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Casbah d'Alger

Algérie
Facteurs affectant le bien en 2021*
  • Activités de gestion
  • Erosion et envasement / dépôt
  • Modification du régime des sols
  • Perturbations du mode de vie et des systèmes de savoir traditionnels
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Perturbations du mode de vie et des systèmes de savoirs traditionnels
  • Erosion et envasement / dépôt
  • Érosion naturelle
  • Manque de coordination des actions
  • Absence dentretien des maisons dhabitation
  • Modification du régime des sols : Modification du plan d'utilisation des sols
  • Perte des techniques traditionnelles de conservation
  • Activités de gestion
  • Système de gestion/plan de gestion: Plan de sauvegarde non opérationnel
  • Occupation anarchique des sols
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2021

Montant total accordé au bien: 100.000 dollars EU pour une réunion internationale d’experts sur la sauvegarde de la Casbah d’Alger (Fonds-en-dépôt japonais)

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 5 (de 1993-2002)
Montant total approuvé : 92 600 dollars E.U.
2002 Mise en place d'un chantier-école de spécialisation aux ... (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
2000 Publication of "Croquis of the Old Algiers" (NOT ... (Approuvé)   5 000 dollars E.U.
1997 Training of 3 architects in safeguarding techniques for ... (Approuvé)   8 700 dollars E.U.
1995 Training of architects for the safeguarding plan of ... (Approuvé)   18 900 dollars E.U.
1993 Preparation of a safeguarding plan for Kasbah of Algiers (Approuvé)   10 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**

Septembre 2001 : mission d'experts du Centre du patrimoine mondial ; Septembre 2002: Mission du Centre du Patrimoine mondial pour l'évaluation de l'état de conservation. D'octobre 2003 à novembre 2004 : 3 missions du Centre du Patrimoine mondial dans le cadre des activités de formation et de renforcement des capacités. De novembre 2007 à novembre 2009 : sept missions du Centre du patrimoine mondial financées par l’État partie pour le plan de sauvegarde et la question du métro. Mai 2013: Mission de conseil ICOMOS pour les travaux d'aménagement et d'embellissement de la ville d'Alger. Juin 2015 : mission de conseil Centre du patrimoine mondial/ICOMOS

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

L’État partie a soumis un rapport détaillé sur l’état de conservation du bien le 14 décembre 2020 disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/565/documents/. Les progrès réalisés en terme de conservation sont présentés, comme suit :

  • L’État partie a répertorié, entre 2019 et 2020, 43 bâtiments dont l’état de dégradation est préoccupant. La cause de cette dégradation est attribuée principalement à l’absence d’entretien par les utilisateurs privés ;
  • Entre avril 2019 et juin 2020, plusieurs unités d’habitations se sont effondrées, avec dans certains cas des conséquences tragiques pour leurs occupants. Pour prévenir tout nouvel effondrement, une cartographie des risques a été établie et un protocole d’intervention prévoyant de sécuriser les bâtiments et unités d’habitation et leurs abords, ainsi que le relogement de leurs occupants a été mis en place. Par ailleurs, une opération d’expertise a été menée entre juin et juillet 2020 pour actualiser l’état de conservation des biens culturels immobiliers ;
  • Dans la cadre de la mise en œuvre du plan permanent de protection, de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé (PPSMVSS) de nombreuses opérations de restauration ont été lancées portant sur des biens culturels immobiliers publics et privés. Un programme d’études et de travaux de restauration a été engagé, ainsi que des opérations d’entretien, d’aménagement et d’embellissement. Enfin, des activités de sensibilisation menées à la fois par les autorités publiques et la société civile ont été réalisées ;
  • Il est à noter que depuis mars 2020, la pandémie de COVID-19 a fortement impacté l’avancement des activités prévues et l’achèvement de certains chantiers en cours ;
  • L’État partie fait état des progrès réalisés dans la mise en œuvre des recommandations de la « Réunion internationale d’experts sur la conservation et revitalisation de la Casbah d’Alger, site du patrimoine mondial » (janvier 2018) organisée par le Ministère de la Culture et le Centre du patrimoine mondial, notamment en ce qui concerne la mise en place d’une structure unique qui comprend toutes les institutions concernées, centralisant l’information et dotée d’un pouvoir décisionnel et d’une grande autonomie. Un Conseil interministériel, placé sous l’égide du Premier Ministère, s’est tenu le 8 décembre 2020 et a recommandé d’établir une stratégie de gestion opérationnelle du bien qui mettra l’accent sur le programme de réhabilitation et de sauvegarde, tout en impliquant la société civile ;
  • Selon des informations complémentaires reçues de l’État Partie, un rapport final est attendu dans les prochains mois sur l’opération de fouilles et d’analyses des découvertes archéologiques menée depuis 2013 par le groupement Conseil national de la Recherche Archéologique (CNRA)/Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) ;
  • Selon des informations complémentaires reçues de l’État Partie, l’Accord tripartite Wilaya d’Alger- région Ile-de-France et ateliers Jean-Nouvel de décembre 2018, concernant la revitalisation de la Casbah, n’est plus en vigueur.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

