Ville de Quito
Facteurs affectant le bien en 2017*
- Habitat
- Infrastructures de transport souterrain
- Système de gestion/plan de gestion
- Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Pressions du développement urbain qui affectent l’authenticité du bien
- Vastes infrastructures et installations touristiques/de loisirs (travaux sur la tour du complexe de la Compañía de Jesús)
- Systèmes de gestion (insuffisances dans le processus de mise en œuvre de prise de décision concernant la conservation)
- Infrastructures de transport (construction du métro, incluant des stations souterraines)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2017
Montant total approuvé : 391 800 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2017**
Novembre 1988 : mission d’experts ; mars 2009 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS ; octobre 2013 : mission de conseil ICOMOS ; décembre 2016 : mission de conseil ICOMOS
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2017
L’État partie a soumis un rapport le 24 mars 2017, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/2/documents, qui est parvenu après réception du rapport de la mission de conseil de l’ICOMOS effectuée en décembre 2016 et qui intègre comme suit les réponses à ses recommandations :
- Le rapport décrit en détail la structure de gestion du bien, soulignant que la responsabilité de « l’enregistrement, l’inventaire, la restauration, la conservation et la protection, et en général, des interventions sur le patrimoine archéologique, urbain et architectural du District métropolitain de Quito, et de la gestion de celles-ci » est déléguée à l’Institut métropolitain du patrimoine (IMP). Ces processus sont supervisés par une vaste Commission des secteurs historiques et du patrimoine et guidés par le Plan pour l’aménagement du territoire (PMDOT) (2015-2025), qui fait du patrimoine l’une de ses politiques centrales ;
- Un Plan global d’action et de gestion pour le centre historique de Quito est en cours d’élaboration, il viendra remplacer le Plan spécial pour le centre historique de 2003, afin d’intégrer de nouvelles stratégies et priorités ainsi que de remédier aux conditions actuelles, comme la perte de la population résidentielle. Une Vision pour le centre historique 2040 est élaborée en parallèle ;
- L’État partie donne des éléments de réponse à toutes les recommandations précédentes du Comité et des missions de l’ICOMOS dans les domaines de la construction du métro, de l’anticipation des risques, du projet Compañía de Jesús, des interventions dans les espaces publics, de la structure de gestion et de l’aménagement ;
- Concernant le choix de l’emplacement de la station de métro dans le centre historique, l’État partie présente une analyse des onze emplacements possibles (Annexes 11 et 12 du rapport de l’État partie). À partir de perspectives différentes, toutes ces études confirment que Plaza San Francisco est le meilleur emplacement possible. Les Etudes d’impact sur le patrimoine (EIP) de San Francisco, Plaza Grande, Plaza del Teatro et 24 de Mayo concluent que seul à « Plaza de San Francisco les impacts peuvent être gérés à l’avance, c’est-à-dire que des modifications peuvent être évitées en appliquant au préalable des mesures techniques » .
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2017
L’ICOMOS a réalisé en janvier 2015 et mai 2016 des études techniques sur la construction du métro de Quito et notamment sur le projet de construction de la station de métro à Plaza San Francisco. Enfin, une mission de conseil de l’ICOMOS a eu lieu du 7 au 10 décembre 2016 pour faire suite aux questions énumérées au paragraphe 7 de la décision 40 COM 7B.5. Le rapport de la mission aborde les points suivants :
- Métro de Quito: la mission de conseil a examiné 11 emplacements possibles et les études comparatives fournies par l’État partie, y compris les EIP pour les emplacements de 24 de Mayo, Plaza Grande, Plaza San Francisco et Plaza del Teatro. Toutes les études s’accordent sur le fait que la place San Francisco est la plus appropriée en termes d’espace pour la construction. Si l’État partie se décidait pour cet emplacement, la mission lui conseille de préparer et de soumettre un rapport sur les dispositions institutionnelles et administratives qui ont été prises en matière d’aménagement et de construction, notamment les recherches archéologiques et les éventuelles interventions d’urgence, afin de permettre le suivi, l’évaluation et le compte rendu de l’impact des travaux et la prise de décision sur la poursuite de ceux-ci. La mission a également fourni des recommandations techniques détaillées sur la construction et les mesures de prévention qui devraient être prises au cas où la station serait construite à San Francisco. L’État partie a confirmé par la suite le choix de Plaza San Francisco, et la construction de la station sous cette même place a commencé. L’État partie informe également qu’il a accepté toutes les autres recommandations de la mission de conseil. Les fouilles archéologiques ont débuté à Plaza San Francisco. Si des témoignages de plusieurs phases de construction ont été identifiés, ils ne permettent pas de tirer des conclusions sur l’occupation du site ou la construction du couvent de San Francisco, du fait que les fouilles sont limitées à la zone de construction du métro ;
