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Ville archéologique de Samarra

Iraq
Facteurs affectant le bien en 2023*
  • Guerre
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Intempéries et manque d’entretien affectant les structures fragiles

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Guerre
  • Intempéries et manque d’entretien affectant les structures fragiles
  • Situation de conflit dans le pays ne permettant pas aux autorités responsables d’assurer la protection et la gestion du bien
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril

La situation de conflit dans le pays ne permet pas aux autorités responsables d’assurer la protection et la gestion du bien.

Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril

Pas encore rédigé

Mesures correctives pour le bien

Pas encore identifiées

Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives

Pas encore identifié

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2023

Montant total accordé : 100 000 dollars EU provenant du Fonds nordique du patrimoine mondial, pour la formation et la documentation en vue de la préparation du dossier de proposition d’inscription.

Montant total accordé pour tous les sites du patrimoine mondial en Iraq :

  • 6 000 dollars EU du fonds-en-dépôt italien (pour le patrimoine culturel, y compris le patrimoine mondial)
  • 1,5 million de dollars EU par le gouvernement du Japon (pour le patrimoine culturel, y compris le patrimoine mondial)
  • 154 000 dollars EU par le gouvernement de Norvège (pour le patrimoine culturel, y compris le patrimoine mondial)
  • 300 000 euros par le gouvernement de l’Italie (pour le patrimoine culturel, y compris le patrimoine mondial)
  • 35 000 dollars EU par le gouvernement des Pays-Bas (pour le patrimoine culturel, y compris le patrimoine mondial)
  • 100 000 dollars EU du Fonds d’urgence pour le patrimoine – soutien aux biens du patrimoine mondial iraquien
  • 35 782 dollars EU du Fonds-en-dépôt néerlandais (pour le renforcement des capacités dans le suivi de l’état de conservation des biens inscrits sur la liste du patrimoine mondial en danger)
  • 50,000 dollars EU du Fonds-en-dépôt néerlandais (pour le renforcement des capacités pour la documentation et la conservation des biens iraquiens inscrits sur la liste du patrimoine mondial en péril)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2023
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2023**

Juin 2011 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; juin 2023 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2023

L’État partie a soumis le 31 janvier 2022 un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/. Un complément d’information a été soumis le 6 mars 2023. Les progrès réalisés sur certains problèmes de conservation soulevés par le Comité lors de ses précédentes sessions sont présentés comme suit :

  • en 2015, une explosion a provoqué des dégâts importants au mur d'Ashnas, des travaux de terrassement ont affecté plusieurs éléments archéologiques du bien et les empiètements se sont multipliés ces dernières années à cause de l'instabilité des conditions de sécurité, de conflits et de la pandémie mondiale. Le Gouvernement iraquien et les forces de sécurité ont déployé récemment des efforts pour empêcher de nouveaux empiètements sur le bien ;
  • les dernières fouilles réalisées sur le bien datent de 2009. Des fouilles de sauvetage urgentes sont indispensables dans la section d'Al-Jubairiya et dans le site archéologique d'Al-Isba'ain, alors que la poursuite des fouilles archéologiques est nécessaire dans plusieurs autres sites archéologiques importants du bien. Les travaux de conservation et de restauration n'ont pas été effectués sur le bien depuis plusieurs années en raison de la situation sécuritaire difficile ;
  • deux monuments ont été reconnus comme exigeant des travaux de conservation urgents : le palais d'Al-Baraka qui fait partie du Palais califal et la mosquée Abu Dulaf, qui se sont dégradés sous l’effet de facteurs environnementaux et climatiques. La menace d'effondrement pourrait être imminente, et une assistance pour des travaux de stabilisation urgents est nécessaire ;
  • la Grande Mosquée et le Palais califal ont été retenus comme monuments prioritaires pour la restauration et la réhabilitation. Les travaux envisagés comprennent la clôture des deux sites pour en assurer la protection, la construction d'une salle d’accueil pour les touristes et l'achèvement des travaux de restauration de la Grande Mosquée qui avaient été suspendus en 2013. En outre, le gouvernorat de Samarra a financé un projet de système de drainage à la Grande Mosquée (Al-Malwiya) ;
  • le bien a connu un afflux de tourisme local et international au cours des deux dernières années. Cependant, la pandémie de COVID-19 a eu des répercussions sur l'ensemble des activités touristiques ;
  • un plan de conservation global est nécessaire pour répondre aux menaces qui pèsent sur le bien, notamment l'urbanisation, les empiètements, la pollution, le tourisme, le vandalisme et le pillage. Un schéma indicatif et une liste d'actions recommandées pour une proposition de « plan simple de conservation et de gestion » ont été fournis, prévoyant notamment le renforcement des mesures de protection (clôtures), la coopération avec les institutions pour promouvoir les expéditions archéologiques, la création d’un musée sur le site et la conservation et la restauration des sites et monuments archéologiques de l’ensemble du bien.

