Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

i
ii
iii
iv
v
vi
vii
viii
ix
x

Villes anciennes de Djenné

Mali
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Déchets solides
  • Habitat
  • Modification du régime des sols
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Troubles civils
  • Autres menaces :

    Détérioration des maisons d’habitation

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Absence de plan de gestion et de conservation 
  • Pression du développement urbain 
  • Détérioration des maisons d’habitation 
  • Problème de gestion des déchets 
  • Empiétements sur les sites archéologiques
  • Instabilité sécuritaire
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Grave détérioration des matériaux dans la ville historique et déclin continu des sites archéologiques
  • Interventions inappropriées
  • Erosion de la cohérence architecturale de la ville
  • Absence d'application et de mise en œuvre d'outils de réglementation et de planification
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril

En cours de rédaction

Mesures correctives pour le bien
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives

En cours d'identification 

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024

Montant total accordé : 110 000 dollars EU (Fonds-en-dépôt italien) ; 23 100 dollars EU (Croisi Europe) ; 86 900 dollars EU (Commission européenne) ; 53 000 dollars EU (Fonds-en-dépôt néerlandais) ; 71 090 dollars EU (Agence espagnole pour la coopération internationale au développement) ; 9 052 dollars EU (Fonds du patrimoine mondial)

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Demandes approuvées : 9 (de 1981-2024)
Montant total approuvé : 149 882 dollars E.U.
2024 Mise à jour des plans de gestion et de conservation de ... (Approuvé)   7 485 dollars E.U.
2024 Sauver les berges en danger du bien Villes Anciennes de ... (Approuvé)   27 278 dollars E.U.
2020 TRAVAUX D'URGENCE DE STABILISATION PROVISOIRE DES ... (Approuvé)   4 925 dollars E.U.
2018 RÉUNION DE VALIDATION DES PLANS DE GESTION ET DE ... (Approuvé)   1 037 dollars E.U.
2018 Protection et mise en valeur du bien "Villes anciennes ... (Approuvé)   24 580 dollars E.U.
2015 Protection des sites du patrimoine mondial de Djenné (Approuvé)   25 000 dollars E.U.
2012 Assistance internationale d’urgence pour la protection ... (Approuvé)   21 600 dollars E.U.
2007 Plan de gestion et de conservation des villes anciennes ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
1981 Provision of one expert and financial assistance for ... (Approuvé)   7 977 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2024**

2002, 2005 : missions du Centre du patrimoine mondial ; 2006 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM de suivi réactif ; 2014, 2016 : missions conjointes Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de suivi réactif ; avril 2017 : Mission d'expert mandaté par l'UNESCO pour l'évaluation de l'état de conservation des sites du patrimoine mondial du Mali.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

Le 31 janvier 2024, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible sur https://whc.unesco.org/fr/list/116/documents/, fournissant les informations suivantes :

Concernant les sites archéologiques :

  • Les bornes de 2m installées depuis 2015 sont toujours sur place, mais leur entretien et l'installation de nouvelles bornes manque de moyens financiers ;
  • Les clôtures-test de protection ont été désinstallées par des individus, à l'exception d'une seule, et en raison de l'insécurité les quatre sites sont sans gardiens, en 2023 ;
  • 50 panneaux de signalisation ont été installés sur les sites en 2022 ;
  • L’érosion sur les sites archéologiques et une enquête sur l'état des ravines est prévue ;
  • La majorité des cordons pierreux installés pour atténuer l'érosion sont dégradés, les dispositions prises pour contrer les menaces sur les sites archéologiques sont dépassées ;
  • La cartographie des quatre sites est toujours en cours de préparation.

Concernant le tissu ancien de la ville :

