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Rennell Est

Îles Salomon
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Cadre juridique
  • Espèces envahissantes/exotiques terrestres
  • Exploitation forestière/production de bois
  • Exploitation minière
  • Modification des eaux de l’océan
  • Pêche/collecte de ressources aquatiques
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Tempêtes
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Modification des eaux de l’océan
  • Pêche / collecte des ressources aquatiques (Surexploitation du crabe de cocotier et d’autres ressources marines)
  • Exploitation forestière/production de bois (Extraction forestière)
  • Espèces exotiques/envahissantes terrestres
  • Tempêtes
  • Exploitation minière
  • Systèmes de gestion/plan de gestion (gestion prévisionnelle et administration du bien)
  • Cadre juridique (législation)
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Extraction forestière 
  • Espèces envahissantes 
  • Surexploitation du crabe de cocotier et d’autres ressources marines 
  • Changement climatique 
  • Législation, gestion prévisionnelle et administration du bien
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril
Mesures correctives pour le bien
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024

Montant total accordé : 56 689 dollars EU, Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas (2015) : soutien technique à Rennell Est ; 35 000 dollars EU, Fonds-en-dépôt UNESCO/Flandres (2015) : soutien à Rennell Est ; 38 398 dollars EU, Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas (2019-présent), et 298 000 dollars EU Fonds-en-dépôt UNESCO/Japon (2022-présent) : Développer des moyens de subsistance durables à Rennel Est

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Demandes approuvées : 3 (de 2006-2024)
Montant total approuvé : 85 835 dollars E.U.
2024 Measuring progress towards achieving the Desired state ... (Approuvé)   29 500 dollars E.U.
2012 Survey of the Condition of the Marine Ecosystem within ... (Approuvé)   29 985 dollars E.U.
2006 Exchange visit between East Rennell and Tetepare Island ... (Approuvé)   26 350 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2024**
Mars-avril 2005 : mission de suivi UNESCO/UICN ; octobre 2012 : mission de suivi réactif UICN ; novembre 2015 : mission de conseil Centre du patrimoine mondial/UICN ; Mai 2019 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

Le 29 février 2024, l'État partie a soumis un rapport sur l'état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/854/documents/, qui fait état des éléments suivants :

  • Malgré les ressources limitées mises à disposition par le gouvernement national, des progrès ont été réalisés pour atteindre l'État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR), notamment en abordant les questions des espèces exotiques envahissantes (EEE), en établissant un réseau efficace de zones protégées et en développant des moyens de subsistance durables à Rennell Est ;
  • Un projet de financement du carbone est mis en œuvre sous la houlette de « Live & Learn Environmental Education » en collaboration avec les communautés locales et les gouvernements national et provinciaux pour soutenir la conservation des forêts et le développement des communautés par la vente de crédits carbone ;
  • « BirdLife International », en coopération avec l'Association du site du patrimoine mondial du lac Tegano (LTWHSA) et en collaboration avec les ministères concernés, soutient les efforts déployés pour instaurer un contrôle durable des EEE/rongeurs dans quatre communautés et une biosécurité à l'échelle de la province, pour contribuer à la sécurité alimentaire, à la résilience des moyens de subsistance, à la conservation des espèces endémiques et aux réponses nationales et régionales apportées aux EEE, incluant le recrutement de gardes forestiers locaux, l'installation d'appâts rodenticides, la mise en place d'un suivi communautaire et la réalisation d'une évaluation socio-économique de référence ;
  • Des réunions ont eu lieu avec les propriétaires fonciers coutumiers pour appliquer la loi de 2010 sur les zones protégées à Rennell Est, avec le soutien du projet financé par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM-6) « Garantir des écosystèmes résilients et des aires protégées représentatives dans les Îles Salomon », dirigé par le ministère de l'Environnement, du Changement climatique, de la Gestion des catastrophes et de la Météorologie (MECDM). En conséquence, l'État partie indique que douze « groupes tribaux » ont soumis leur déclaration d'intérêt, tandis que quatre ne l'ont pas encore fait. Un nouveau Plan de gestion sera élaboré après finalisation d'une carte d'utilisation des terres ;
  • Une enquête a été menée par le MECDM à la suite de la mortalité massive de roussettes (ou renards volants) en 2021, qui a conclu qu'elles pourraient avoir disparu à l’échelon local au sein du bien ;
  • Les dommages environnementaux causés par l'échouement de la barge (SAPOR 2302) dans le bien en 2021 persistent. Les propriétaires de terres se heurtent à des difficultés pour engager une action en justice afin de poursuivre l'affaire ;
  • La planification des activités de subsistance est en cours avec le soutien du Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas et UNESCO/Japon, des réunions de consultation étant prévues pour mai 2024 ;
  • Une demande d'assistance internationale a été soumise par le ministère de l'Éducation et du Développement des ressources humaines (MEHRD) afin d'accélérer la mise en œuvre du DSOCR. Le calendrier actuel pour atteindre le DSOCR d'ici 2025 est réalisable.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

