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Casbah d'Alger

Algérie
Facteurs affectant le bien en 2019*
  • Activités de gestion
  • Erosion et envasement / dépôt
  • Modification du régime des sols
  • Perturbations du mode de vie et des systèmes de savoir traditionnels
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Érosion naturelle
  • Absence d’entretien des maisons d’habitation
  • Perte des techniques traditionnelles de conservation
  • Occupation anarchique des sols
  • Plan de sauvegarde non opérationnel
  • Manque de coordination des actions
  • Perturbations du mode de vie et des systèmes de savoir traditionnels
  • Modification du plan d'utilisation des sols
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2019

Montant total accordé au bien: 100.000 dollars EU pour une réunion internationale d’experts sur la sauvegarde de la Casbah d’Alger (Fonds-en-dépôt japonais)

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2019
Demandes approuvées : 5 (de 1993-2002)
Montant total approuvé : 92 600 dollars E.U.
2002 Mise en place d'un chantier-école de spécialisation aux ... (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
2000 Publication of "Croquis of the Old Algiers" (NOT ... (Approuvé)   5 000 dollars E.U.
1997 Training of 3 architects in safeguarding techniques for ... (Approuvé)   8 700 dollars E.U.
1995 Training of architects for the safeguarding plan of ... (Approuvé)   18 900 dollars E.U.
1993 Preparation of a safeguarding plan for Kasbah of Algiers (Approuvé)   10 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2019**

Septembre 2001 : mission de suivi réactif du Centre du patrimoine mondial ; de novembre 2007 à novembre 2009 : six missions du Centre du patrimoine mondial financées par l’État partie pour le plan de sauvegarde et la question du métro ; juin 2015 : mission de conseil Centre du patrimoine mondial / ICOMOS

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2019

L’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien le 29 novembre 2018. Un résumé de ce rapport est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/565/documents. Les progrès réalisés sur un certain nombre de problèmes de conservation abordés par le Comité à ses sessions précédentes sont présentés dans ces rapports, comme suit :

  • La commission multisectorielle qui évalue régulièrement l’état des bâtis de la Casbah en collaboration avec l’Assemblée populaire Communale a ajouté vingt-quatre biens en état de dégradation au programme d’intervention prioritaire appelé « Plan d’attaque » ;
  • De nombreuses opérations de restauration ont été lancées, portant sur des biens culturels immobiliers relevant de la propriété publique et privée. De plus, un programme d’étude et de restauration de l’état des infrastructures de l’espace public a été engagé, ainsi que des opérations d’entretien, d’aménagement et d’embellissement, comprenant notamment le ravalement de façades et la suppression d’extensions illicites. Enfin, un nombre conséquent d’activités de sensibilisation ont été réalisées ;
  • Préalablement à la réunion internationale organisée du 20 au 23 janvier 2018, trois tables rondes préparatoires ont été organisées, abordant les aspects juridiques de la mise en œuvre du Plan Permanent de Protection, de Sauvegarde et de Mise en Valeur du Secteur Sauvegardé (PPSMVSS), la conservation intégrée de la Casbah et la participation de la société civile. La réunion internationale a mis l’accent sur la nécessité de mettre en place une entité de coordination entre les différents acteurs, de développer une vision stratégique pour une gestion, une conservation et un développement intégré et durable, et a proposé la réalisation de projets-pilote ;
  • Un certain nombre d’activités ont été engagées afin de mettre en œuvre les recommandations de la réunion, notamment la création d’un comité supplémentaire d’animation et de régénération urbaine pour la revivification des activités socio-économiques. De plus, des projets de jumelages sont en cours avec certaines villes (par exemple, La Havane) pour faciliter la mise en place de programmes dont ces villes ont l’expérience ;
  • Un accord de coopération a été signé entre la wilaya d’Alger et le Conseil régional d’Ile-de-France en mars 2018, qui contribuera à intégrer la Casbah dans le contexte plus large de développement de la ville d’Alger par le biais de certains projets structurants ;
  • L’opération de fouilles et d’analyse des découvertes archéologiques menée par le groupement Conseil national de la Recherche Archéologique (CNRA) / Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) a subi quelques retards, néanmoins les huit rapports préliminaires restant sont en cours d’élaboration. L’espace muséal de la station de métro de la Place des Martyrs a été inauguré.

Le 22 avril 2019, les media rapportent l’effondrement d’un bâtiment situé dans le périmètre de la place des Martyrs et la mort de cinq habitants occupants le bâtiment illégalement.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2019

Le rapport souligne les efforts fournis par l’État partie pour aborder la conservation du bien de manière intégrée et coordonnée, mais aussi la dégradation de nouveaux bâtiments au sein du bien, ce qui reste préoccupant.

