Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

i
ii
iii
iv
v
vi
vii
viii
ix
x

Forêt sacrée d’Osun-Oshogbo

Nigéria
Facteurs affectant le bien en 2021*
  • Habitat
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Incendies (d’origine naturelle)
  • Infrastructures de transport de surface
  • Pollution des eaux de surface
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
  • Autres menaces :

    Fragilité des qualités spirituelles, symboliques et rituelles de la forêt face au nombre croissant de visiteurs

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Développement urbain à proximité du bien
  • Construction d’une route autour du bien
  • Pollution de la rivière Osun
  • Feux de brousse au sein du bien
  • Effets préjudiciables de la commercialisation du festival annuel
  • Fragilité des qualités spirituelles, symboliques et rituelles de la forêt face au nombre croissant de visiteurs et à l’absence de plan de gestion du tourisme
  • Route traversant la forêt non retracée
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2021

En 2020, 50 000 dollars EU de l’UNESCO / Fonds-en-dépôt néerlandais pour l’élaboration d’une méthodologie de conservation, la formation, la documentation numérique et la révision du plan de gestion et de conservation

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 1 (de 1999-1999)
Montant total approuvé : 10 000 dollars E.U.
1999 Preparation of 2 nomination files: Ekhor (Benin) & Osun ... (Approuvé)   10 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**

Octobre 2015 : mission de suivi réactif ICOMOS

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

Le 29 janvier 2020, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/1118/documents. L’État partie a rendu compte des progrès accomplis pour répondre aux préoccupations du Comité et à l’absence de mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi réactif de l’ICOMOS de 2015 comme suit :

  • Des progrès ont été faits entre 2016 et 2019 en matière de restauration et conservation des sculptures par le mouvement du Nouvel Art sacré et l’Adunni Olorisha Trust en collaboration avec la Commission nationale pour les musées et monuments ;
  • Le ciment est toujours utilisé pour restaurer les sculptures, les plus grandes avec un cœur de terre, puisque considéré conforme aux méthodes de construction originales ;
  • Les fonds pour la conservation sont diversement alloués par la Commission nationale pour les musées et monuments, quoique de manière non régulière, par le gouvernement de l’État d’Osun et par l’Adunni Olorisha Trust, une ONG indépendante ;
  • La documentation numérique de toutes les sculptures a été organisée en octobre 2019 par l’Adunni Olorisha Trust et mise en œuvre par CYARK ; des relevés photographiques des sculptures ont également été entrepris comme aide à la restauration ;
  • Le gouvernement d’État a convenu de procéder à des prélèvements réguliers des eaux polluées de la rivière Osun et a lancé une campagne visant à essayer de mettre un terme aux déversements illégaux en amont du bien ;
  • Le plan de gestion 2014-2019 est en cours de révision et un plan 2020-2024 sera élaboré ;
  • Le village d’artistes a été construit dans la zone tampon plutôt qu’au sein du bien ;
  • Aucun progrès n’a été accompli concernant le détournement de la route pour la retirer du bien, mais ce projet est toujours une priorité pour le gouvernement d’État.

Aucun détail n’a été donné sur le travail de régénération de la forêt sacrée ni sur la manière dont les revenus du festival, ou une partie du soutien financier qu’il reçoit, peuvent être alloués aux travaux de conservation.

Conformément aux recommandations du Comité, l’État partie a invité une mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICCROM/ICOMOS sur le bien pour évaluer les enjeux de conservation et la gestion globale et durable du bien, et déterminer si les menaces auxquelles le bien est confronté pourraient justifier, conformément au paragraphe 179 des Orientations, une inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril ; toutefois la mission, programmée du 9 au 13 mars 2020, n’a pu avoir lieu en raison des restrictions de voyage liées à la pandémie de Covid-19 et sera reprogrammée dès que les circonstances le permettront.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

Le Centre du patrimoine mondial, l’ICOMOS et l’ICCROM reconnaissent les progrès soulignés par l’État partie concernant le financement et la restauration des sculptures et leur documentation.

Le projet de documentation numérique, qui semble avoir été un projet pilote, fournira des informations utiles et peut être utilisé pour les festivals à venir afin de mieux faire connaître les sculptures. Il n’a pas clairement été précisé quelles parties du bien ont été couvertes mais il s’avère nécessaire de poursuivre ce travail. Il est noté avec appréciation que de nouveaux financements pourraient être obtenus à cette fin du Fonds-en-dépôt néerlandais.

Il demeure inquiétant que la restauration des sculptures implique toujours l’utilisation de ciment. Bien qu’il ait été le matériau original utilisé, il est sensible aux craquelures et infiltrations d’eau dans les conditions climatiques chaudes et humides qui prévalent sur le bien. Comme la mission de 2015 l’a recommandé, des matériaux de remplacement doivent être trouvés pour apporter une solution à plus long terme et éviter la reconstruction totale des sculptures toutes les générations. Un matériau plus souple est nécessaire. Il est urgent de régler ce problème et il est vraiment dommage que des travaux aient été entrepris depuis 2015 sans que les conseils nécessaires n’aient été pris.