Les efforts continus de l'État partie pour mettre en œuvre les mesures correctives dans l’optique d'atteindre le DSOCR dans les délais actuels, en étroite coopération avec les communautés locales et les partenaires provinciaux, nationaux et internationaux, sont appréciés. Afin d'assurer une allocation de budget durable et à long terme pour le bien, le Comité devrait de nouveau réitérer sa demande d'adopter, de toute urgence, un nouveau document du Cabinet avec les engagements et budgets associés des ministères respectifs.

Le soutien des ONG internationales « Live & Learn Environmental Education » et « BirdLife International » dans l’étude du financement du carbone comme alternative viable à l'exploitation forestière et à d'autres utilisations des terres et dans le contrôle des rongeurs et EEE est favorablement accueilli, trois des cinq mesures correctives pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril étant abordées, à savoir couverture forestière, activités extractives (exploitation forestière et minière) et EEE. Il est de nouveau rappelé que, si l'évaluation confirme qu'il ne sera pas possible d'éradiquer complètement les rats envahissants, l'État partie pourrait souhaiter proposer une mise à jour du DSOCR, dans lequel l'éradication des rats figure actuellement comme méthode de vérification, et l'État partie devrait développer et mettre en œuvre une stratégie dotée de ressources suffisantes pour se concentrer sur la minimisation de l'impact des espèces envahissantes déjà introduites et rendre pleinement opérationnelles des mesures de biosécurité efficaces.

Les progrès significatifs réalisés par l'État partie pour obtenir un consensus de la part des propriétaires fonciers coutumiers afin d'appliquer la loi de 2010 sur les zones protégées, qui a abouti à la soumission de déclarations d'intérêt de la part de trois quarts des « groupes tribaux », qui sera suivi par l'élaboration d'un nouveau plan de gestion, sont accueillis favorablement. Il conviendrait d'encourager la poursuite des consultations afin d'obtenir le plein consentement de tous les propriétaires fonciers coutumiers pour assurer la protection juridique de l'ensemble du bien, en particulier contre les menaces existantes et potentielles d'exploitation minière et forestière commerciale dans la zone adjacente au bien.

Il est regrettable qu'aucune information n'ait été fournie par l'État partie concernant le projet d'exploration minière de bauxite précédemment signalé, en rappelant que les communautés locales se sont opposées à ce projet. Il est recommandé que le Comité réitère sa demande à l'État partie de clarifier le statut du projet d'exploitation minière, en rappelant la position du Comité selon laquelle l'exploitation minière, y compris l'exploration, est considérée incompatible avec le statut de patrimoine mondial (Décision 37 COM 7).

Il est extrêmement préoccupant qu'une étude entreprise par le MECDM à la suite de la mortalité massive de roussettes (renards volants) en 2021 semble en confirmer l'extinction locale au sein du bien. Étant donné que le bien est inscrit sur la base du critère (ix) pour des attributs incluant des espèces de roussettes, dont une est endémique de l'île Rennell, des détails supplémentaires sur les résultats de l'étude sont nécessaires. Il est demandé à l'État partie d'effectuer une étude plus approfondie et de préciser si la roussette a disparu à l’échelle locale au sein du bien, et d'étudier plus avant la cause de la mortalité. Relevant les observations possibles d'une espèce de roussette à Rennell Ouest qui pourrait avoir disparu du bien, l'État partie est encouragé à mener une étude pour déterminer si des mesures visant à promouvoir la restauration de la population sur l'ensemble de l'île pourraient être identifiées et mises en œuvre.

Il est également extrêmement préoccupant que les communautés souffrent toujours des dommages causés par l'échouement de la barge (SAPOR 2302) en 2021 et qu'aucune compensation n'ait été versée à la suite de l'évaluation qui a estimé à 1,6 million dollars EU les dommages causés aux récifs coralliens. Il est recommandé que le Comité réitère sa demande à la société responsable et au titulaire de la licence SAPOR 2302 de se conformer aux conclusions et recommandations de l'évaluation, pour ce qui est de la compensation des impacts écologiques, culturels et socio-économiques de l'échouement, et invite instamment l'État partie à soutenir les communautés dans leurs demandes de compensation.

