Basse vallée de l'Omo
Facteurs affectant le bien en 2018*
- Erosion et envasement / dépôt
- Habitat
- Infrastructures hydrauliques
- Modification du régime des sols
- Production de semences
- Système de gestion/plan de gestion
- Zones industrielles
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Érosion et envasement/dépôt
- Projets de développement
- Habitat
- Zones industrielles
- Modification du régime des sols
- Absence de délimitation du bien
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2018
Montant total accordé : 400 000 euros de l’Union Européenne (projet lancé en 2016)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2018
Montant total approuvé : 17 018 dollars E.U.
2015 | Defining the Boundary and Geo-mapping the Lower Omo ... (Approuvé) | 15 018 dollars E.U. |
1996 | Review of Lalibela's restoration programmes, in situ ... (Approuvé) | 2 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2018**
avril 2015: mission de suivi réactif conjointe UNESCO/ICOMOSProblèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2018
Le 31 janvier 2018, l'État partie a soumis un rapport sur l'état de conservation, disponible à l'adresse http://whc.unesco.org/fr/list/17/documents/. Les progrès réalisés sur un certain nombre de questions de conservation abordées par le Comité à ses précédentes sessions sont présentés comme suit dans le rapport :
- la description actualisée du projet Kuraz Sugar Development (KSDP) fournit de nouvelles informations :
- le KSDP révisé comprend une superficie cultivable totale de 100 000 ha et quatre usines sucrières,
- jusqu’en décembre 2017, 14 000 ha de canne à sucre ont été plantés. Chacune des quatre usines aura une ville principale. Sont également prévus, 10 villes secondaires et 40 villages, et 2 610 km de routes d'accès et 1384 km de canaux de drainage
- jusqu’en juin 2017, 1 016 maisons d'habitation et 11 bâtiments non résidentiels, comme des écoles et des hôpitaux, ont été construits,
- état des quatre usines sucrières : la production a démarré en juin 2017 à Kuraz I et en mars 2017 à Kuraz II. La construction de Kuraz III doit être achevée en juin 2018 et celle de Kuraz V en 2020,
- informations complémentaires sur les communautés pastorales : programme de villagisation avec fourniture d’infrastructures et de services sociaux (écoles, centres sanitaires, terres irrigables), formation à la production de sucre et autres activités agricoles. À ce jour, cinq villages communautaires locaux ont été construits et cinq autres villages sont prévus ;
- la description actualisée conclut que le projet n'a pas d'impact potentiel sur les trois formations (Kibish, Usno et Shingura) qui composent le bien du patrimoine mondial de la basse vallée de l'Omo ;
- la carte mise à jour montre l'emplacement des usines, les canaux principaux et secondaires, les routes d'accès, les villages agricoles et les exploitations agricoles ;
- l'Agence éthiopienne de cartographie continue à travailler sur le tracé des limites du bien dans le cadre du projet financé par l'UE ;
- l'État partie modifie l'étude d'impact sur le patrimoine (EIP) du projet Kuraz sur la base de l'étude de l'ICOMOS de novembre 2017 ;
- une étude d'évaluation de l'impact environnemental (EIE) du projet Kuraz a été soumise avec le rapport, pour examen par les Organisations consultatives.
En ce qui concerne l'évaluation environnementale stratégique (EES), qui devait évaluer les impacts potentiels du barrage Gibe III et du projet Kuraz sur le bassin du lac Turkana, l'État partie du Kenya a informé le Centre du patrimoine mondial par lettre du 23 juin 2017 que l'EES ne serait pas prête pour la date limite de février 2018 figurant dans la décision 39 COM 7B.4.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2018
Les informations actualisées sur le KSDP soumises par l'État partie sont accueillies favorablement. Les documents confirment que le projet est bien avancé même s'il a été réduit à quatre sucreries (contre cinq) et à 100 000 ha de cultures (contre 175 000 ha), mais le nombre des routes d'accès (2610 km), des canaux de drainage (1 384 km) et des canaux secondaires et tertiaires (2 171 km) est plus important que prévu.
La carte transmise montre l'emplacement des usines et, pour la première fois, le réseau des routes, canaux, villages et villes proches des champs cultivés et des usines. Elle indique également les distances entre les trois zones principales du bien et les exploitations agricoles les plus proches telles que prévues actuellement : 12 km (Kibish), 31 km (Shungura) et 35 km (Usno). La carte ne fournit pas de détails sur les aménagements complémentaires au projet principal, situés à proximité du bien, comme les routes d’accès, les nouvelles implantations ou les zones d'extraction de matériaux de construction.
Il est recommandé au Comité de regretter que les analyses d'impact nécessaires n'aient pas été réalisées en temps voulu, en dépit de l'état d’avancement du projet.
L'EIP soumise par l'État partie en juin 2017 concluait que le projet proposé n'aurait pas d'impact négatif significatif sur les attributs paléo-anthropologiques et archéologiques du bien. Toutefois, on ne voit pas bien sur quels éléments de telles conclusions reposent. Il est recommandé au Comité de demander à l'État partie de compléter l'EIP en y intégrant tous les éléments du KSDP et en tenant compte de l'examen technique de l'ICOMOS de novembre 2017.
