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Forêt sacrée d’Osun-Oshogbo

Nigéria
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Habitat
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Incendies (d’origine naturelle)
  • Infrastructures de transport de surface
  • Pollution des eaux de surface
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
  • Autres menaces :

    Fragilité des qualités spirituelles, symboliques et rituelles de la forêt face au nombre croissant de visiteurs ; Restauration et reconstruction inappropriées.

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Développement urbain à proximité du bien
  • Construction d’une route autour du bien
  • Pollution de la rivière Osun
  • Feux de brousse au sein du bien
  • Effets préjudiciables de la commercialisation du festival annuel
  • Fragilité des qualités spirituelles, symboliques et rituelles de la forêt face au nombre croissant de visiteurs et à l’absence de plan de gestion du tourisme
  • Route traversant la forêt non retracée
  • Restauration et reconstruction inappropriées.

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024

En 2020 : 49 620 dollars EU de l’UNESCO / Fonds-en-dépôt néerlandais pour l’élaboration d’une méthodologie de conservation, la formation, la documentation numérique et la révision du plan de gestion et de conservation

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Demandes approuvées : 1 (de 1999-1999)
Montant total approuvé : 10 000 dollars E.U.
1999 Preparation of 2 nomination files: Ekhor (Benin) & Osun ... (Approuvé)   10 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2024**

Octobre 2015 : mission de suivi réactif ICOMOS ; Août 2023 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

Une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM a visité le bien en août 2023 (rapport de mission disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1118/documents/).

Le 22 février 2024, l'État partie a soumis un rapport sur l'état de conservation qui est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1118/documents/. Les progrès réalisés dans un certain nombre de questions de conservation abordées par le Comité à ses précédentes sessions figurent dans le présent rapport, comme suit :

  • La Commission nationale pour les musées et les monuments (CNMM), le Gouvernement de l'État d'Osun, l'Ataoja-en-conseil, l’Adunni Olorisa Trust Foundation (AOTF) et les parties prenantes collaborent à la gestion du bien ;
  • Suite à la récente documentation numérique des sanctuaires, l’AOTF et la CNMM documentent les réparations et l’entretien des matériaux ;
  • Les discussions se poursuivent sur l’accord avec l’Ataoja d’Osogbo relatif au partage des recettes du festival annuel d’Osun pour la conservation du bien ;
  • Les discussions se poursuivent autour du projet de déplacement de la route actuelle en périphérie du bien basé sur une lettre d’engagement du Gouvernement de l'État d'Osun ;
  • La rivière Osun n’est pas polluée, en partie grâce aux efforts des parties prenantes à la gestion. De nouveaux tests d’eau ont été commandités et les campagnes d'assainissement de l'eau continuent. Les ministères fédéraux ont pris des mesures pour mettre fin à l’exploitation illégale de mines d’or dans la région ;
  • Le fait de ne pas avoir rendu compte de l’effondrement du sanctuaire de Busanyin était un oubli. Une documentation numérique du sanctuaire et un plan directeur d’atténuation des inondations ont été compilés grâce au soutien du Fonds des Ambassadeurs des États-Unis et seront soumis au Centre du patrimoine mondial. Des mesures transitoires d’atténuation des inondations sont en place ;
  • Le bien fragile est maintenant géré selon un plan de gestion de la conservation (PGC). L'État partie note qu’il n’existe actuellement aucune menace extrême ;
  • Durant la mission de suivi réactif de 2023, il a été établi que le ciment était le matériau principal qu’utilisait l’artiste autrichienne Susanne Wenger dans ses interventions. Ses méthodes ont été transmises aux New Sacred Artists qui font partie intégrante des travaux de conservation et d’entretien. Par conséquent, les sculptures et les sanctuaires conservent leur authenticité. Une stratégie de conservation qui est financée par le fonds-en-dépôt néerlandais sera soumise au Centre du patrimoine mondial ;
  • L’examen et l’actualisation du PGC sont suspendus en attente du rapport de la mission de suivi réactif de 2023.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

La détermination de l'État partie à procéder à la mise à jour du PGC et à l’élaboration d’une stratégie de conservation est bienvenue.

La mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM de 2023 indique que l'état de conservation est relativement bon dans l’ensemble. Elle note que des progrès ont été accomplis pour traiter la pollution, la dégradation et l’érosion des berges, mais les défis identifiés persistent, s’agissant notamment de la conservation des œuvres d’art sacrées du XXe siècle. Comme cela a été noté dans les rapports précédents, le ciment était le matériau original utilisé dans la création des sculptures par l’artiste autrichienne Susanne Wenger. Toutefois, le ciment est sensible aux craquelures et aux infiltrations d’eau, entraînant la corrosion des renforts internes en acier. La mission de 2023 recommande d’opter pour la conservation des sculptures, y compris les petites réparations, de préférence à leur reconstruction. Comme indiqué précédemment, les processus reconstructifs sont une importante préoccupation eu égard à l’authenticité du bien car les multiples recréations au fil du temps ne garantiront pas l’authenticité et doivent être évitées. La nécessité d’une future reconstruction peut être réduite par l’application de matériaux et de processus de conservation alternatifs. Des inventaires précis et détaillés de toutes les œuvres d'art du XXe siècle sont également requis avec une définition de leurs formes au moment de l'inscription et tout changement survenu depuis. Le projet de PGC actualisé devrait être soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives.