Le rapport soumis par l’État partie montre que celui-ci consent d’importants efforts pour améliorer l’état de conservation du bien. Néanmoins, la dégradation évolutive de bâtiments et unités d’habitation demeure préoccupante. L’absence d’entretien par les occupants réguliers, et les difficultés liées à l’identification des propriétaires privés, sont considérés comme les principales causes à cette situation. La sensibilisation, menée par les autorités, des usagers et occupants réguliers à l’entretien et la conservation de leurs habitations est accueillie favorablement, et l’État partie est encouragé à intensifier ses efforts en cours.

L’effondrement de plusieurs unités d’habitation, entre avril 2019 et juin 2020, avec dans certains cas des conséquences tragiques pour leurs occupants, impose une gestion diligente des risques. Les mesures prises par l’État partie pour sécuriser les bâtiments et leurs abords (cartographie des risques, protocole d’intervention, etc.) ainsi que le relogement de 912 familles sont appréciées. Toutefois, l’impact de ces mesures doit être surveillé et l’écueil d’un abandon contraint progressif du cœur de la Casbah par ses habitants d’origine, a été signalé.

Comme souligné par les recommandations de la « Réunion internationale d’experts sur la conservation et revitalisation de la Casbah d’Alger, site du patrimoine mondial » organisée par le Ministère de la Culture et le Centre du patrimoine mondial du 20 au 23 janvier 2018, la nécessité d’améliorer la gestion institutionnelle du bien, à travers une structure unique comprenant toutes les institutions concernées, centralisant l’information et dotée d’un pouvoir décisionnel, est considérée comme une solution durable pour la réhabilitation de son ensemble urbain et la revitalisation de son tissu socio-économique. Une gouvernance intersectorielle s’avère indispensable pour mettre fin à une fragmentation des compétences et des programmes qui entravent une sauvegarde et réhabilitation intégrée du bien.

La tenue d’un premier Conseil interministériel consacré au bien le 8 décembre 2020, est accueillie avec satisfaction. Il est recommandé que la stratégie de réhabilitation et de sauvegarde de la Casbah qui a été demandée lors de ce Conseil, s’appuie sur une approche socio-économique qui intègre la Recommandation de 2011 concernant le paysage urbain historique. La participation prévue de la société civile dans ce contexte est saluée et est considérée comme un impératif pour le succès de toute initiative de sauvegarde et conservation. En outre, l’État partie est invité à soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour évaluation, le projet de stratégie dès son établissement dans le cadre du mécanisme de suivi des recommandations de la Réunion, afin de soutenir les autorités algériennes sur le plan technique dans leurs efforts en cours.

Enfin, il convient de reconnaître la qualité du travail des différents acteurs (autorités publiques et société civile) engagés dans la conservation et la réhabilitation de la Casbah et ce, malgré les ralentissements dus à la pandémie de COVID-19. Les travaux d’aménagement et d’embellissement du centre historique, en particulier ceux concernant les voûtes de la place des Martyrs et du port d’Alger, qui reconnectent la Casbah à la ville et à la mer, sont également appréciés et favorisent une réintégration du bien dans son paysage urbain. Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives se tiennent à la disposition de l’État partie pour toute future demande d’évaluation d’impact patrimonial dans ce cadre.