Une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS s’est rendue sur le bien en juin 2023. Une copie du rapport de la mission sera disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/276/documents/


30.    Décision générale sur les biens du patrimoine mondial de l’Iraq

Problèmes de conservation actuels

Le conflit en Iraq, entre 2014 et 2017, a engendré une crise humanitaire massive et a fortement endommagé le patrimoine culturel iraquien de par la destruction intentionnelle, les fouilles illégales et le pillage des sites, en plus des dommages collatéraux. Trois biens iraquiens du patrimoine mondial ont subi un préjudice du fait de ce conflit, à savoir la Ville archéologique de Samarra, Assour (Qal'at Cherqat) et Hatra. En outre, les sites archéologiques de Nimrud et la Cité antique de Ninive qui figurent sur la Liste indicative de l’Iraq, ont aussi été gravement endommagés suite à des actes de destruction délibérée. Dans la Vieille ville de Mossoul inscrite également sur la Liste indicative depuis août 2018, des sites, des monuments et des bâtiments emblématiques ont été systématiquement pris pour cible, notamment des sites du patrimoine historique et religieux comme la mosquée Al-Nouri et son célèbre minaret Al-Hadba.

L'État partie a soumis des rapports sur l'état de conservation le 31 janvier 2022, disponibles à : https://whc.unesco.org/fr/sessions/45COM/documents. Des informations complémentaires ont été soumises les 4 et 6 mars 2023. Ces rapports donnent des informations sur l'état de conservation de la Ville archéologique de Samarra, Assour (Qal'at Cherqat) et Hatra, les efforts déployés par l'État partie, y compris les projets de conservation et de documentation menés avec l’appui et la collaboration de la communauté internationale, et les mesures prises pour répondre aux besoins de protection de chacun de ces biens.

L'État partie a réitéré sa demande concernant l’organisation de missions consacrées à l’évaluation des dommages et aux travaux de conservation, et sollicite l’appui du Centre du patrimoine mondial pour élaborer des mesures correctives en vue du retrait éventuel des trois biens de la Liste du patrimoine mondial en péril.

