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Parc national du Manovo-Gounda St Floris

République centrafricaine
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Activités illégales
  • Exploitation minière
  • Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
  • Pétrole/gaz
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Troubles civils
  • Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Insécurité et porosité des frontières
  • Braconnage
  • Exploitation minière artisanale
  • Transhumance transfrontalière et pâturage illégaux
  • Pêche illégale
  • Occupation illégale du bien
  • Absence de mesures de protection et de gestion
  • Activités d’exploration pétrolière
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Pâturage illégal 
  • Braconnage par des groupes lourdement armés entraînant, en conséquence, la perte de 80% de la faune sauvage due à la détérioration de la situation sécuritaire 
  • Arrêt du tourisme 
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril

Pas encore identifié

Mesures correctives pour le bien

Adoptées en 2009 et révisées en 2019, voir page https://whc.unesco.org/fr/decisions/7463 

Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives

Adopté en 2019, voir page https://whc.unesco.org/fr/decisions/7463

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024

Montant total attribué : 2.250.000 dollars EU du Gouvernement de la Norvège de 2021 à 2026

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Demandes approuvées : 4 (de 2001-2012)
Montant total approuvé : 225 488 dollars E.U.
2012 Atelier d'élaboration d'un plan d'urgence pour le parc ... (Approuvé)   25 488 dollars E.U.
2007 Assistance d'urgence pour la sauvegarde d'un bien du ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
2001 Programme d'urgence pour la réhabilitation du site du ... (Approuvé)   150 000 dollars E.U.
2001 Project for "Long-term Conservation of the ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2024**

Mai 2001, avril 2009 et mars/avril 2019 : missions conjointes de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

Le 1er février 2024 l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/475/documents/, qui fournit les informations suivantes :

  • D’importants investissements provenant essentiellement de l’Union européenne, de l’UNESCO (à travers un financement du gouvernement de la Norvège) et l’United States Fish and Wildlife Service (USFWS) ont été réalisés pour renforcer les capacités opérationnelles pour la surveillance et la gestion du bien notamment pour le personnel (éco-gardes, éco-surveillants et agents régulateurs de la transhumance), le suivi écologique, la réhabilitation des infrastructures (poste de passage, postes de contrôle, forages, entre autres), et l’acquisition d’équipements (motos, équipements de navigation et collecte de données, entre autres). Des activités génératrices de revenus (AGR) ont également été réalisées dans les villages autour du bien. Des financements pour la poursuite de ces activités, provenant notamment de l’Union européenne dans le cadre du programme NaturAfrica, ont été obtenus ;
  • La sécurisation de la zone prioritaire de conservation du bien évolue graduellement depuis 2021 et s’élève maintenant à 8 749 km2, soit environ 50% de la superficie du bien, restant proche de l’objectif visé de sécuriser 63% de la surface du bien avant la fin de 2024. Les zones de conservation qui servent de zone tampon dans la partie sud du bien, couvrant une superficie de 3 504 km2, sont sécurisées depuis 2021 ;
  • Les efforts de bio-monitoring réalisés en 2023 dans la zone prioritaire de conservation et la zone tampon ont permis d’enregistrer 5 554 indices de présence de la faune sur 30 espèces dont l’éléphant de savane, la girafe, le lion, le léopard, l’hyène tachetée, l’hippopotame, le cob de Buffon et de Défassa, le buffle, le bongo, l’éland de Derby et le crocodile, entre autres, indiquant que la population d’espèces phares reste stable depuis 2021 ;
  • Les missions de Lutte Anti-Braconnage (LAB) réalisées en 2023 indiquent une diminution significative d’indices de braconnage (arrestations, saisies d’armes, campements, entre autres) depuis 2021 ;
  • Diverses missions de sensibilisation des communautés locales et de collecte de données menées par des agents régulateurs de la transhumance (Tango) indiquent une augmentation considérable du nombre de troupeaux de bœufs, moutons, chevaux et chameaux traversant le bien ;
  • Concernant le projet de réhabilitation de la route nationale 8 Ndélé-Birao, le sommaire exécutif de l’étude d’impact environnemental et social (EIES) est disponible et des démarches sont en cours pour mobiliser des ressources financières supplémentaires nécessaires pour couvrir les coûts additionnels induits par le contournement du bien ;
  • Des opérations de survol sont effectuées au quotidien pour le suivi de l’afflux d’orpailleurs illégaux dans la partie nord-est du bien;
  • La proposition de création de la réserve de biosphère « Complexe des Aires Protégées du Nord-Est de la République Centrafricaine » (dont le bien fait partie) a été approuvée par le conseil international de coordination du programme sur l’homme et la biosphère (MAB) en juin 2023 ;
  • L’Etat partie invite une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN de suivi réactif avant fin 2024 pour vérifier l’atteinte des indicateurs du plan d’action afin de statuer sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