Du 20 au 23 janvier 2018, une « Réunion internationale d’experts sur la conservation et revitalisation de la Casbah d’Alger, site du patrimoine mondial » organisée par le Ministère de la Culture et en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial, a réuni les acteurs clés de la conservation de la Casbah d’Alger, des experts internationaux, des représentants des institutions nationales, des experts algériens indépendants, ainsi que des associations et des habitants de la Casbah. S’appuyant sur la présentation d’études de cas internationales (Barcelone, Bari, El Qods, Istanbul, La Havane, Rio de Janeiro, Tunis et Turin) qui mettaient l’accent sur différents processus de conservation et de revitalisation de centres urbains historiques, les participants ont pu apporter des éléments de réponse aux problématiques majeures identifiées à la Casbah d’Alger, à savoir les questions de régime foncier de l’habitat, de cadre juridique, de conservation, d’intégration urbaine, d’implication des habitants et de revitalisation socio-économique.

Le Ministre de la Culture et le Wali d’Alger, qui ont présidé la réunion en présence des Ministres de l’Habitat, du Tourisme et de l’Environnement, se sont engagés à soutenir la mise en œuvre des recommandations de la réunion, disponibles à https://whc.unesco.org/fr/actualites/1805/. L’utilisation des budgets restant du projet de réunion internationale financé par le Fonds en dépôt japonais a permis la mise en œuvre d’une des recommandations concernant le cadre juridique de protection de la Casbah. Une étude juridique détaillée a ainsi permis de clarifier le cas des propriétés dans l’indivision, propriétés non revendiquées et le plafond d’aides de l’État pour la réhabilitation d’immeubles non classés de propriété privée afin de permettre aux parties prenantes d’intervenir en toute connaissance et respect du cadre légal. 

Il convient de reconnaître la qualité du travail entrepris jusqu’alors par les différents acteurs engagés dans la conservation de la Casbah et les capacités nationales de mener à bien sa sauvegarde, mais d’insister sur la nécessité d’améliorer le montage institutionnel pour permettre la création d’une structure chargée de la mise en œuvre du PPSMVSS, unique et représentative, dotée d’un pouvoir décisionnel et d’une autonomie d’action, et sur l’importance d’adopter une approche sociale et économique intégrée et participative pour la réussite de sa mise en œuvre, centrée sur la Recommandation concernant le paysage urbain historique adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO en 2011.

En décembre 2018, le Centre du patrimoine mondial a été informé de la signature d’un accord de partenariat entre la Wilaya d’Alger et les Ateliers Jean Nouvel concernant la revitalisation de la Casbah, et a été sollicité pour clarifier les prérogatives liées au statut du bien. Il est recommandé que le Comité rappelle à l’État partie la nécessité de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, tout nouveau projet prévu au sein du bien accompagné d’une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP), avec une section spécifique mettant l’accent sur l’impact potentiel du projet sur la valeur universelle exceptionnelle du bien, avant la mise en œuvre de travaux, et ce, conformément au paragraphe 172 des Orientations, et le tienne informé de tout nouveau développement sur le bien, notamment suite aux accords de partenariats conclus par la Wilaya d’Alger.

L’impact dramatique de l’effondrement d’un immeuble au sein du bien rappelle l’urgence de mettre en œuvre les recommandations formulées par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session (Cracovie, 2017) et d’adopter une approche intégrée pour la gestion et la conservation du bien.