Au moment de l'inscription, la restauration écologique de la forêt primaire dont plusieurs parties sont comprises dans la zone tampon, a été identifiée comme principal objectif de gestion. La mission de 2023 note que depuis lors, environ 28 % de la zone tampon a été converti par l'empiètement, et qu’aucune carte de délimitation précise du bien n’est disponible pour la gestion. L’aménagement d’un parking est maintenant prévu dans la zone tampon. La mission de 2023 recommande d’entreprendre un examen afin d’évaluer les mesures passées destinées à la restauration écologique et de mettre en œuvre les mesures visant à inverser les empiètements et les réductions de la forêt primaire depuis l'inscription.

La collaboration observée entre les parties prenantes à la gestion du bien est essentielle pour assurer le maintien de sa VUE. Les discussions autour du partage des recettes du festival annuel d'Osun pour la conservation du bien (déjà signalées en 2023) et le déplacement de la route à l’extérieur du bien sont importantes. Le déplacement de la route était prévu dans le plan de gestion au moment de l'inscription et le Comité a ensuite demandé à l'État partie de fournir dès que possible des informations sur la fermeture de la route goudronnée. L'État partie devrait poursuivre d’urgence ses discussions et soumettre au Centre du patrimoine mondial les détails de l’alignement de la route proposée, la conception du pont et les plans de déclassement de la route actuelle avant leur mise en œuvre.

Le rapport de l'État partie indiquant que la rivière Osun n’est pas polluée est bienvenu, car cette eau est utilisée par les fidèles. Toutefois, la mission de 2023 observe que la pollution reste une source d’inquiétude. Comme aucune précision n’est donnée sur les dernières analyses d’eau, il est impossible de savoir si les campagnes d’assainissement de l'eau sont suffisantes pour s’assurer que les fidèles ne risquent rien. Dans son rapport sur l'état de conservation de 2021, l'État partie note que l'État d'Osun avait accepté d’effectuer des prélèvements d’échantillon d’eau réguliers dans la rivière Osun. La mission de 2023 souligne que ces tests doivent se faire à intervalle régulier. Le partage des résultats des anciens et nouveaux prélèvements permettra d’analyser les tendances de la qualité de l’eau.

Décisions adoptées par le Comité en 2024
46 COM 7B.23
Forêt sacrée d'Osun-Osogbo (Nigéria) (C 1118)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B.Add.3,
  2. Rappelant les décisions 44 COM 7B.9 et 45COM 7B.129 adoptées à ses 44e(Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e (Riyad, 2023) sessions élargies respectivement,
  3. Note les recommandations présentées par la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM de 2023 et demande que l'État partie mette en œuvre ces recommandations en combinaison avec les décisions antérieures du Comité et les recommandations de la mission de suivi réactif de l’ICOMOS de 2015 ;
  4. Note également que le processus de révision du plan de gestion de la conservation (PGC) a été retardé par la prolongation du délai d’achèvement du rapport de la mission de suivi réactif de 2023 et que l’ancienne stratégie de conservation reste en vigueur, et demande que l'État partie soumette le PGC actualisé au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
  5. Exprime sa préoccupation face aux constats d’empiètement sur la zone tampon du bien et encourage l'État partie à :
    1. Dresser des cartes détaillées du bien et sa zone tampon à utiliser dans la gestion du bien,
    2. Définir clairement les limites du bien et sa zone tampon dans le paysage physique ;
  6. Rappelant également que la restauration écologique de la forêt primaire du bien a été identifiée comme principal objectif de gestion lors de l’inscription, encourage également l'État partie à :
    1. Examiner les précédentes mesures prises pour la restauration écologique de la forêt primaire dans le cadre du processus de révision du PGC,
    2. Mettre en œuvre les mesures propres à inverser l'empiètement sur la zone tampon et la réduction de la forêt primaire depuis l'inscription ;
  7. Accueille favorablement le rapport de l'État partie indiquant que la rivière Osun n’est pas polluée, que l’action contre l’exploitation minière illégale dans la région se poursuit, que des opérations d’assainissement ont été menées et que de nouvelles analyses de la qualité de l'eau seront effectuées, et demande également que des prélèvements d’échantillon d’eau se fassent à intervalle régulier, et que les résultats des tests passés et futurs soient partagés avec le Centre du patrimoine mondial ;
  8. Note en outre les discussions en cours sur l’allocation des fonds provenant du festival annuel pour la conservation du bien et le déplacement de la route goudronnée à l’extérieur du bien, et encourage de plus l'État partie à poursuivre d’urgence ces discussions avec l’ambition d’en annoncer l’heureuse conclusion dans son prochain rapport sur l'état de conservation, et à soumettre les détails de l’alignement de la route proposée, la conception du pont et les plans de déclassement de la route actuelle au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant de conclure des contrats pour leur mise en œuvre ;
  9. Se félicite également du processus de documentation sur l’entretien et les réparations des matériaux, considère que la reconstruction des sculptures créées par Susanne Wenger compromet l’authenticité du bien, et réitère sa demande de s’abstenir de toute intervention non urgente sur la restauration des sculptures et de suspendre toute reconstruction jusqu’à ce qu’une méthodologie de conservation révisée et un plan de conservation par étapes soient préparés et soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
  10. Se félicite en outre du développement d’une stratégie de conservation des éléments sculpturaux du bien financé par le fonds-en-dépôt néerlandais, et demande en outre que la stratégie de conservation :
    1. Vise à préserver l’authenticité des sculptures de l’artiste autrichienne Susanne Wenger dans la durée en donnant la préférence à l’application de méthodes de conservation et de matériaux appropriés qui freinent ou ralentissent les processus de dégradation pour éviter la réplication ou la reconstruction,
    2. Présente un inventaire détaillé de toutes les sculptures du XXe siècle décrivant leur forme au moment de l'inscription et tout changement depuis lors,
    3. Soit soumise au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant d’entreprendre tout autre travail ;
  11. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 48e session. 
Projet de décision : 46 COM 7B.23