Les efforts consentis par l’État partie et ses partenaires techniques et financiers pour améliorer la gestion du bien, traiter les menaces affectant le bien et mettre en œuvre les mesures correctives sont accueillis très favorablement. Les progrès effectués dans la mise en œuvre des activités prévues dans le plan d’action 2022-2024 élaboré pour confirmer la possibilité d’une régénération de la VUE du bien sont également encourageants. La superficie de la zone prioritaire de conservation du bien sécurisée évolue graduellement depuis 2021 et s’élève maintenant à 8 749 km2, soit environ 50% de la superficie totale du bien, se rapprochant de l’objectif de sécuriser 63% de la surface du bien avant la fin de 2024. Il est ainsi recommandé de remercier les partenaires techniques et financiers qui soutiennent la conservation du bien, et d’encourager l’État partie à poursuivre ces efforts et de veiller à ce que toutes les actions dans le plan d’action 2022-2024 soient pleinement mises en œuvre.

La confirmation de la présence d’une population relique d’espèces phares citées plus haut est également très encourageante. Sur la base des données de bio-monitoring disponibles, il devrait maintenant être possible pour l'État partie d'établir des indicateurs fauniques pour élaborer l'état de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR). Il est recommandé que l'État partie élabore un projet de DSOCR et le soumette pour examen par le Centre du patrimoine mondial et l'UICN.

Les efforts pour suivre de l’afflux d’orpailleurs illégaux dans la partie nord-est du bien par des survols sont notés mais aucune information n’est présentée concernant l’impact de ces activités sur le bien ainsi que la tendance de chacune de ces menaces en réponse aux multiples actions entreprises.

La confirmation que le projet de réhabilitation de la route nationale 8 Ndélé-Birao va contourner le bien et que des efforts sont en cours pour mobiliser les ressources financières pour couvrir le surcoût du contournement du bien est apprécié. Néanmoins, bien que l’État partie ait informé de la disponibilité du sommaire exécutif, il n’a pas fourni de mise à jour sur l’état d’avancement de la finalisation de l’EIES pour ce projet. De plus, cette étude n’a pas été transmise au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN, comme demandé par le Comité.

Aucune mise à jour n'a été rapportée concernant la suspension antérieurement mentionnée des activités d'exploration pétrolière dans le bien. En rappelant que l'État partie avait proposé une mission de terrain avec les représentants du Ministère de la Géologie et des Mines pour éclaircir définitivement la situation du Bloc pétrolier A et des Blocs d'exploration I, II et III, il est recommandé d'inviter l'État partie à fournir une mise à jour dans son prochain rapport. Il est également recommandé de rappeler à l’État partie de s’assurer qu’aucune activité pétrolière ou minière ne soit autorisée dans le bien, conformément à la législation nationale et au statut de patrimoine mondial du bien.

La création de la réserve de biosphère « Complexe des Aires Protégées du Nord-Est de la République Centrafricaine » (dont le bien fait partie) est accueillie favorablement. Le système de zonage et d’aménagement de la réserve offre une opportunité pour assurer une meilleure protection du bien. A cet effet, il est recommandé que le Comité encourage l’Etat partie d’envisager de créer une zone tampon pour le bien qui soit en conformité avec le zonage de la réserve de biosphère pour renforcer la protection du bien.

L’invitation de l’État partie à réaliser une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN de suivi réactif dans le bien avant la fin de l’année 2024 est notée dans le contexte de l'analyse de la mission de 2019 et de l'analyse du Centre du patrimoine mondial et de l’IUCN présentée dans le rapport d’état de conservation présenté à la 45e session élargie, selon laquelle une mission devrait être planifiée à partir de 2025. Tout en saluant les efforts de l’État partie dans la mise en œuvre des mesures corrective, et reconnaissant également la nécessité de progresser davantage et d'établir des indicateurs pour le DSOCR, la période à partir de 2025 semble toujours appropriée pour la prochaine mission.

Enfin, il est recommandé que le Comité maintienne le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril et continue d’appliquer le mécanisme de suivi renforcé.

