Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A.Add,
- Rappelant la décision 45 COM 7A.3 adoptée à sa 45e session élargie (Riyadh, 2023),
- Félicite l’État partie et le partenaire Wildlife Conservation Society (WCS) pour leurs efforts importants pour la sécurisation et l’amélioration de la gestion et de la surveillance du bien, la poursuite du suivi écologique, le renforcement des effectifs et des capacités du personnel, la réhabilitation des infrastructures de l’équipe de gestion, la sensibilisation des communautés locales et le développement d’alternatives communautaires au braconnage, et remercie les bailleurs de fonds qui continuent à soutenir la conservation du bien, notamment l’Union européenne, le gouvernement de la Norvège à travers le Centre du patrimoine mondial, le United States Fish and Wildlife Service (USFWS);
- Note avec satisfaction que la zone prioritaire de conservation du bien sécurisée évolue graduellement, et encourage l’État partie et ses partenaires à poursuivre leurs efforts afin d’atteindre l’objectif de sécuriser les 63% de la surface du bien avant la fin de l’année 2024;
- Note également avec satisfaction que la population d’espèces phares reste stable depuis 2021, et demande à l’État partie de fournir des informations détaillées présentant l’abondance, la distribution et les tendances des populations d’espèces phares dans le bien ;
- Demande également à l'État partie d’élaborer sur la base des informations obtenues du bio-monitoring, les indicateurs de l’État de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) et de les soumettre pour examen par le Centre du patrimoine mondial et l'UICN ;
- Exprime son inquiétude face à la persistance du braconnage intensif, de l’orpaillage illégal et de la transhumance internationale, et prie encore instamment l’État partie de renforcer les mesures de contrôle et d’application de la loi contre ces activités illégales et de poursuivre le plaidoyer pour la mise en œuvre des accords régionaux existants sur la lutte contre le braconnage et autres activités criminelles transfrontalières ainsi que ceux relatifs à la paix, à la réconciliation et à la cohésion sociale ;
- Demande en outre à l’État partie de fournir des informations détaillées afin d’évaluer l’ampleur et l’impact de ces activités sur le bien ainsi que les tendances de chacune de ces menaces en reponse aux multiples actions de securisation entreprises dans le bien ;
- Apprécie les efforts en cours de l’État partie pour mobiliser les ressources financières pour couvrir le surcout induit par le contournement, prend note de la disponibilité du sommaire exécutif de l’étude d’impact environnemental et social (EIES) du projet, et réitère sa demande à l’État partie de finaliser cette étude avec l’appui de ses partenaires conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial et de soumettre l’EIES au Centre du patrimoine mondial pour examen de l’UICN, avant d’approver le projet, conformément au Paragraphe 172 des Orientations ;
- Demande par ailleurs à l’État partie de fournir des informations détaillées concernant la situation du bloc pétrolier A et des blocs d’exploration I, II et III chevauchant le bien sur la base des résultats de la mission de terrain avec les représentants du Ministère de la géologie et des mines, et d’assurer qu’aucune activité d’exploration pétrolière et minière n’est autorisée dans le bien ;
- Réitère sa position établie selon laquelle l’exploration et l’exploitation minière et pétrolière sont incompatibles avec le statut de patrimoine mondial ;
- Félicite également l’État partie pour la création de la réserve de biosphère « Complexe des Aires Protégées du Nord-Est de la République Centrafricaine » dont le bien en fait partie, et encourage également l’État partie de considérer la soumission d’une demande de modification mineure des limites du bien pour créer une zone tampon pour le bien qui soit en conformité avec le zonage de la réserve de biosphère ;
- Demande de plus à l’État partie d’inviter, une fois que le projet de DSCOR a été soumis au Centre du patrimoine mondial, une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN afin d’évaluer l’intégrité du bien et les avancées dans la mise en œuvre des mesures correctives et les recommandations de la mission de suivi réactif de 2019 ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session;
- Décide de continuer d’appliquer le mécanisme de suivi renforcé à ce bien ;
- Décide également de maintenir le Parc national du Manovo-Gounda St Floris (République centrafricaine) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.