  • La loi n° 2022-034 du 28 juillet 2022, fixant le régime de la protection et de la promotion du patrimoine culturel national a été adoptée ;
  • Deux demandes d’Assistance Internationale ont été soumises pour appuyer respectivement l’actualisation des plans de gestion des quatre sites maliens et pour des mesures contre l'occupation illicite des berges ;
  • La préférence grandissante pour les techniques et des matériaux modernes conduit à des interventions altérant l’esthétique des architectures, constituant une menace pour l’authenticité du bien. Ceci est dû aussi à la difficulté d’accès aux matériaux traditionnels exacerbée par les effets du changement climatique sur la production de son de riz et la malléabilité du sol destiné au banco, dont l'extraction s'effectue en périphérie de la ville ;
  • Une banque de matériaux n'est toujours pas mise en place. La communauté assure l’entretien des maisons mais de façon irrégulière ;
  • Le recensement des maisons en ruines ou abandonnées se fait après chaque saison des pluies. Pour fournir des chiffres précis, une mobilisation d'aide par les jeunes de la ville aurait besoins de ressources financières ;
  • Un appui financier sous le Fonds du patrimoine mondial en 2023 a permis de mener des travaux d'urgence de stabilisation du Gartahou, Maison du Chef de Village ;
  • Les problèmes d’assainissement se pose dans l’ancien tissu persistent et les mesures de ramassage des ordures ne sont pas efficaces ;
  • Les jeunes de Djenné nettoient hebdomadairement les canaux d'irrigation de la ville, et une Association de femmes « Badenya de Dioboro » nettoie tous les mardis la devanture de la mosquée après le marché ;
  • En 2023, deux ponts ont été construits le long de la route principale afin de faciliter l'évacuation des eaux usées vers le fleuve. L’occupation illégale des berges a arrêté en 2023 et les mesures dissuasives et la sensibilisation des communautés ont fait baisser la ruée sur les berges. Les problèmes d’insalubrité cependant persistent ;
  • Le Comité de gestion et de conservation du bien, crée en 2014, l'assiduité de ses membres aux réunions fait défaut et la Mission culturelle manque de budget pour les frais de participation. Le constat de budgets insuffisants concerne l'ensemble des actions et besoins abordés dans le rapport ;
  • Plusieurs difficultés identifiées précédemment continuent de préoccuper, notamment l’usage inapproprié des maisons, l’entretien des maisons des personnes démunies, la construction en dur et en hauteur, le colmatage des maisons avec du ciment, ou encore l’utilisation des enseignes sans autorisation ;
  • Le développement de l'État de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) sera finalisé courant 2024.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

Le rapport de l'État partie met en évidence une situation de stagnation, notamment concernant la mise en œuvre des mesures correctives. Toutefois, il est rassurant de noter que certaines mesures préalablement instaurées demeurent opérationnelles et des initiatives entreprises par le passé continuent de maintenir actif l'engagement continu de la communauté et de la société civile dans leurs interventions sur le tissu ancien.

Le rapport de l'État partie souligne l'engagement continu du gouvernement ainsi que les efforts déployés par les habitants et les communautés. A titre d'exemple, la mobilisation des jeunes de la ville et de l'Association de femmes « Badenya de Dioboro » pour contrer l'insalubrité de la ville sont à saluer. L'adoption de la loi n° 2022-034 du 28 juillet 2022, fixant le régime de la protection et de la promotion du patrimoine culturel national, témoigne de la mobilisation gouvernementale, mais les actions subséquentes restent à concrétiser. Le manque de ressources financières et techniques a été identifié comme étant le principal obstacle entravant les activités de protection et de gestion du bien. A cet égard, il est noté positivement que l'État partie a soumis une demande d'Assistance internationale pour effectuer une mise à jour du Plan de gestion et de conservation (PGC) du bien, conjointement avec les PGC des trois autres biens maliens, qui avait tous atteint leur terme en 2022. Il convient d'exprimer l'espoir que ce travail réactivera le fonctionnement du Comité de gestion du bien mis en place en 2014.

En ce qui concerne le tissu urbain, le recensement, visant également à répertorier les habitations abandonnées, en ruines ou partiellement effondrées, continue à être mené par la Mission culturelle, tant bien que mal en raison de manque de financements, bien que les communautés manifestent leur impatience quant à la réhabilitation. Il est également noté que la situation reste préoccupante en raison de facteurs persistants tels que l'occupation illégale, les problèmes d'assainissement et d'insalubrité, la gestion des déchets solides et liquides, ainsi que l'utilisation de matériaux modernes incompatibles avec la construction lors des interventions sur les habitations. La création d'une banque de matériaux, qui n'a toujours pas été réalisée, pourrait atténuer le problème d'accès aux matériaux traditionnels (tels que la balle de riz de qualité, le pain de singe, et le beurre de karité) nécessaires à la réhabilitation des maisons. La Mission Culturelle déploie des efforts louables pour pallier cette lacune en fournissant, dans la mesure du possible, ces matériaux. Il est cependant à saluer qu'une Assistance internationale a été accordée pour mener des mesures contre l'occupation illicite des berges, tout comme les travaux d'urgence menés sur le Gartahou, maison du Chef de village qui était menacée d'effondrement. 

