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Budapest, avec les rives du Danube, le quartier du château de Buda et l’avenue Andrássy

Hongrie
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Cadre juridique
  • Destruction délibérée du patrimoine
  • Effets liés à l’utilisation des Infrastructures de transport
  • Habitat
  • Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Conservation insuffisante des habitations résidentielles dans la zone inscrite au patrimoine mondial ; usage inapproprié des espaces publics et des infrastructures des rues

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Reconstructions à grande échelle
  • Bâtiments de grande hauteur et réglementations afférentes
  • Démolitions et développements inopportuns dans le « Quartier juif », situé dans la zone tampon
  • Usage inapproprié des espaces publics et des infrastructures des rues
  • Conservation insuffisante des habitations résidentielles dans la zone inscrite au patrimoine mondial
  • Effets liés à l’utilisation des infrastructures de transport (augmentation de la circulation routière)
  • Régimes de plan de gestion / plan de gestion
  • Cadre juridique
  • Identité, cohésion sociale, changements au sein de la population et de la collectivité locales
  • Habitat
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024

Le montant total accordé à ce bien s’élève à 800 millions de HUF (env. 2,7 millions d’euros) au titre du soutien de l’UE au projet « Rue de culture ». 

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2024**
Mars 2005 : mission de conseil Centre du patrimoine mondial / ICOMOS ; novembre 2007 et février 2018 : mission de conseil de l’ICOMOS ; février 2013, avril 2019 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

Le 31 janvier 2024, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, dont un résumé est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/400/documents. Les progrès réalisés vis-à-vis d’un certain nombre de questions de conservation soulevées par le Comité lors de ses sessions précédentes sont présentés dans le rapport, comme suit :

  • En mai 2023, l’organisation à but non lucratif National Heritage Protection and Development Ltd. a été désignée comme organe de gestion du bien. Elle sera chargée de finaliser le plan de gestion ;
  • L’engagement a été pris de relancer l’assistance consultative de l’ICOMOS pour la gestion globale et le développement du bien, qui a commencé au printemps 2022. Il est considéré que les deux premières sessions en ligne ont initié un dialogue important sur les attributs qui sous-tendent la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et que d’autres sessions pourraient permettre un dialogue sur le Programme national Hauszmann (PNH) et les préoccupations du Comité ;
  • Deux réunions internationales – ‘Université d’été de l’Académie du patrimoine V4’ et ‘Projet des volontaires du patrimoine mondial’ – ont été organisées sur les défis de conservation et de gestion du patrimoine mondial, avec un intérêt particulier pour la question de la reconstruction ;
  • Une brochure, produite par le promoteur, a été soumise pour présenter l’ensemble du programme du PNH, y compris les travaux entrepris à ce jour ;
  • Aucune réponse n’a été apportée à la demande du Comité d’envisager la suspension des travaux relevant du PNH afin de permettre un dialogue sur la manière dont le projet pourrait être modifié.

En réponse à une demande de détails sur le projet de la Citadelle, suite à la notification d’un tiers à l’UNESCO, l’État partie explique que l’objectif est de transformer la forteresse fermée de la Citadelle en un parc ouvert, reliant les deux côtés de la colline Gellért sur laquelle elle se trouve et ouvrant le mur derrière la Statue de la Liberté surélevée, créant ainsi « un véritable symbole de liberté nationale ». Une évaluation d’impact visuel (EIV) a été réalisée, qui a montré que « l’impact visuel du projet n’affectera pas de manière significative l’aspect visuel du bien ». Aucun détail supplémentaire, aucun résultat d’EIV ni aucun plan du projet n’ont été fournis.

À la suite d’informations de tiers, l’État partie a également expliqué que les projets dans la zone nord de Budapest, à savoir le complexe résidentiel Marina City, le quartier Lång et l’immeuble de bureaux Twins, avaient tous été approuvés suivant la hauteur maximale de 65 mètres alors en vigueur et avant que des évaluations d’impact sur le patrimoine (EIP) ne soient exigées.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

Les engagements pris pour finaliser le plan de gestion et relancer l’assistance consultative de l’ICOMOS sont favorablement accueillis. Les deux sessions tenues en ligne en 2022 ont porté sur la gestion et la définition des attributs de la VUE. Comme indiqué par l’État partie, ces sessions ont initié un dialogue important sur la VUE mais ont également ouvert la voie à d’autres discussions sur les préoccupations du Comité, en particulier sur le PNH. Malheureusement, malgré les recommandations du Comité de suspendre les travaux pour permettre un dialogue plus approfondi, cela n’a pas eu lieu.

Les travaux relevant du PNH, qui ont débuté en 2019, se sont poursuivis. La brochure promotionnelle présentée explique la raison d’être du PNH comme étant la « rénovation » globale des structures conçues par Hauszmann dans le quartier du château de Buda, en tant que « renaissance de l’identité nationale au XXIe siècle ». La brochure décrit les travaux réalisés jusqu’à présent pour reconstruire les éléments détruits pendant la Deuxième Guerre mondiale ou reconstruits sous l’ère communiste. Ils incluent la reconstruction des façades de la Caserne de la garde, basée sur des plans originaux mais « répondant aux défis de la technologie du XXIe siècle », achevée en 2020, et des façades du Manège en 2021. Au nombre des autres projets achevés figurent la reconstruction de l’escalier Stöckl, qui relie la Caserne de la garde au Manège, la tour du pacha Caracache et la rampe Hauszmann. Les travaux sur le château de Buda se poursuivent. La reconstruction de la section sud a été achevée au cours de l’été 2021, incluant la recréation complète de l’intérieur de la salle Saint-Étienne sous sa forme du début du XXe siècle. La reconstruction de la section nord du complexe est en cours et il est prévu de reconstruire le palais de l’archiduc Joseph, l’ancien siège de la Croix-Rouge hongroise, le quartier général de la Défense royale et les archives nationales de Hongrie. Comme la brochure semble avoir été publiée en 2021, il se peut que cette liste ne soit pas à jour.