Activités entreprises par l’UNESCO

  • Depuis la 44esession élargie du Comité du patrimoine mondial (Fuzhou/en ligne, 2021), l’UNESCO poursuit ses actions en faveur du relèvement du patrimoine culturel iraquien, plus particulièrement à Mossoul ;
  • Dans le cadre du projet de fonds-en-dépôt néerlandais (35 782 dollars EU), le Centre du patrimoine mondial, en collaboration avec l’ICOMOS, a réalisé plusieurs ateliers en ligne consacrés au renforcement des capacités dans les domaines de la rédaction de rapports sur l'état de conservation des biens du patrimoine mondial, la préparation des déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle (VUE) et l'élaboration de l'État de conservation souhaité en vue du retrait des biens de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) ;
  • Une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS à Assour (Qal'at Cherqat) a eu lieu en mars-avril 2022. Le rapport de la mission est consultable à : https://whc.unesco.org/fr/list/1130/documents/ et les recommandations figurent également dans le document WHC/23/45.COM/7A, et le projet de décision 45 COM 7A.27 ;
  • Deux missions conjointes de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ont été réalisées à Hatra et dans la Ville archéologique de Samarra en juin 2023 ;
  • Suite au lancement de l’initiative « Faire revivre l'esprit de Mossoul » en février 2018, l’UNESCO a poursuivi ses opérations de réhabilitation et de relèvement de la Vieille ville de Mossoul :
  • La sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille ville de Mossoul s’est faite à travers deux grands projets : « Faire revivre l'esprit de Mossoul en reconstruisant ses sites historiques, notamment la mosquée Al-Nouri et son minaret Al-Hadba, ainsi que les églises Al-Tahera et Al-Saa’a » financés par les Émirats arabes unis (EAU) (50,4 millions de dollars EU sur 2018-2023[1]), ainsi qu’un projet majeur financé par l’Union européenne (EU) (38,5 millions de dollars EU en deux phases, de 2019 à 2023) : « Faire revivre les vieilles villes de Mossoul et Bassora », visant à réhabiliter le centre urbain historique de ces deux grandes cités tout en favorisant la création d'emplois et l’acquisition de compétences chez les jeunes professionnels en matière de réhabilitation et d’infrastructure urbaine,
  • Au total, 15 pays et organisations internationales partenaires clés de l'UNESCO ont contribué à l'initiative, dont l'UE, le Canada, la Croatie, la France (par le biais de l’ALIPH et de la Convention France-UNESCO), le gouvernement des Flandres, l'Allemagne, la Hongrie, l'Italie, le Japon, la Corée (par le biais de l’agence KOICA), la Lituanie, les Pays-Bas, le Qatar (par le biais de la fondation EAA), la Suède (par le biais de l’agence SIDA), les Émirats arabes unis, ainsi que le Fonds d'urgence pour le patrimoine de l'UNESCO.
  • S’agissant du complexe de la mosquée Al-Nouri et du minaret Al-Hadba, après une phase préparatoire intensive de déminage, documentation, stabilisation et préparation du projet architectural, la phase active de la reconstruction du minaret Al-Hadba a commencé en février 2022 par la stabilisation du soubassement du minaret Al-Hadba.
  • La PHASE I a permis d'exécuter de complexes travaux de consolidation et de réintégration sur les bases originelles restantes, en plus de la construction à l'échelle 1:1 d'un modèle du puits cylindrique disparu, qui est presque terminée. Commencera ensuite la PHASE II, qui consiste en l'exécution des nouvelles fondations avec micropieux ainsi que la préparation de la PHASE III (reconstruction réelle de la structure cylindrique disparue),
  • La reconstruction de la mosquée Al-Nouri, qui a fait l’objet d'un concours international d’architecture, a été confiée à un entrepreneur local. La sélection de l'entrepreneur chargé de l'exécution des travaux de reconstruction et de réhabilitation du secteur est du complexe Al-Nouri a été menée à bien en juin 2022. Les travaux ont commencé en août 2022,
  • Des fouilles archéologiques ont été achevées le long du côté ouest de la salle de prière d’Al Nouri, révélant d'importantes couches et structures appartenant à la mosquée d'origine, datant du 12ème siècle. Les fouilles ont été menées par le ministère iraquien de la Culture, en étroite collaboration avec l'UNESCO, et ont conduit à la décision commune d'intégrer ces découvertes importantes dans la reconstruction de la salle de prière détruite,
  • L’avant-projet détaillé pour la reconstruction et réhabilitation du secteur est du complexe Al Nouri - incluant l'intégration des récentes découvertes archéologiques sur le côté ouest de la salle de prière - a été achevé en mai 2022. Il a été approuvé par le comité technique conjoint, par les autorités compétentes (notamment les Dotations sunnites et le ministère iraquien de la Culture) et présenté à la communauté locale lors d'un événement public organisé à Mossoul, à la fin du mois de juin 2022,
  • Pour ce qui est de la réhabilitation des deux églises, l’enlèvement des gravats et la sécurisation des lieux sont terminés à l'église Al-Tahera comme à l’église Al-Saa’a ; l’évaluation des dégâts et la documentation technique afférente à la restauration et à la réhabilitation de ces deux édifices religieux sont achevés, et la reconstruction des deux églises a démarré en mars 2022,
  • Quant au projet financé par l’UE « Faire revivre les vieilles villes de Mossoul et Bassora », suite à l’engagement à tous les niveaux des instances gouvernementales nationales et locales concernées et des acteurs compétents, l'UNESCO restaure et reconstruit 124 habitations historiques, dont 7 maisons historiques dans le complexe de la mosquée Al-Nouri, financées par les Émirats arabes unis. Il s’agit d’une intervention globale : reconstruction des murs, mais aussi amélioration du réseau électrique, des fosses septiques, du système d’assainissement, du revêtement routier et de l’éclairage public. Avant d’entamer la reconstruction, il a fallu nettoyer le quartier. À ce jour, 2 107 tonnes de gravats et 21 engins non explosés ont été retirés,
  • La reconstruction des 43 premières maisons patrimoniales, relevant d’un premier lot, a été achevée, ces dernières ayant été remises à leur propriétaires en août 2022. La réhabilitation et la reconstruction de 75 maisons patrimoniales supplémentaires ont commencé en septembre 2021, dans le cadre d'un deuxième lot. À ce jour, 53 maisons ont été achevées et remises à leurs propriétaires. Les maisons restantes, ainsi que les infrastructures publiques et les rues du quartier seront achevées en août 2023. Un autre lot de 4 maisons a également été achevé en mai 2023. Tous ces travaux sont exécutés en utilisant des techniques et des matériaux traditionnels de façon à préserver l’identité de la vieille ville,
  • L'UNESCO réhabilite également deux maisons palatiales. La réhabilitation de la maison Suleyman Al Sayegh a été menée à bien en avril 2023. La première phase de l'autre maison palatiale, la maison Ziada, incluant la réhabilitation de la superstructure, s’est achevée en mai 2023. La deuxième phase pour ce même bien (toutes les finitions extérieures et une partie des finitions intérieures) commencera immédiatement après, l'objectif étant d’achever cette phase à la fin de l'été 2023,