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.123
Casbah d'Alger (Algérie) (C 565)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 43 COM 7B.40, adoptée à sa 43e session (Bakou, 2019),
  3. Prend note des efforts mis en œuvre par l’État partie pour améliorer la gestion et l’état de conservation du bien, et le félicite pour la qualité des travaux de conservation et de restauration menés et qui ont vu, pour certains, l’implication de la société civile ;
  4. Exprime néanmoins sa préoccupation quant aux récents effondrements d’habitations et la dégradation évolutive de quarante-trois bâtiments identifiés au sein du bien et prie instamment l’État partie de continuer à prendre les mesures nécessaires dans ce cadre en adoptant une approche inclusive et une gestion intégrée et coordonnée des interventions physiques et socio-économiques pour garantir le maintien d’un tissu social et économique sans lequel la Casbah pourrait à terme être « privée » de ses habitants et de ses fonctions urbaines ;
  5. Encourage dans ce sens l’État partie à prendre en compte la dimension sociale et économique de la sauvegarde du bien en accompagnant les opérations de restauration des bâtiments avec des mesures qui favorisent la réouverture des commerces et ateliers ou la création de nouvelles activités ;
  6. Invite l’État partie à partager avec le Centre du patrimoine mondial - dès son établissement - le rapport final relatif aux résultats de l’opération de fouilles et d’analyses archéologiques, menée depuis 2013 dans le cadre du projet de la station de métro de la Place des Martyrs, conduite à des fins de conciliation entre les impératifs du développement urbain et la nécessité de préserver la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
  7. Note avec satisfaction les efforts de l’État partie dans la mise en œuvre des recommandations de la réunion internationale d’experts sur la sauvegarde de la Casbah organisée en janvier 2018, et la mise en place d’un Conseil interministériel sous l’égide du Premier Ministère qui permettra de coordonner une planification multisectorielle du développement urbain qui intègre les questions de conservation du patrimoine, sa revitalisation socio-économique et assure que toute planification urbaine intègre la Casbah dans l’ensemble de la ville d’Alger ;
  8. Prend également note qu’une stratégie de réhabilitation et de sauvegarde du bien a été recommandée lors de la première réunion du Conseil Interministériel autour du bien et invite également l’État partie à prendre en compte l’approche centrée sur la Recommandation concernant le paysage urbain historique (2011), afin de définir un cadre global destiné à favoriser la mise en œuvre efficace du Plan permanent de protection, de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé (PPSMVSS) et la conduite de toutes les autres actions visant à améliorer l’état de conservation du bien ; et recommande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial et aux Organisations consultatives ladite stratégie dès son établissement – pour avis ;
  9. Rappelle à l’État partie la nécessité de le tenir informé de tout nouveau développement prévu sur le bien et de réaliser des évaluations d’impact sur le patrimoine avant d’entreprendre ou d’autoriser des restaurations importantes ou de nouvelles constructions qui pourraient modifier la VUE du bien, et ce, conformément au paragraphe 172 des Orientations,
  10. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e
Projet de décision : 44 COM 7B.123

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 43 COM 7B.40, adoptée à sa 43e session (Bakou, 2019),
  3. Prend note des efforts mis en œuvre par l’État partie pour améliorer la gestion et l’état de conservation du bien, et le félicite pour la qualité des travaux de conservation et de restauration menés et qui ont vu, pour certains, l’implication de la société civile ;
  4. Exprime néanmoins sa préoccupation quant aux récents effondrements d’habitations et la dégradation évolutive de quarante-trois bâtiments identifiés au sein du bien et prie instamment l’État partie de continuer à prendre les mesures nécessaires dans ce cadre en adoptant une approche inclusive et une gestion intégrée et coordonnée des interventions physiques et socio-économiques pour garantir le maintien d’un tissu social et économique sans lequel la Casbah pourrait à terme être « privée » de ses habitants et de ses fonctions urbaines ;
  5. Encourage dans ce sens l’État partie à prendre en compte la dimension sociale et économique de la sauvegarde du bien en accompagnant les opérations de restauration des bâtiments avec des mesures qui favorisent la réouverture des commerces et ateliers ou la création de nouvelles activités ;
  6. Invite l’État partie à partager avec le Centre du patrimoine mondial - dès son établissement - le rapport final relatif aux résultats de l’opération de fouilles et d’analyses archéologiques, menée depuis 2013 dans le cadre du projet de la station de métro de la Place des Martyrs, conduite à des fins de conciliation entre les impératifs du développement urbain et la nécessité de préserver la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
  7. Note avec satisfaction les efforts de l’État partie dans la mise en œuvre des recommandations de la réunion internationale d’experts sur la sauvegarde de la Casbah organisée en janvier 2018, et la mise en place d’un Conseil interministériel sous l’égide du Premier Ministère qui permettra de coordonner une planification multisectorielle du développement urbain qui intègre les questions de conservation du patrimoine, sa revitalisation socio-économique et assure que toute planification urbaine intègre la Casbah dans l’ensemble de la ville d’Alger ;
  8. Prend également note qu’une stratégie de réhabilitation et de sauvegarde du bien a été recommandée lors de la première réunion du Conseil Interministériel autour du bien et invite également l’État partie à prendre en compte l’approche centrée sur la Recommandation concernant le paysage urbain historique (2011), afin de définir un cadre global destiné à favoriser la mise en œuvre efficace du Plan permanent de protection, de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé (PPSMVSS) et la conduite de toutes les autres actions visant à améliorer l’état de conservation du bien ; et recommande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial et aux Organisations consultatives ladite stratégie dès son établissement – pour avis ;
  9. Rappelle à l’État partie la nécessité de le tenir informé de tout nouveau développement prévu sur le bien et de réaliser des évaluations d’impact sur le patrimoine avant d’entreprendre ou d’autoriser des restaurations importantes ou de nouvelles constructions qui pourraient modifier la VUE du bien, et ce, conformément au paragraphe 172 des Orientations,
  10. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session en 2023.
Année du rapport : 2021
Algérie
Date d'inscription : 1992
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(v)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2020) .pdf
arrow_circle_right 44COM (2021)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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