- Problèmes de gestion et de conservation: l’élaboration d’un nouveau plan de gestion est conçue en trois étapes : diagnostic (en cours de réalisation), définition des lignes stratégiques d’action et élaboration du modèle de gestion. La mission de 2016 considère que la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien n’est pas suffisamment reconnue en tant que référence transversale. Elle affirme que le texte et les graphiques devraient donner la priorité à la VUE du bien, afin que l’élaboration du diagnostic et les étapes suivantes soient orientées vers l’objectif du plan : la gestion du bien et le maintien de sa VUE. Depuis le séisme dévastateur de 1987, la gestion du risque est intégrée aux politiques et à l’aménagement à tous les niveaux de gouvernement. Il existe pour le patrimoine culturel des normes et orientations adéquates pour des interventions avant, pendant et après le séisme. La réponse aux dommages provoqués par le séisme d’avril 2016 a été efficace ;
- Eglise et couvent de la Compañía de Jésús: la mission de 2016 a analysé le projet de centre culturel-musée jésuite dans l’église et le cloître, qui comprendra des espaces pour les pères jésuites, un hôtel et des activités culturelles et religieuses. Elle considère que cette intervention correspond bien aux valeurs culturelles, historiques, artistiques et architecturales du complexe de la compagnie de Jésus. Son exécution ne compromet pas la VUE du bien et elle devrait jouer un rôle positif dans le cadre de la réhabilitation intégrale du bâtiment ;
- Espaces publics: les interventions dans les espaces publics sont de qualité médiocre et montrent qu’il est urgent d’avoir un plan de gestion intégré ;
En conclusion, des avancées importantes ont été réalisées dans le domaine du cadre institutionnel et du plan de gestion, ainsi que dans l’exécution du projet de la Compañía de Jésus. S’agissant de la construction du métro, il est entendu que l’unique station souterraine du centre historique sera située sous la très importante et très emblématique Plaza San Francisco. L’État partie devrait être instamment prié de veiller avec le plus grand soin à préserver la cohérence de l’ensemble urbain de la place et de son environnement et de prendre les mesures préventives nécessaires contre les vibrations pendant et après la phase de construction, et pour le pavage de la place. Considérant que la place a peut-être été une zone d’interaction entre la population autochtone et les colonisateurs, une attention particulière devrait être accordée aux recherches archéologiques, à une documentation détaillée de tout le pavage avant le commencement des travaux, au suivi pendant les travaux et, enfin, à des interventions d’urgence, le cas échéant. De plus, des mesures devraient être élaborées pour garantir une continuité d’usage de la place et pour une gestion appropriée du développement immobilier.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2017
41 COM 7B.61
Ville de Quito (Équateur) (C 2)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 40 COM 7B.5, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
- Prenant note des informations fournies sur la structure de gestion et les mécanismes d’aménagement du centre historique de Quito, recommande à l’État partie de préciser davantage les rôles, responsabilités et interactions des institutions à différents niveaux de gouvernement et demande à l’État partie de communiquer le Plan global d’action et de gestion dès qu’il sera disponible au Centre du patrimoine mondial, pour évaluation par les organisations consultatives ;
- Concernant le projet de métro et l’éventuel emplacement de sa principale station dans le centre historique, regrette que l’État partie ait commencé l’installation de la station de métro dans l’un des attributs les plus importants et les plus emblématiques du bien, la place de San Francisco ;
- Prie instamment l’État partie de prendre les mesures nécessaires pour assurer la continuité de la cohérence urbaine de la place en tant qu’attribut essentiel de la valeur universelle exceptionnelle et d’assurer la mise en œuvre complète des recommandations de la mission de conseil de l’ICOMOS de 2016 ;
- Demande également à l’État partie de préparer et de soumettre un rapport sur les dispositions institutionnelles et administratives qui ont été prises concernant l’aménagement et la construction de la ligne de métro et de la station souterraine, notamment des recherches archéologiques, d’éventuelles interventions d’urgence, et toute modification au pavage de la place ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019.
Projet de décision : 41 COM 7B.61
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 40 COM 7B.5, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
- Prenant note des informations fournies sur la structure de gestion et les mécanismes d’aménagement du centre historique de Quito, recommande à l’État partie de préciser davantage les rôles, responsabilités et interactions des institutions à différents niveaux de gouvernement et demande à l’État partie de communiquer le Plan global d’action et de gestion dès qu’il sera disponible au Centre du patrimoine mondial, pour évaluation par les organisations consultatives ;
- Concernant le projet de métro et l’éventuel emplacement de sa principale station dans le centre historique, regrette que l’État partie ait commencé l’installation de la station de métro dans l’un des attributs les plus importants et les plus emblématiques du bien, la place de San Francisco ;
- Prie instamment l’État partie de prendre les mesures nécessaires pour assurer la continuité de la cohérence urbaine de la place en tant qu’attribut essentiel de la valeur universelle exceptionelle et d’assurer la mise en œuvre complète des recommandations de la mission de conseil de l’ICOMOS de 2016 ;
- Demande également à l’État partie de préparer et de soumettre un rapport sur les dispositions institutionnelles et administratives qui ont été prises concernant l’aménagement et la construction de la ligne de métro et de la station souterraine, notamment des recherches archéologiques, d’éventuelles interventions d’urgence, et toute modification au pavage de la place ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.