  • Pour ce qui est de la mosquée Al-Aghawat de Mossoul, la stabilisation temporaire est finalisée, le projet conceptuel est préparé et la mise en œuvre des travaux de reconstruction nécessaires attend un financement supplémentaire,
  • Ces projets liés à la reconstruction du patrimoine bâti de Mossoul ont créé et créeront des emplois immédiats à Mossoul, comme mesure de sauvetage en réponse au chômage dû à la pandémie de COVID-19,
  • L'UNESCO a lancé des programmes d'EFTP et de formation en cours d'emploi dédiés aux femmes et hommes adultes, qui associent l’enseignement général, l’étude des technologies et des sciences connexes, et l’acquisition de compétences pratiques (pour 18 % de femmes notamment). Plus de 1 550 étudiants en formation professionnelle qualifiés ont été diplômés à ce jour, dépassant ainsi l'objectif initial. 93,3 % de ces diplômés ont fini par rejoindre le programme d'apprentissage sur site, travaillant et acquérant des compétences en réhabilitation des bâtiments patrimoniaux,
  • L'UNESCO a jusqu’à présent créé plus de 5 000 emplois locaux depuis le lancement de l'initiative. Cela est fondamental pour renforcer les compétences et améliorer l'inclusion sociale en Iraq en cette période critique,
  • Dans le cadre de l'Initiative de Mossoul, l'UNESCO, en partenariat avec l'ALIPH et avec le généreux soutien financier du gouvernement français (1 531 647 dollars EU), réhabilite un édifice connu sous le nom de Maison de la prière, qui abritait autrefois la première école pour filles en Iraq, pour en faire un centre éducatif et culturel polyvalent pour la communauté locale. La Maison de la prière est adjacente au complexe de l'église conventuelle Notre-Dame de l'Heure (église Al-Saa'a), qui appartient à l'ordre des Dominicains, et en fait partie. Le projet vise à favoriser la cohésion sociale, la résilience et les moyens de subsistance par la réhabilitation du patrimoine urbain de la ville et la réutilisation de l'espace pour revitaliser la vie culturelle et éducative dans la vieille ville,
  • L'UNESCO, par le biais de son Fonds d'urgence pour le patrimoine (48 000 dollars EU), a soutenu les mesures urgentes de sécurisation et de stabilisation temporaire de la Maison d’angle située dans le périmètre du complexe de l'église Al Saa'a, qui inclut l'église conventuelle, actuellement en cours de réhabilitation par l'UNESCO grâce à des fonds des Émirats arabes unis. Les travaux de stabilisation ont commencé en octobre 2022 et ont été achevés de manière satisfaisante le 31 décembre 2022,
  • Le projet est également engagé dans des activités de formation ciblant les jeunes professionnels de Mossoul en coopération avec l'ICCROM. Le premier cycle de la formation de l'ICCROM pour les jeunes architectes et ingénieurs locaux a commencé en avril 2022 et les premiers lauréats ont reçu leur diplôme le 26 janvier 2023, lors d'un événement public organisé dans le centre d'information communautaire de l'UNESCO nouvellement installé. Le programme de formation est composé de deux volets : le volet 1, destiné aux jeunes architectes et ingénieurs iraquiens (financé par les EAU), et le volet 2, destiné aux travailleurs semi-qualifiés intéressés par les métiers traditionnels de la construction (financé par l'UE). La formation relevant du volet 2 est terminée. La sélection des participants pour le deuxième cycle du volet 1 est terminée et la formation a commencé en février 2023,
  • L'école primaire Al Ekhlaas est un lieu incontournable du quartier ouest de la Vieille ville de Mossoul depuis près de 60 ans. En 2016, les élèves et leurs familles ont vu leurs rêves d'un avenir prometteur s'effondrer sous le poids de la guerre et de la destruction. Avec le soutien de l'Union européenne, l'UNESCO reconstruit cet établissement pour en faire la première école adaptée aux enfants à Mossoul. Les élèves, les parents et les administrateurs de l'école ont fait part de leurs idées sur la conception de l'école dans le cadre d'un processus consultatif. Les travaux de reconstruction sont actuellement en cours et devraient être achevés d'ici fin 2023. Lorsqu'elle rouvrira ses portes, l'école primaire Al-Ekhlaas sera un espace qui offrira un environnement sûr, propre, sain et protecteur aux enfants de Mossoul,
  • Par ailleurs, avec le soutien du Gouvernement de Flandres, en 2019, une publication a été préparée sur l’évaluation des dommages causés au patrimoine culturel et religieux par l’extrémisme violent en 2014 (Gouvernorats de Ninive, Kirkouk, Salah al-Din, Diyala et Anbar). En ce qui concerne le soutien accordé à la restauration et à la documentation de milliers de manuscrits datant du XIVejusqu’au XIXe siècle, l’UNESCO a fourni en 2018, 2019 et 2022 une aide financière et technique pour la préservation de certains manuscrits et matériels d’une valeur historique inestimable. Les équipements de numérisation et de conservation ont ultérieurement été livrés et installés au Centre numérique des manuscrits orientaux d’Erbil,
  • Du 19 au 26 septembre 2022, l'UNESCO a financé les frais de voyage et d'hébergement liés à l'organisation de la formation, au Centre numérique, sur les « Techniques de restauration des parchemins » par deux experts du Matenadaran - Institut Machtots de recherches sur les manuscrits anciens en Arménie, pour examiner les manuscrits sur parchemin du centre et suivre les travaux pratiques sur des spécimens de papiers parcheminés choisis. Cette formation comprenait également une partie théorique sur l'utilisation de substances chimiques dans les travaux de restauration et une discussion sur les besoins du centre et la préparation de formations futures éventuelles,
  • L'esprit de Mossoul, c'est aussi le patrimoine vivant des communautés et une vie culturelle dynamique, allant du festival de musique traditionnelle aux bouquinistes de rue. L'UNESCO et ses partenaires se sont engagés dans un plan global pour restaurer la vie culturelle et les institutions culturelles. Cinéma, musique et art sont au cœur ️du travail de l'UNESCO à Mossoul. Pour soutenir la renaissance de la musique traditionnelle à Mossoul, l'UNESCO a lancé le programme « À l'écoute de l'Iraq ». Il a permis de former 24 musiciens issus de différentes communautés de Mossoul, conduisant à la création de quatre ensembles qui ont bénéficié de subventions pour des tournées musicales en Iraq,
  • En partenariat avec le Théâtre de Gand en Belgique, l'UNESCO a offert à 20 étudiants de l'Institut des Beaux-Arts de Mossoul des formations et une expérience pratique dans chacun des différentes fonctions qui définissent les aspects fondamentaux d'une production cinématographique : réalisateur, scénariste, monteur, acteur, décorateur, costumier, technicien du son et de la lumière et assistant de production. La formation a débouché sur la production de neuf courts métrages réalisés par les étudiants et sur la création d'un « laboratoire cinématographique » au sein de l'Institut des beaux-arts de Mossoul en avril 2022, devenant ainsi une éventuelle plateforme pour de futures expériences d'apprentissage dans le domaine du cinéma au sein de la ville de Mossoul.