Décisions adoptées par le Comité en 2024
Projet de décision : 46 COM 7A.44

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A.Add,
  2. Rappelant la décision 45 COM 7A.3, adoptée à sa 45session élargie (Riyadh, 2023),
  3. Félicite l’État partie et le partenaire Wildlife Conservation Society (WCS) pour leurs efforts importants pour la sécurisation et l’amélioration de la gestion et de la surveillance du bien, la poursuite du suivi écologique, le renforcement des effectifs et des capacités du personnel, la réhabilitation des infrastructures de l’équipe de gestion, la sensibilisation des communautés locales et le développement d’alternatives communautaires au braconnage et remercie les bailleurs de fonds qui continuent à soutenir la conservation du bien, notamment l’Union européenne, le gouvernement de la Norvège à travers le Centre du patrimoine mondial, le United States Fish and Wildlife Service (USFWS);
  4. Note avec satisfaction que la zone prioritaire de conservation du bien sécurisée évolue graduellement, et encourage l’État partie et ses partenaires à poursuivre leurs efforts afin d’atteindre l’objectif de sécuriser les 63% de la surface du bien avant la fin de l’année 2024;
  5. Note également avec satisfaction que la population d’espèces phares reste stable depuis 2021, et demande à l’État partie de fournir des informations détaillées présentant l’abondance, la distribution et les tendances des populations d’espèces phares dans le bien ;
  6. Demande également à l'État partie d’élaborer sur la base des informations obtenues du bio-monitoring, les indicateurs de l’État de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) et de les soumettre pour examen par le Centre du patrimoine mondial et l'UICN ;
  7. Exprime son inquiétude face à la persistance du braconnage intensif, de l’orpaillage illégal et de la transhumance internationale, prie encore instamment l’État partie de renforcer les mesures de contrôle et d’application de la loi contre ces activités illégales et de poursuivre le plaidoyer pour la mise en œuvre des accords régionaux existants sur la lutte contre le braconnage et autres activités criminelles transfrontalières ainsi que ceux relatifs à la paix, à la réconciliation et à la cohésion sociale ;
  8. Demande en outre à l’État partie de fournir des informations détaillées afin d’évaluer l’ampleur et l’impact de ces activités sur le bien ainsi que les tendances de chacune de ces menaces en reponse aux multiples actions de securisation entreprises dans le bien ;
  9. Apprécie les efforts en cours de l’État partie pour mobiliser les ressources financières pour couvrir le surcout induit par le contournement, prend note de la disponibilité du sommaire exécutif de l’étude d’impact environnemental et social (EIES) du projet et réitère sa demande à l’État partie de finaliser cette étude avec l’appui de ses partenaires conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial et de soumettre l’EIES au Centre du patrimoine mondial pour examen de l’UICN, avant d’approver le projet, conformément au Paragraphe 172 des Orientations ;
  10. Demande par ailleurs à l’État partie de fournir des informations détaillées concernant la situation du bloc pétrolier A et des blocs d’exploration I, II et III chevauchant le bien sur la base des résultats de la mission de terrain avec les représentants du Ministère de la géologie et des mines, et d’assurer qu’aucune activité d’exploration pétrolière et minière n’est autorisée dans le bien ;
  11. Réitère sa position établie selon laquelle l’exploration et l’exploitation minière et pétrolière sont incompatibles avec le statut de patrimoine mondial ;
  12. Félicite également l’État partie pour la création de la réserve de biosphère « Complexe des Aires Protégées du Nord-Est de la République Centrafricaine » dont le bien en fait partie et encourage également l’État partie de considérer la soumission d’une demande de modification mineure des limites du bien pour créer une zone tampon pour le bien qui soit en conformité avec le zonage de la réserve de biosphère ;
  13. Demande de plus à l’État partie d’inviter, une fois que le projet de DSCOR a été soumis au Centre du patrimoine mondial, une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN afin d’évaluer l’intégrité du bien et les avancées dans la mise en œuvre des mesures correctives et les recommandations de la mission de suivi réactif de 2019 ;
  14. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session;
  15. Décide de continuer d’appliquer le mécanisme de suivi renforcé à ce bien ;
  16. Décide également de maintenir Parc national du Manovo-Gounda St Floris (République centrafricaine) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2024
République centrafricaine
Date d'inscription : 1988
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)(x)
Liste en péril (dates) : 1997-présent
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 46COM (2024)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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