion touristique ;
- Regrette la démolition de grandes zones de Dishan Kala et considère que le statut du tissu urbain non-monumental doit être renforcé au sein du bien et de Dishan Kala, zone résidentielle traditionnelle de la ville fortifiée, et que les liens entre ces deux zones qui formaient ensemble l’ancienne Khiva doivent être renforcés afin de garantir la pérennité du maillage urbain et des édifices individuels ;
- Note en outre l’accent mis sur l’architecture traditionnelle caractéristique de Khiva dans le projet de plan de gestion et l’existence d’une base de données de tous les édifices et structures d’Itchan Kala utilisant un système d’information géographique (SIG), et prie instamment l’État partie de veiller à ce que le PDP, le plan directeur et le plan de gestion traitent la question de la conservation et de l’usage du patrimoine historique et architectural, notamment les principes et mesures urgentes visant à améliorer la conservation préventive de cet ensemble de logements, et de mettre en place toutes mesures incitatives nécessaires ;
- Accueille en outre favorablement les avancées en matière de renforcement du système de gestion par la création d’une nouvelle unité de gestion du patrimoine mondial du bien, reconnaît que les cadres juridiques ont été renforcés depuis 2018 à la suite d’une initiative nationale qui comprend la création d’un Comité du patrimoine culturel sous l’égide du Cabinet des ministres, et note par ailleurs que l’État partie reconnaît :
- Qu’il est nécessaire de renforcer les capacités des décideurs, des professionnels de la conservation et des promoteurs, en particulier dans les domaines de la conservation des édifices en briques, de la réutilisation des monuments historiques et pour la planification d’une revitalisation,
- Que le patrimoine culturel matériel et immatériel doit être mieux compris afin de parvenir à des actions de revitalisation urbaine inclusives et globales ;
- Qu’une bonne coordination avec le Comité consultatif international (CCI) pour les biens culturels du patrimoine mondial en Ouzbékistan est nécessaire pour assurer le suivi des décisions du Comité et des recommandations de la mission ;
- Considère également que le projet de plan de gestion du bien doit être modifié en conséquence et inclure des mesures qui englobent l’environnement urbain historique du bien et de sa zone tampon proposée, et que ce plan de gestion modifié doit être soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
- Considère en outre que le bien est toujours extrêmement vulnérable, et prie aussi instamment l’État partie de maintenir le moratoire sur la démolition et la reconstruction jusqu’à ce que le PDP et le plan directeur aient été examinés et approuvés par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, et que la zone tampon proposée ait été approuvée par le Comité du patrimoine mondial, conformément à la Décision 40 COM 8B.42;
- Recommande que les questions de conservation ayant un impact sur la santé publique et l’état du patrimoine soient traitées de manière à respecter la nécessité d’une infrastructure adéquate tout en protégeant l’authenticité des structures patrimoniales au-dessus et au-dessous du niveau du sol ;
- Regrette également que le développement de l’hôtel Mevaston ait eu lieu avant l’approbation des propositions et plans révisés, et considère par ailleurs que si ce projet pourrait être acceptable moyennant certaines révisions, il ne peut être pris comme modèle de développement là où des mahallas ont été démolies ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e
Projet de décision : 44 COM 7B.39
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
- Accueille favorablement l’arrêt des travaux de démolition et de reconstruction à Dishan Kala, qui fait partie de la zone tampon proposée, conformément aux recommandations de la mission consultative de l’ICOMOS de 2018 ;
- Accueille aussi favorablement la proposition de révision globale du projet d’aménagement du centre historique de Khiva (PDP), qui fait partie du plan directeur de la ville de Khiva pour la période allant jusqu’à 2030, et qui a été lancée suite au décret « Sur le programme de développement global du potentiel touristique de la ville de Khiva et de la région de Khorezm 2017-2021» ;