L'UNESCO a officiellement ouvert en novembre 2022 un centre d'information communautaire dans la vieille ville, qui servira à organiser des événements, notamment des activités culturelles et des programmes éducatifs pour la communauté.

Activités entreprises par les Organisations consultatives

  • L’ICOMOS a activement contribué à la tenue d’ateliers en ligne pour le renforcement des capacités ayant trait à la rédaction de rapports sur l'état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril, la préparation de déclarations rétrospectives de la VUE et l'élaboration des DSOCR ;
  • L’ICOMOS a pris part à la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS à Assour (Qal'at Cherqat) en mars-avril 2022, puis dans la Ville archéologique de Samarra et à Hatra en juin 2023.

[1] La période de mise en œuvre du projet « Restauration et reconstruction essentielle de la mosquée AI-Nouri et son minaret AI-Hadba en tant qu'outil de promotion de la cohésion sociale et de la réconciliation communautaire » a été prolongée de 10 mois, jusqu'au 4 juillet 2024.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2023

L'État partie a fourni des informations sur l'état du bien, notamment sur les menaces auxquelles il a été confronté au cours des dernières années, comme les activités de terrassement, les empiètements, l'expansion urbaine et les conditions environnementales. Les informations fournies au sujet des récentes activités de terrassement et d'empiètement qui affectent plusieurs éléments archéologiques du bien sont alarmantes et pourraient avoir un impact sur les attributs qui soutiennent la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien. Les efforts de l'État partie pour mettre fin à ces activités sont reconnus ; cependant, des informations plus détaillées sur leur impact devraient être fournies.

Il est recommandé au Comité de prier instamment l'État partie de soumettre un rapport complet sur les dommages subis par le bien, ainsi qu'une documentation photographique de tous les monuments affectés, avec des informations détaillées sur les zones qui ont été impactées par les activités de terrassement et sur les empiètements, pour examen par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives. Ces informations sont nécessaires pour effectuer une évaluation complète de l'état de conservation du bien, et notamment des impacts éventuels sur sa VUE, comme étape essentielle pour la préparation du plan de conservation proposé, la priorité étant donnée à l'identification des travaux de stabilisation d'urgence indispensables et à l'établissement d'une feuille de route pour les actions de conservation et de gestion à plus long terme.

L'État partie a souligné l’importance d'effectuer des travaux de conservation urgents au palais d'Al-Baraka et à la mosquée Abu Dulaf. Comme cela a été demandé précédemment, les travaux d'assainissement et de réparation doivent être guidés par un plan de conservation global préparé en collaboration étroite avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives. Étant donné qu'aucun plan d'ensemble n'a encore été établi, les travaux de stabilisation et de conservation d'urgence doivent respecter le principe d’une intervention a minima et seulement dans les cas critiques qui comportent un risque d’augmentation rapide des dommages et/ou d'effondrement.

De plus, l'État partie a signalé que la Grande Mosquée de Samarra et le Palais califal ont été retenus comme monuments prioritaires pour la restauration et la réhabilitation. Les activités envisagées comprennent la construction d'une salle d’accueil pour les touristes et l'achèvement des travaux de restauration. L'État partie a également fait part de la construction éventuelle de deux écoles primaires dans la zone tampon du bien. L'État partie a fourni des informations sur ces projets et sur d'autres, qui ont fait l'objet de nombreuses études techniques de la part de l'ICOMOS, y compris également l’étude supplémentaire des réponses de l'État partie aux études techniques initiales.

