Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

i
ii
iii
iv
v
vi
vii
viii
ix
x

Parc national de Lorentz

Indonésie
Facteurs affectant le bien en 2021*
  • Activités illégales
  • Autres modifications du climat
  • Exploitation minière
  • Infrastructures de transport de surface
  • Pêche/collecte de ressources aquatiques
  • Ressources financières
  • Ressources humaines
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Exploitation minière
  • Ressources humaines (problèmes de sécurité)
  • Infrastructures de transport de surface (menaces de développement)
  • Pêche/collecte de ressources aquatiques (exploitation des ressources marines)
  • Systèmes/plans de gestion (absence d’agence de coordination ; absence de plan de gestion stratégique finalisé ; absence de bornage du périmètre du parc)
  • Ressources financières (financement insuffisant)
  • Autres effets du changement climatique (dépérissement de Nothofagus)
  • Activités illégales
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 2 (de 1996-2001)
Montant total approuvé : 41 400 dollars E.U.
2001 Strategic Planning for the Conservation and Effective ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
1996 Nomination file for Lorentz National Reserve (Approuvé)   11 400 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**

Janvier 2004 : mission de l'UICN ; mars-avril 2008 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN de suivi réactif ; janvier-février 2011 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN  de suivi réactif; mars 2014 : mission UICN de suivi réactif

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

L’État partie a soumis un rapport sur l'état de conservation du bien le 6 mars 2020, qui est disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/955/documents et rend compte de ce qui suit :

  • Les patrouilles utilisant l’Outil spatial de suivi et d’établissement de rapports (« Spatial Monitoring et Reporting Tool » - SMART) se poursuivent dans les basses terres du bien. Au moment d’établir le rapport, une activité de formation supplémentaire du SMART était en cours grâce à un projet financé par l’Agence américaine pour le développement international (USAID) ;
  • Un plan d’action d’atténuation de la route Habema-Kenyam a été préparé et sa mise en œuvre a commencé en 2017, mais il est maintenant interrompu pour des questions de sécurité dans la région ;
  • Le suivi du dépérissement de Nothofagus le long de la route Habema-Kenyam en 2019 n’a révélé aucune corrélation entre la prévalence d’une maladie fongique et la distance jusqu’à la route, mais des analyses plus poussées sont en cours sur les paramètres supplémentaires. Par ailleurs, les sondages ont montré que des attaques de coléoptères rongeurs de bois ont pu contribuer à faire mourir des arbres Nothofagus infectés tandis que certains autres ont disparu dans des feux de forêt pendant la saison sèche ;
  • Une description des huit zones de gestion a été présentée selon le nouveau plan de zonage, accompagnée du document de zonage de 2018 en indonésien. La « zone centrale » du parc national, qui représente 35% du site, est décrite comme porteuse de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, tandis que la « zone de nature sauvage » (36%) entoure cette « zone centrale » et la protège contre les menaces extérieures situées dans les autres zones ;
  • La route Trans-Papua qui traverse le bien sur 190 km a été intégrée dans la « zone spéciale » (1,9%). Les terres situées le long de la route Trans-Papua, y compris le tronçon Wamena-Habema-Kenyam, ont été incluses dans la « zone de réhabilitation » (0,5%) avec les autres secteurs endommagés par la pratique de cultures et de coupes de bois illégales, ainsi que le dépérissement du Nothofagus, autant de facteurs considérés comme ayant un impact significatif sur la VUE du bien ;
  • La mission de suivi réactif de l’UICN n’a pas pu être invitée en raison des élections régionales et nationales qui ont été suivies de problèmes sécuritaires sur l'île.

Le Centre du patrimoine mondial a envoyé une lettre à l’État partie le 18 décembre 2018, lui demandant d’apporter une clarification sur le projet de « route Trans-Papua » au regard des menaces potentielles pour la VUE du bien, et notamment sur son intégrité. Quelques éléments d’information sur la route Trans-Papua ont été communiqués dans son rapport, mais aucune réponse de l’État partie n’est encore parvenue au moment de rédiger le présent rapport.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

Il est regrettable que l’État partie n’ait pas pu inviter la mission UICN de suivi réactif sur le bien, qui est attendue depuis 2017.