Conserver le grand nombre de sanctuaires, sculptures et œuvres d’art est une tâche énorme et un programme de conservation doit être établi pour définir non seulement un financement régulier mais aussi des méthodes de conservation à même de garantir une utilisation efficace des ressources. Une méthodologie de conservation revue et améliorée, soutenue par les fonds extrabudgétaires susmentionnés, ainsi qu’un plan par étapes devraient être transmis à l’ICOMOS pour examen avant que de nouveaux travaux ne soient entrepris.

La pollution des eaux de la rivière reste également préoccupante. Bien que l’État d’Osun soit désormais convenu de procéder à des prélèvements réguliers et demande instamment aux résidents de ne pas déverser de déchets en amont, davantage doit être fait. Ce problème a été identifié au moment de l’inscription en 2005 et, au cours des 15 années qui ont suivi, de nombreux festivaliers ont été exposés à de graves risques en buvant ou en se lavant dans les eaux polluées. Bien que la rivière soit considérée comme « eaux de la vie » dans la cosmologie yoruba et semble avoir des pouvoirs de guérison, de protection et de fertilité, d’importantes précautions doivent être prises pour empêcher toute consommation d’eau directement de la rivière et des mesures mises en place pour améliorer la qualité de ses eaux. L’État partie est encouragé à travailler avec les chefs religieux traditionnels pour trouver une solution temporaire qui permet de donner de l’eau purifiée aux participants du festival.

La question d’un système de gestion et d’un financement durable continue de se poser. Bien qu’un plan de gestion révisé soit promis, aucun détail n’a été donné sur la manière dont cela sera réalisé, en particulier pour ce qui est de garantir une structure de gestion plus inclusive et un financement adéquat régulier permettant au plan d’être mis en œuvre et aux artisans traditionnels d’être employés régulièrement. Si les précédents plans proposaient de bons outils, ils n’ont pu être pleinement mis en œuvre faute de moyens.

Pour l’heure, aucune disposition n’a été prise pour permettre qu’une partie des revenus du festival annuel, ou des soutiens financiers qu’il attire, finance la conservation. Alors que près de trois quarts des visiteurs annuels viennent durant le festival, il ne fait aucun doute qu’il devrait soutenir la promotion, la gestion et la conservation du bien. Une telle approche pourrait être définie dans le plan de gestion du tourisme culturel qui a été demandé au moment de l’inscription.

La fermeture de la route qui traverse le centre du bien figurait dans le plan de gestion au moment de l’inscription. Il convient de dessiner un tracé de remplacement viable pour la route dès que possible afin qu’il soit prêt à être mis en œuvre lorsque les fonds seront alloués.

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.9
Forêt sacrée d’Osun-Oshogbo (Nigéria) (C 1118)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 43 COM 7B.109, adoptée à sa 43e session (Bakou, 2019),
  3. Reconnaît les progrès accomplis par l’État partie dans la restauration des sculptures et leur documentation ;
  4. Accueille favorablement le projet pilote de documentation numérique d’une partie des sculptures du bien, ainsi que son utilisation proposée comme outil de communication lors des futures éditions du festival, et encourage l’État partie à étendre ce processus de documentation à tous les sanctuaires, sculptures et œuvres d’art au sein du bien parallèlement à la documentation photographique ;
  5. Rappelle ses inquiétudes quant à l’absence de définition d’une base satisfaisante pour la conservation, étayée par une recherche sur des matériaux de remplacement appropriés au ciment, qui ne constitue pas un matériau convenable à long terme étant donné sa sensibilité aux craquelures et aux infiltrations d’eau dans les conditions climatiques chaudes et humides locales, et note que la reconstruction totale ou partielle des sculptures est toujours entreprise ;
  6. Demande à l’État partie de s’abstenir de réaliser des travaux non urgents de restauration des sculptures et de cesser toute reconstruction jusqu’à ce qu’une nouvelle méthodologie de conservation et un plan de conservation par étapes soient préparés et soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, et, étant donné la nécessité fondamentale de prendre en compte la conservation du grand nombre de sanctuaires, sculptures et œuvres d’art sur le bien, encourage l’État partie à mettre en place des ressources régulières afin de garantir que les artisans compétents locaux continuent d’être employés à ce travail ;
  7. Note également que l’État d’Osun est désormais convenu de procéder à des prélèvements réguliers des eaux de la rivière Osun et demande instamment aux résidents de ne pas déverser de déchets en amont par mesure de précaution pour éviter tout risque de contamination, et demande également à l’État partie de prendre des mesures concrètes pour prévenir toute consommation d’eau directement de la rivière jusqu’à ce que des mesures adéquates aient été prises pour améliorer la pureté de l’eau en vue de la rendre propre à la consommation, tout en l’encourageant à trouver une solution temporaire, avec les chefs religieux traditionnels, pour que de l’eau purifiée puisse être donnée aux participants du festival ;
  8. Note également que le travail de révision du plan de gestion a été promis mais qu’aucun détail n’a été donné sur la manière dont le système de gestion peut être rendu plus inclusif ni sur la manière dont la gestion peut être financée à un niveau durable et bénéficier des revenus du festival ;
  9. Note par ailleurs qu’aucun progrès n’a été accompli dans la mise en œuvre d’un tracé de remplacement pour la route qui traverse le bien, et encourage également l’État partie à élaborer des propositions viables que l’État d’Osun pourra mettre en œuvre ;
  10. Prend note que le village d’artistes est situé dans la zone tampon mais reste préoccupé par le fait qu’aucun détail à ce sujet n’a été donné pour examen, compte tenu des préoccupations sur son emplacement exprimées par la mission de suivi réactif de 2015 de l’ICOMOS ;
  11. Remercie l’État partie d’avoir invité une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICCROM/ICOMOS sur le bien, programmée pour mars 2020 mais reportée en raison de la pandémie de Covid-19, et rappelle la nécessité de mener à bien une telle mission dès que les circonstances le permettront pour répondre aux enjeux de conservation susmentionnés en vue d’évaluer si les menaces auxquelles le bien est confronté pourraient justifier, conformément au paragraphe 179 des Orientations, une inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril, et voir comment la gestion générale du bien peut être rendue plus inclusive et durable ;
  12. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e
Projet de décision : 44 COM 7B.9