L'étude technique de l'ICOMOS sur les travaux effectués dans la Grande Mosquée, le Palais califal, Al Hir et Bab al-‘Amma, a conclu que les travaux dépassaient le cadre de la maintenance, qu'ils avaient potentiellement endommagé des attributs significatifs du bien, comme des caractéristiques archéologiques, et qu'ils devaient être interrompus en vue de planifier de futures mesures de conservation. Il convient d’engager l'atténuation de tout impact dû aux travaux antérieurs et d’élaborer une feuille de route pour les interventions à venir. Concernant le projet de reconstruction de la Grande Mosquée, l’ICOMOS considère qu’une analyse approfondie du site, ainsi que des informations plus détaillées sur les interventions précédentes, étayées par une nouvelle analyse minutieuse des travaux antérieurs sont nécessaires afin de déterminer le degré d’atteinte à l’authenticité et à l’intégrité. Cette compréhension fondamentale est essentielle pour guider les actions d'atténuation et de conservation à venir, ainsi que l'élaboration d'un plan de conservation des monuments du bien. S’agissant des bâtiments scolaires envisagés, l'ICOMOS a conseillé qu’une documentation et des informations complètes soient soumises pour examen. Il convient de demander à l'État partie de suivre les conclusions des études techniques des projets susmentionnés.

Les efforts de l'État partie pour tenir le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives informés des projets prévus et en cours sont reconnus, mais il est recommandé au Comité d’encourager l'État partie à soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour évaluation par les Organisations consultatives, des informations complètes et détaillées sur tous ces projets avant de prendre toute décision difficilement réversible, conformément au paragraphe 172 des Orientations. Pour les grands projets, ces informations doivent comprendre des évaluations d'impact sur le patrimoine, préparées conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial.

Une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS s’est rendue sur le bien en juin 2023, permettant une évaluation globale de l’état de conservation du bien. L’État partie doit être encouragé à poursuivre l’élaboration d’un plan de conservation complet, de définir des mesures correctives et de préparer un État de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSCOR).

30.    Décision générale sur les biens du patrimoine mondial de l’Iraq

Analyse et conclusions du Centre du patrimoine mondial, de l’ICOMOS et de l’ICCROM

La situation de conflit en Iraq, entre 2014 et 2017, a directement affecté ses trois biens sur la Liste du patrimoine mondial en péril et, à des degrés divers, quelques-uns des sites inclus dans sa Liste indicative. Qui plus est, des fouilles illégales et des actes de pillage de sites archéologiques ont causé de lourdes pertes et des dommages irréversibles – bien que la restitution des biens culturels du pays se soit accélérée ces dernières années, notamment avec le retour de la ‘tablette de Gilgamesh’ restituée à l’Iraq en septembre 2021.

Avec la libération de parties importantes de son territoire en 2017, l’Iraq s’est confronté aux enjeux du relèvement tout en traversant une crise humanitaire sans précédent. C'était particulièrement évident dans la Vieille ville de Mossoul où l’UNESCO est aujourd’hui engagée dans le cadre de son initiative phare « Faire revivre l'esprit de Mossoul ».

L’État partie a fourni des informations récentes sur l'état de conservation d’Assour (Qal'at Cherqat), la Ville archéologique de Samarra et Hatra, et a souligné les efforts qu’il a déployés pour assurer la protection et la conservation de ces biens, y compris l'identification des travaux de stabilisation à exécuter de toute urgence. D’autre part, les évaluations détaillées n’ont pas été fournies, alors qu’elles sont indispensables pour avoir une idée des travaux de réparation et de restauration requis et renseigner la préparation de plans de conservation complets et l’élaboration de DSOCR pour ces biens. De plus, les travaux de réfection et de réparation devraient s’appuyer sur des plans complets de conservation élaborés en étroite consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, qui devraient comprendre une évaluation de tous les risques potentiels, notamment ceux liés, entre autres, à la dégradation naturelle, aux risques d’inondations et à l’empiètement.

Il est donc recommandé que le Comité réitère sa demande à l'État partie de soumettre une documentation détaillée et une évaluation de l’état des biens du patrimoine mondial, et d’entreprendre les travaux de protection et de stabilisation urgents uniquement en cas d’effondrement ou de nouveaux dégâts imminents, conformément au principe d’intervention minimale. Les informations requises comprennent des relevés photographiques systématiques, des dessins, des graphiques, des données quantitatives, ainsi que l’identification des risques potentiels.

Il est également recommandé que le Comité rappelle à l'État partie d’informer, par l’intermédiaire du Centre du patrimoine mondial, de tout futur projet de restauration majeure ou nouvelle construction ou autres projets susceptibles de porter atteinte à la VUE des biens du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, avant toute prise de décision qui serait difficilement réversible.