Seules des photographies ou des représentations des différents bâtiments ont été fournies, sans aucune documentation à l’appui des travaux ni des matériaux utilisés. Le plan d’ensemble entend rendre la majeure partie de la zone du château accessible à tous. À cette fin, des ascenseurs extérieurs ont été construits par endroits, certains bâtiments sont destinés à devenir des restaurants ou des espaces événementiels, tandis que d’autres attendent une nouvelle utilisation.

Il est considéré regrettable qu’en dépit de deux réunions internationales organisées par l’État partie pour discuter des approches de reconstruction dans les villes européennes, en particulier en ce qui concerne le projet du PNH, aucun dialogue n’ait été engagé avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives. De la même manière, malgré plusieurs demandes du Comité, les détails complets du projet du quartier du château de Buda, dont la justification des reconstructions au regard des preuves documentaires et l’approche méthodologique, n’ont pas été fournis au Centre du patrimoine mondial, pas plus que les évaluations d’impact sur le patrimoine (EIP) ou les plans de conservation. Il est très préoccupant que les vastes travaux de reconstruction entrepris depuis 2019 n’aient pas été approuvés par le Comité, que ce soit dans leur principe ou dans leur détail, et qu’ils semblent répondre à des priorités nationales plutôt qu’à la préservation de la VUE.

Afin de mieux comprendre les raisons de ces travaux et ce qui a été accompli, le Comité pourrait souhaiter demander à l’État partie d’inviter, dès que possible, une mission de suivi réactif sur le bien pour faire suite aux recommandations de la mission de suivi réactif de 2019 et aux décisions prises entre-temps par le Comité, et pour évaluer l’état général de conservation du bien et sa gestion.

Globalement, l’état de conservation du bien continue d’être menacé par des facteurs négatifs qui, collectivement et cumulativement, ont un impact sur son authenticité et intégrité et représentent des menaces potentielles pour sa VUE. En l’absence de mesures et de réponses urgentes et adéquates pour réorienter l’approche à la conservation et au développement, le bien répondra à certains des critères définis au paragraphe 179 des Orientations.

Décisions adoptées par le Comité en 2024
Projet de décision : 46 COM 7B.8

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 45 COM 7B.56, adoptée à sa 45e session élargie (Riyad, 2023),
  3. Réitère sa demande à l’État partie de finaliser le plan de gestion du bien dès que possible et de soumettre son projet final au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant son adoption ;
  4. Regrette que, malgré la demande du Comité de suspendre les travaux relevant du Programme national Hauszmann (PNH) afin de permettre un dialogue sur la manière dont le projet pourrait être modifié, des travaux aient été entrepris pour « rénover » les structures conçues par Hauszmann dans le quartier du château de Buda, qui n’ont pas été approuvés par le Comité, ni dans leur principe ni dans leur détail ;
  5. Regrette également que, malgré plusieurs demandes du Comité, les détails complets du projet du quartier du château de Buda, dont la justification des reconstructions au regard des preuves documentaires et l’approche méthodologique proposée, n’aient pas été fournis, pas plus que les évaluations d’impact sur le patrimoine ni les plans de conservation ;
  6. Note également que, d’après les détails fournis dans une brochure promotionnelle sur le PNH, les vastes travaux de reconstruction entrepris depuis 2019 incluent les façades de la Caserne de la garde et de l’École d’équitation, l’escalier Stöckl, la tour du pacha Caracache, la rampe Hauszmann et la section sud du château, dont la recréation complète de l’intérieur de la salle Saint-Étienne sous sa forme du début du XXesiècle, et note en outre que la reconstruction de la section nord du château est en cours et que des travaux de reconstruction sont prévus pour le palais de l’archiduc Joseph, l’ancien siège de la Croix-Rouge hongroise, le quartier général de la Défense royale et les archives nationales de Hongrie ;
  7. Réitère sa préoccupation quant à l’impact négatif de la poursuite des travaux du PNH sur l’état de conservation du bien, avec des impacts négatifs cumulés potentiels sur sa valeur universelle exceptionnelle (VUE), notamment son authenticité et son intégrité, comme cela a été noté dans les décisions antérieures du Comité ;
  8. Demande à l’État partie d’inviter, dès que possible, une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM pour évaluer l’état général de conservation et de gestion du bien, y compris l’impact négatif potentiel de la poursuite des travaux relevant du PNH sur sa VUE, et pour permettre une compréhension complète de ce qui a été accompli dans le cadre des recommandations de la mission de suivi réactif de 2019 et des décisions ultérieures du Comité ;
  9. Note l’engagement de l’État partie à relancer l’assistance consultative de l’ICOMOS sur la gestion et le développement du bien, mais l’invite à envisager d’orienter toute assistance consultative future de l’ICOMOS sur la mise en œuvre des recommandations de la prochaine mission de suivi réactif ;
  10. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session, considérant que les besoins urgents de ce bien en matière de conservation nécessitent une large mobilisation pour préserver sa valeur universelle exceptionnelle, y compris une possible inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2024
Hongrie
Date d'inscription : 1987
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iv)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2024) .pdf
arrow_circle_right 46COM (2024)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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