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B.Add.3,
  2. Rappelant les décisions 44 COM 7B.9 et 45COM 7B.129, adoptées à ses 44e(Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e (Riyad, 2023) sessions élargies respectivement,
  3. Note les recommandations présentées par la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM de 2023 et demande que l'État partie mette en œuvre ces recommandations en combinaison avec les décisions antérieures du Comité et les recommandations de la mission de suivi réactif de l’ICOMOS de 2015 ;
  4. Note également que le processus de révision du plan de gestion de la conservation (PGC) a été retardé par la prolongation du délai d’achèvement du rapport de la mission de suivi réactif de 2023 et que l’ancienne stratégie de conservation reste en vigueur, et demande que l'État partie soumette le PGC actualisé au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
  5. Exprime sa préoccupation face aux constats d’empiètement sur la zone tampon du bien et encourage l'État partie à :
    1. Dresser des cartes détaillées du bien et sa zone tampon à utiliser dans la gestion du bien,
    2. Définir clairement les limites du bien et sa zone tampon dans le paysage physique ;
  6. Rappelant également que la restauration écologique de la forêt primaire du bien a été identifiée comme principal objectif de gestion lors de l’inscription, encourage également l'État partie à :
    1. Examiner les précédentes mesures prises pour la restauration écologique de la forêt primaire dans le cadre du processus de révision du PGC,
    2. Mettre en œuvre les mesures propres à inverser l'empiètement sur la zone tampon et la réduction de la forêt primaire depuis l'inscription ;
  7. Accueille favorablement le rapport de l'État partie indiquant que la rivière Osun n’est pas polluée, que l’action contre l’exploitation minière illégale dans la région se poursuit, que des opérations d’assainissement ont été menées et que de nouvelles analyses de la qualité de l'eau seront effectuées, et demande également que des prélèvements d’échantillon d’eau se fassent à intervalle régulier, et que les résultats des tests passés et futurs soient partagés avec le Centre du patrimoine mondial ;
  8. Note en outre les discussions en cours sur l’allocation des fonds provenant du festival annuel pour la conservation du bien et le déplacement de la route goudronnée à l’extérieur du bien et encourage de plus l'État partie à poursuivre d’urgence ces discussions avec l’ambition d’en annoncer l’heureuse conclusion dans son prochain rapport sur l'état de conservation, et à soumettre les détails de l’alignement de la route proposée, la conception du pont et les plans de déclassement de la route actuelle au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant de conclure des contrats pour leur mise en œuvre ;
  9. Se félicite également du processus de documentation sur l’entretien et les réparations des matériaux, considère que la reconstruction des sculptures créées par Susanne Wenger compromet l’authenticité du bien, réitère sa demande de s’abstenir de toute intervention non urgente sur la restauration des sculptures et de suspendre toute reconstruction jusqu’à ce qu’une méthodologie de conservation révisée et un plan de conservation par étapes soient préparés et soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
  10. Se félicite en outre du développement d’une stratégie de conservation des éléments sculpturaux du bien financé par le fonds-en-dépôt néerlandais, demande en outre que la stratégie de conservation :
    1. Vise à préserver l’authenticité des sculptures de l’artiste autrichienne Susanne Wenger dans la durée en donnant la préférence à l’application de méthodes de conservation et de matériaux appropriés qui freinent ou ralentissent les processus de dégradation pour éviter la réplication ou la reconstruction,
    2. Présente un inventaire détaillé de toutes les sculptures du XXe siècle décrivant leur forme au moment de l'inscription et tout changement depuis lors,
    3. Soit soumise au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant d’entreprendre tout autre travail ;
  11. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 48e session.
Année du rapport : 2024
Nigéria
Date d'inscription : 2005
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iii)(vi)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2024) .pdf
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Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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