Enfin, il est recommandé que le Comité réitère son appel aux États parties afin qu’ils coopèrent à la lutte contre le trafic illicite de biens culturels en provenance de l’Iraq et contribuent à la sauvegarde de son patrimoine culturel.

Décisions adoptées par le Comité en 2023
45 COM 7A.29
Ville archéologique de Samarra (Iraq) (C 276rev)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7A.Add.2,
  2. Rappelant les décisions 44 COM 7A.8 et 44 COM 7A.9, adoptées à sa 44esession élargie (Fuzhou/en ligne 2021),
  3. Prenant en compte la décision 45 COM 7A.30 sur les biens du patrimoine mondial de l'Iraq,
  4. Prend note des informations fournies par l'État partie et de ses efforts pour atténuer les menaces qui pèsent sur le bien, mais réitère sa préoccupation liée à l'absence d'informations complètes et détaillées sur l'état de conservation du bien ;
  5. Exprime sa grande préoccupation quant à la condition du bien, aux dommages récents et à son état de détérioration, liés aux impacts de l'empiètement, de l'expansion urbaine et des activités de terrassement, outre la détérioration naturelle et les intempéries ;
  6. Prie instamment l'État partie de soumettre un rapport complet sur les dommages subis par le bien, ainsi qu'une documentation photographique de tous les monuments affectés, y compris un rapport détaillé sur les zones terrassées et les empiètements, pour examen par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ;
  7. Réitère sa demande à l'État partie que les interventions soient entreprises dans le cadre de l'évaluation globale des dommages et des risques et qu'un plan de conservation complet soit préparé en collaboration étroite avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, et qu'entre-temps les travaux de stabilisation et de conservation d'urgence adhèrent au principe d'une intervention a minima et seulement dans les cas critiques qui comportent un risque d’augmentation rapide des dommages et d'effondrement, et demande à l'État partie de poursuivre conformément aux études techniques effectuées pour les travaux réalisés dans la Grande Mosquée, le Palais califal, Al Hir et Bab al-‘Amma, le projet de reconstruction proposé pour la Grande Mosquée et la construction éventuelle de deux écoles primaires dans la zone tampon du bien;
  8. Demande également à l'État partie de continuer de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour évaluation par les Organisations consultatives, des informations détaillées sur tous les travaux futurs qui pourraient avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle du bien, notamment des évaluations d'impact sur le patrimoine préparées conformément au nouveau Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial pour tous les grands projets, et de le faire avant de prendre des décisions sur lesquelles il sera difficile de revenir, et de s'abstenir d'entreprendre la restauration ou la reconstruction de monuments avant d'avoir effectué des analyses et des études détaillées et d'avoir reçu les résultats de l'évaluation qui s'ensuivra par les Organisations consultatives ;
  9. Prend note de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS qui s’est rendue sur le bien en juin 2023, et prie instamment l’État partie de mettre en œuvre ses recommandations et de poursuivre le développement d'un plan de conservation global, l'identification de mesures correctives et l'élaboration d'un État de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSCOR) ;
  10. Réitère son appel à tous les États parties pour qu'ils coopèrent dans la lutte contre le trafic illicite du patrimoine culturel provenant d'Iraq, conformément aux résolutions 2199 de février 2015, 2253 de décembre 2015 et 2347 de mars 2017 du Conseil de sécurité des Nations Unies ;
  11. Appelle de nouveau les États parties à soutenir les mesures de sauvegarde d'urgence, notamment par le biais du Fonds d'urgence pour le patrimoine de l'UNESCO ;
  12. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session ;
  13. Décide de maintenir Ville archéologique de Samarra (Iraq) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
45 COM 7A.30
Décision générale sur les biens du patrimoine mondial de l’Iraq