Les mêmes problèmes sécuritaires sur l'île ont également interrompu la mise en œuvre des mesures d'atténuation de la route Habema-Kenyam, ce qui est fort inquiétant. En rappelant que la route a été construite et ouverte au public malgré les craintes émises par le Comité quant à son impact potentiel important sur la VUE du bien, la mise en œuvre de mesures d'atténuation appropriées est primordiale pour protéger l’écosystème alpin fragile du bien. Les détails sur les mesures d'atténuation qui ont été prises et sont envisagées devraient être soumis au Centre du patrimoine mondial, et il conviendra d’en reprendre l’application dès que les conditions de sécurité le permettront. Il faut également rappeler que le Comité a d’ores et déjà demandé à l’État partie de revoir l’efficacité du Plan de gestion environnementale de la route afin d’en prévenir et d’en atténuer les effets sur la VUE (Décision 41 COM 7B.29), car le mode de gestion de ces impacts n’est pas clairement défini.

Il est également préoccupant que le rapport de l’État partie indique maintenant que la route Habema-Kenyam fait partie de la « route Trans-Papua ». Il est regrettable que l’État partie n’ait apporté aucune nouvelle clarification concernant ce projet, comme demandé par le Centre du patrimoine mondial en décembre 2018, et il est extrêmement inquiétant que 190 km de la route traversant le bien ont déjà été construits. Il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de soumettre des renseignements détaillés sur le projet.

Une mission est donc requise de toute urgence afin de mesurer les incidences potentielles des aménagements routiers dans le parc national et de déterminer si les mesures d'atténuation en cours suffisent à protéger la VUE du bien.

Le zonage dans le périmètre du bien est préoccupant, car il permet le développement d’activités qui risquent d’avoir un impact potentiel sur la VUE du bien et qui ne devraient pas être permises. En particulier, les activités autorisées dans la zone d’utilisation spéciale sont d’autant plus préoccupantes qu’elles représentent un large éventail de possibilités, y compris des voies de circulation, des cultures et la construction d’un aéroport. Ces activités devraient être encouragées en dehors des limites du bien, car elles risquent d’être préjudiciables pour la VUE. Par ailleurs, la description selon laquelle la « zone de nature sauvage » servirait de zone tampon entre la zone dite « centrale » et les autres zones à l’intérieur du bien ne répond pas à la nécessité d’assurer la protection de la VUE du bien dans sa totalité. Une zone tampon devrait entourer l‘ensemble du bien de manière à ce qu’il soit entièrement protégé contre les menaces extérieures à son périmètre. La ‘zone d’utilisation’ se réduit maintenant à 0,4% du bien, axée en majeure partie sur le développement touristique, mais toute proposition d’aménagement nécessitera une étude d’impact par rapport à la VUE, réalisée conformément à la Note de conseil de l'UICN sur le patrimoine mondial : l'évaluation environnementale. Ces évaluations devraient être soumises au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, avant de prendre toute décision difficilement réversible.

La recours continu aux patrouilles SMART et les résultats préliminaires de l’étude sur l’arbre Nothofagus sont jugés satisfaisants. Il est recommandé de demander à l’État partie de continuer les patrouilles et de soumettre les résultats complets de l’étude sur le Nothofagus au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN lorsqu’ils seront disponibles. Compte tenu du fait que les feux de forêt sont aussi une cause de la disparition du Nothofagus, il est important que la gestion des incendies, y compris les aspects liés au changement climatique, soient traités dans le plan de gestion du bien.

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.94
Parc national de Lorentz (Indonésie) (N 955)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Rappelant les Décisions 41 COM 7B.29 et 43 COM 7B.9, adoptées à ses 41e (Cracovie, 2017) et 43e (Bakou, 2019) sessions respectivement,
  3. Réitère sa préoccupation quant aux impacts potentiels de la route Habema-Kenyam et exprime également son inquiétude quant au fait que le rapport de l’État partie indique que cette route fait partie du projet de la « route Trans-Papua » et que la mise en œuvre des mesures d’atténuation de la route Habema-Kenyam a été interrompue, tandis que la route reste ouverte au public ;
  4. Prie instamment l’État partie de :
    1. soumettre au Centre du patrimoine mondial le détail des mesures d'atténuation qui ont été prises et qui sont envisagées pour la route Habema-Kenyam,
    2. fermer la route à l’usage public jusqu’à ce que les mesures d'atténuation soient pleinement mises en œuvre,
    3. donner des éclaircissements au Centre du patrimoine mondial sur la « route Trans-Papua » et ses effets potentiels sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, notamment sur son intégrité, y compris une carte détaillée, un exemplaire de l'évaluation d'impact environnemental (EIE), ainsi que les mesures d’atténuation prévues, à titre prioritaire et avant d’entamer les moindres autres travaux ;
  5. Exprime sa préoccupation concernant le nouveau plan de zonage du bien, qui prévoit une zone d’utilisation spéciale où seront autorisées toutes sortes d’activités, y compris des routes, des cultures et la construction d’un aéroport, et rappelle à l’État partie que les activités dans n’importe quelle zone à l’intérieur du bien qui seraient préjudiciables pour sa VUE doivent faire l’objet d’une EIE, menée conformément à Note de conseil de l'UICN sur le patrimoine mondial : l'évaluation environnementale et soumise au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN avant de prendre toute décision qui serait difficilement réversible, conformément au paragraphe 172 des Orientations ;
  6. Prend note des conclusions préliminaires de l’étude sur l’arbre Nothofagus le long de la route Habema-Kenyam et demande à l’État partie d’en soumettre les résultats complets quand ils seront disponibles ;
  7. Demande également à l’État partie de veiller à ce que la gestion des incendies, y compris les aspects relatifs au changement climatique, soit intégrée dans le plan de gestion du bien, afin d’éviter le dépérissement du Nothofagus lié aux incendies ;
  8. Note avec satisfaction les activités des patrouille mises en place à l’intérieur du bien et encourage l’État partie à poursuivre ces efforts ;
  9. Regrette que la mission UICN de suivi réactif sur le bien n’ait pas encore pu être invitée pour des raisons de sécurité et réitère sa demande à l’État partie d’inviter dès que possible cette mission à juger de l'état de conservation du bien, avant la prochaine session du Comité, en particulier l'état des projets routiers à l’intérieur du bien, leurs incidences sur la VUE et l’efficacité du nouveau zonage du bien afin de garantir la conservation à long terme de la VUE du bien ;
  10. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e
Projet de décision : 44 COM 7B.94