L'étude préliminaire de l'EIE indique que le projet a reçu le plein consentement des résidents de la zone du projet, suite à des consultations avec les communautés locales composées essentiellement de bergers, dans le cadre d'un programme de villagisation mené en collaboration avec « Ethiopian Sugar Corporation » (la Société éthiopienne du sucre). Il est recommandé au Comité de demander à l'État partie de soumettre les résultats de ces consultations, pour examen par les Organisations consultatives.
L'étude préliminaire de l'EIE ne tient pas suffisamment compte de l’ensemble des impacts potentiels du KSDP sur le bien. Il est recommandé au Comité de demander à l'État partie de veiller à ce que l'EIE analyse en profondeur les impacts indirects sur les aspects culturels, liés en particulier à des projets annexes au projet principal, et examine tous les impacts potentiels du projet sur les biens du patrimoine mondial des parcs nationaux du lac Turkana au Kenya et de la basse vallée de l’Omo en Éthiopie et sur leurs environnements respectifs, conformément aux lignes directrices de l'UICN et de l'ICOMOS sur les évaluations d'impact, et la soumette au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives. L'EIP susmentionnée devrait être intégrée à l'EIE.
Bien que la dernière décision du Comité (41 COM 7B.68) n'ait pas abordé la question de l'EES pour évaluer les impacts cumulatifs potentiels du KSDP et de tous les grands projets de développement sur le bassin du lac Turkana, y compris sur les biens du patrimoine mondial de la basse vallée de l’Omo et du lac Turkana, qui a été demandée aux États parties de l'Éthiopie et du Kenya depuis 2012 (décisions 36 COM 7B.3, 39 COM 7B.4 et 40 COM 7B.80), il est extrêmement préoccupant que l'État partie ne fournisse pas suffisamment d'informations sur l'état d’avancement de cette EES, alors que les projets de développement se poursuivent. Une EES doit précéder tout développement et doit être réalisée avant l’évaluation d'impact détaillée de chaque projet. Il est recommandé que le Comité réitère sa demande aux États parties d'Éthiopie et du Kenya à entreprendre l'EES, attendue depuis longtemps, afin d'évaluer les impacts potentiels de ces projets et d'identifier les mesures d'atténuation qui s'imposent de toute urgence.
Il est également regrettable que l'Agence éthiopienne de cartographie n'ait pas achevé les travaux de tracé des limites, entrepris dans le cadre du projet financé par l'UE, malgré la demande du Comité de donner la priorité à cette question. Il est recommandé au Comité de demander que les travaux sur les limites soient réalisés d'urgence pour étayer l'EIP et le plan de gestion du bien, et qu'un projet de proposition de limites soit soumis à l'examen des Organisations consultatives avant toute décision.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2018
42 COM 7B.44
Basse vallée de l'Omo (Éthiopie) (C 17)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7B,
- Rappelant les décisions 36 COM 7B.3, 39 COM 7B.4, 40 COM 7B.80, 41 COM 7B.68, adoptées respectivement à ses 36e (Saint Petersburg, 2012), 39e (Bonn, 2015), 40e (Istanbul/UNESCO, 2016) et 41e (Cracovie, 2017) sessions,
- Accueille avec satisfaction les informations actualisées sur le projet Kuraz Sugar Development (KSDP) transmises par l'État partie et note que le projet est bien avancé et a été réduit à quatre usines sucrières avec 100 000 ha de cultures de canne à sucre, mais qu’il y a eu une augmentation du nombre de routes d'accès, de canaux de drainage et de canaux secondaires et tertiaires ;
- Note également qu'aucun détail n’est fourni sur les aménagements complémentaires au projet principal à proximité du bien, comme les routes d’accès, les nouvelles implantations ou les zones d'extraction de matériaux de construction et demande à l'État partie de les fournir ;
- Regrette que les études d'impact appropriées n'aient pas été réalisées en temps voulu, et demande à l'État partie de compléter l'étude d'impact sur le patrimoine (EIP) réalisée en juin 2017 en incluant tous les détails de l’étude d’impact environnemental (EIE) du KSDP et de ses projets annexes en tenant compte de l'examen technique de l'ICOMOS de novembre 2017 ; et d’actualiser l'EIP existante au regard des résultats de l'étude d'impact sur l'environnement (EIE) envisagée ;
- Note en outre que les rapports sur l'étude préliminaire de l'EIE font état du plein accord des résidents de la zone du projet, recueilli lors de consultations tenues avec les communautés locales sur le projet concerné en collaboration avec « Ethiopian Sugar Coporation » (la Société éthiopienne du sucre) ; et demande à l'État partie de soumettre les résultats des consultations relatives à l’EIE du KSDP, pour examen par les Organisations consultatives ;
- Considère que l'étude préliminaire de l'EIE ne tient pas suffisamment compte de l'ensemble des impacts potentiels du KSDP sur le bien et son environnement, et demande à l'État partie d'analyser en profondeur les impacts indirects sur les aspects culturels, liés en particulier à des projets annexes au projet principal, et d'examiner tous les impacts potentiels du projet sur la basse vallée de l'Omo et son environnement respectif, conformément aux lignes directrices de l'UICN et de l'ICOMOS sur les évaluations d'impact, et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