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7A.Add.2,
  2. Rappelant la décision 44 COM 7A.9, adoptée à sa 44esession élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
  3. Prend note des rapports fournis par l'État partie concernant l'état de conservation des biens sur la Liste du patrimoine mondial en péril et note avec satisfaction les efforts de l'État partie et de la communauté internationale pour traiter des problèmes de conservation ;
  4. Continue d’exprimer sa reconnaissance à la Directrice générale de l’UNESCO pour les progrès accomplis en faveur de la réhabilitation et de la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille ville de Mossoul et pour l’expertise et les ressources mobilisées jusqu’à présent dans le cadre de l’initiative phare de l’UNESCO « Faire revivre l'esprit de Mossoul », et exprime également sa gratitude aux donateurs pour leurs généreuses contributions à cet égard ;
  5. Réitère sa demande à l'État partie de fournir une évaluation aussi détaillée et exhaustive que possible de l’état des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril, en y joignant des relevés photographiques systématiques, des dessins, des graphiques, des données quantitatives et une identification des risques potentiels, afin de sauvegarder les biens endommagés conformément au principe d'intervention minimale, et de s’abstenir d’entreprendre des travaux de conservation et de restauration jusqu’à ce que les plans complets de conservation aient été établis, en étroite consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ;
  6. Rappelle à l'État partie la nécessité de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, les informations sur tous les futurs plans de restauration majeure ou de nouvelle construction ou autres projets qui pourraient affecter la valeur universelle exceptionnelle (VUE) des biens du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, avant toute prise de décision qui serait difficilement réversible ;
  7. Demande à l'État partie de mettre en œuvre les recommandations de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS 2022 à Assour (Qal'at Cherqat), comme souligné dans la décision 45 COM 7A.27 ;
  8. Réitère son appel à tous les États parties pour qu’ils coopèrent à la lutte contre le trafic illicite du patrimoine culturel provenant d’Iraq conformément aux résolutions 2199 de février 2015, 2253 de décembre 2015 et 2347 de mars 2017 du Conseil de sécurité des Nations Unies ;
  9. Continue d’en appeler à tous les États parties pour qu’ils procurent un appui technique et financier dans le cadre des efforts de sauvegarde du patrimoine mondial de l’Iraq et des autres sites du patrimoine culturel, notamment à travers l’initiative « Faire revivre l'esprit de Mossoul », afin de mettre en œuvre des mesures à court, moyen et long terme ;
  10. Demande également au Centre du patrimoine mondial de présenter à sa 46e session un rapport sur les activités relatives au patrimoine culturel entreprises dans le cadre de l’initiative « Faire revivre l'esprit de Mossoul » ;
  11. Demande en outre à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2024, un rapport actualisé sur l'état de conservation des biens et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés.
Projet de décision : 45 COM 7A.29

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7A.Add.2,
  2. Rappelant les décisions 44 COM 7A.8 et 44 COM 7A.9, adoptées à sa 44e session élargie (Fuzhou/en ligne 2021),
  3. Prenant en compte la décision 45 COM 7A.30 sur les biens du patrimoine mondial de l'Iraq,
  4. Prend note des informations fournies par l'État partie et de ses efforts pour atténuer les menaces qui pèsent sur le bien, mais réitère sa préoccupation liée à l'absence d'informations complètes et détaillées sur l'état de conservation du bien ;
  5. Exprime sa grande préoccupation quant à la condition du bien, aux dommages récents et à son état de détérioration, liés aux impacts de l'empiètement, de l'expansion urbaine et des activités de terrassement, outre la détérioration naturelle et les intempéries ;
  6. Prie instamment l'État partie de soumettre un rapport complet sur les dommages subis par le bien, ainsi qu'une documentation photographique de tous les monuments affectés, y compris un rapport détaillé sur les zones terrassées et les empiètements, pour examen par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ;
  7. Réitère sa demande à l'État partie que les interventions soient entreprises dans le cadre de l'évaluation globale des dommages et des risques et qu'un plan de conservation complet soit préparé en collaboration étroite avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, et qu'entre-temps les travaux de stabilisation et de conservation d'urgence adhèrent au principe d'une intervention a minima et seulement dans les cas critiques qui comportent un risque d’augmentation rapide des dommages et d'effondrement, et demande à l'État partie de poursuivre conformément aux études techniques effectuées pour les travaux réalisés dans la Grande Mosquée, le Palais califal, Al Hir et Bab al-‘Amma, le projet de reconstruction proposé pour la Grande Mosquée et la construction éventuelle de deux écoles primaires dans la zone tampon du bien;
  8. Demande également à l'État partie de continuer de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour évaluation par les Organisations consultatives, des informations détaillées sur tous les travaux futurs qui pourraient avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle du bien, notamment des évaluations d'impact sur le patrimoine préparées conformément au nouveau Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial pour tous les grands projets, et de le faire avant de prendre des décisions sur lesquelles il sera difficile de revenir, et de s'abstenir d'entreprendre la restauration ou la reconstruction de monuments avant d'avoir effectué des analyses et des études détaillées et d'avoir reçu les résultats de l'évaluation qui s'ensuivra par les Organisations consultatives ;
  9. Prend note de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS qui s’est rendue sur le bien en juin 2023, et prie instamment l’État partie de mettre en œuvre ses recommandations et de poursuivre le développement d'un plan de conservation global, l'identification de mesures correctives et l'élaboration d'un État de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSCOR) ;
  10. Réitère son appel à tous les États parties pour qu'ils coopèrent dans la lutte contre le trafic illicite du patrimoine culturel provenant d'Iraq, conformément aux résolutions 2199 de février 2015, 2253 de décembre 2015 et 2347 de mars 2017 du Conseil de sécurité des Nations Unies ;
  11. Appelle de nouveau les États parties à soutenir les mesures de sauvegarde d'urgence, notamment par le biais du Fonds d'urgence pour le patrimoine de l'UNESCO ;
  12. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session ;
  13. Décide de maintenir Ville archéologique de Samarra (Iraq) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2023
Iraq
Date d'inscription : 2007
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iii)(iv)
Liste en péril (dates) : 2007-présent
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2022) .pdf
Proposé initialement pour examen en 2022
arrow_circle_right 45COM (2023)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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