Quant aux sites archéologiques, le contexte d'insécurité persistante ayant entraîné la perte de personnel chargé de la surveillance constitue une préoccupation, d'autant plus les mesures prises pour contrer les menaces pesant sur les sites archéologiques sont dépassées. Cela est illustré par le retrait illicite des grillages de protection dans les zones présentant une forte concentration d'artefacts, ou encore par l'état de dégradation des cordons pierreux érigés le long du fleuve pour prévenir l'érosion.

Il est impératif de souligner que, sur la base des résultats obtenus dans le cadre de la réhabilitation des maisons monumentales, telles que la maison du chef du village, dont le rapport atteste de la réussite de sa stabilisation, il serait opportun de procéder à une mobilisation des financements de manière concomitante avec l'implication des communautés, lesquelles manifestent leur impatience quant à la réhabilitation de leurs propres habitations. De surcroît, il serait judicieux d'envisager un renforcement des capacités de la Mission culturelle en charge de l'inventaire, afin de permettre une évaluation précise de l'état des lieux et de contribuer à la prise de décisions éclairées en matière d'interventions nécessaires. Par ailleurs, il serait recommandé de finaliser l'élaboration d'un guide d'intervention spécifique pour le bâti du tissu ancien, détaillant les modalités, les matériaux et les techniques à suivre pour que l’authenticité soit maintenue.

Enfin, il est noté que le développement du DSOCR sera finalisé courant 2024 et devra être soumis pour adoption par le Comité à sa prochaine session en 2025.

En attendant, il est recommandé que le Comité maintienne le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Décisions adoptées par le Comité en 2024
Projet de décision : 46 COM 7A.11

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A,
  2. Rappelant la Décision 45 COM 7A.22, adoptée à sa 45esession élargie (Riyad, 2023),
  3. Félicite l'État partie pour les efforts entrepris en vue de maintenir une gestion et une conservation constantes du bien, notamment par l'adoption de la loi n° 2022-034 du 28 juillet 2022, fixant le régime de protection et de promotion du patrimoine culturel national ;
  4. Apprécie les efforts soutenus de la Mission culturelle dans le recensement et l'inventaire des maisons du tissu urbain ancien, et réitère sa demande à l’État partie de présenter un échantillon de cet inventaire et de clarifier sa portée ;
  5. Prend note avec satisfaction de tous les efforts déployés par la communauté pour s'engager dans l'entretien du bien, notamment la mobilisation en faveur d'une meilleure salubrité de la ville, ainsi que par la Mission culturelle pour appuyer l'entretien de maisons et en particulier pour les travaux d'urgence menés sur le Gartahou, maison du Chef de village, mais se préoccupe du problème persistant de l'insuffisance des ressources techniques et financières de la Mission culturelle ainsi que de la municipalité de Djenné, et demande à l'État partie d'augmenter les allocations budgétaires pour mieux répondre à l'ensemble des besoins en matière de gestion et de conservation du bien ;
  6. Remercie l’État partie d'avoir soumis une demande d'Assistance internationale pour l'actualisation du Plan de gestion et de conservation du bien, suite à l'expiration du plan précédent en 2022, et demande à l’État partie de réactiver le fonctionnement du Comité de gestion du bien mis en place en 2014 ;
  7. Remercie également l'État partie d’avoir mobilisé avec succès une Assistance internationale pour mener des mesures contre l'occupation illicite des berges, et demande à l'État partie d'accorder une attention sensible et particulière à l'adhésion et l'implication de la communauté locale à cette initiative ;
  8. Se préoccupe quant à la stagnation des activités prévues dans le cadre des mesures correctives programmées pour une mise en œuvre en 2023, telles que l'installation de bornes dans les zones de concentration d'artefacts et le renforcement de la surveillance pour prévenir le pillage, et encourage vivement l'État partie à reprendre l'élan de mise en œuvre des activités afin de mettre en place les mesures correctives nécessaires ;
  9. Encourage l'État partie à élaborer un guide d'entretien des maisons et à garantir que les travaux de réhabilitation respectent les normes en matière de techniques, de compatibilité des matériaux et d'adéquation de l'usage de l'habitation, dans le but de préserver l'authenticité du bien, tout en favorisant la documentation de chaque intervention ;
  10. Exprime son appréciation de l'avancement dans le développement de l'État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR), et demande qu'il lui soit soumis pour adoption à sa prochaine session en 2025;
  11. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47esession ;
  12. Décide de maintenir Villes anciennes de Djenné (Mali) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2024
Mali
Date d'inscription : 1988
Catégorie : Culturel
Critères : (iii)(iv)
Liste en péril (dates) : 2016-présent
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 46COM (2024)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


top