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 43 COM 7B.109, adoptée à sa 43e session (Bakou, 2019),
  3. Reconnaît les progrès accomplis par l’État partie dans la restauration des sculptures et leur documentation ;
  4. Accueille favorablement le projet pilote de documentation numérique d’une partie des sculptures du bien, ainsi que son utilisation proposée comme outil de communication lors des futures éditions du festival, et encourage l’État partie à étendre ce processus de documentation à tous les sanctuaires, sculptures et œuvres d’art au sein du bien parallèlement à la documentation photographique ;
  5. Rappelle ses inquiétudes quant à l’absence de définition d’une base satisfaisante pour la conservation, étayée par une recherche sur des matériaux de remplacement appropriés au ciment, qui ne constitue pas un matériau convenable à long terme étant donné sa sensibilité aux craquelures et aux infiltrations d’eau dans les conditions climatiques chaudes et humides locales, et note que la reconstruction totale ou partielle des sculptures est toujours entreprise ;
  6. Demande à l’État partie de s’abstenir de réaliser des travaux non urgents de restauration des sculptures et de cesser toute reconstruction jusqu’à ce qu’une nouvelle méthodologie de conservation et un plan de conservation par étapes soient préparés et soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, et, étant donné la nécessité fondamentale de prendre en compte la conservation du grand nombre de sanctuaires, sculptures et œuvres d’art sur le bien, encourage l’État partie à mettre en place des ressources régulières afin de garantir que les artisans compétents locaux continuent d’être employés à ce travail ;
  7. Note également que l’État d’Osun est désormais convenu de procéder à des prélèvements réguliers des eaux de la rivière Osun et demande instamment aux résidents de ne pas déverser de déchets en amont par mesure de précaution pour éviter tout risque de contamination, et demande également à l’État partie de prendre des mesures concrètes pour prévenir toute consommation d’eau directement de la rivière jusqu’à ce que des mesures adéquates aient été prises pour améliorer la pureté de l’eau en vue de la rendre propre à la consommation, tout en l’encourageant à trouver une solution temporaire, avec les chefs religieux traditionnels, pour que de l’eau purifiée puisse être donnée aux participants du festival ;
  8. Note également que le travail de révision du plan de gestion a été promis mais qu’aucun détail n’a été donné sur la manière dont le système de gestion peut être rendu plus inclusif ni sur la manière dont la gestion peut être financée à un niveau durable et bénéficier des revenus du festival ;
  9. Note par ailleurs qu’aucun progrès n’a été accompli dans la mise en œuvre d’un tracé de remplacement pour la route qui traverse le bien, et encourage également l’État partie à élaborer des propositions viables que l’État d’Osun pourra mettre en œuvre ;
  10. Prend note que le village d’artistes est situé dans la zone tampon mais reste préoccupé par le fait qu’aucun détail à ce sujet n’a été donné pour examen, compte tenu des préoccupations sur son emplacement exprimées par la mission de suivi réactif de 2015 de l’ICOMOS ;
  11. Remercie l’État partie d’avoir invité une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICCROM/ICOMOS sur le bien, programmée pour mars 2020 mais reportée en raison de la pandémie de Covid-19, et rappelle la nécessité de mener à bien une telle mission dès que les circonstances le permettront pour répondre aux enjeux de conservation susmentionnés en vue d’évaluer si les menaces auxquelles le bien est confronté pourraient justifier, conformément au paragraphe 179 des Orientations, une inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril, et voir comment la gestion générale du bien peut être rendue plus inclusive et durable ;
  12. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session en 2023.
Année du rapport : 2021
Nigéria
Date d'inscription : 2005
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iii)(vi)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2020) .pdf
Proposé initialement pour examen en 2020
arrow_circle_right 44COM (2021)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


top