- Note par ailleurs l'avancement du projet de délimitation financé par l'UE, mais exprime sa préoccupation du fait que les travaux de délimitation n'ont pas été achevés par l'Agence éthiopienne de cartographie, et demande de plus à l'État partie de donner la priorité à l'avancement de ces travaux, qui sont nécessaires pour étayer l'EIP, ainsi que le plan de gestion du bien, et de soumettre ses projets de délimitation au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant toute prise de décision ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2019, un rapport intermédiaire, et d’ici le 1er décembre 2019 un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Projet de décision : 42 COM 7B.44
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7B,
- Rappelant les décisions 36 COM 7B.3, 39 COM 7B.4, 40 COM 7B.80, 41 COM 7B.68, adoptées respectivement à ses 36e (Saint Petersburg, 2012), 39e (Bonn, 2015), 40e (Istanbul/UNESCO, 2016) et 41e (Cracovie, 2017) sessions,
- Accueille avec satisfaction les informations actualisées sur le projet Kuraz Sugar Development (KSDP) transmises par l'État partie et note que le projet est bien avancé et a été réduit à quatre usines sucrières avec 100 000 ha de cultures de canne à sucre, mais que le nombre de routes d'accès, de canaux de drainage et de canaux secondaires et tertiaires est plus important que prévu ;
- Note également qu'aucun détail n’est fourni sur les aménagements complémentaires au projet principal à proximité du bien, comme les routes d’accès, les nouvelles implantations ou les zones d'extraction de matériaux de construction et demande à l'État partie de les fournir ;
- Regrette que les études d'impact appropriées n'aient pas été réalisées en temps voulu, en dépit de l’état d’avancement du projet et demande également à l'État partie de compléter l'étude d'impact sur le patrimoine (EIP) réalisée en juin 2017 en incluant tous les éléments du KSDP et de ses projets annexes et en tenant compte de l'examen technique de l'ICOMOS de novembre 2017 ; et d'intégrer l'EIP à l'étude d'impact sur l'environnement (EIE) envisagée ;
- Note en outre que les rapports sur l'étude préliminaire de l'EIE font état du plein accord des résidents de la zone du projet, recueilli lors de consultations tenues avec les communautés locales dans le cadre d'un programme de villagisation mené en collaboration avec « Ethiopian Sugar Coporation » (la Société éthiopienne du sucre) ; et demande en outre à l'État partie de soumettre les résultats de ces consultations, pour examen par les Organisations consultatives ;
- Considère que l'étude préliminaire de l'EIE ne tient pas suffisamment compte de l'ensemble des impacts potentiels du KSDP sur le bien et son environnement, et demande de plus à l'État partie d'analyser en profondeur les impacts indirects sur les aspects culturels, liés en particulier à des projets annexes au projet principal, et d'examiner tous les impacts potentiels du projet sur les biens du patrimoine mondial des parcs nationaux de la basse vallée de l'Omo et du lac Turkana et leurs environnement respectifs, conformément aux lignes directrices de l'UICN et de l'ICOMOS sur les évaluations d'impact, et de les soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
- Exprime sa profonde préoccupation devant le fait que l'État partie, tout en poursuivant l’avancement du projet KSDP, a fourni des informations insuffisantes sur l'état de l'EES demandée par le Comité aux États parties de l'Éthiopie et du Kenya depuis 2012 (décisions 36 COM 7B.11, 39 COM 7B.4 et 40 COM 7B.80), afin d'évaluer les impacts cumulatifs potentiels du KSDP et d'autres projets de développement en Éthiopie et au Kenya sur le bassin du lac Turkana, y compris sur le lac Turkana au Kenya et la basse vallée de l'Omo en Éthiopie, préalablement aux évaluations d'impact détaillées des projets individuels ; et réitère sa demande réitère sa demande aux États parties de l'Éthiopie et du Kenya d’entreprendre l'EES, attendue depuis longtemps, afin d'évaluer les impacts potentiels de ces projets et d'identifier les mesures d'atténuation qui s'imposent de toute urgence ;
- Note par ailleurs l'avancement du projet de délimitation financé par l'UE, mais exprime sa préoccupation du fait que les travaux de délimitation n'ont pas été achevés par l'Agence éthiopienne de cartographie, et demande de plus à l'État partie de donner la priorité à l'avancement de ces travaux, qui sont nécessaires pour étayer l'EIP, l'EIE et l'EES, ainsi que le plan de gestion du bien, et de soumettre ses projets de délimitation au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant toute prise de décision ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2019, un rapport intermédiaire, et d’ici le 1er décembre 2019 un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.