Les efforts continus de l'État partie pour développer des activités de subsistance pour les communautés locales avec le soutien des Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas et UNESCO/Japon, ainsi que pour accélérer la mise en œuvre du DSOCR en faisant appel à l'Assistance internationale, sont favorablement accueillis. La communauté internationale devrait être encouragée à continuer de fournir à l'État partie le soutien nécessaire, à la fois financier et technique, pour respecter le calendrier actuel de réalisation du DSOCR d'ici 2025, ainsi que les financements pour la lutte contre le changement climatique, afin de réaliser l'évaluation intégrée de la vulnérabilité du bien.

Décisions adoptées par le Comité en 2024
Projet de décision : 46 COM 7A.57

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A,
  2. Rappelant la Décision 45 COM 7A.16 adoptée à sa 45e session élargie (Riyad, 2023),
  3. Apprécie les efforts continus de l'État partie pour mettre en œuvre les mesures correctives afin d'atteindre l'État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) dans les délais actuels, en étroite coopération avec les communautés locales et les partenaires provinciaux, nationaux et internationaux ;
  4. Réitère une fois de plus sa demande à l'État partie d'adopter d’urgence un nouveau document du Cabinet avec engagements et budgets associés des ministères respectifs reflétés dans l'allocation budgétaire pour le prochain exercice fiscal ;
  5. Salue le soutien apporté par les ONG internationales à la mise en œuvre de certaines mesures correctives, notamment le projet de financement du carbone sous la houlette de « Live & Learn Environmental Education » et le projet de lutte contre les rongeurs/EEE sous la houlette de « BirdLife International » ;
  6. Accueille également favorablement les progrès significatifs réalisés par l'État partie en vue d'obtenir un consensus des propriétaires fonciers coutumiers pour appliquer la loi de 2010 sur les zones protégées au bien, et l'intention d'élaborer un nouveau Plan de gestion, et demande à l'État partie de poursuivre ses efforts pour obtenir le plein consentement de tous les propriétaires fonciers coutumiers de Rennell Est afin de garantir la protection juridique de l'ensemble du bien, y compris la zone adjacente, pour faire face aux menaces actuelles et potentielles de l'exploitation minière et forestière commerciale ;
  7. Regrette qu'aucune information n'ait été fournie par l'État partie concernant la proposition d'exploration minière de bauxite précédemment rapportée et, rappelant sa position selon laquelle l'exploitation minière, y compris l'exploration, est considérée incompatible avec le statut de patrimoine mondial, réitère sa demande à l'État partie de clarifier le statut de la proposition d'exploitation minière ;
  8. Exprime sa plus vive inquiétude quant au fait que les espèces de roussettes, qui sont reconnues comme un attribut de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, semblent avoir disparu à l’échelle locale au sein du bien, selon une étude récente menée à la suite d’une mortalité massive survenue en 2021, demande également à l'État partie d’apporter davantage de précisions sur les résultats des études en soumettant des informations pour chaque espèce de roussette et de poursuivre les recherches sur la cause et les observations éventuelles signalées à Rennell Ouest afin de déterminer le potentiel de restauration naturelle de la population sur l'ensemble de l'île ;
  9. Exprime également sa plus vive inquiétude quant à la persistance des dommages environnementaux et des impacts socio-économiques sur les communautés locales causés par l'échouement de la barge SAPOR 2302 en 2021, de même qu’au fait qu'aucune compensation n'ait été versée à ce jour, réitère également sa demande à l'entreprise responsable et au titulaire de la licence SAPOR 2302 de se conformer aux conclusions et recommandations de l'évaluation menée en 2021, pour ce qui est de la compensation des impacts écologiques, culturels et socio-économiques de l'échouement et prie instamment l'État partie de soutenir les communautés dans leurs demandes d'indemnisation ;
  10. Se félicite également des efforts continus de l'État partie pour développer des activités de subsistance pour les communautés de Rennell Est avec le soutien des Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas et UNESCO/Japon, ainsi que pour accélérer la mise en œuvre du DSOCR en demandant l’Assistance internationale ;
  11. Appelle la communauté internationale à continuer de fournir à l'État partie le soutien nécessaire, à la fois financier et technique, pour respecter le calendrier actuel de réalisation du DSOCR d'ici 2025, ainsi que les financements pour la lutte contre le changement climatique afin de réaliser une évaluation intégrée de la vulnérabilité du bien ;
  12. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session ;
  13. Décide de maintenir Rennell Est (Îles Salomon) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2024
Îles Salomon
Date d'inscription : 1998
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)
Liste en péril (dates) : 2013-présent
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2024) .pdf
arrow_circle_right 46COM (2024)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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