Décisions adoptées par le Comité en 2019
43 COM 7B.40
Casbah d'Alger (Algérie) (C 565)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 41 COM 7B.73, adoptée à sa 41e session (Cracovie, 2017),
  3. Prend note des activités mises en œuvre par l’État partie pour améliorer la gestion et l’état de conservation du bien, mais exprime sa vive préoccupation quant à la dégradation avancée de vingt-quatre nouveaux bâtiments au sein du bien ;
  4. Félicite l’État partie pour les résultats de l’opération de fouilles préventives menée dans le cadre du projet de la station de métro de la Place des Martyrs, conduite à des fins de conciliation entre les impératifs du développement urbain et la nécessité de préserver la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et des activités muséales qui y ont été présentées ;
  5. Encourage l’État partie à rechercher des mécanismes et des opportunités permettant d’intégrer le plan de gestion au plan directeur de la ville afin d’aborder la gestion et la conservation du bien de manière intégrée et coordonnée, et selon l’approche centrée sur la Recommandation concernant le paysage urbain historique (2011), afin de définir un cadre global destiné à favoriser la mise en œuvre efficace du Plan permanent de protection, de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé (PPSMVSS) et la conduite de toutes les autres actions visant à améliorer l’état de conservation du bien ;
  6. Prend également note de la réunion internationale d’experts sur la sauvegarde de la Casbah organisée en janvier 2018, et invite vivement l’État partie à mettre en œuvre toutes les recommandations adoptées lors de cette réunion, et en particulier :
    1. Créer une structure unique qui comprend toutes les institutions concernées et dont les actions pourraient être définies par un comité directeur, qui centralise l’information et qui soit dotée d’un pouvoir décisionnel et d’une grande autonomie. Cela permettrait d’aborder une planification multisectorielle du développement urbain intégrant les questions de conservation du patrimoine, d’assurer que toute planification urbaine intègre la Casbah dans l’ensemble de la ville d’Alger et garantisse un dialogue entre les planificateurs, et d’étudier l’impact de ses projets sur la VUE du bien avant de les entreprendre,
    2. Encourager, favoriser et aider à la naissance de projets pouvant maintenir la VUE du bien tout en favorisant le développement économique et social, notamment par la création d’emplois et d’entreprises vouées à enrichir le tissu traditionnel, et ce afin de créer des agrégations croissantes diversifiées et inclusives,
    3. Assurer et améliorer l’intégration des universitaires, membres de la société civile, ouvriers spécialisés et autres acteurs jugés indispensables dans les actions de sauvegarde, avec un volet important accordé à la formation ;
  7. Rappelle à l’État partie la nécessité d’informer le Comité, par l’intermédiaire du Secrétariat, de son intention d’entreprendre ou d’autoriser des restaurations importantes ou de nouvelles constructions qui pourraient modifier la VUE du bien, avant que des décisions difficilement réversibles ne soient prises, et ce, conformément au paragraphe 172 des Orientations, et de le tenir informé de tout nouveau développement prévu sur le bien, accompagné d’une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP), notamment suite aux accords de partenariats conclus par la Wilaya d’Alger ;
  8. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2020, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, ainsi que le rapport final sur l’opération de fouilles préventives, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2021.
Projet de décision : 43 COM 7B.40

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 41 COM 7B.73, adoptée à sa 41esession (Cracovie, 2017),
  3. Prend note des activités mises en œuvre par l’État partie pour améliorer la gestion et l’état de conservation du bien, mais exprime sa vive préoccupation quant à la dégradation avancée de vingt-quatre nouveaux bâtiments au sein du bien ;
  4. Félicite l’État partie pour les résultats de l’opération de fouilles préventives menée dans le cadre du projet de la station de métro de la Place des Martyrs, conduite à des fins de conciliation entre les impératifs du développement urbain et la nécessité de préserver la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et des activités muséales qui y ont été présentées ;
  5. Encourage l’État partie à rechercher des mécanismes et des opportunités permettant d’intégrer le plan de gestion au plan directeur de la ville afin d’aborder la gestion et la conservation du bien de manière intégrée et coordonnée, et selon l’approche centrée sur la Recommandation concernant le paysage urbain historique (2011), afin de définir un cadre global destiné à favoriser la mise en œuvre efficace du Plan permanent de protection, de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé (PPSMVSS) et la conduite de toutes les autres actions visant à améliorer l’état de conservation du bien ;
  6. Prend également note de la réunion internationale d’experts sur la sauvegarde de la Casbah organisée en janvier 2018, et invite vivement l’État partie à mettre en œuvre toutes les recommandations adoptées lors de cette réunion, et en particulier :
    1. Créer une structure unique qui comprend toutes les institutions concernées et dont les actions pourraient être définies par un comité directeur, qui centralise l’information et qui soit dotée d’un pouvoir décisionnel et d’une grande autonomie. Cela permettrait d’aborder une planification multisectorielle du développement urbain intégrant les questions de conservation du patrimoine, d’assurer que toute planification urbaine intègre la Casbah dans l’ensemble de la ville d’Alger et garantisse un dialogue entre les planificateurs, et d’étudier l’impact de ses projets sur la VUE du bien avant de les entreprendre,
    2. Encourager, favoriser et aider à la naissance de projets pouvant maintenir la VUE du bien tout en favorisant le développement économique et social, notamment par la création d’emplois et d’entreprises vouées à enrichir le tissu traditionnel, et ce afin de créer des agrégations croissantes diversifiées et inclusives,
    3. Assurer et améliorer l’intégration des universitaires, membres de la société civile, ouvriers spécialisés et autres acteurs jugés indispensables dans les actions de sauvegarde, avec un volet important accordé à la formation ;
  7. Rappelle à l’État partie la nécessité d’informer le Comité, par l’intermédiaire du Secrétariat, de son intention d’entreprendre ou d’autoriser des restaurations importantes ou de nouvelles constructions qui pourraient modifier la VUE du bien, avant que des décisions difficilement réversibles ne soient prises, et ce, conformément au paragraphe 172 des Orientations, et de le tenir informé de tout nouveau développement prévu sur le bien, accompagné d’une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP), notamment suite aux accords de partenariats conclus par la Wilaya d’Alger ;
  8. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2020, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, ainsi que le rapport final sur l’opération de fouilles préventives, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2021.
Année du rapport : 2019
Algérie
Date d'inscription : 1992
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(v)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2018) .pdf
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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