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Rappelant les Décisions 41 COM 7B.29 et 43 COM 7B.9, adoptées à ses 41e (Cracovie, 2017) et 43e (Bakou, 2019) sessions respectivement,
  3. Réitère sa préoccupation quant aux impacts potentiels de la route Habema-Kenyam et exprime également son inquiétude quant au fait que le rapport de l’État partie indique que cette route fait partie du projet de la « route Trans-Papua » et que la mise en œuvre des mesures d’atténuation de la route Habema-Kenyam a été interrompue, tandis que la route reste ouverte au public ;
  4. Prie instamment l’État partie de :
    1. Soumettre au Centre du patrimoine mondial le détail des mesures d'atténuation qui ont été prises et qui sont envisagées pour la route Habema-Kenyam,
    2. Fermer la route à l’usage public jusqu’à ce que les mesures d'atténuation soient pleinement mises en œuvre,
    3. Donner des éclaircissements au Centre du patrimoine mondial sur la « route Trans-Papua » et ses effets potentiels sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, notamment sur son intégrité, y compris une carte détaillée, un exemplaire de l'évaluation d'impact environnemental (EIE), ainsi que les mesures d’atténuation prévues, à titre prioritaire et avant d’entamer les moindres autres travaux ;
  5. Exprime sa préoccupation concernant le nouveau plan de zonage du bien, qui prévoit une zone d’utilisation spéciale où seront autorisées toutes sortes d’activités, y compris des routes, des cultures et la construction d’un aéroport, et rappelle à l’État partie que les activités dans n’importe quelle zone à l’intérieur du bien qui seraient préjudiciables pour sa VUE doivent faire l’objet d’une EIE, menée conformément à Note de conseil de l'UICN sur le patrimoine mondial : l'évaluation environnementale et soumise au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN avant de prendre toute décision qui serait difficilement réversible, conformément au paragraphe 172 des Orientations ;
  6. Prend note des conclusions préliminaires de l’étude sur l’arbre Nothofagus le long de la route Habema-Kenyam et demande à l’État partie d’en soumettre les résultats complets quand ils seront disponibles ;
  7. Demande également à l’État partie de veiller à ce que la gestion des incendies, y compris les aspects relatifs au changement climatique, soit intégrée dans le plan de gestion du bien, afin d’éviter le dépérissement du Nothofagus lié aux incendies ;
  8. Note avec satisfaction les activités des patrouille mises en place à l’intérieur du bien et encourage l’État partie à poursuivre ces efforts ;
  9. Regrette que la mission UICN de suivi réactif sur le bien n’ait pas encore pu être invitée pour des raisons de sécurité et réitère sa demande à l’État partie d’inviter dès que possible cette mission à juger de l'état de conservation du bien, avant la prochaine session du Comité, en particulier l'état des projets routiers à l’intérieur du bien, leurs incidences sur la VUE et l’efficacité du nouveau zonage du bien afin de garantir la conservation à long terme de la VUE du bien ;
  10. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022.
Année du rapport : 2021
Indonésie
Date d'inscription : 1999
Catégorie : Naturel
Critères : (viii)(ix)(x)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2020) .pdf
Proposé initialement pour examen en 2020
arrow_circle_right 44COM (2021)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


top