- Note que cette proposition fera l’objet d’une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP), et demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial les grandes lignes du PDP et les parties pertinentes du plan directeur avant que ces plans soient approuvés, pour examen par les Organisations consultatives ;
- Demande également à l’État partie d’engager un dialogue et une consultation progressifs en plusieurs phases avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives sur la poursuite de l’élaboration de ces plans importants grâce à une aide au renforcement des capacités, virtuelle ou présentielle, dans la mesure où ces plans définiront l’aménagement d’Itchan Kala et de son cadre au cours des prochaines décennies ;
- Reconnaît les pressions du développement et du tourisme auxquelles la ville est confrontée en raison des investissements et de la création d’une liaison ferroviaire à grande vitesse vers Boukhara et Samarkand, et note également l’élaboration du plan de gestion touristique ;
- Regrette la démolition de grandes zones de Dishan Kala et considère que le statut du tissu urbain non-monumental doit être renforcé au sein du bien et de Dishan Kala, zone résidentielle traditionnelle de la ville fortifiée, et que les liens entre ces deux zones qui formaient ensemble l’ancienne Khiva doivent être renforcés afin de garantir la pérennité du maillage urbain et des édifices individuels ;
- Note en outre l’accent mis sur l’architecture traditionnelle caractéristique de Khiva dans le projet de plan de gestion et l’existence d’une base de données de tous les édifices et structures d’Itchan Kala utilisant un système d’information géographique (SIG), et prie instamment l’État partie de veiller à ce que le PDP, le plan directeur et le plan de gestion traitent la question de la conservation et de l’usage du patrimoine historique et architectural, notamment les principes et mesures urgentes visant à améliorer la conservation préventive de cet ensemble de logements, et de mettre en place toutes mesures incitatives nécessaires ;
- Accueille en outre favorablement les avancées en matière de renforcement du système de gestion par la création d’une nouvelle unité de gestion du patrimoine mondial du bien, reconnaît que les cadres juridiques ont été renforcés depuis 2018 à la suite d’une initiative nationale qui comprend la création d’un Comité du patrimoine culturel sous l’égide du Cabinet des ministres, et note par ailleurs que l’État partie reconnaît :
- Qu’il est nécessaire de renforcer les capacités des décideurs, des professionnels de la conservation et des promoteurs, en particulier dans les domaines de la conservation des édifices en briques, de la réutilisation des monuments historiques et pour la planification d’une revitalisation,
- Que le patrimoine culturel matériel et immatériel doit être mieux compris afin de parvenir à des actions de revitalisation urbaine inclusives et globales ;
- Qu’une bonne coordination avec le Comité consultatif international (CCI) pour les biens culturels du patrimoine mondial en Ouzbékistan est nécessaire pour assurer le suivi des décisions du Comité et des recommandations de la mission ;
- Considère également que le projet de plan de gestion du bien doit être modifié en conséquence et inclure des mesures qui englobent l’environnement urbain historique du bien et de sa zone tampon proposée, et que ce plan de gestion modifié doit être soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
- Considère en outre que le bien est toujours extrêmement vulnérable, et prie aussi instamment l’État partie de maintenir le moratoire sur la démolition et la reconstruction jusqu’à ce que le PDP et le plan directeur aient été examinés et approuvés par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, et que la zone tampon proposée ait été approuvée par le Comité du patrimoine mondial, conformément à la Décision 40 COM 8B.42;
- Recommande que les questions de conservation ayant un impact sur la santé publique et l’état du patrimoine soient traitées de manière à respecter la nécessité d’une infrastructure adéquate tout en protégeant l’authenticité des structures patrimoniales au-dessus et au-dessous du niveau du sol ;
- Regrette également que le développement de l’hôtel Mevaston ait eu lieu avant l’approbation des propositions et plans révisés, et considère par ailleurs que si ce projet pourrait être acceptable moyennant certaines révisions, il ne peut être pris comme modèle de développement là où des mahallas ont été démolies ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.